La Niña : le retour, avec quel impact ? // La Niña is back, with what impact?

Toutes les quelques années, des variations dans l’océan Pacifique tropical affectent la météo à travers le globe. Ces variations font partie du cycle El Niño–Oscillation Australe (ENSO), qui alterne entre deux phases principales : El Niño, lorsque les eaux océaniques sont plus chaudes que la normale dans la partie orientale de l’équateur, et La Niña, lorsqu’elles sont plus froides.

Cette année, les prévisionnistes confirment le retour des conditions de La Niña. Alors que El Niño apporte souvent des hivers doux et humides dans certaines régions, La Niña a généralement l’effet inverse ; elle entraîne des températures plus froides dans les zones nordiques et des conditions plus sèches plus au sud.

La Niña, « La Petite Fille » en espagnol, se développe lorsque des alizés exceptionnellement forts poussent les eaux chaudes de surface vers l’ouest à travers le Pacifique. Cela permet aux eaux plus froides de remonter le long de la côte de l’Amérique du Sud, refroidissant une large étendue de l’océan Pacifique tropical. Ce processus modifie la pression atmosphérique et les schémas de circulation dans les tropiques, influençant à leur tour les systèmes de vent et les jet streams dans le monde. Bien que ce phénomène commence dans le Pacifique, La Niña a une portée mondiale ; elle affecte les précipitations, la température et les schémas orageux dans de nombreuses régions.

En Amérique du Nord, elle amène souvent des hivers plus froids et plus enneigés au Canada et dans le nord des États-Unis, tandis que les états du sud connaissent des conditions plus chaudes et plus sèches.

En Europe, la connexion est moins directe mais toujours significative. Selon la position du jet stream de l’Atlantique Nord, La Niña peut apporter des masses d’air plus froides en hiver dans le nord et le centre de l’Europe, tandis que le sud de l’Europe connaît généralement un temps plus doux et stable. En Asie et en Océanie, La Niña augmente les précipitations, avec le risque d’inondations dans le nord de l’Australie et en Indonésie, comme on l’a vu ces dernières semaines. Pendant ce temps, l’Amérique du Sud connaît souvent des conditions plus humides au nord et plus sèches au sud. Ces contrastes régionaux montrent comment un événement océanique unique peut influencer les climats de plusieurs continents.

Selon les dernières prévisions, La Niña devrait persister tout au long de l’hiver et s’affaiblir graduellement au printemps 2026. Pour l’Europe, cela pourrait signifier une saison contrastée – alternant entre des épisodes froids et orageux et des phases plus calmes et douces, selon l’évolution du jet stream. Les zones du nord et du centre devraient plus probablement connaître des vagues de froid, tandis que le sud restera relativement sec et doux. Il faut toutefois être très prudent. Lors du dernier épisode La Niña, les températures globales de la planète n’ont pas cessé d’augmenter. Cela montre que le réchauffement climatique actuel a un impact sur El Niño et La Niña.

Selon les scientifiques, mais il faut parler au conditionnel, certaines preuves laissent supposer qu’à mesure que les températures globales augmentent, les événements La Niña pourraient devenir plus intenses ou plus fréquents, pouvant entraîner des extrêmes plus marqués tels que des inondations, des sécheresses et des vagues de froid. Toutefois, notre capacité à anticiper des événements comme La Niña est limitée car de nombreux processus sous-jacents dans le système océan-atmosphère restent très complexes.

Source : Meteoblue.

Dernière minute : D’après les dernières prévisions de la NOAA, un épisode El Niño devrait aooaraître en 2026, marquant la transition avec l’épisode actuel La Niña de faible intensité. Cette transition devrait influencer le comportement du jet stream et les anomalies de température aux États-Unis, au Canada et en Europe, et potentiellement modifier la répartition des précipitations et l’activité des tempêtes hivernales dans l’hémisphère Nord.

