Nouvelles informations scientifiques sur l’éruption du Mauna Loa en 2022 // New scientific information about the 2022 Mauna Loa eruption

La division « Earth Observatory » de la NASA vient de publier un document très intéressant qui donne plus d’informations sur la dernière éruption du Mauna Loa.
Le 27 novembre 2022, des fontaines de lave ont commencé à jaillir de la zone de rift nord-est du volcan et des coulées se sont dirigées vers le nord. Dix jours après le début de l’éruption, un avion de la NASA a effectué son premier vol au-dessus du volcan. Il transportait un système de radar à synthèse d’ouverture pour véhicule aérien inhabité (UAVSAR)* qui a été utilisé pour cartographier la topographie du volcan dans les moindres détails avec un instrument à bande Ka baptisé GLISTIN-A. Au départ, le GLISTIN-A est une nouvelle technique radar pour cartographier les surfaces de glace. Les applications scientifiques ont commencé en 2013 au-dessus des glaciers alpins et de la glace de mer en Alaska, et d’une plaine inondable en Californie. Ces applications se sont depuis étendues à d’autres domaines, tels que l’accumulation de neige et la dynamique des volcans. L’instrument a été déployé pour la première fois sur un volcan en 2018 lors de l’éruption du Kīlauea. Le succès de cette opération a encouragé son utilisation sur le Mauna Loa.
Des équipes du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA et du United States Geological Survey (USGS) ont utilisé les données de ce capteur pour cartographier l’épaisseur des coulées de lave sur le Mauna Loa lors d’une série de vols les 7, 8 et 10 décembre 2022. La carte ci-dessous montre l’épaisseur des coulées de lave pendant le vol du 7 décembre. Le 8 décembre , les scientifiques de l’USGS ont remarqué une baisse significative de l’éruption et quelques jours plus tard, ils ont déclaré que l’éruption s’était arrêtée.

 

Epaisseur de la coulée de lave le 7 décembre 2022 (Source: USGS)

La carte montre l’épaisseur des coulées de lave dans la caldeira sommitale, là où l’éruption a commencé, et des coulées de lave sur le flanc nord-est du Mauna Loa. La variation de couleur du bleu à l’orange indique une augmentation de l’épaisseur de la coulée de lave. Une épaisseur maximale d’environ 25 mètres est indiquée, bien que des valeurs supérieures à 40 mètres aient été observées dans certaines zones.
L’épaississement de la lave à l’extrémité nord de la coulée est dû au refroidissement de la lave loin de la source de l’éruption, ainsi qu’à un aplanissement du terrain au niveau du col (the Saddle) entre le Mauna Loa et le Mauna Kea. Ces deux facteurs ont contribué au ralentissement et à l’accumulation de la lave dans ce secteur. Les données GLISTIN ont été superposées à une image Landsat 8 aux couleurs naturelles du volcan réalisée en 2017, et un modèle d’élévation numérique offrant une vue plus réaliste de la topographie du Mauna Loa. La photographie aérienne proposée par l’USGS ci-dessous montre une partie de la coulée de lave principale le 7 décembre 2022.

 

Vue de la coulée de lave le 7 décembre 2022 (Crédit photo: USGS)

En effectuant une comparaison avec les cartes de la topographie de cette zone avant l’éruption, y compris les données GLISTIN-A collectées en 2017, les chercheurs de l’USGS ont pu calculer la taille et le volume de la coulée de lave. Au cours de l’éruption d’environ 14 jours, le Mauna Loa a émis plus de 230 millions de mètres cubes de lave avec une coulée qui a parcouru jusqu’à 19,5 kilomètres depuis la source de l’éruption. [NDLR : On se rend compte que le volume de lave émis en 2022 est assez proche de celui émis lors de la précédente éruption de 1984 : 220 millions de mètres cubes].

* Le système UAVSAR mentionné plus haut fonctionne à partir d’une nacelle montée sous un jet Gulfstream III avec équipage du Armstrong Flight Research Center de la NASA en Californie. Des cartes topographiques générées lors de chaque vol montrent la progression et l’épaississement de la lave avec le temps. Il s’agit d’informations précieuses pour la compréhension scientifique des processus volcaniques et pour les interventions de secours d’urgence.

Un grand merci au HVO de m’avoir communiqué ces informations à propos de l’éruption.

