Les Vikings chassés du Groenland par la montée des eaux ? // Were the Vikings driven from Greenland by rising seas?

Des scientifiques ont récemment découvert que l’extension de la calotte glaciaire arctique et l’élévation du niveau de la mer qui s’est produite par la suite ont entraîné des inondations côtières à grande échelle. Elles ont chassé les Vikings du Groenland au 15ème siècle.
Les Vikings se sont établis dans le sud du Groenland vers l’an 985 après J.-C. avec l’arrivée d’Erik Thorvaldsson, mieux connu sous le nom d' »Erik le Rouge », un explorateur d’origine norvégienne qui s’embarqua pour le Groenland après avoir été chassé d’Islande pour meurtre. D’autres colons vikings l’ont rapidement suivi et formé des communautés qui ont prospéré pendant des siècles. Il faut toutefois se rappeler qu’au moment de l’arrivée des Vikings, le Groenland était déjà habité par des peuplades de la culture Dorset, un groupe autochtone qui a précédé l’arrivée des Inuits dans l’Arctique.
Vers le 15ème siècle, de manière surprenante, les signes d’implantation nordique dans la région ont disparu des archives archéologiques. Les chercheurs ont tout d’abord pensé que des facteurs tels que le changement climatique et des bouleversements économiques avaient probablement conduit les Vikings à abandonner le Groenland. Aujourd’hui, une nouvelle étude publiée en avril 2023 dans les Proceedings de l’Académie des Sciences montre que la montée des eaux a joué un rôle clé en submergeant des kilomètres de côtes.
Entre le 14ème et le 19ème siècle, l’Europe et l’Amérique du Nord ont connu une période de froid connue sous le nom de Petit Age Glaciaire. Dans ces conditions, la calotte glaciaire du Groenland s’est agrandie considérablement. Dans le même temps, son impact sur le substrat a rendu les zones côtières plus sujettes aux inondations. De plus, la hausse de l’attraction gravitationnelle entre la calotte glaciaire en expansion et les grandes étendues de glace de mer a repoussé l’eau de mer vers la côte du Groenland. Ces deux processus ont probablement causé des inondations à grande échelle le long du littoral, dans la région où les Vikings s’étaient installés.
Les scientifiques ont testé leur hypothèse en modélisant la croissance de la glace dans le sud-ouest du Groenland au cours de la période de 400 ans d’occupation nordique, et en ajoutant ces calculs à un modèle montrant l’élévation du niveau de la mer pendant cette période. Ils ont ensuite analysé les cartes connues de sites vikings pour voir s’il y avait correspondance entre leurs modélisations et les preuves archéologiques marquant la fin d’une présence viking au Groenland.
Les modèles montrent qu’entre 1000 et 1400 la montée des eaux autour du Groenland a inondé de 3,30 mètres les colonies vikings, submergeant quelque 204 kilomètres carrés de terres côtières. La mer a recouvert les terres que les Vikings utilisaient pour l’agriculture et comme pâturages pour leur bétail.
Cependant, l’élévation du niveau de la mer n’est probablement pas la seule raison pour laquelle les Vikings ont quitté le Groenland. D’autres problèmes ont pu provoquer la disparition de ces communautés. Des facteurs externes telles que le changement climatique, les agitations sociales et l’épuisement des moyens de subsistance ont pu inciter les Vikings à abandonner définitivement leurs colonies. On peut lire dans l’étude qu’« une combinaison de changements climatiques et environnementaux, l’évolution des ressources, le flux de l’offre et de la demande de produits exclusifs pour le marché étranger et les interactions avec les Inuits du Nord ont pu contribuer à cette situation. Il est probable qu’une combinaison de ces facteurs a poussé les Scandinaves à quitter le Groenland et aller plus à l’ouest. »
Source : Yahoo Actualités.

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Scientists recently found that ice sheet growth and sea level rise led to massive coastal flooding that drove the Vikings out of Greenland in the 15th century.

