Glissement de terrain à Ginostra (Stromboli – Sicile)

Tous ceux qui se rendent régulièrement à Stromboli connaissent Ginostra qui prétend posséder le plus petit port du monde. Pour y accéder depuis l’un des navires qui font la liaison avec Milazzo, il faut emprunter une barque car les gros bateaux ne peuvent pas jeter l’ancre à Ginostra.

Le 30 septembre 2025, les habitants de Ginostra ont vécu une matinée d’angoisse. Un important glissement de terrain s’est détaché de la paroi rocheuse près de la zone de débarquement de Pertuso. Heureusement, les matériaux n’ont pas envahi le passage des embarcations, et sont restés contenus par un filet de protection. Le problème est que ce filet métallique est très vieux ; il est corrodé et déchiré à plusieurs endroits et risque de s’effondrer à tout moment.
Les habitants de Ginostra lancent un appel urgent aux autorités compétentes pour une intervention rapide. En effet, la seule voie d’accès au port de Ginostra passe sous la falaise où s’est produit le glissement de terrain. Cette artère constitue non seulement le seul accès et la seule sortie pour les habitants et les véhicules, mais aussi « la seule voie de secours en cas d’urgence ».

Source : La Sicilia.

Crédit photo : Gianluca Giuffrè : La Sicilia.

Un avenir prometteur pour la ville de Nome (Alaska) // A promising future for Nome (Alaska)

Avec la fonte de la calotte glaciaire et de la banquise, plusieurs pays comme la Russie et la Chine s’intéressent à l’Arctique. La fonte des glaces ouvrira de nouvelles voies de navigation. En fondant chaque été, la banquise polaire permettra aux grands navires de relier l’Asie à l’Europe par le célèbre passage du Nord-Ouest, avec un gain considérable de temps et d’argent pour les compagnies maritimes qui n’auront plus à emprunter le canal de Panama.

Le président Donald Trump souhaite protéger les États-Unis des intrusions étrangères. Sa politique pourrait changer le destin de Nome, sur la côte ouest de l’Alaska. La ville, pas très connue de nos jours, a eu son heure de gloire pendant la Ruée vers l’or au 19ème siècle. Sa population a alors atteint 30 000 habitants, contre 3 000 aujourd’hui. De nos jours seule une poignée de commerces et de restaurants servent les habitants de Nome, et la population chute considérablement pendant le long hiver. La ville est également connue pour être la ligne d’arrivée de l’Iditarod, la célèbre course de chiens de traîneau qui commémore le parcours héroïque de 1 600 kilomètres effectué en 1925 pour transporter des doses de vaccin contre la diphtérie malgré l’absence de routes.

À Nome, l’administration Trump s’apprête à lancer la construction du premier port en eaux profondes des États-Unis dans l’Arctique, ce qui aura des conséquences importantes pour la sécurité militaire et le tourisme. Nome est située au bord de la mer de Béring, à moins de 300 kilomètres de la Russie.
Les autorités fédérales prévoient le lancement des travaux du nouveau port de 400 millions de dollars en 2026 avec fin des travaux en 2029. Le port pourra accueillir les brise-glaces des garde-côtes, les barges de transport et les navires de guerre de la Marine, ainsi que les navires de croisière transportant des touristes au nord du cercle polaire arctique. Actuellement, le port ne peut accueillir que des navires ayant un tirant d’eau inférieur à 5,40 mètres. Cela signifie que les grands brise-glaces, les cargos et les navires de croisière ne peuvent pas y accoster et doivent soit jeter l’ancre au large, soit naviguer vers l’île Kodiak, à environ 2 000 kilomètres. Le gouvernement fédéral envisage l’agrandissement du port depuis au moins 2015 et justifie en partie cette nécessité par le réchauffement climatique. En effet, la montée des eaux océaniques menace les villages côtiers, qui auront besoin d’un meilleur accès aux équipements et matériaux lourds pour se protéger.

Vue du port de Nome (Crédit photo: Wikipedia)

Une douzaine de croisières avaient prévu de faire escale à Nome cette année, et les agences de voyage confirment qu’il existe une forte demande pour davantage de croisières dans les eaux arctiques. La plupart des touristes en Alaska viennent déjà en bateau, mais les plus gros navires ne peuvent pas encore faire escale à Nome, car ils risquent de s’échouer près des côtes. [NDLR : Il n’est, bien sûr, fait aucune allusion à l’impact que ces croisières auront inévitablement sur l’environnement].

Bien que l’Alaska soit depuis longtemps un lieu clé pour le contrôle de l’Arctique, il lui manquait un port en eau profonde dans le Nord. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée a construit son port en eau profonde le plus septentrional près d’Anchorage, à Whittier, mais a dû percer un tunnel de 20 kilomètres de long pour le relier à la voie ferrée.