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NASA’s Earth Observatory has just relaesed a very interesting document that gives more information about Mauna Loa’s latest eruption.

On November 27th, 2022, lava fountains began spurting from the volcano’s Northeast Rift Zone and streams of molten rock flowed to the north. Ten days into the eruption, a NASA aircraft conducted its first flight over the erupting volcano. It carried NASA’s Uninhabited Aerial Vehicle Synthetic Aperture Radar (UAVSAR)* system, which was used to map the volcano’s topography in fine detail with a Ka-band instrument called GLISTIN-A. GLISTIN-A was originally demonstrated as a new radar technique for mapping ice surfaces. Science demonstration flights began in 2013 over alpine glaciers and sea ice in Alaska, and a floodplain in California. Its applications have since expanded to other areas, such as snow accumulation and volcano dynamics. The first time the instrument was deployed for volcano response was in 2018 during the three-month eruption of Kīlauea. The success of that operation paved the way for deployment to Mauna Loa.

Teams from NASA’s Jet Propulsion Laboratory (JPL) and the United States Geological Survey (USGS) used data from that sensor to map the thickness of those flows during a series of flights on December 7th, 8th, and 10th. The map above shows the thickness of the lava flows during the flight on December 7th, the day before USGS scientists noticed a significant decline in the pace of the eruption. A few days later, they declared the eruption had stopped. The map shows the thickness of the lava flows in the summit caldera, where the eruption began, and of lava flows on Mauna Loa’s northeastern flank. The color variation from blue to orange indicates increasing lava flow thickness. A maximum thickness of roughly 25 meters is shown, though values exceeding 40 meters were observed in some areas.

The thickening at the northern end of the flow is due to lava cooling and hardening with distance away from the vent, along with a flattening of the terrain at the saddle between Mauna Loa and Mauna Kea. Both of these factors contributed to the flow slowing down and piling up in that area. The GLISTIN data were laid over a 2017 natural-color Landsat 8 image of the mountain and a digital elevation model offering a more realistic view of Mauna Loa’s topography. The USGS aerial photograph above shows part of the main lava flow on December 7th, 2022.

By comparing to pre-eruption maps of this area’s topography, including GLISTIN-A data collected in 2017, the USGS researchers were able to calculate the size and volume of the lava flow. Over the roughly 14-day eruption, Mauna Loa erupted more than 230 million cubic meters of lava along a flow that extended up to 19.5 kilometers from the vent. [Personal note: One realizes that the volume of lava emitted in 2022 was quite close to that emitted during the previous eruption in 1984 which was 220 million cubic meters].

* The above-mentioned UAVSAR system operates from a pod mounted beneath a crewed Gulfstream III jet from NASA’s Armstrong Flight Research Center in California. Repeated topographic maps generated with each flight reveal the progression and thickening of lava with time. This is information for scientific understanding of volcano processes and for emergency response.

I do thank HVO for sending me this information about the eruption.

Les coulées de lave de Lanzarote (Iles Canaries) // Lanzarote lava flows (Canary Islands)

À l’extrémité nord-est des îles Canaries, Lanzarote est une destination touristique populaire. L’île contient la plus grande concentration de volcanisme juvénile des Canaries. On peut admirer des cônes de scories datant du Pléistocène et de l’Holocène ou encore des coulées de lave émises par des fractures orientées NE-SO dans toute l’île et sur la petite île de La Graciosa au nord.
La plus grande éruption historique des îles Canaries a eu lieu entre 1730 et 1736, lorsque des éruptions le long d’une fracture ont formé les Montañas del Fuego et émis de volumineuses coulées de lave couvrant environ 200 km2. Les coulées ont atteint la côte ouest avec un front de 20 km de large. Les villages de Maretas et Santa Catalina ont été détruits, ainsi que les vallées et les domaines les plus fertiles de l’île.
Une éruption en 1824 a produit une coulée de lave beaucoup plus petite qui a atteint la côte sud-ouest.
Une équipe internationale de chercheurs a utilisé des données satellitaires pour mesurer la vitesse à laquelle certaines parties des champs de lave de Lanzarote se tassent près de trois siècles après l’éruption de 1730-1736 qui a reçu un VEI 3. Leurs résultats montrent que lorsque plusieurs coulées de lave superposées deviennent très épaisses (à Lanzarote elles sont estimés à plus de 100 mètres d’épaisseur), elles sont susceptibles de continuer à se déformer des siècles plus tard.

