Licenciements et réductions budgétaires aux États Unis : Trump joue avec le feu // U.S. layoffs and budget cuts : Trump is playing with fire

La presse américaine, CNN en tête, vient de tomber à bras raccourcis sur la politique de licenciements et de réduction des subventions allouées aux agences en charge de la surveillance des risques naturels aux États Unis par l’Administration Trump.

Les journalistes rappellent au public qu’un séisme majeur – le « Big One » – frappera probablement les États-Unis dans les prochaines décennies. Outre la faille de San Andreas, un danger menace les fonds marins au large de la côte nord-ouest du Pacifique. Après des siècles de frottement de deux plaques tectoniques l’une contre l’autre, la zone de subduction de Cascadia, qui s’étend du nord de la Californie à la Colombie-Britannique, pourrait bien se rompre de notre vivant. Le séisme provoqué par cet événement, de magnitude M9,0, pourrait être dévastateur, accompagné d’un tsunami pouvant atteindre 30 mètres de haut, qui submergerait les villes et villages côtiers. Les chiffres officiels estiment qu’environ 13 800 personnes pourraient mourir et plus de 100 000 autres être blessées. Il pourrait s’agir de la pire catastrophe naturelle que les États-Unis aient connue au cours de l’époque moderne. De nombreux scientifiques affirment que le pays n’est pas préparé à affronter une telle catastrophe. L’équipe scientifique qui a passé des décennies à surveiller la situation a été décimée par les réductions de personnel décidées par l’Administration Trump.

Source: USGS

La plupart des scientifiques interrogés par les médias ont refusé de commenter la situation par crainte de représailles. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui supervise les tsunamis et les tempêtes solaires, n’a pas répondu aux questions de CNN.

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Les coupes budgétaires rendent difficile la maintenance des sismographes et des capteurs océaniques qui mesurent la vitesse de propagation des vagues de tsunami. Un scientifique a déclaré : « Être capable de détecter, de prévoir et d’alerter la population de l’arrivée d’un tsunami sauverait des centaines, voire des centaines de milliers de vies. On court un risque en réduisant les capacités de la NOAA à effectuer ce travail.» Des équipes de l’USGS se rendent sur le terrain chaque été pour réparer les instruments. Cela deviendra encore plus difficile car ces fonctionnaires fédéraux, et ceux d’autres agences, se sont vu interdire d’effectuer de nouvelles dépenses, ce qui rend cet tâche pourtant cruciale encore plus ardue.
À l’instar des sismographes disséminés le long de la côte, la NOAA maintient un réseau de capteurs en eaux profondes, conçus pour alerter les scientifiques en cas de déferlement d’une vague de tsunami. Les deux centres d’alerte aux tsunamis de l’agence et le programme du Service météorologique national, qui s’efforce de moderniser ses logiciels obsolètes, ont subi des licenciements. Ces centres de surveillance, fonctionnent 24h/24 et 7j/7 et étaient déjà en sous-effectif. Les nouvelles réductions sont donc extrêmement préoccupantes, notamment compte tenu de la menace d’un séisme et d’un tsunami majeurs dans le Pacifique Nord-Ouest. Tous les scientifiques s’accordent à dire que ces réductions de personnel et les coupes budgétaires accroissent le risque de tsunami et de séisme aux États-Unis ; en cas d’événement majeur, elles auront des conséquences dévastatrices pour les populations côtières et l’économie américaine.

Les capteurs océaniques permettent de suivre la progression des vagues de tsunami (Source: NOAA)

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Il existe deux principaux bureaux de l’USGS chargés de surveiller l’activité volcanique : l’un à Hawaï et l’autre en Alaska. Certains volcanologues de l’USGS ont bénéficié du programme de démission différée. Les observatoires volcanologiques sont surveillés 24h/24 et 7j/7, et en cas d’éruption volcanique majeure, tout le monde est sur le pont. Par conséquent, le manque de personnel se fera nettement sentir en cas de crise volcanique, car tous les scientifiques doivent être mobilisés pour assurer la charge de travail.