The Vikings first established a foothold in southern Greenland around A.D. 985 with the arrival of Erik Thorvaldsson, also known as « Erik the Red, » a Norwegian-born explorer who sailed to Greenland after being exiled from Iceland. Other Viking settlers soon followed, forming communities that thrived for centuries. One should remember that at the time of the Vikings’ arrival, Greenland was already inhabited by people of the Dorset Culture, an Indigenous group that preceded the arrival of the Inuit people in the Arctic.

Around the 15th century, signs of Norse habitation in the region vanished from the archaeological record. Researchers previously suggested that factors such as climate change and economic shifts likely led the Vikings to abandon Greenland. Now, a new study published in April 2023 in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences shows that rising seas played a key role, by submerging kilometers of coastline.

Between the 14th and 19th centuries, Europe and North America experienced a period of significantly cooler temperatures, known as the Little Ice Age. Under these cold conditions, the Greenland Ice Sheet probably became much bigger. As it increased, its heaviness weighed down the substrate underneath, making coastal areas more prone to flooding. At the same time, the increased gravitational attraction between the expanding ice sheet and large masses of sea ice pushed more seawater over Greenland’s coast. These two processes probably caused widespread flooding along the coastline, in the region where the Vikings were settled.

The scientists tested their hypothesis by modeling estimated ice growth in southwestern Greenland over the 400-year period of Norse occupation and adding those calculations to a model showing sea level rise during that time. Then, they analyzed maps of known Viking sites to see how their findings lined up with archaeological evidence marking the end of a Viking presence in Greenland.

Their models showed that from about 1000 to 1400, rising seas around Greenland flooded Viking settlements by as much as 3.3 meters, affecting about 204 square kilometers of coastal land. This flooding submerged land that the Vikings used for farming and as grazing pastures for their cattle.

However, sea level rise was probably not the only reason the Vikings left Greenland. Other types of challenges can cause long-standing communities to collapse, and external pressures such as climate change, social unrest and resource depletion may have spurred the Vikings to abandon their settlements for good. One can read in the study that « a combination of climate and environmental change, the shifting resource landscape, the flux of supply and demand of exclusive products for the foreign market, and interactions with Inuit in the North all could have contributed to this out-migration. Likely a combination of these factors led to the Norse migration out of Greenland and further west. »

Source : Yahoo News.

Erik le Rouge (Photo: C. Grandpey)

Le manque de glace sur les Grands Lacs et ses conséquences // The lack of ice on the Great Lakes and its consequences

