Le Groenland : un pôle économique et géostratégique majeur (2ème partie)

Les géants américains de la Tech entendent bien exploiter la Route du Grand Nord, la plus courte entre l’Asie et l’Europe, pour y faire passer leurs câbles de fibre optique. Les centres de stockage des données dans lesquels se trouvent les serveurs sont climatisés pour refroidir les infrastructures ; aller chercher du froid constitue un élément clé. Certains acteurs de la Silicon Valley ont déjà installé des serveurs en Laponie suédoise ou en Islande.

On nous l’a souvent expliqué : les Américains sont très intéressés par les richesses contenues dans le sous-sol groenlandais : or, cuivre, zinc, nickel, graphite, uranium, etc. On trouve aussi des terres rares comme le néodyme qui entre dans la fabrication des aimants industriels, des systèmes de guidage de fusée, et même des moteurs d’avions. Un certain nombre de métaux, comme l’aluminium, le gallium, le germanium ou certains minerais comme le graphite sont considérés comme stratégiques pour l’industrie de Défense. Or les Américains ne produisent pas ou peu de ces matières premières qu’ils doivent envoyer en Chine pour le raffinage. Le Groenland pourrait donc servir de réserve stratégique aux États Unis, ce qui leur permettrait de moins dépendre de la Chine.

Source : Observatoire de l’Arctique

De son côté, la Chine possède 40 % des réserves des métaux stratégiques et contrôle 70% de leur production. En élargissant son emprise géostratégique sur le Groenland, la Chine pourrait atteindre entre 70% et 75% de la production des métaux rares. Dès 2010-2011, le gouvernement chinois a proposé au gouvernement groenlandais la constitution d’un cartel des producteurs de terres rares sur le même modèle que ce qui existe sur le pétrole ou le gaz naturel.

On se rend compte que la volonté de dominer le Grand Nord, que ce soit pour les Américains, les Russes ou les Chinois est avant tout une affaire de stratégie. La Chine souhaite réduire l’espace stratégique américain ou en tous cas le contester, et en même temps augmenter son propre espace stratégique pour le contrôle des ressources ainsi que son emprise spatiale. Il est amusant de voir qu’au sein du Conseil de l’Arctique où elle a, comme la France, un statut d’observateur, la Chine – qui n’a aucun littoral arctique – se présente comme “a quasi Arctic country [un pays presque arctique] .

La Chine souhaite ouvrir sa Route de la Soie du Nord (Source : Marine nationale française)

S’agissant de l’uranium, son extraction au Groenland est interdite depuis 2021 (tout comme le pétrole), à la suite de manifestations et du mouvement “Non à l’uranium”, même si la porte n’est pas complètement fermée à son exploitation en deçà d’un certain seuil. L’industriel français Orano (ex-Areva) a suspendu son programme d’exploration sans jamais avoir engagé de travaux sur le terrain. La société, qui est détenue majoritairement par l’État français, reste à disposition des autorités groenlandaises pour apporter son expertise pour une exploration et une exploitation responsable de l’uranium.

Source : Radio France et autres médias d’information internationaux.

Le Groenland : un pôle économique et géostratégique majeur (1ère partie)

Dès son arrivée à la Maison Blanche à l’issue de la dernière élection présidentielle, Donald Trump a fait part de son désir expansionniste : annexer le Canada, le Canal de Panama et le Groenland. Trump n’est pas le seul à être intéressé par la terre nordique qui est aujourd’hui au centre de l’attention mondiale, autant pour des raisons économiques que géostratégiques.

Cette carte montre à quel point la situation du Groenland dans l’Arctique est susceptible d’attiser les convoitises

Lors de son premier passage à la Maison Blanche, Trump avait proposé au Danemark, dont le territoire en dépend, d’acheter le Groenland, mais il s’était vu imposer un refus catégorique par la Première Ministre danoise. Il est bon de rappeler que le Groenland est resté une colonie danoise jusqu’en 1953, avant de recevoir son autonomie en 1979, renforcée en 2009.

Ce n’est pas la première fois, que les États-Unis ont envie de s’approprier le Danemark. En 1867, le président Andrew Johnson espérait racheter le Groenland au Danemark. En vain. Au lieu de cela, les États-Unis ont acheté l’Alaska à la Russie. En 1946, le président Truman a proposé aux Danois d’acheter le Groenland 100 millions de dollars en or, sans plus de succès.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont installé plusieurs bases militaires au Groenland où ils ont exploité une mine contenant de la cryolite, un minerai utilisé dans la fabrication de l’aluminium. Durant cette période, ils ont également développé des projets nucléaires comme le grand projet Ice Worm qui consistait à creuser des tunnels sous la calotte groenlandaise. Le but était de militariser et de nucléariser le territoire. L’objectif initial était de stocker 600 missiles sous la calotte glacière. Mais le projet a été abandonné en 1967. Il s’articulait autour du Camp Century qui, aujourd’hui avec le réchauffement climatique, est en passe de devenir un désastre écologique. Voir ma note du 9 août 2016 à ce sujet :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2016/08/09/groenland-les-secrets-de-la-banquise-greenland-the-secrets-of-the-ice/

Tunnels à l’entrée NE de Camp Century au moment de sa construction en 1959. (Source : U.S. Army)

Sur les 17 bases américaines installées au Groenland, il n’en reste aujourd’hui plus qu’une : la base spatiale de Thulé, rebaptisée Pituffik par les Américains en 2023, que le vice-président J.D. Vance est allé visiter en mars 2025. Elle constitue une base de détection d’alerte précoce de lancement de missiles intercontinentaux en provenance de Russie. Pituffik est idéalement située près du pôle pour surveiller l’espace aérien et maritime, sur le versant arctique russe.