Le Kilauea à Hawaï est en éruption intermittente depuis 2024 et d’autres éruptions sont à venir. Les volcanologues surveillent également le Grand Sitkin, un volcan des Aléoutiennes qui émet lentement de la lave depuis le début de l’éruption en 2021. Un autre volcan à surveiller de près est le mont Spurr, en Alaska, où une activité sismique a été détectée récemment.

En Alaska, le Mont Spurr a montré des signes d’activité ces dernières semaines (Crédit photo: AVO)

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Si la plupart des dangers les plus importants nécessitant une surveillance constante se produisent sur Terre, d’autres dangers sommeillent dans le cosmos, notamment, ceux liés à l’activité du Soleil. Les tempêtes solaires se produisent lorsque le Soleil projette du plasma et d’autres particules chargées qui transportent le champ magnétique solaire vers la Terre. Les tempêtes qui en résultent peuvent créer de belles aurores boréales, mais elles peuvent aussi perturber nos réseaux électriques et nos systèmes radio. Ce type de tempêtes est d’autant plus fréquent que le Soleil est dans une phase particulièrement active.
Une douzaine d’experts travaillent au Space Weather Prediction Center de la NOAA à Boulder, dans le Colorado, avec généralement deux scientifiques par équipe de 24 heures. Trois employés ont récemment été licenciés.
Le lancement d’un nouveau satellite était prévu pour mieux mesurer et prévoir la météorologie spatiale, mais l’incertitude autour de la situation actuelle pourrait menacer l’avenir de ce programme certes modeste, mais important.

Source: NASA

Source : Médias d’information américains.

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The U.S. News media,, led by CNN, have just attacked the Trump Administration’spolicy of layoffs and reductions in funding allocated to agencies in charge of the monitoring of natural risks in the United States.

The journalists remind the public that sometime between today and 200 years from now, scientists say a major earthquake – “the Big One” – will hit the United States. Aside from the San Andreas Fault, there is a danger lurking on the sea floor off the Pacific Northwest’s coast: After centuries of two tectonic plates pushing up against each other, the Cascadia subduction zone that runs from Northern California to British Columbia is due to rupture, possibly in our lifetimes. The resulting earthquake could be a devastating M9.0 event, and the subsequent tsunami could be 30 meters high, overwhelming coastal cities and towns. Official figures warn that around 13,800 people could die and more than 100,000 others could be injured. It could be the worst natural disaster the United States has seen in modern times. And many scientists say we are less prepared for it than ever before. The team of scientists that has spent decades keeping watch is being decimated by the Trump Administration’s staffing cuts.

Most scientsist interviewed by the media declined to comment the situation for fear of reprisals. The National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), which oversees tsunamis and solar storms, did not return a request for comment from CNN.

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The budget cuts make it difficultto fix earthquake seismographs and deep ocean sensors that capture how fast tsunami waves are traveling. One scientist said : “Being able to detect forecast and alert people of an incoming tsunami will save hundreds, if not hundreds of thousands of lives. That is the risk we face by reducing the capability to do this work at NOAA.” Teams of scientists from the USGS typically go out every summer to fix broken instruments. This will become more difficult after federal workers there and at other agencies were told they could spend no more than $1 on any single expense, making that critical task increasingly difficult.

Similar to the seismographs scattered along the NOAA keeps a network of sensors deep in the ocean, designed to alert scientists when a tsunami wave rolls through. The agency’s two tsunami warning centers and the National Weather Service program working to modernize their outdated software systems have been hit with firings. The 24/7 monitoring centers were already thinly staffed, and the further reductions are deeply concerning, especially given the threat of an earthquake and tsunami in the Pacific Northwest. All scientists agree to say that these staff cuts and the potential budget cuts make the United States more at risk for a tsunami and earthquake ; they will have devastating impacts for coastal populations and the US economy.