À l’aide d’interférogrammes fournis par les satellites Sentinel-1 et ENVISAT, les chercheurs ont détecté un tassement des coulées sur plusieurs décennies. Ce tassement pouvait aller jusqu’à 6 mm par an sur une zone d’environ 20 km2 dans la partie centrale et occidentale de Timanfaya, sur des coulées mises en place il y a près de 300 ans. Le tassement le plus significatif correspond au refroidissement de coulées de lave de 100 à 150 mètres d’épaisseur.
L’éruption de 1730 à 1736 à Lanzarote a été l’une des plus importantes des îles Canaries. Si l’on prend en compte le volume de lave émis, il s’agit de la troisième plus grande éruption fissurale basaltique subaérienne identifiée au cours des 1 100 dernières années.
Dans leur rapport sur les coulées de lave de Lanzarote, les chercheurs écrivent que « les séries chronologiques établies à l’aide d’interférogrammes à intervalles courts du satellite Sentinel-1 ont montré par le passé des erreurs systématiques. En réalisant des interférogrammes de plus longue période, ces erreurs peuvent être atténuées. Nos observations sont cohérentes avec le refroidissement de laves d’une centaine de mètres d’épaisseur, donc deux fois plus épaisses que les estimations précédentes, ce qui montre que le volume global de lave émis par l’éruption de 1730-1736 a probablement été sous-estimé. Cela indique également que ces coulées épaisses qui se sont superposées peuvent continuer à se déformer de manière significative même trois siècles après leur mise en place. »
Les auteurs de l’étude rappellent que la dernière éruption des îles Canaries, celle de la Cumbre Vieja à La Palma a émis beaucoup moins de lave que l’éruption de Lanzarote, même si les dégâts ont été plus importants car elle a dévasté une zone densément peuplée. L’éruption a laissé des champs de lave d’une épaisseur allant jusqu’à 60 mètres.
Source : Source : Nearly three centuries of Lava Flow Subsidence at Timanfaya, Lanzarote – AGU Geochemistry, Geophysics, Geosystems – October 8, 2022 – https://doi.org/10.1029/2022GC010576.

Ces informations ont été obtenues par l’intermédiaire de l’excellent site web The Watchers.

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At the NE end of the Canary Islands, Lanzarote is a popular tourist destination. It contains the largest concentration of youthful volcanism in the Canaries. Pleistocene-and-Holocene cinder cones and lava flows erupted along NE-SW fissures can be seen throughout the island and on the small island of La Graciosa to the north.

The largest historical eruption of the Canary Islands took place during 1730-1736, when eruptions from a fissure formed the Montañas del Fuego and produced voluminous lava flows that covered about 200 km2. The lava flows reached the western coast along a 20-km-wide front. The villages of Maretas and Santa Catalina were destroyed, along with the most fertile valleys and estates on the island.

An eruption in 1824 produced a much smaller lava flow that reached the SW coast.

An international group of researchers has used radar satellites to measure how fast parts of the lava fields in Lanzarote are sinking nearly three centuries after the 1730-1736 eruption which was given a VEI 3. Their results show that when multiple stacked lava flows get very thick (here they are estimated at over 100 meters in thickness), they are still able to continue deforming centuries later. Using Sentinel-1 and ENVISAT interferograms, the researchers detected multi-decade subsidence of up to 6 mm per year associated with an area of about 20 km2 within the central and western portion of the Timanfaya lava flows emplaced almost 300 years ago. Peak subsidence is consistent with the cooling of 100 – 150 meter thick lava flows.

The 1730 – 1736 eruption on Lanzarote was one of the most significant volcanic eruptions to occur on the Canary Islands, with lava covering over 200 km2.. It is volumetrically the third largest known subaerial basaltic fissure eruption in the past 1 100 years.

In their report about Lanzarote lava flows, the researchers write that “time series constructed using Sentinel-1 short interval interferograms have previously been shown to suffer systematic biases. By making longer period interferograms, these biases can be mitigated. Our observations are consistent with the cooling of lavas on the order of one hundred meters, twice as thick as previous estimates, which suggests overall lava volume for this eruption may have been underestimated. This is also evidence that these cumulative thick flows can continue to deform significantly even three centuries after emplacement.”

