Avril 2025 le deuxième plus chaud ! // April 2025, the second hottest !

Dans son dernier bulletin, l’agence européenne Copernicus sur le changement climatique indique qu’avril 2025 a été le deuxième mois le plus chaud de son ensemble de données, qui s’appuie sur des milliards de mesures provenant de satellites, de navires, d’avions et de stations météorologiques. Au cours des 22 derniers mois, tous les mois, sauf un, ont dépassé 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, la limite de réchauffement fixée par l’la COP 21de Paris en 2016, limite au-delà de laquelle des changements climatiques et environnementaux majeurs et durables deviennent inévitables. De nombreux scientifiques estiment que l’objectif de 1,5°C n’est plus atteignable et sera dépassé d’ici quelques années.
À l’échelle mondiale, les températures sont restées à des niveaux proches des records en avril 2025, prolongeant une vague de chaleur sans précédent et soulevant des interrogations sur la rapidité du réchauffement climatique. Cette vague de chaleur exceptionnelle était censée s’atténuer avec la disparition des conditions plus chaudes du phénomène El Niño l’année dernière et l’arrivée de La Niña, mais les températures restent obstinément à des niveaux records ou quasi records. En 2025, elles maintiennent l’accélération de la tendance au réchauffement.

Une vaste étude menée par des dizaines de climatologues, qui n’a pas encore été validée par leurs pairs, a récemment conclu que le réchauffement climatique atteindrait 1,36 °C en 2024. De son côté, Copernicus estime le chiffre actuel à 1,39 °C et prévoit que 1,5 °C pourrait être atteint mi-2029, voire plus tôt, compte tenu de la tendance au réchauffement observée ces 30 dernières années.
Les scientifiques sont unanimes : la combustion des combustibles fossiles est en grande partie responsable du réchauffement climatique à long terme. C’est ce qui a rendu les catastrophes météorologiques extrêmes plus fréquentes et plus intenses. Les climatologues sont moins certains des autres facteurs qui ont pu contribuer à cet épisode de chaleur persistant.
Les scientifiques pensent que les modifications de la configuration des nuages ​​à l’échelle mondiale, la pollution atmosphérique et la capacité de la Terre à stocker le carbone dans des puits naturels comme les forêts et les océans peuvent également contribuer au réchauffement de la planète.
Cette poussée de chaleur a propulsé 2023, puis 2024, au rang des années les plus chaudes jamais enregistrées, et 2025 étant pressentie pour suivre la tendance. Les scientifiques affirment que la période actuelle sera probablement la plus chaude que la Terre ait connue depuis 125 000 ans.

La banquise et les glaciers vous remercient.
Source : Copernicus.

Recul du Glacier Blanc dans le massif français des Écrins

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In its latest bulletin, the Copernicus Climate Change Service said that April 2025 was the second-hottest in its dataset, which draws on billions of measurements from satellites, ships, aircraft and weather stations. All but one of the last 22 months exceeded 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels, the warming limit enshrined in the 2016 Paris agreement, beyond which major and lasting climate and environmental changes become more likely. Many scientists believe this target is no longer attainable and will be crossed in a matter of years.

Global temperatures were stuck at near-record highs in April, extending an unprecedented heat streak and raising questions about how quickly the world might be warming. The extraordinary heat spell was expected to subside as warmer El Niño conditions faded last year, but temperatures have stubbornly remained at record or near-record levels well into 2025 when temperatures are remaining at this accelerated trend in warming.

A large study by dozens of climate scientists, which has not yet been peer reviewed, recently concluded that global warming reached 1.36°C in 2024. Copernicus puts the current figure at 1.39°C and projects 1.5°C could be reached in mid 2029 or sooner based on the warming trend over the last 30 years.

Scientists are unanimous that burning fossil fuels has largely driven long-term global warming that has made extreme weather disasters more frequent and intense.

But they are less certain about what else might have contributed to this persistent heat event.

Experts think changes in global cloud patterns, airborne pollution and Earth’s ability to store carbon in natural sinks like forests and oceans, could be factors also contributing to the planet overheating.