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There are two main USGS offices monitoring volcano activity – one in Hawaii and the other in Alaska. Some USGS volcano scientists have taken the deferred resignation program. The volcano observatories are monitored 24/7, and if there is a big volcanic eruption, it turns into an all-hands-on-deck situation. As a consequence, the staffing shortages will be made much, much worse when there’s a volcanic crisis, because all staff needs to be brought on board to cover the workload.

The Kilauea volcano in Hawaii has been erupting on and off since last year and more eruptions are to come. Volcanologists are also closely watching Great Sitkin, a volcano in the Aleutians that has been slowly spewing lava since it began erupting in 2021. Another volcano to be closely monitored is Alaska’s Mt. Spurr, where recent seismic activity has been detected.

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While many of the biggest hazards that take constant monitoring happen on earth, there are others in the cosmos. Particularly, from the sun. Solar storms happen when the sun flings plasma and other charged particles carrying the sun’s magnetic field toward Earth. The resulting storms can create nice auroras, but they can also wreak havoc on our electric grids and radio systems. And these kinds of storms have been happening more because the sun is in a particularly active phase.

There are roughly a dozen experts who work at NOAA’s Space Weather Prediction Center in Boulder, Colorado, with generally two scientists on any given 24-hour shift. They have recently lost three employees.

The launch of a new satellite had been planned to better measure and predict space weather, but the current uncertainty could threaten the future of a small but important program.

Source : U.S. News media.

Trump démolit la NOAA // Trump dismantles NOAA

L’Administration Trump envisage de supprimer le budget pour la recherche climatique de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui joue un rôle crucial dans les sciences climatiques au niveau mondial. De telles coupes drastiques auraient des conséquences pour la science à l’échelle de la planète.

L’exécutif américain compte demander au Congrès de couper les fonds des laboratoires de recherche et bureaux responsables de l’étude du climat qui sont le cœur même de l’Agence. Environ 75% des financements de la branche recherche pourraient être supprimés dans le budget de l’année 2026, en sachant que des coupes drastiques pourraient être mises en œuvre dès cette année

Si Trump maintient sa décision de démolir la NOAA – avec le président américain on ne sait jamais – le plan pourrait avoir des conséquences très vastes. En effet, la NOAA joue un rôle crucial aux États-Unis, mais aussi à l’échelle mondiale dans l’établissement de prévisions météorologiques, l’analyse du climat et la conservation des océans. La fin de ces programmes de recherche constituerait un séisme dans les sciences climatiques. De nombreux chercheurs et laboratoires ont recours à travers le monde aux données et modèles mathématiques de la NOAA.

Trump ne s’en est probablement pas rendu compte, mais ces coupes budgétaires pourraient aussi paralyser l’économie américaine. En effet, le secteur de l’agriculture est dépendant des données et analyses météorologiques et climatiques fournies par la NOAA.

Cela fait longtemps que la NOAA doit subir les assauts de certains conservateurs américains qui l’accusent d’être l’un des « principaux moteurs » de l' »alarmisme climatique ». L’Administration Trump a déjà procédé à des licenciements massifs et effacé de ses sites internet certaines de ses ressources et données climatiques. La Courbe de Keeling qui montre les concentrations de CO2 dans l’atmosphère (https://keelingcurve.ucsd.edu/), est épargnée pour le moment, mais pour combien de temps.

Les événements climatiques extrêmes liés au réchauffement climatique se multiplient aux États Unis. Des inondations majeures – avec 25 morts et une cinquantaine de blessés – ont affecté le Midwest et le Sud-Est du pays début avril 2025. Les modèles climatiques de la NOAA avaient permis de les prévoir et d’éviter que le bilan soit beaucoup plus lourd.

Source : médias états-uniens.