Les responsables fédéraux considèrent depuis longtemps l’Alaska comme un élément clé de la sécurité nationale, et les inquiétudes grandissent à mesure que la Russie et la Chine cherchent à accroître leur influence dans la région.
Trump a plaidé en faveur d’une présence américaine renforcée dans l’Arctique, et le gouvernement fédéral a récemment approuvé un projet d’expansion de la flotte de brise-glaces des garde-côtes. Comme je l’ai indiqué précédemment, les États-Unis sont très en retard sur la Russie. Trump a également évoqué le rôle que le Groenland et le Canada pourraient jouer dans la sécurité des États-Unis.
Adapté d’un article publié dans USA Today via Yahoo News.

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With the melting of the ice cap and the sea ice, several countries like Russia and China are interested in the Arctic. The melting sea ice will open new shipping routes. Increasingly, polar sea ice has been melting enough each summer to permit large ships to travel from Asia to Europe via the famous Northwest Passage, saving time and money for shippers who would otherwise have to use the Panama Canal.

President Donald Trump wants to protect the U.S. against foreign intrusions. His policy might change the fate of Nome on Alaska’s west coast. The town became very popular during the Gold Rush in the 19th century. Its population reached 30,000 versus 3,000 today. Only a handful of stores and restaurants serve people in Nome today, and the population drops dramatically during the long winter. The town is also known as the finish line of the famed Iditarod sled dog race, which commemorates the 1,000-mile rush in 1925 to deliver diphtheria treatment despite the lack of roads.

In Nome, the Trump administration is poised to begin building America’s first Arctic deepwater port, with significant implications for military security and tourism. The town lies on the edge of the Bering Sea, less than 300 kilometers from mainland Russia.

Federal officials are preparing to begin work on a new $400 million harbor in 2026 and it is expected to be completed in 2029. The federal government has envisioned expanding the port since at least 2015, and has partly justified the need on the basis of global warming: rising water levels are threatening coastal villages that will need better access to heavy equipment and materials to protect themselves. The new port could accommodate Coast Guard icebreakers, cargo barges and Navy warships, along with cruise ships to carry tourists north of the Arctic Circle. Today, the port can only accommodate ships that have a draft of less than 5.40 meters. That means large icebreakers, cargo ships and cruise vessels cannot dock there, and must either anchor offshore or sail to Kodiak Island, about 2,000 kilometers away.

About a dozen cruise ship visits were scheduled for Nome this year, and tourism experts say there’s strong demand for even more cruising in Arctic waters. Most tourists to Alaska already come by ship, but the largest ships cannot yet stop in Nome because they might hit bottom near shore.

Although Alaska has long been a key location for Arctic power, it’s lacked a convenient deepwater port in the north. During World War II, the military constructed its northernmost deepwater port near Anchorage in Whittier but had to blast a 20-kilometer-long tunnel through a mountain to link it to railroad tracks.

Federal officials have long seen Alaska as key to the nation’s national security, with concerns rising as both Russia and China seek greater influence in the region.

Trump has been pushing for a stronger U.S. presence in the polar region, and the federal government recently approved plans for a major expansion of the Coast Guard’s icebreaker fleet. Trump has also told about the role Greenland and Canada might play in U.S. security.

Adapted from an article published in USA Today via Yahoo News.

Islande  : leçons de l’éruption à Heimaey en 1973 // Iceland : Lessons from the 1973 Heimaey eruption

Il y a 51 ans, le 23 janvier 1973, une fracture éruptive s’ouvrait sur la petite île islandaise de Heimaey, à environ un kilomètre de la ville de Vestmannaeyjar, qui comptait à l’époque quelque 5 000 habitants. L’île a été rapidement évacuée. L’éruption du volcan Eldfell a duré environ six mois, recouvrant une grande partie de Vestmannaeyjar de cendres, détruisant plusieurs centaines de maisons et envoyant des coulées de lave vers le port.

Crédit photo: Wikipedia

D’énormes efforts, couronnés de succès, ont été déployés pour ralentir et contrôler la coulée de lave qui menaçait de le condamner. Les puissantes pompes fournies par l’armée américaine ont permis d’envoyer de l’eau de mer sur le front des coulées. Ainsi, le port a pu être sauvé.

Crédit photo: Wikimedia Commons

Il semble qu’aujourd’hui, en 2024, le gouvernement islandais ait compris les leçons de l’opération de sauvetage de Heimaey en 1973. Il vient d’approuver l’octroi de près d’un demi-milliard de couronnes islandaises (environ 3,3 millions d’euros) pour l’achat d’équipements destinés à refroidir la lave avec de l’eau près de Grindavík et de Svartsengi, sur la péninsule de Reykjanes, au cas où des coulées menaceraient ces sites.