La glace a mis du temps à se former cette année sur les Grands Lacs américains. Seulement 3,2 % de la surface des lacs était prise par la glace à la mi-janvier 2023. C’est 18 % de moins que la moyenne pour cette période de l’année. L’absence de glace n’est pas une bonne chose pour l’écosystème des lacs. Cette situation peut provoquer de puissantes vagues dangereuses et des tempêtes de neige à effet de lac.
Les prévisions du National Ice Center des États-Unis au début du mois de décembre étaient différentes selon les secteurs. Selon ces prévisions, les lacs Michigan, Érié et Ontario devaient avoir moins de glace, tandis que le lac Supérieur devait être au-dessus de la normale. On s’attendait à ce que le lac Huron ait une année moyenne. Cependant, ces prévisions sont très incertaines car la croissance de la glace est très dynamique et peut changer en quelques jours, en particulier sur les lacs moins profonds. Par exemple, la couverture de glace a atteint jusqu’à 7 % en moyenne sur tous les lacs après la vague de froid de décembre 2022, mais elle a ensuite rapidement diminué avec l’arrivée de températures plus clémentes. Le changement a été particulièrement prononcé sur le lac Érié où la couverture de glace a d’abord atteint 23 % avant de chuter et se stabiliser à environ 3 %.
Moins de glace signifie aussi plus de neige. En hiver, lorsque des masses d’air froid et sec traversent les lacs, elles absorbent de l’eau par évaporation en cours de route. Lorsque la masse d’air touche la terre, elle laisse tomber toute cette eau à travers un phénomène appelé ‘neige à effet de lac’. La couverture de glace agit comme un bouclier et empêche l’eau du lac de s’évaporer. Lorsqu’il y a moins de glace, la neige tombe en abondance autour des lacs, comme on a pu le voir à Buffalo N.Y., qui se trouve sur les rives du lac Érié. Fin décembre 2022, plus d’1,20 m de neige recouvrait la ville et ses environs. La tempête a fait 44 morts dans les comtés d’Erié et de Niagara.
Une faible couverture de glace peut avoir des conséquences désastreuses. En effet, pendant les mois d’hiver où sévissent les tempêtes, la couverture de glace atténue la force des vagues. Lorsque la couverture de glace est faible, les vagues peuvent devenir très grosses et causer des inondations et une érosion des rives du lac. C’est également ce qui se passe en Alaska lorsqu’il y a un manque de glace de mer. En janvier 2020, le long de la rive sud-ouest du lac Michigan, le niveau très haut du lac s’est ajouté à des vents très forts, ce qui a généré des vagues de 4 mètres de haut qui ont inondé les rives.
Selon les scientifiques, le réchauffement climatique et les températures élevées sont responsables du manque de glace sur les Grands Lacs. La diminution de la couverture de glace aura probablement des effets en cascade sur les écosystèmes des lacs et en particulier sur les poissons. Par exemple, le grand corégone, une pièce maîtresse de la pêche sur les Grands lacs et une importante source de nourriture pour d’autres poissons comme le doré jaune, fait partie des nombreux poissons qui seront affectés par le manque de glace en hiver. Le doré jaune et la perchaude ont, eux aussi, besoin d’hivers prolongés. S’ils ne passent pas assez de temps dans l’eau froide pendant l’hiver, leurs œufs seront beaucoup plus petits, ce qui rendra leur survie plus difficile.
La diminution de la couverture de glace sur les lacs retarde également la migration des oiseaux vers le sud. Le réchauffement des lacs et la perte de la couverture de glace au fil du temps entraîneront également des précipitations plus abondantes, favorables à la prolifération d’algues nocives qui peuvent être toxiques pour les humains et les animaux domestiques.
Les scientifiques se posent beaucoup de questions sur l’ampleur des changements à venir dans l’écosystème et le réseau trophique des Grands lacs si la couverture de glace continue de diminuer. Si nous ne parvenons pas à contrôler le réchauffement climatique, il y aura forcément des changements que nous pourrons anticiper et d’autres que nous ne connaissons pas encore et qui nous échapperont probablement.
Source : USA Today, via Yahoo Actualités.

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Ice has been slow to form this year over the American Great Lakes, with only 3.2% of the lakes covered by mid-January 2023. This is roughly 18% below average for this time of year. No ice is not a good thing for the lakes’ ecosystem. It can even stir up dangerous waves and lake-effect snowstorms.

The U.S. National Ice Center Forecast’s outlook at the beginning of December showed a mix of predictions. According to the forecast, Lakes Michigan, Erie and Ontario were predicted to have less ice, while Lake Superior was expected to be above normal. Lake Huron was expected to have an average year. However, this prediction has a great deal of uncertainty because ice growth is very dynamic and can change in a matter of days, especially on the shallower lakes. For example, ice cover jumped up to 7% on average across all the lakes after the December 2022 cold snap, but then quickly fell when milder temperatures arrived. The change was especially pronounced on Lake Erie, where ice cover rose to 23% and later sat at around 3%.

Less ice also means more snow. In the winter, when cold, dry air masses move across the lakes, they pick up water along the way through evaporation. When the air mass hits land, it drops all that water through lake-effect snow. Ice cover acts as a shield, stopping water from evaporating off the lake. So, when there is less ice people around the lakes typically see more snow, as could be seen in Buffalo N.Y., which sits on the shores of Lake Erie. By the end of December 2022, more than 120 centimeters of snow covered the city and surrounding areas. The storm resulted in 44 deaths in Erie and Niagara counties.