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The Trump administration is considering eliminating the climate research budget of the National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), which plays a crucial role in global climate science. Such drastic cuts would have consequences for science worldwide.
The US executive intends to ask Congress to cut funding for the research laboratories and offices responsible for climate studies, which are the very heart of the Agency. Approximately 75% of the research branch’s funding could be eliminated in the 2026 budget, with drastic cuts potentially being implemented as early as this year.
If Trump sticks to his decision to dismantle NOAA—with the American president, you never know—the plan could have far-reaching consequences. Indeed, NOAA plays a crucial role in the United States, but also globally, in weather forecasting, climate analysis, and ocean conservation. The end of these research programs would be a shock for climate science. Many researchers and laboratories around the world rely on NOAA data and mathematical models.
Trump probably didn’t realize it, but these budget cuts could also cripple the American economy. Indeed, the agricultural sector depends on the weather and climate data and analyses provided by NOAA.
NOAA has long faced attacks from some American conservatives who accuse it of being one of the « primary drivers » of « climate alarmism. » The Trump administration has already carried out mass layoffs and deleted some of its climate resources and data from its websites. The Keeling Curve, which shows atmospheric CO2 concentrations (https://keelingcurve.ucsd.edu/), is spared for now, but for how long?
Extreme weather events linked to global warming are increasing in the United States. Major flooding—with 25 deaths and around fifty injuries—affected the Midwest and Southeast of the country in early April 2025. NOAA climate models had predicted the flooding and prevented the death toll from being much higher.
Source: US media.

Les coupes budgétaires responsables du lourd bilan sur l’Ontake (Japon)? // Are budget cuts responsible for the heavy death toll on Ontake (Japan) ?

drapeau francaisSelon les volcanologues japonais, l’éruption du Mont Ontake a mis en évidence la pénurie de fonds et le manque de volcanologues au Japon.
Lorsque le volcan est entré en éruption le 27 septembre, trois des 12 sismographes placés dans un rayon de 15 kilomètres du sommet n’ont pas fonctionné. Les scientifiques japonais prétendent que si les sismos au sommet avaient réagi correctement, certains signes avant-coureurs auraient pu être décelés. Sur les trois sismographes défaillants, deux (dont un au sommet du volcan) avaient cessé de fonctionner pendant l’été 2013 et ils devaient être remplacés en octobre.
Environ 20 milliards de yens ont été alloués à la recherche sismique et volcanologique l’année dernière au Japon mais seuls 10% de ce budget étaient destinés à la recherche volcanologique. La plus grande partie de l’argent est allée vers la recherche sur les séismes qui sont extrêmement difficiles à prévoir.
Il y a d’autres raisons pour lesquelles la recherche volcanologique traîne les pieds au Japon. Les universités souffrent d’un manque de fonds ; l’argent a essentiellement été alloué à des domaines d’études qui sont peu performants ainsi qu’à ceux qui prennent beaucoup de temps pour produire des résultats.
Le Japon doit également faire face à une sérieuse pénurie de volcanologues. Il y avait 696 sismologues et volcanologues en 2013, mais le nombre de volcanologues est extrêmement réduit et probablement inférieur à 30.
25 sismographes et une dizaine de scientifiques, dont cinq chercheurs de l’Université de Kyoto, sont stationnés sur l’île de Sakurajima où le volcan est entré en éruption 1097 fois l’an dernier. Toutefois, un tel système de surveillance avec autant de scientifiques et d’équipements est un cas exceptionnel.
Source: The Japan News.