As the authors themselves recall, the last eruption in the Canary Islands, that of Cumbre Vieja, of much lesser importance (although with greater damage, because it devastated a densely populated area) left lava fields with thicknesses of up to 60 meters.

Source : Nearly three centuries of Lava Flow Subsidence at Timanfaya, Lanzarote – AGU Geochemistry, Geophysics, Geosystems – October 8, 2022 – https://doi.org/10.1029/2022GC010576.

This information was obtained through the excellent website The Watchers

Photos: C. Grandpey

Un atlas mondial pour estimer le volume d’eau des glaciers // A world atlas to estimate glacier water volumes

Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises sur ce blog, l’évolution des glaciers de montagne est un enjeu majeur : ils servent dans de nombreux pays de réservoir d’eau potable, ont un impact économique, via le tourisme notamment, et participent à la montée du niveau des mers. Dans les pays comme le Pérou, le long de la Cordillère des Andes, ils jouent un rôle essentiel pour l’approvisionnement en eau potable, pour la production d’électricité et pour l’irrigation des cultures. Sans les glaciers, la vie deviendra impossible dans les campagnes et les populations rurales devront migrer vers les villes, Lima en particulier, dont l’alimentation en eau dépend, elle aussi des glaciers andins.

Afin de mieux connaître les réserves en eau représentées par les glaciers, des scientifiques de l’Institut des Géosciences de l’Environnement de Grenoble et du Dartmouth College (USA) ont réalisé un atlas mondial mesurant la vitesse d’écoulement et l’épaisseur de plus de 200 000 glaciers. Ils ont aussi publié un article dans la revue Nature Geoscience.

Malgré leur taille réduite (727 000 km²) face à celle cumulée des deux grandes calottes de l’Antarctique (14 millions de km²) et du Groenland (1,7 millions de km²), la fonte des glaciers de montagne a contribué à 30% de l’élévation du niveau des mers depuis les années 1960.

Même si l’impact des glaciers n’est pas décisif, leur évolution est primordiale au niveau local et leur devenir est une source de préoccupation grandissante pour les zones de montagne et les régions en aval.

Jusqu’à présent, on n’avait qu’une idée très limitée du volume de glace stocké dans les glaciers. Ceci vient notamment du fait que les glaciers sont répartis sous toutes les latitudes, dans des régions souvent difficiles d’accès. Travailler directement sur le terrain est donc très complexe. En conséquence, les mesures d’ épaisseur de la glace n’existent actuellement que sur à peine plus d’1% des glaciers à la surface de la Terre.

À cause de ce manque de données, les scientifiques ont développé des méthodes indirectes pour estimer les quantités de glace sur Terre. Ces méthodes ont d’abord été basées sur l’aire des glaciers, obtenue à partir de photos aériennes ou d’images satellites.

À partir des années 2000, des méthodes basées sur la pente en surface du glacier ont vu le jour, Au-delà de la pente, la vitesse à laquelle s’écoule le glacier constitue une information encore plus pertinente pour estimer la distribution des épaisseurs de glace. En effet, les glaciers s’écoulent sous l’effet de leur propre poids. Par conséquent, cartographier la vitesse à laquelle s’écoule le glacier est essentiel pour mieux estimer la distribution de l’épaisseur de glace et donc le volume des glaciers.

Cependant, les observations sur le terrain de ces vitesses d’écoulement sont, elles aussi, très limitées, mais les innombrables clichés fournis par les satellites ont ouvert de nouvelles perspectives pour mesurer l’écoulement de tous les glaciers de la Terre.

Pour quantifier la vitesse d’écoulement de l’ensemble des glaciers du monde, les chercheurs ont utilisé plus de 800 000 images satellites acquises entre 2017 et 2018 par les satellites Landsat-8 de la NASA et les satellites Sentinel-1 et Sentinel-2 de l’Agence spatiale européenne (ESA). Cette nouvelle génération de satellites constitue une révolution pour l’observation des glaciers, avec des images de l’ensemble des terres émergées acquises à des intervalles de temps réguliers (de 5 à 16 jours).

Plusieurs millions d’heures de calculs sur les serveurs de l’Université Grenoble Alpes ont été nécessaires pour permettre d’assembler un atlas unique de l’écoulement de plus de 200,000 glaciers autour de la Terre.