Little ice cover can be disastrous. Indeed, during stormy winter months, ice cover tempers waves. When there is low ice cover, waves can be much larger, leading to lakeshore flooding and erosion. This is what happens in Alaska when there is a lack os sea ice. In January 2020 along Lake Michigan’s southwestern shoreline, record high lake levels mixed with winds that whipped up 4-meter-high waves that flooded shorelines.

According to scientists, global warming and the highrt temperatures are responsible for the lack of ice on the Great Lakes. A downturn in ice coverage due to climate change will likely have cascading effects on the lakes’ ecosystems and especially the fish. For instance, Lake whitefish, a mainstay in the lakes’ fishing industry and an important food source for other fish like walleye, are one of the many fish that will be impacted by the lack of ice in winter. Walleye and yellow perch also need extended winters. If they don’t get enough time to overwinter in cold water, their eggs will be a lot smaller, making it harder for them to survive.

Declining ice cover on the lakes is also delaying the southward migration of birds. Warming lakes and a loss of ice cover over time also will be coupled with more extreme rainfall, likely inciting more harmful algae blooms that can be toxic to humans and pets.

There is still a big question mark on the extent of the changes that will happen to the lakes’ ecosystem and food web as ice cover continues to decline. Unless we can keep climate change in check, there will be changes that we anticipate and others that we don’t know about yet.

Source : USA TODAY via Yahoo News.

Vues du Lac Supérieur, une véritable mer intérieure (Photos: C. Grandpey)

Péril glaciaire au Pakistan // Glacier hazard in Pakistan

Le Pakistan héberge plus de 7 000 glaciers, plus que partout ailleurs sur Terre en dehors des pôles. La hausse des températures liée au réchauffement climatique entraîne la fonte rapide des glaciers, avec l’apparition de milliers de lacs glaciaires. Le gouvernement a averti que 33 de ces lacs – tous situés dans les chaînes de montagnes de l’Himalaya, de l’Hindu Kush et du Karakoram – risquent de rompre les moraines qui les retiennent et de libérer des millions de mètres cubes d’eau et de débris en quelques heures, comme cela s’est produit à Hassanabad. Au moins 16 inondations de lacs glaciaires liées à des vagues de chaleur se sont déjà produites cette année, contre une moyenne de cinq ou six par an le reste du temps. Les dégâts causés par de telles inondations sont un réel problème pour les localités concernées. Après la catastrophe – et l’effondrement d’un pont – qui a frappé Hassanabad, de nombreux villageois qui ont perdu leur maison ont dû aller se réfugier dans un camp installé à proximité pour abriter les personnes déplacées.
Selon l’indice mondial des risques climatiques, le Pakistan est le huitième pays le plus vulnérable aux conditions météorologiques extrêmes causées par le réchauffement climatique. Le pays connaît des vagues de chaleur plus précoces, plus chaudes et plus fréquentes, avec des températures qui ont atteint 50°C en 2022. Les inondations et les sécheresses de ces dernières années ont tué et déplacé des milliers de personnes, détruit les moyens de subsistance et endommagé les infrastructures.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, le manque d’informations sur le comportement des glaciers au Pakistan rend difficile la prévision des dangers qui en découlent. Bien que Hassanabad ait mis en place un système d’alerte précoce, avec des caméras qui surveillent le débit d’eau des lacs glaciaires, les villageois pensaient qu’ils vivaient à un niveau suffisamment élevé au-dessus de l’eau pour éviter tout impact. La puissance de l’eau a détruit des bâtiments qui étaient auparavant considérés comme sûrs.
Selon les scientifiques, environ sept millions de personnes sont vulnérables à de tels événements au Pakistan, mais beaucoup ne sont pas conscientes de la gravité de la menace. Les gens construisent encore des maisons dans des secteurs répertoriés comme zones rouges pour les inondations.
Une étude réalisée en 2019 a expliqué que les objectifs climatiques les plus ambitieux consistant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle pourraient entraîner la fonte d’un tiers des glaciers du Pakistan. En 2040, il se pourrait que le pays doive faire face à des problèmes de pénurie d’eau susceptibles de conduire à la sécheresse et à la désertification. Avant cela, il devra probablement faire face à des inondations fluviales fréquentes et intenses et à des crues soudaines.
Avec plus de 220 millions d’habitants, le Pakistan affirme être responsable de moins d’un pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pourtant, il reste très vulnérable aux impacts du changement climatique, surtout dans des secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture et les ressources naturelles. Il n’y a pas au Pakistan d’usines ou d’industries pouvant causer de la pollution. L’environnement est propre. Pourtant, s’agissant des menaces liées au réchauffement climatique, le Pakistan est en première ligne.
Source : France 24, Yahoo Actualités.