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Every few years, variations in the tropical Pacific Ocean affect weather across the globe. These variations are part of the El Niño–Southern Oscillation (ENSO) cycle, which alternates between two main phases: El Niño, when ocean waters are warmer than normal in the eastern part of the equator, and La Niña, when they are cooler.
This year, forecasters are confirming the return of La Niña conditions. While El Niño often brings mild, wet winters to some regions, La Niña generally has the opposite effect; it brings colder temperatures to northern areas and drier conditions further south. La Niña, meaning « Little Girl » in Spanish, develops when unusually strong trade winds push warm surface waters westward across the Pacific. This allows cooler waters to move up the coast of South America, cooling a large area of ​​the tropical Pacific Ocean. This process alters atmospheric pressure and circulation patterns in the tropics, in turn influencing wind systems and jet streams worldwide. Although it originates in the Pacific, La Niña has a global reach; it affects rainfall, temperature, and storm patterns in many regions.
In North America, La Niña often brings colder, snowier winters to Canada and the northern United States, while the southern states experience warmer, drier conditions.

In Europe, the connection is less direct but still significant. Depending on the position of the North Atlantic jet stream, La Niña can bring colder air masses to northern and central Europe in winter, while southern Europe typically experiences milder, more stable weather. In Asia and Oceania, La Niña increases rainfall, with the risk of flooding in northern Australia and Indonesia, as seen in recent weeks. Meanwhile, South America often experiences wetter conditions in the north and drier conditions in the south. These regional contrasts demonstrate how a single oceanic event can influence the climates of multiple continents.
According to the latest forecasts, La Niña is expected to persist throughout the winter and gradually weaken in the spring of 2026. For Europe, this could mean a season of contrasts—alternating between cold, stormy spells and calmer, milder phases, depending on the evolution of the jet stream. Northern and central areas are more likely to experience cold snaps, while the south will remain relatively dry and mild. However, caution is advised. During the last La Niña event, global temperatures continued to rise. This shows that the current global warming is impacting both El Niño and La Niña.

According to scientists, though this is still tentative, some evidence suggests that as global temperatures rise, La Niña events could become more intense or more frequent, potentially leading to more pronounced extremes such as floods, droughts, and cold waves. However, our ability to predict events like La Niña is limited because many underlying processes in the ocean-atmosphere system remain highly complex.
Source: Meteoblue.

Last minute : According to NOAA’s latest forecast models, El Niño conditions are likely to develop during 2026, marking a shift from the ongoing weak La Niña. The transition is expected to influence jet stream patterns and temperature anomalies across the United States, Canada, and Europe, potentially reshaping rainfall distribution and winter storm activity in the Northern Hemisphere.

L’Antarctique révèle de l’air d’il y a 6 millions d’années // Antarctica reveals air 6 million years old

Des carottes de glace extraites des profondeurs de l’Antarctique viennent de livrer les plus anciens échantillons de glace et d’air glaciaires jamais découverts et datés à ce jour..
Sous des centaines de mètres de glace accumulée au fil des millénaires à Allan Hills, une équipe de scientifiques du Woods Hole Oceanographic Institute a recueilli des échantillons enfouis depuis environ 6 millions d’années.

 Source : Wikipedia

La Terre étant une planète géologiquement active et en constante évolution, reconstituer les climats du passé peut s’avérer complexe. L’Antarctique fait exception : l’accumulation constante de glace et de neige y emprisonne et fige la matière, créant ainsi une capsule temporelle témoignant de l’histoire climatique de la Terre. En étudiant la glace ancienne contenue dans des carottes verticales extraites de glace de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, les scientifiques peuvent, du moins en Antarctique, reconstituer les conditions environnementales passées de notre planète.

Carotte de glace sur la base scientifique Little Dome C, le 7 janvier 2025 en Antarctique. Longue de 2,8 kilomètres de long, elle remonte jusqu’à au moins 1,2 million d’années, (Source : PNRA/IPEV)