L’un des principaux apports de cet atlas est la couverture d’une très grande diversité de glaciers, allant de petits glaciers Andins jusqu’à des calottes de l’Arctique canadien ou des champs de glace en Patagonie qui couvrent plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ces cartographies permettent ainsi de mieux connaître la manière dont s’écoulent les glaciers. Elles illustrent aussi la grande variété de comportements, avec des glaciers qui s’écoulent à quelques dizaines de mètres par an (comme certains glaciers des Alpes), et d’autres dont la vitesse d’écoulement atteint plusieurs kilomètres en une seule année (comme certains glaciers de Patagonie).

Par ailleurs, cet atlas exhaustif des vitesses d’écoulement glaciaire a permis de redessiner la cartographie de la distribution des épaisseurs de glace et donc du volume des glaciers. En effet, en combinant les informations sur la vitesse d’écoulement en surface des glaciers avec celle de la pente de surface, dans un modèle numérique simulant la manière avec laquelle la glace glisse et se déforme, les chercheurs ont proposé une nouvelle représentation de la géométrie des glaciers.

En de multiples régions, les résultats de ce travail viennent apporter des estimations significativement différentes des précédentes, avec des conséquences importantes sur la disponibilité en eau potable pour la consommation, mais aussi pour l’agriculture ou la production hydro-électrique. Ainsi, dans les Andes que je mentionnais au début de cette note, les nouvelles estimations sont plus alarmantes que précédemment, avec des stocks d’eau glaciaire près d’un quart plus faibles, augmentant ainsi la pression sur les ressources en eau dans ces régions.

Au-delà d’un nouvel inventaire du volume des glaciers, cette étude est cruciale pour mieux simuler leur évolution future et, en particulier, identifier quels sont les secteurs où les glaciers vont disparaître et ceux où ils devraient persister.

Source: The Conversation.

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As I have indicated several times on this blog, the evolution of mountain glaciers is a major issue: in many countries: they serve as reservoirs of drinking water, have an economic impact through tourism and participate in sea level rise. In countries like Peru, along the Andes, they play an essential role in the supply of drinking water, the production of electricity and the irrigation of crops. Without glaciers, life will become impossible in the countryside and rural populations will have to migrate to cities, Lima in particular, whose water supply also depends on Andean glaciers.
In order to better understand the water reserves represented by glaciers, scientists from the Institute of Environmental Geosciences in Grenoble and Dartmouth College (USA) have produced a world atlas measuring the flow speeds and thicknesses of more of 200,000 glaciers. They also published an article in the journal Nature Geoscience.
Despite their reduced size (727,000 km²) compared to that of the two large ice caps of Antarctica (14 million km²) and Greenland (1.7 million km²), the melting of mountain glaciers has contributed 30% sea level rise since the 1960s.
Even if the impact of glaciers is not decisive, their evolution is essential at the local level and their future is a source of growing concern for mountain areas and downslope regions.
Until now, we had only a very limited idea of the volumes of ice stored in glaciers. This is due in particular to the fact that glaciers are distributed at all latitudes, in regions that are often difficult to access. Working directly in the field is therefore very complex. As a result, ice thickness measurements currently exist on just over 1% of glaciers on the Earth’s surface.
Because of this lack of data, scientists have developed indirect methods to estimate the amounts of ice on Earth. These methods were first based on the area of glaciers, obtained from aerial photos or satellite images.
From the 2000s, methods based on the surface slope of the glacier have emerged. Beyond the slope, the speed at which the glacier is flowing provides even more relevant information for estimating the distribution of the thickness of glacier. ice. Indeed, glaciers flow under the effect of their own weight. Therefore, mapping the speed at which the glacier is flowing is essential to better estimate the distribution of ice thickness and therefore the volume of glaciers.
However, field observations of these flow velocities are also very limited, but the countless images provided by satellites have opened up new possibilities for measuring the flow of all the Earth’s glaciers.
To quantify the flow velocity of all of the world’s glaciers, the researchers used more than 800,000 satellite images acquired between 2017 and 2018 by NASA’s Landsat-8 satellites and the Sentinel-1 and Sentinel-2 satellites of the European Space Agency (ESA). This new generation of satellites constitutes a revolution for the observation of glaciers, with images of all emerged land acquired at regular time intervals (from 5 to 16 days).
Several million hours of calculations on the servers of the University of Grenoble Alpes were needed to assemble a unique atlas of the flow of more than 200,000 glaciers around the Earth.
One of the main contributions of this atlas is the coverage of a very great diversity of glaciers, ranging from small Andean glaciers to ice caps in the Canadian Arctic or ice fields in Patagonia which cover several thousand square kilometers. . These maps thus make it possible to better understand the way in which glaciers flow. They also illustrate the wide variety of behaviours, with glaciers flowing at a few tens of meters per year (like some glaciers in the Alps), and others whose flow speeds reach several kilometers in a single year (like some Patagonian glaciers).
In addition, this exhaustive atlas of ice flow velocities has made it possible to re-estimate the mapping of the distribution of ice thickness and therefore the volume of glaciers. Indeed, by combining information on the surface flow velocity of glaciers with that of the surface slope, in a digital model simulating the way in which the ice slides and deforms, the researchers have proposed a new representation of the glacier geometry.