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Pakistan is home to more than 7,000 glaciers, more than anywhere else on Earth outside the poles. Rising global temperatures linked to climate change are causing the glaciers to rapidly melt, creating thousands of glacial lakes. The government has warned that 33 of these lakes -– all located in the spectacular Himalaya, Hindu Kush and Karakoram mountain ranges –- are at risk of bursting and releasing millions of cubic metres of water and debris in just a few hours, as this happened in Hassanabad. At least 16 such glacial lake outburst floods linked to heatwaves have occurred this year already, compared with an average of five or six per year. The devastation caused by such floods makes recovery for impacted communities an arduous task. After disaster and the collapse of a bridge that struck Hassanabad, many villagers who lost their homes had to move to a nearby camp for displaced people.

Pakistan is the world’s eighth most vulnerable country to extreme weather caused by climate change, according to the Global Climate Risk Index. The country is experiencing earlier, hotter and more frequent heatwaves, with temperatures already hitting 50°C this year. Floods and droughts in recent years have killed and displaced thousands of people, destroyed livelihoods, and damaged infrastructure.

According to the UN Development Programme, a lack of information on glacial changes in Pakistan makes it difficult to predict hazards originating from them. Although Hassanabad had an early warning system in place, including cameras that monitor water flow in glacial lakes, the villagers believed they were living high enough above the water to avoid any impact. The power of the water took out buildings that had previously been considered safe.

According to scientists, about seven million people are vulnerable to such events, but many are not aware of the gravity of the threat. People are still constructing homes in areas declared as a red zone for flooding.

A 2019 study explained that even the most ambitious international climate targets of limiting global warming to 1.5 degrees by the end of the century could lead to the melting of one third of Pakistan’s glaciers. In 2040 the country could start facing problems of water scarcity that could lead to drought and desertification. Before that, it may have to cope with frequent and intense riverine flooding, and flash floods.

Home to more than 220 million people, Pakistan says it is responsible for less than one percent of global greenhouse gas emissions. Yet it remains highly vulnerable to climate change impacts, dependent on climate-sensitive sectors such as agriculture and natural resources. There are no factories or industries here that can cause pollution. The environment is clean. But when it comes to the threats posed by climate change, Pakistan is at the forefront.

Source: Franca 24, Yahoo News.

 

Glacier Shishpar et lac de fonte, en vert au milieu de la photo (Source: NASA)

Dernières nouvelles de Yellowstone // Latest news from Yellowstone

Créé en 1872 alors que les États-Unis se remettaient de la Guerre de Sécession, Yellowstone fut le premier parc national américain. Il abrite des geysers, des sources chaudes, des chutes d’eau et une très abondante faune. Aujourd’hui, Yellowstone fait face à son plus grand défi depuis des décennies.
Comme je l’ai déjà écrit, les inondations provoquées par les crues de plusieurs rivières ont détruit de nombreux ponts, emporté des kilomètres de routes et provoqué la fermeture du Parc à l’approche de la haute saison touristique. Yellowstone s’apprêtait à célébrer son 150ème anniversaire. Les localités proches du Parc ont été inondées et des centaines de maisons ont été envahies par l’eau de la rivière Yellowstone et de ses affluents.
L’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les responsables de Yellowstone, mais sur la base d’autres catastrophes qui ont affecté des parcs nationaux, la reconstruction pourrait prendre des années et coûter plus d’un milliard de dollars. De plus, on se trouve dans un contexte de paysage écologiquement sensible où la période de travaux ne s’étend que du dégel au printemps jusqu’aux premières chutes de neige à l’automne.
D’après les responsables du parc, les dégâts les plus importants semblent concerner les routes, en particulier celle reliant l’entrée nord du parc à Gardiner (Montana) aux bureaux du Parc à Mammoth Hot Springs. Il est probable que des centaines de passerelles sur les sentiers ont été endommagées ou détruites.
Recréer une empreinte humaine dans un parc national est toujours une opération délicate, d’autant plus que le réchauffement climatique accélère la fréquence des catastrophes naturelles. Les incendies de forêt sont de plus en plus violents, dont un l’année dernière qui a détruit des ponts, des cabanes et d’autres infrastructures dans le Parc national du Lassen en Californie.