The surge pushed 2023 and then 2024 to become the hottest years on record, with 2025 tipped to be third. Scientists say the current period is likely to be the warmest the Earth has been for the last 125,000 years.

The sea ice and the glaciers thank you !

Source : Copernicus.

Année et Journée des Glaciers

Hier, 21 mars 2025, était la Journée Mondiale des Glaciers, tout comme 2025 est l’Année qui est censée les mettre à l’honneur. Malheureusement, on a vraiment l’impression que la majorité de la population se désintéresse du sujet et s’attarde sur des choses beaucoup plus frivoles.

Comme l’explique l’ONU, « les glaciers sont des gardiens glacés de la nature, de vastes fleuves de glace et de neige qui sculptent la Terre, témoignant silencieusement du passage du temps et des rythmes changeants de notre planète. »

Les glaciers sont essentiels à notre écosystème car ils jouent le rôle de réservoirs d’eau douce et d’indicateurs de l’état de santé de la planète. Ils fournissent de l’eau à des millions de personnes, régulent le niveau des mers et préservent la biodiversité.

Pourtant, ces géants de glace sont menacés. La hausse des températures générée par le réchauffement climatique fait reculer les glaciers à un rythme alarmant, avec des changements en cascade qui mettent en péril les écosystèmes, les moyens de subsistance des populations et les économies du monde entier.

La première Journée mondiale des glaciers, ainsi que l’Année internationale des glaciers 2025, proclamées par les Nations Unies, nous encouragent tous à agir pour préserver le rôle vital des glaciers dans le maintien de la vie sur Terre pour les générations à venir.

Plusieurs graphiques visibles sur le site de France Info montrent l’ampleur et la gravité du problème :

https://www.francetvinfo.fr/environnement/crise-climatique/fonte-des-glaciers/infographies-visualisez-l-ampleur-de-la-fonte-des-glaciers-et-ses-consequences-en-france-et-dans-le-monde_7011383.html

L’article de France Info donne l’exemple du Glacier Blanc, dans le massif des Écrins, qui est à peine visible aujourd’hui depuis la vallée. Celle carte montre son recul au fil des ans :

 

Voici le front du glacier quand je l’ai visité en 2023 :

La Mer de Glace, près de Chamonix, a perdu plus de la moitié de sa surface en un siècle. Le phénomène touche simultanément la quasi-totalité des glaciers du monde. C’est le constat établi dans le dernier rapport du GIEC.

À l’occasion de la première journée mondiale annuelle consacrée à ces écosystèmes menacés par le réchauffement climatique. France Info propose de visualiser la fonte des glaciers et ses conséquences en cinq infographies. La première montre (en gigatonnes) la perte de masse des glaciers dans le monde; c’est impressionnant :

 

Les glaciers à Royan le 4 mars 2025 !

Je présenterai le mardi 4 mars 2025 une conférence intitulée « Glaciers en péril – Les effets du réchauffement climatique » dans le cadre de l’Université Inter-Âges de ROYAN ( Charente-Maritime). Elle aura lieu à 14h30 à la Salle Jean Gabin 112 rue Gambetta. La conférence est ouverte aux non-adhérents de l’association, au tarif de 7 euros.

Tempêtes, glissements de terrain et autres catastrophes naturelles se multiplient. Elles sont souvent la conséquence du réchauffement climatique.
Lors de ses voyages à travers le monde pour étudier les phénomènes volcaniques, j’ai eu l’occasion de parcourir des terres nordiques – en particulier l’Islande, le Canada et l’Alaska – et de me rendre compte de l’impact du réchauffement climatique sur les glaciers. L’approche terrestre et les survols ne laissent pas le moindre doute sur leur recul. Plus près de nous, dans les Alpes, les glaciers sont en passe de devenir une espèce en voie de disparition.
Aucun continent ne semble épargné, pas plus l’Afrique et les neiges du Kilimandjaro que l’Asie avec la chaîne himalayenne. Une prise de conscience est urgente, faute de quoi notre société sera confrontée à de graves problèmes.
Mon exposé se poursuivra avec un diaporama d’une vingtaine de minutes, en fondu-enchaîné sonorisé, illustrant la situation glaciaire en Alaska.