In many regions, the results of this work provide estimates that are significantly different from previous ones, with major consequences on the availability of drinking water for consumption, but also for agriculture or hydroelectric production. Thus, in the Andes that I mentioned at the beginning of this post, the new estimates are more alarming than previously, with glacial water stocks almost a quarter lower, thus increasing the pressure on water resources in these regions. .
Beyond a new inventory of the volume of glaciers, this study is crucial to better simulate the future evolution of glaciers and, in particular, to identify the regions where the glaciers will disappear and those where they are likely to persist.
Source: The Conversation.

La fonte des glaciers alpins, comme ici le glacier Aletsch en Suisse, risque de poser des problèmes d’alimentation en eau dans les vallées (Photo: C. Grandpey)

Glaciers en péril en Papouasie-Nouvelle-Guinée // Glaciers at risk in Papua-New-Guinea

La série noire glaciaire continue. C’est au tour de deux glaciers de Papouasie de se diriger vers une mort certaine sous les coups de boutoir du réchauffement climatique. Les deux glaciers, situés au sommet du Puncak Jaya – ou Mont Carstensz – (4884 m) sont en train de vivre leurs dernières années d’existence. En effet, ces glaciers ont continué à reculer considérablement depuis des observations effectuées entre 2002 et 2018, et les glaciologues estiment qu’ils disparaîtront dans les prochaines années, en 2023 ou 2026 au plus tard.

La superficie couverte par la glace qui recouvre le Puncak Jaya a perdu 1,45 km2 entre 2002 et 2015. En 2018, les glaciers ne recouvraient plus qu’une surface de 0,46 km2. Les glaciers ne font pas que reculer ; ils s’amincissent aussi. Leur épaisseur  diminue de 1,05 m par an depuis 2010.

Les glaciers sont victimes de deux phénomènes qui vont de pair : d’une part l’augmentation de la température de l’air qui provoque, d’autre part, l’augmentation de la température de la roche. En effet, les roches exposées par la fonte de la glace sont noires et absorbent le rayonnement solaire, ce qui, in fine, accélère la disparition du glacier. Ce double réchauffement par le haut et par le bas entraîne la contraction progressive de la surface du glacier, ce qui se traduit par sa division en deux masses de glace.

Source : Courrier International.

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The glacial black series continues. Two glaciers in Papua are going to a certain death under the blows of global warming. The two glaciers, located at the top of Puncak Jaya – or Mount Carstensz – (4884 m) are living their last years of existence. Indeed, these glaciers have never stopped retreating since the observations made between 2002 and 2018, and glaciologists believe that they will disappear in the next few years, in 2023 or 2026 at the latest.

The area of ice ice covering Puncak Jaya lost 1.45 km2 between 2002 and 2015. In 2018, glaciers covered an area of obly ​​0.46 km2. Glaciers aren’t just retreating; they’re thinning too. Their thickness has been decreasing by 1.05 m per year since 2010.

Glaciers are victims of two phenomena that go hand in hand: on the one hand, an increase in air temperature which causes, on the other hand, an increase in the temperature of the rock. Indeed, the rocks exposed by the melting ice are black and absorb solar radiation, which, in turn, accelerates the disappearance of the glacier. This double warming from above and below leads to the progressive contraction of the glacier’s surface, which results in its division into two masses of ice.

Source: Courrier International.

Cette photo prise en 2005 montre le glacier Carstensz  en bas à droite. La dépression circulaire sur la gauche est la mine d’or de Grasberg, la plus grande du monde (Source : NASA)