Tous ces faits doivent bien sûr être pris en compte et nous nous rendons compte que les coupes budgétaires dans les domaines scientifiques et pédagogiques au Japon sont les mêmes que dans la plupart des autres pays, y compris les États-Unis, l’Italie ou la France, où des volcans potentiellement actifs représentent une menace pour les zones habitées.
Cependant, on peut ajouter que, même si tous les sismographes avaient fonctionné correctement sur ​​le Mont Ontake au moment de l’éruption, il est peu probable que le nombre de morts aurait diminué. Des centaines de randonneurs se trouvaient sur ​​les pentes du volcan à ce moment-là et les volcanologues savent parfaitement qu’une éruption phréato-magmatique est très soudaine, avec très peu de signes annonciateurs. Même si les instruments avaient fonctionné correctement, il n’y aurait pas eu assez de temps pour dire aux randonneurs de redescendre ou pour évacuer ceux qui étaient près du sommet.

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drapeau anglaisAccording to Japanese volcanologists, the eruption at Mt. Ontake has exposed shortages in funding and experts for volcano research.

When Mt. Ontake erupted on September 27th, three of 12 seismographs placed in a 15-kilometer radius of the summit failed to function. Japanese scientists pretend that if seismographs at the summit had been working properly, some warning signs could have been detected. Of the three seismographs at the time of the eruption, two including one placed at the peak of the mountain had stopped working in the summer last year and both were to be replaced in October.

Around 20 billion yens were allocated for research on earthquakes and volcanoes last year. However, only 10% of the budget was intended for volcano research, with most of the money going toward research on earthquakes that are extremely difficult to predict.

There are other reasons why volcanic research has been weak. Universities are suffering from a shortage of funds that have been allocated to fields of study that are less fruitful as well as those that take too long to produce results.

Japan also faces a serious shortage of volcano experts. There were 696 earthquake and volcano researchers in 2013, but the number of volcano experts is very small, probably smaller than 30.

A total of 25 seismographs are installed and about 10 people, including five researchers from Kyoto University, are stationed on Sakurajima Island where the volcano erupted 1,097 times last year. But such a comprehensive monitoring system is an exceptional case.

Source : The Japan News.

All these facts need to be taken into account and we realize that the budget cuts in the scientific and educational  fields are the same in most countries, including the U.S., Italy or France where volcanoes are potentially active and a threat to inhabited areas.

However, one can add that even if all the seismographs had been working properly on Mount Ontake at the moment of the eruption, it is unlikely that the death toll would lave been lower. Hundreds of hikers were on the slopes of the volcano by that time and volcanologists perfectly know that a phreato-magmatic eruption is very sudden, with hardly any sign to announce it. Even if the instruments had been OK, there would not have been enough time to tell the hikers to run down the mountain or to evacuate those who were near the summit.

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Le sommet de l’Ontake une semaine après l’éruption du 27 septembre  (Crédit photo:  Wikipedia)

Alaska: L’Observatoire Volcanologique ne peut pas fonctionner correctement // AVO cannot work properly