À Allan Hills, la concentration de glace bleue est particulièrement précieuse. Il s’agit d’une glace comprimée au fil du temps, ce qui a entraîné l’expulsion de bulles d’air plus importantes et l’agrandissement des cristaux de glace. La glace ainsi obtenue absorbe les longueurs d’onde plus rouges, lui conférant une teinte bleutée caractéristique. Comme la neige ne s’y accumule plus en raison de l’érosion et de la sublimation, la glace ancienne d’Allan Hills est plus proche de la surface que dans d’autres régions de l’Antarctique. Allan Hills est donc l’un des meilleurs endroits au monde pour trouver de la glace ancienne peu profonde, mais aussi l’un des plus difficiles d’accès pour les scientifiques.
Bien que cette glace ne présente pas de bulles d’air visibles, elle contient encore des poches d’air microscopiques, tellement compactées qu’elles occupent de minuscules espaces dans sa structure cristalline. Ces poches d’air comprimé sont très précieuses car elles offrent un aperçu du climat primitif de la Terre.

Glace bleue d’Allan Hills (Crédit photo : Woods Hole Oceanographic Institute)

Trois carottes de glace ont été forées à Allan Hills à des profondeurs de 150, 159 et 206 mètres. Dans ces carottes de glace, les chercheurs espéraient trouver de la glace suffisamment ancienne qui leur permettrait de pénétrer dans le Pliocène qui s’est achevé il y a environ 2,6 millions d’années. Initialement, ils espéraient trouver de la glace vieille de 3 millions d’années, voire un peu plus, mais leur carotte a dépassé leurs attentes.
Lorsque les scientifiques ont effectué une datation isotopique à l’argon sur leurs échantillons, ils ont constaté que la carotte la plus profonde des trois contenait de la glace vieille d’environ 6 millions d’années, datant de la fin du Miocène, il y a environ 5,3 millions d’années ! D’autres échantillons analysés étaient plus jeunes, ce qui offrait aux chercheurs une plage d’observation couvrant la fin du Miocène et la majeure partie du Pliocène.
Ensuite, les chercheurs ont réalisé une analyse isotopique de l’oxygène afin d’évaluer les conditions de température à chaque période révélée par la carotte de glace. Ils ont constaté qu’il y a 6 millions d’années, l’Antarctique était environ 12 degrés Celsius plus chaud qu’aujourd’hui, et que le refroidissement jusqu’à sa température actuelle a été un processus lent et progressif.

À l’avenir, les chercheurs espèrent reconstituer la composition de l’atmosphère terrestre à différentes époques afin de déterminer quels gaz à effet de serre étaient présents, à quelles concentrations et comment la situation climatique a pu évoluer au fil du temps. Compte tenu de la glace exceptionnellement ancienne qu’ils ont découverte à Allan Hills, les scientifiques du Woods Hole Oceanographic Institute ont également conçu une nouvelle étude exhaustive à plus long terme de cette région afin d’étendre encore davantage les données chronologiques. Ils espèrent la mener entre 2026 et 2031.
Ces travaux ont été publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) qui ont servi de référence pour rédiger cette note.

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Ice cores excavated from deep under the surface of Antarctica have just yielded humanity’s oldest directly dated samples of glacial ice and air ever found.

From beneath hundreds of meters of glacial ice that gradually accumulated over eons at Allan Hills in Antarctica, a team of scientists from the Woods Hole Oceanographic Institute has retrieved samples that have been buried for some 6 million years.

Because planet Earth is geologically active and changing, finding records of past climate can be challenging. However, Antarctica is one exception; there, the constant accumulation of ice and snow traps and freezes material, creating a time capsule record of Earth’s climate history. By studying ancient ice in vertical cores extracted from ice hundreds of meters thick, scientists can reconstruct our planet’s past environmental conditions, at least at Antarctica.

At Allan Hills, the concentration of blue ice is particularly valuable. This is ice that has been compressed over time, squeezing out larger air bubbles and enlarging the ice crystals, so that the resulting ice absorbs redder wavelengths, lending it a distinctly blueish hue. Because Allan Hills no longer accumulates snow due to weathering and sublimation processes, the older ice is closer to the surface than in other parts of Antarctica. Allan Hills is one of the best places in the world to find shallow old ice, and one of the toughest places for scientists to work.

Although this ice has no visible air bubbles, it still contains microscopic pockets of air, so densely packed that they occupy tiny spaces in the ice’s crystal structure. These compressed pockets of air are highly prized for the window they offer into Earth’s early climate.