A l’issue de la séance, les spectateurs pourront se procurer un CD de 160 photos de glaciers à travers le monde, ainsi que l’ouvrage « Dans les Pas de l’Ours » écrit conjointement avec Jacques Drouin.

Photo: C. Grandpey

Nouvelle alerte sur la fonte des glaciers

L’information est passée vite fait sur France Info entre l’Ukraine et le scandale de Bétharram. Elle est pourtant d’une grande importance. Une étude internationale publiée le 19 février dans la revue Nature dresse un nouveau constat alarmant de la disparition des glaciers à travers le monde. Elle révèle l’ampleur de leur recul depuis l’an 2000.

En Europe, les glaciers des Alpes et des Pyrénées ont perdu environ 40% de leur masse entre 2000 et 2023. Cet effondrement impacte durement les écosystèmes, la ressource en eau douce et entraîne des risques directs pour les populations habitant à proximité. Depuis l’an 2000, il y a eu une seule année où le bilan de masse des glaciers a été positif dans les Alpes. C’est en 2001. Toutes les autres années, la perte de masse n’a jamais cessé..

Plusieurs glaciers n’existent plus. Comme je l’indique dans ma conférence « Glaciers en Péril », en Islande en 2014 les glaciologues ont dépouillé l’Okjokull de son statut de glacier après avoir constaté qu’il était constitué de glace inerte et qu’il n’avançait plus. Une plaque commémorative en lettres d’or, à l’attention des prochaines générations, écrite en islandais et en anglais, a été inaugurée le 18 août. 2019 sur le site du glacier.

 La menace plane sur l’ensemble des 270 000 glaciers à travers le monde. L’étude précise qu’ils ont perdu 5% de leur volume depuis l’an 2000, soit 273 milliards de tonnes de glace en moins chaque année. La fonte s’est accélérée, notamment en 2022 et 2023. Pour 2022, ce sont des successions de canicules au niveau mondial qui ont mis à mal les rivières de glace. 2023 a vu se produire un problème de déficit d’accumulation, ce qui a empêché les glaciers de se renouveler.

La fonte des glaciers affectera l’approvisionnement en eau douce, en particulier en Asie et dans les Andes. On imagine facilement ce qui se passera en Asie le jour où le château d’eau que représentent les glaciers de l’Himalaya ne sera plus en mesure d’alimenter cette région du monde.

Les glaciers sont le deuxième contributeur à la hausse du niveau des océans, après leur dilatation thermique sous l’effet du réchauffement. Le niveau moyen des mers s’est élevé de 10 cm dans les trois dernières décennies, selon les observations satellitaires de la NASA.

Jusqu’à présent, les petits glaciers sont ceux qui contribuent le plus à l’élévation du niveau der mers, mais la menace pourrait changer d’ampleur à cause des colossales calottes glaciaires qui recouvrent l’Antarctique et le Groenland. Sur ce point, l’étude est préoccupante. Les calottes glaciaires perdent aujourd’hui de la masse à un rythme croissant, six fois plus vite qu’il y a 30 ans. Il est bien évident que si elles fondent massivement, on ne parlera plus en centimètres mais en mètres d’augmentation du niveau de la mer.

Les glaciers de l’Antarctique sont interconnectés. S’ils ne sont plus retenus par les plates-formes, leur vêlage fera rapidement monter le niveau des océans

Cette étude parue dans la revue Nature nourrira le prochain rapport du GIEC qui sera publié en 2027. Toutefois, face à un constat si alarmant, les scientifiques ne veulent pas attendre tous les six ans pour alerter la population et les dirigeants. Ils ont décidé d’actualiser les données tous les deux ans, ce qui permettra de voir les spécificités de chaque année.

Les chercheurs sont préoccupés par le contexte politique.. Aux États-Unis, Donald Trump est un climato-sceptique acharné et il s’attaque aux scientifiques qui parlent de réchauffement climatique. Il est à craindre que la continuité des observations scientifiques des glaciers ne soit plus assurée car les chercheurs sont extrêmement dépendants des satellites, et certains doivent bientôt être renouvelés…