Sommet du Lassen Peak

Les inondations ont déjà causé d’importants dégâts dans d’autres parcs et menacent pratiquement tous les parcs nationaux. Le Parc national du mont Rainier a fermé pendant six mois après les pires inondations de son histoire en 2006.

 

La vallée de Yosemite, dans le parc national du même nom, a été inondée à plusieurs reprises, mais a subi ses pires dégâts il y a 25 ans lorsque de fortes pluies se sont abattues sur un important manteau neigeux, un scénario semblable à ce qui s’est passé à Yellowstone. Cet événement a provoqué la fermeture du parc pendant plus de deux mois.

 

Il est difficile de dire si Yellowstone sera confronté à une situation analogue, même si la reconstruction de la route qui passe près des Mammoth Hot Springs, où l’eau bouillante s’écoule sur une série de terrasses en travertin, présente un défi. Outre le contexte géologique proprement dite, des microbes et des insectes se développent dans un environnement que l’on ne trouve presque nulle part ailleurs. Par ailleurs, le Parc devra éviter d’endommager les artefacts archéologiques ou culturels de la région qui possède une riche histoire amérindienne.

La campagne de réparation de Yellowstone survient au moment où un nombre de plus en plus important de touristes est impatient de visiter les parcs nationaux américains. L’arriéré de leur budget d’entretien atteint des dizaines de milliards de dollars. Le Parc de Yellowstone devait recevoir de l’argent par l’intermédiaire du Great American Outdoors Act. Il s’agit d’une une loi adoptée par le Congrès en 2020 qui autorise le déblocage de près de 3 milliards de dollars pour l’entretien et d’autres projets sur les terres publiques. Yellowstone n’a toujours rien reçu et a maintenant besoin d’une rallonge pour faire face aux réparations les plus urgentes estimées à au moins 1 milliard de dollars.
La moitié sud du parc devrait rouvrir bientôt, ce qui permettra aux visiteurs de venir admirer le Vieux Fidèle, le Grand Prismatic et le Grand Canyon de Yellowstone et sa majestueuse chute d’eau.

 

Toutefois, la partie nord du Parc qui a le plus souffert des inondations pourrait ne pas rouvrir cette année,. Les touristes ne pourront donc pas voir Tower Fall ni Lamar Valley, l’un des meilleurs endroits pour voir des loups et des grizzlis.

 

La réouverture de certaines de ces zones dépendra de la rapidité avec laquelle les routes emportées pourront être réparées, les arbres abattus pourront être enlevés et les glissements de terrain pourront être dégagés. L’entretien des quelque 750 kilomètres de chaussée dans l’ensemble du Parc demande beaucoup de travail. Un responsable du parc a déclaré: « Je pense qu’il faudra probablement plusieurs années avant que le parc retrouve son aspect normal. »
Source : Yahoo Actualités.

Toutes les photos sont de C. Grandpey

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Dernières nouvelles: Le Parc national de Yellowstone rouvrira partiellement à 8 heures du matin le 22 juin 2022. Les services du Parc viennent d’annoncer que les visiteurs seront autorisés à parcourir uniquement la boucle sud du Parc dans le cadre d’un système de plaques d’immatriculation temporaire prévu pour gérer les foules. Les véhiculesavec des plaques paires et les groupes de motards seront autorisés les jours pairs et ceux avec des plaques impaires ou des plaques personnalisées (vanity plates) les jours impairs.
Les véhicules d’agences de voyage et les visiteurs avec une preuve de réservation pour la nuit dans les hôtels, les terrains de camping ou dans l’arrière-pays seront autorisés quel que soit leur numéro de plaque.
La boucle sud est accessible depuis les entrées sud, est et ouest du Parc. La boucle nord est fermée sine die.
Source : Service des parcs nationaux.