Three ice cores were drilled at Allan Hills cores from depths of 150, 159, and 206 meters. In these cores, the researchers hoped to find ice old enough to help tap into the climate of the Pliocene which ended about 2.6 million years ago. Initially, the researchers had hoped to find ice up to 3 million years old, or maybe a little older, but this discovery has far exceeded their expectations.

When the scientists performed argon isotope dating of their samples, they found that the deepest of the three had ice up to about 6 million years old, towards the end of the Miocene epoch, about 5.3 million years ago. Other tested samples were younger, providing the researchers with a series of snapshots spanning the end of the Miocene and most of the Pliocene.

Next, the researchers performed oxygen isotope analysis to gauge temperature conditions at each of their ‘snapshots’. They found that 6 million years ago, Antarctica was about 12 degrees Celsius warmer than it is now, and that the cooling to its current temperature was a smooth, gradual process rather than a sudden one.

Going forward, the researchers hope to reconstruct the contents of Earth’s atmosphere at these different times to determine what greenhouse gases were present, in which concentrations, and how that profile may have changed over time.

Given the spectacularly old ice they have discovered at Allan Hills, the scientists at theWoods Hole Oceanographic Institute also have designed a comprehensive longer-term new study of this region to try to extend the records even further in time, which they hope to conduct between 2026 and 2031.

The research has been published in the Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) that were used as a reference to write this post.

Réchauffement climatique : inondations catastrophiques à Bali et à Florès // Global Warming : catastrophic floods in Bali and Flores

Les îles indonésiennes de Bali et de Florès font partie des destinations volcaniques les plus recherchées par les touristes. Il est vrai que ces îles sont magnifiques. La réputation des rizières de Bali n’est plus à faire. À Florès, le volcan Kelimutu, dénommé Montagne des Esprits, est connu pour la couleur de ces trois lacs : turquoise, brun et noir. Un aussi grand nombre de visiteurs présente inévitablement des problèmes et le surtourisme peut générer des catastrophes.

Photo: C. Grandpey

Crédit photo: Wikipedia

Ainsi, le 9 septembre 2025, de fortes pluies se sont abattues sur Bali et sur Flores, avec pour conséquences des crues soudaines, des glissements de terrain et la rupture de digues. Le bilan humain est lourd : 23 morts sur les deux îles, plusieurs personnes sont toujours portées disparues et des centaines d’habitants ont dû être déplacés. Les infrastructures ont aussi été fortement touchées : routes inondées ou coupées, accès aux aéroports perturbés, habitations et commerces submergés, coupures d’électricité et d’eau dans certaines zones.

Le gouvernement indonésien a envoyé des équipes de secours pour distribuer de la nourriture et des vêtements, ainsi que pour reloger les habitants sinistrés. Les opérations sur le terrain ont été rendues difficiles par l’énorme quantité de matériaux, notamment des tonnes de déchets plastiques, charriés par les inondations à Bali et Flores.

Crédit photo: AFP

Depuis des années, ces deux îles connaissent une montée en puissance de leur fréquentation touristique, avec plus de 6 millions de visiteurs par an. Les conséquences environnementales sont énormes. Les rizières, qui m’avaient émerveillé dans les années 1990 et qui permettent d’absorber l’eau, sont remplacées par des hôtels et des villas. En plus, la gestion des déchets est plus qu’aléatoire. Par exemple, près de 33 000 tonnes de déchets plastiques sont mal gérées chaque année à Bali. D’après les autorités, ce sont ces détritus qui ont bouché les systèmes de drainage et entraîné des débordements d’eau incontrôlables.

À ces problèmes viennent s’ajouter les effets du réchauffement climatique. L’Indonésie a toujours été sujette aux crues soudaines et aux glissements de terrain, mais le réchauffement climatique augmente l’intensité des tempêtes,avec des pluies plus abondantes et des rafales plus violentes. À noter que les inondations à Bali et Flores ont eu lieu début septembre alors que la saison des pluies n’est attendue qu’en novembre dans l’archipel. Cette situation montre l’importance des dérèglements et les conséquences dramatiques qu’ils entraînent.