Svartsengi et Grindavik sous la menace de la lave? (Source: Met Office)

Le directeur de la Protection Civile explique que ces équipements, qui peuvent également aider à lutter contre les incendies de végétation, seront essentiels pour protéger les infrastructures là où les digues de terre sont insuffisantes ou inexistantes. Ils permettront d’arrêter ou dévier les coulées de lave qui mettent en danger des infrastructures critiques. Le directeur de la Protection Civile précise que l’acheminement de l’eau à Svartsengi pour le refroidissement de la lave, qui nécessite de puissantes pompes en raison de la distance considérable sur laquelle l’eau doit être transportée, pose un défi de taille. Les équipements, cependant, pourront être utilisés pour bien plus que le simple refroidissement de la lave. Ils peuvent également être utilisés pour la pose de longues canalisations afin de lutter contre les incendies de végétation pouvant survenir lors d’éruptions. Les équipements seront stockés dans des unités portables et déployés selon les besoins.

Source  : Iceland Review.

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51 years ago, on January 23rd, 1973, a fissure opened up on the small Icelandic island of Heimaey, about one kilometer from the town of Vestmannaeyjar, which had a population of about 5,000 at the time. The entire island was safely evacuated. The newly-formed Eldfell volcano erupted for about six months, covering much of Vestmannaeyjar in ash, destroying several hundred homes, and sending lava flows toward the harbor. An enormous and largely-successful effort was made to slow and control the lava flow by pumping seawater and spraying the leading edge of the flows.

It looks as if today, in 2024, the Icelandic government is drawing lessons from the 1973 Heimaey rescue operation. It has approved the allowance of nearly half a billion Icelandic crowns (about 3.3 million euros) for equipment to cool lava near Grindavík and Svartsengi on the Reykjanes Peninsula. The Director of the Department of Civil Protection explains that this equipment, which can also combat wildfires, is crucial for protecting infrastructure where earthen barriers may fail, are nonexistent or inadequate to halt or redirect lava flow from critical infrastructure.

The Director of the Department of Civil Protection has stated that delivering water to Svartsengi for lava cooling, which requires large and powerful pumps due to the considerable distance the water must be transported, poses a significant challenge. The equipment, however, can be used for more than just lava cooling. It can also be used for laying long pipelines to combat wildfires that may occur during eruptions eruptions. The equipment will be stored in portable units and deployed as needed.

Source : Iceland Review.

Inquiétude à Ginostra (Ile de Stromboli / Sicile) // Worries at Ginostra (Stromboli Island / Sicily)

Ginostra n’est pas seulement le titre du film de Manuel Pradal, sorti sur les écrans en 2003. C’est avant tout une petite localité située au pied du versant sud-ouest du Stromboli où vivent une quarantaine d’habitants et une dizaine de mulets.

Depuis 2004, les bateaux et les aliscaphes accostent le long d’une nouvelle jetée, mais j’ai souvenir de l’époque où les ferries devaient faire une halte à une cinquantaine de mètres de l’île et une barque venait récupérer les quelques passagers et leurs bagages.

L’intensification de l’activité éruptive du Stromboli ces derniers temps inquiète cette petite population car le petit port de Ginostra est en mauvais état, ce qui rendrait une évacuation d’urgence rapidement problématique. Les récentes tempêtes ont  endommagé encore davantage la structure du port. De plus, les feux de signalisation sur la jetée ne fonctionnent plus et doivent être rétablis du côté où accostent les aliscaphes.

Les deux conseillers municipaux de Ginostra ont alerté le préfet de Messine sur l’urgence qu’il y a à effectuer des réparations.

Source : La Sicilia.

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Ginostra is not only the title of Manuel Pradal’s film, released in 2003. It is above all a small village located at the foot of the south-west slope of Stromboli, with about forty inhabitants and a dozen mules.
Since 2004, boats and aliscaphs have docked along a new pier, but I remember the time when the ferries had to stop at about fifty metres from the island and a boat came to pick up the few passengers and their luggage.
The intensification of Stromboli’s eruptive activity in the past days worries this small population because the small port of Ginostra is in bad condition, which would make an emergency evacuation quickly problematic. Recent storms have further damaged the harbour structure. In addition, the lights on the jetty no longer work and should be changed on the side where the aliscaphs dock.
The two city councillors of Ginostra have alerted the prefect of Messina about the urgency of making repairs.
Source: La Sicilia.

Vue de Ginostra

Débarquement « à l’ancienne » en 1993

Il y a quelques années, les guides touristiques affirmaient que Ginostra était « le plus petit port au monde ». A vérifier!

(Photos: C. Grandpey)