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Created in 1872 as the United States was recovering from the Civil War, Yellowstone was the first American National Park. Now, the home to geysers, hot springs, waterfalls and some of the country’s most plentiful and diverse wildlife. Today, Yellowstone is facing its biggest challenge in decades.

As I put it before, floodwaters wiped out numerous bridges, washed out kilometers of roads and closed the park as it approached peak tourist season during its 150th anniversary celebration. Nearby communities were swamped and hundreds of homes were flooded as the Yellowstone River and its tributaries raged.

The scope of the damage is still being tallied by Yellowstone officials, but based on other national park disasters, it could take years and cost upwards of $1 billion to rebuild in an environmentally sensitive landscape where construction season only runs from the spring thaw until the first snowfall.

Based on what park officials have revealed, the greatest damage seemed to be to roads, particularly on the highway connecting the park’s north entrance in Gardiner, Montana, to the park’s offices in Mammoth Hot Springs. Perhaps hundreds of footbridges on trails may have been damaged or destroyed.

Re-establishing a human imprint in a national park is always a delicate operation, especially as a changing climate makes natural disasters more likely. Increasingly intense wildfires are occurring, including one last year that destroyed bridges, cabins and other infrastructure in Lassen Volcanic National Park in California. Flooding has already done extensive damage in other parks and is a threat to virtually all the national parks. Mount Rainier National Park closed for six months after the worst flooding in its history in 2006. Yosemite Valley in Yosemite National Park has flooded several times, but suffered its worst damage 25 years ago when heavy downpours on top of a large snowpack – a scenario similar to the Yellowstone flood – caused the closure of the park for more than two months.

It’s not clear if Yellowstone would face the same obstacles, though reconstructing the road that runs near Mammoth Hot Springs, where steaming water bubbles up over a series of stone terraces, presents a challenge. Along with the formation itself, there are also microbes and insects that thrive in the environment found almost nowhere else. And the park will need to avoid damaging any archaeological or cultural artifacts in the area with a rich Native American history.

Yellowstone’s recovery comes as a rapidly growing number of people line up to visit the country’s national parks, even as a backlog of deferred maintenance budget grows into tens of billions of dollars. The park was already due for funding from the Great American Outdoors Act, a 2020 law passed by Congress that authorizes nearly $3 billion for maintenance and other projects on public lands. Now it will need another infusion of money for more pressing repairs estimated at least $1 billion.

The southern half of the park is expected to reopen soon, allowing visitors to flock to Old Faithful, the Grand Prismatic Spring, and the Grand Canyon of the Yellowstone and its majestic waterfall.

But the flood-damaged northern end may not reopen this year, depriving visitors from seeing Tower Fall and Lamar Valley, one of the best places in the world to see wolves and grizzly bears.

Whether some of these areas are reopened will depend on how quickly washed-out roads can be repaired, downed trees can be removed and mudslides cleared.

Maintaining the approximately 750 kilometers of roadway throughout the park is a major job. A Park official said: “I think it’ll probably be several years before the park is totally back to normal. »

Source: Yahoo News.

Photos : C. Grandpey

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Latest news : Yellowstone National Park will partially reopen at 8 a.m. on June 22nd, 2022. The Park Service has just announced that visitors will be allowed on the Park’s southern loop under a temporary license plate system designed to manage the crowds: Those with even-numbered plates and motorcycle groups will be allowed on even-numbered days, and those with odd-numbered or vanity plates on odd-numbered days.

Commercial tours and visitors with proof of overnight reservations at hotels, campgrounds or in the backcountry will be allowed in whatever their plate number.

The southern loop can be accessed from the Park’s south, east and west entrances.

Source: National Park Service.