Au moment des inondations, les touristes présents sur place ont été mis en sécurité et ont eu pour recommandation officielle de suivre les alertes météorologiques, d’éviter les zones inondées ou à risque, et de se renseigner avant de se déplacer. À plus long terme, c’est la réputation de ces deux îles qui va en pâtir. En effet les images, très impressionnantes, des dégâts peuvent inquiéter les voyageurs potentiels qui savent désormais que même la saison sèche peut connaître des catastrophes climatiques.

Au final, les inondations à Bali et Flores montrent clairement que le risque lié au climat est réel. Ce n’est pas une simple catastrophe momentanée : c’est un signal fort que les destinations touristiques, surtout celles dépendantes de la nature, des infrastructures sensibles et des saisons, doivent intégrer la résilience climatique dans leurs stratégies touristiques.

Source : presse internationale.

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The Indonesian islands of Bali and Flores are among the most popular destinations among tourists. It’s true that these islands are magnificent. The reputation of Bali’s rice paddies is well-established. In Flores, Kelimutu volcano, known as Spirit Mountain, is known for the color of its three lakes: turquoise, brown, and black. Such a large number of visitors inevitably presents problems, and overtourism can lead to disasters.
For example, on September 9, 2025, heavy rains fell on Bali and Flores, resulting in flash floods, landslides, and dike failures. The human toll was high: 23 deaths on the two islands, several people are still missing, and hundreds of residents have been displaced. Infrastructure has also been severely affected: flooded or cut roads, disrupted access to airports, submerged homes and businesses, and power and water outages in some areas.
The Indonesian government has sent relief teams to distribute food and clothing, as well as to relocate affected residents. Operations on the ground have been made difficult by the enormous quantity of materials, including tons of plastic waste, carried by the floods in Bali and Flores.
For years, the two islands have seen a surge in tourism, with more than 6 million visitors per year. The environmental consequences are enormous. The rice fields, which amazed me in the 1990s and which help absorb water, are being replaced by hotels and villas. Moreover, waste management is more than haphazard. For example, nearly 33,000 tons of plastic waste are mismanaged each year in Bali. According to authorities, it was this debris that clogged drainage systems and caused uncontrollable overflows.
Adding to these problems are the effects of global warming. Indonesia has always been prone to flash floods and landslides, but global warming is increasing the intensity of storms, with heavier rains and more violent gusts. It should be noted that the floods in Bali and Flores occurred in early September, while the rainy season is not expected until November in the archipelago. This situation highlights the extent of the disruptions and the dramatic consequences they cause.
At the time of the floods, tourists on site were taken to safety and were officially advised to follow weather warnings, avoid flooded or at-risk areas, and seek information before traveling. In the longer term, the reputation of these two islands will suffer. Indeed, the shocking images of the damage may worry potential travelers, who now know that even the dry season can experience climate-related disasters.
Ultimately, the floods in Bali and Flores clearly demonstrate that climate-related risks are real. This is not just a temporary disaster: it’s a strong signal that tourist destinations, especially those dependent on nature, sensitive infrastructure, and the seasons, must integrate climate resilience into their tourism strategies.
Source: international press.

Deux éruptions jumelles au 15ème siècle ont déclenché des décennies de froid autour de la Terre // Twin 15th-century eruptions triggered decades of cold around Earth

Une nouvelle analyse de carottes de glace prélevées en Antarctique révèle qu’il y a près de 600 ans, vers 1458-1459, deux volcans sont entrés en éruption presque simultanément, enveloppant la planète d’un voile de cendres et de soufre. Ce phénomène a déclenché l’une des décennies les plus froides du dernier millénaire et modifié le climat dans les deux hémisphères.
De nouvelles preuves qui se dissimulaient dans la glace de l’Antarctique montrent aujourd’hui que l’événement, longtemps attribué à un seul volcan du Pacifique, était en réalité le résultat d’une double éruption. L’une provenait du Kuwae, un volcan sous-marin situé entre les îles Epi et Tongoa au Vanuatu, l’autre d’un volcan non identifié quelque part dans l’hémisphère sud.