drapeau francaisQuand je donne des nouvelles des volcans de l’Alaska, je me réfère toujours à l’Alaska Volcano Observatory (AVO) qui s’appuie sur un réseau d’instruments pour surveiller 32 volcans à travers le 49ème Etat de l’Union. Ces jours-ci, on peut lire sur le site de l’Observatoire : «Perte d’informations de surveillance essentielles des volcans en Alaska.»
En effet, des années de réductions budgétaires de la part du gouvernement fédéral ont entraîné l’arrêt complet des instruments de mesure sur cinq volcans. Sur les 200 appareils installés sur les volcans alaskiens, à peine la moitié fonctionnent normalement, même si la situation devrait s’améliorer sur certains d’entre eux une fois que la neige aura fondu sur les panneaux solaires qui les alimentent.
L’Aniakchak est l’un des cinq volcans sans surveillance sismique. Sa dernière colère en 1931 est considérée comme la deuxième plus grande éruption dans l’histoire de l’Alaska moderne. Le suivi de son activité n’est plus possible depuis la fin du mois de Janvier.
Fourpeaked, dans le Parc National du Katmai, à 320 km au sud-ouest d’Anchorage, est tombé en panne ce mois-ci.
L’équipement de surveillance installé sur trois autres volcans – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – a cessé de fonctionner il y a plusieurs années.
D’autres volcans connaissent des pannes partielles de leur équipement.
Victime du manque de financement, l’AVO a privilégié le suivi des cinq volcans les plus dangereux de l’État, près d’Anchorage ou dans les îles Aléoutiennes : Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan et Makushin.
L’industrie aéronautique en Alaska est très consciente des problèmes potentiels que peuvent poser les volcans. Comme je l’ai écrit dans une note précédente, l’éruption du Redoubt en 1989 a failli provoquer une catastrophe aérienne. Le volcan est également entré en éruption en 2009, entraînant des perturbations dans le trafic aérien pendant des semaines. Il n’est pas surprenant que toutes les compagnies aériennes surveillent de près les problèmes financiers de l’Observatoire.
On estime qu’une remise en état rapide du réseau de surveillance coûterait entre 2 et 2,5 millions de dollars supplémentaires par an. Avec 400 000 dollars supplémentaires, il faudrait plusieurs années avant que le système de surveillance soit remis à niveau.
Toutefois, le site web de l’AVO laisse à ses visiteurs un message rassurant :
« Nous continuons de surveiller tous les volcans de l’Alaska à l’aide des satellites et des données infrasoniques locales, et certains volcans en temps réel avec le GPS et les webcams. Bien que nous ne puissions pas prévoir les éruptions avec ces seules données, nous pouvons les détecter dans un délai de plusieurs dizaines de minutes à quelques heures dans certains cas. Cependant, la mauvaise météo, fréquente dans le Pacifique Nord, peut être un obstacle à la détection des éruptions importantes en utilisant ces sources de données alternatives ».

Sources : AVO & Anchorage Daily News.

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drapeau anglaisWhen giving news about Alaskan volcanoes, I always refer to the Alaska Volcano Observatory (AVO) which relies on a network of instruments to monitor 32 volcanoes around the state. These days, one can read on the Observatory’s website: « Loss of critical volcano monitoring information in Alaska. »

Years of federal funding cuts have caused ground instruments at five different volcanoes to fail completely. Of the 200 pieces of monitoring equipment stationed on Alaskan volcanoes, about half are working on any given day, though some are expected to return to functioning once snow melts off the solar panels that power them.

One of the five volcanoes without seismic monitoring is Aniakchak, which last erupted in 1931 in what’s considered the second largest eruption in modern Alaska history. It lost monitoring capacity at the end of January.

Fourpeaked volcano, in the Katmai National Preserve about 320 km southwest of Anchorage, dropped offline this month.

Monitoring equipment on three volcanoes – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – failed in prior years.

Other volcanoes are experiencing partial failures of equipment.

Given funding shortfalls, AVO has prioritized monitoring for the state’s five most dangerous volcanoes near Anchorage or in the Aleutian Islands: Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan and Makushin.

Alaska’s aviation industry is all too aware of the potential problems volcanoes can pose. As I put it in a previous note, the eruption at Mount Redoubt in 1989 nearly caused a major air disaster. The volcano erupted again in 2009, disrupting air travel for weeks. It is not surprising all air companies should be watching the Observatory’s funding situation closely.

It is estimated that bringing Alaska’s volcano monitoring network back on line quickly would take from 2 to 2.5 million dollars extra funding a year. With 400,000 dollars additional spending a year, it would take several years before monitoring comes back.

However, the Alaska Volcano Observatory’s website leaves users with a reassuring message:

« We continue to monitor all Alaskan volcanoes with satellite and regional infrasound data and some with real-time GPS and webcams. Although we cannot forecast eruptions with these data, we may detect eruptions with a delay of tens of minutes to hours in some cases. However poor weather, common in the North Pacific, can also prohibit detection of significant eruptions using these alternate data sources. »

Sources: AVO & Anchorage Daily News.

Wrangell-blog

Le Wrangell:  Un volcan sans surveillance  (Photo:  C.  Grandpey)