 

Source : Oregon State University

L’étude, publiée dans Communications Earth & Environment en 2025, est le fruit d’une collaboration entre des scientifiques coréens et russes qui ont analysé du verre volcanique microscopique emprisonné au cœur de la glace antarctique. Ces fragments contiennent des indices chimiques qui révèlent à la fois la chronologie et l’origine des éruptions anciennes.
Les années 1450 comptaient déjà parmi les décennies les plus froides de notre ère. Les archives historiques décrivent de très mauvaises récoltes, l’avancée des glaciers et des gelées soudaines de l’Europe à l’Asie.

Pendant des décennies, ces anomalies ont été imputées à l’éruption du Kuwae dont l’éruption remonterait à 1452. Cependant, les carottes de glace de l’Antarctique et du Groenland révèlent deux pics de soufre bien distincts : l’un en 1452 et l’autre en 1458. Le signal le plus fort de 1458 laisse supposer que le refroidissement principal a commencé plusieurs années plus tard qu’on ne le pensait. Les scientifiques ont alors émis l’hypothèse qu’un autre volcan en était responsable.
La dernière étude confirme ces soupçons. Ses auteurs ont découvert que les éclats de verre présents dans la glace antarctique de 1458-1459 présentaient deux compositions chimiques distinctes : l’une dacitique, correspondant à Kuwae, et l’autre rhyolitique, donc d’origine différente. Cela signifie que deux grandes éruptions ont eu lieu sur la planète à quelques mois d’intervalle. Elles ont épaissi le voile d’aérosols qui recouvrait la Terre et amplifié le refroidissement qui a suivi.
Ensemble, ces deux panaches ont réduit les températures mondiales d’environ 0,4 °C pendant plusieurs années. Les cernes des arbres d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord confirment une période de croissance raccourcie et des étés exceptionnellement froids qui a duré jusqu’à la fin des années 1460.
Les preuves de cette double éruption proviennent d’une carotte de 30,18 m prélevée près de la station Vostok, en Antarctique oriental, en 2021.

 Vue de la station Vostok (Crédit photo : Arctic and Antarctic Research Institute)

La glace à cette profondeur s’est formée il y a environ six siècles tout en capturant les empreintes chimiques de l’événement de 1458-1459. Les scientifiques ont extrait 14 éclats de verre volcanique de cette glace. Chaque particule étant trop petite pour être analysée avec les techniques de laboratoire conventionnelles, les chercheurs ont eu recours à la microscopie électronique avec spectrométrie de rayons X à dispersion d’énergie. Ils ont mesuré la composition chimique de chaque éclat de verre volcanique. La moitié des éclats présentait une composition dacitique typique de Kuwae, tandis que les autres étaient rhyolitiques, ce qui ne correspondait pas, non plus, aux échantillons du Reclus, un volcan chilien autrefois soupçonné d’être la deuxième source éruptive. Cela signifiait que les éclats rhyolitiques provenaient d’un volcan non répertorié, situé dans l’extrême sud. Les candidats probables se trouvent dans le sud de l’Amérique du Sud, dans les îles subantarctiques, voire dans la péninsule Antarctique proprement dite.
L’analyse des cendres et du dioxyde de soufre (SO2) émis dans l’atmosphère a révélé un schéma compatible avec deux éruptions distinctes. Au final, les preuves plaident en faveur d’un scénario d’éruptions quasi simultanées, où la charge atmosphérique combinée a intensifié le refroidissement au-delà de ce que chacune des éruptions aurait pu produire individuellement.

Concernant l’effet sur le climat, ces éruptions jumelles ont prolongé le refroidissement en bloquant simultanément la lumière du soleil dans les deux hémisphères. Cela explique pourquoi le refroidissement des années 1450 a été plus fort et plus durable. L’intégration du comportement du double panache dans les modèles climatiques pourrait améliorer les prévisions des variations de température et des délais de récupération de l’atmosphère après une éruption. L’étude montre également qu’il est important de combiner les données des deux régions polaires.
Source : The Watchers.

Références scientifiques :

1 Antarctic ice reveals two volcanoes erupting simultaneously may have caused 15th-century cooling – Phys.org – October 22, 2025

2 Origin of the 1458/59 CE volcanic eruption revealed through analysis of glass shards in the firn core from Antarctic Vostok station – Seokhyun Ro et al. – Nature – October 20, 2025 – https://doi.org/10.1038/s43247-025-02797-x – OPEN ACCESS.

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A new analysis of Antarctic ice cores reveals that nearly 600 years ago, around 1458–1459 CE, two massive volcanoes erupted almost simultaneously, shrouding the planet in a veil of ash and sulfur that triggered one of the coldest decades of the last millennium and altered weather across both hemispheres.

New evidence preserved in Antarctic ice now shows that the event long attributed to a single volcano in the Pacific was in fact a dual eruption, one from Kuwae in Vanuatu and another from an unidentified volcano somewhere in the Southern Hemisphere.

The study, published in Communications Earth & Environment in 2025, was the result of a collaboration between Korean and Russian scientists who analyzed microscopic volcanic glass trapped deep inside Antarctic ice. These fragments hold chemical clues that reveal both the timing and origin of ancient eruptions.

The 1450s were already one of the coldest decades in the Common Era. Historical records describe failed harvests, advancing glaciers, and sudden frosts stretching from Europe to Asia. For decades, these anomalies were blamed on the eruption of Kuwae, a massive submarine volcano in the Pacific, believed to have erupted in 1452

However, Antarctic and Greenland ice cores reveal two distinct sulfur spikes: one in 1452 and another in 1458. The stronger signal in 1458 suggestd the main cooling began several years later than previously thought. Scientists began to believe that another volcano, was responsible.

The new study confirms that suspicion. It found that glass shards in the 1458–1459 layer of Antarctic ice have two distinct chemical compositions: one dacitic, matching Kuwae, and another rhyolitic, belonging to a different source.This means two large eruptions struck the planet within months of each other, thickening the global aerosol haze and amplifying the cooling that followed.

Together, the twin plumes reduced global temperatures by roughly 0.4°C for several years. Tree rings from Asia, Europe, and North America confirm a period of shortened growing seasons and unusually cold summers that lasted well into the late 1460s.

The evidence comes from a 30.18 m firn core drilled near Vostok Station in East Antarctica in 2021. The ice at that depth formed roughly six centuries ago, capturing the chemical fingerprints of the 1458/59 event. Scientists in their labs later extracted 14 volcanic glass shards from that layer. As each particle was too small to analyze using conventional laboratory techniques, the researchers resorted to electron microscopy with energy-dispersive X-ray spectrometry. They measured the chemical composition of each shard. Half of the shards showed a dacitic composition typical of Kuwae, while the rest were rhyolitic, inconsistent with samples from Reclus, a Chilean volcano once suspected of being the second source. This meant the rhyolitic shards came from an undocumented volcano somewhere in the far south. The likely candidates lie in southern South America, the sub-Antarctic islands, or even the Antarctic Peninsula itself.

The analysis of the ash and sulfur dioxide (SO2) sent into the atmosphere revealed a pattern consistent with two separate eruptions. In the end, the evidence strongly supports a near-simultaneous eruption scenario, where the combined atmospheric load intensified cooling beyond what either eruption could have achieved alone.

As far as the effect on the climate is concerned, such dual eruptions prolong cooling by keeping sunlight blocked from both hemispheres simultaneously. This helps explain why the 1450s cooling was stronger and longer-lasting than expected from Kuwae alone. Including dual-plume behavior in climate models could improve predictions of post-eruption temperature changes and recovery times. The research also shows the importance of combining data from both polar regions.

Source : The Watchers.

Scientific references:

1 Antarctic ice reveals two volcanoes erupting simultaneously may have caused 15th-century cooling – Phys.org – October 22, 2025

2 Origin of the 1458/59 CE volcanic eruption revealed through analysis of glass shards in the firn core from Antarctic Vostok station – Seokhyun Ro et al. – Nature – October 20, 2025 – https://doi.org/10.1038/s43247-025-02797-x – OPEN ACCESS.