Si le Grand Nord représente un espace stratégique majeur pour les Américains, il en va de même pour les Russes. C’est la raison pour laquelle Moscou a construit une nouvelle génération de bateaux brise-glaces à propulsion nucléaire – les Américains sont très en retard dans ce domaine – et a installé six bases aériennes équipées de missiles, dont une se trouve sur un archipel très proche du Groenland.

Suite au désir expansionniste de Trump dans l’Arctique, Vladimir Poutine a prononcé un discours le 27 mars 2025 dans lequel il s’est dit “préoccupé par le fait que les pays de l’OTAN considèrent de plus en plus le Grand Nord comme un tremplin pour d’éventuels conflits.”

Pour Poutine, la voie maritime qui passe au nord de la Sibérie est très importante stratégiquement, car elle n’est pas contrôlable facilement par l’OTAN. Comme je l’explique dans ma conférence « Glaciers en péril », le réchauffement climatique rebat les cartes autour des routes du Nord désormais aussi attractives que les routes du Sud pour les superpuissances. La fonte de la glace va offrir de nouvelles opportunités économiques autour d’une route maritime aujourd’hui sous souveraineté russe.

Le passage du NE (en rouge) offre de nombreux avantages par rapport à la voie de navigation traditionnelle (en bleu)

Source : Radio France et autres médias d’information internationaux.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

L’Épisode 18 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) a commencé timidement dans la soirée du 16 avril 2025, avec une activité de spattering toutes les 10 à 20 secondes au niveau de la bouche nord, qui a évolué en petites fontaines en forme de dôme. La lave a débordé de la bouche nord et a alimenté une petite coulée qui s’est étalée sur une centaine de mètres. Cette activité s’est terminée brusquement à 23h21 le même jour.

Vers 3heures du matin (heure locale) le 22 avril 2025, une activité de spattering est apparue au niveau de 2 évents qui avaient percé la bouche éruptive nord. Alors que cette activité s’intensifiait, on a vu une coulée de lave très rapide débouler de la bouche éruptive sud à 3h22.

On a ensuite aperçu une fontaine en dôme dans la bouche éruptive sud qui s’est transformée en un puissant jet de lave et les deux bouches ont fait jaillir des fontaines de plus de 200 mètres de hauteur à la sud et 50 mètres à la nord. On a alors assisté à un véritable délire éruptif, tandis que les coulées de lave envahissaient le plancher de l’Halema’uma’u

Après 10 heures d’activité intense de fontaines de lave spectaculaires, l’Épisode 18 s’est terminé à 13h28 (heure locale) le 22 avril 2025. Les bouches éruptives nord et sud ont cessé leur activité quasiment au même moment.

Environ 5 millions de mètres cubes de lave ont été émis, avec un débit estimé à environ 140 mètres cubes par seconde. Les coulées de lave ont recouvert plus de 60 % du plancher de l’Halemaʻumaʻu.
On a enregistré une déflation sommitale de 13 microradians au cours de cet épisode dont la fin a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation et une baisse rapide de la sismicité. Ces données laissent supposer qu’un 19ème épisode éruptif est fort probable dans quelques jours.

Source : HVO et observations personnelles.

Image webcam de l’Épisode éruptif 18

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Cela fait quelque temps que des épisodes éruptifs animent le Cratère SE de l’Etna (Sicile). Les derniers ont eu lieu les 15, 18 et 22 avril 2025. L’INGV indique qu’une activité strombolienne démarre dans le cratère, accompagnée d’un nuage de gaz et de cendre, avec une coulée de lave sur le versant SE du cône. L’événement est annoncé par une hausse du tremor dont la source se trouve généralement à 2900 mètres d’altitude, sous le Cratère SE.

 Source: INGV

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En Islande, bien que l’activité sismique ait diminué ces dernières semaines, la région de la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar continue de connaître entre 80 et 150 petits séismes par jour.
L’éruption du 4 avril a été brève, débutant et se terminant le même jour. Dans son sillage, une inflation du sol a commencé rapidement, mais a depuis considérablement ralenti.
Bien que la situation actuelle ne montre aucun signe immédiat d’une nouvelle éruption, la région reste étroitement surveillée.

Source: Met Office.

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Toujours en Islande, bien qu’aucun signe d’une nouvelle éruption imminente ne soit observé sur la péninsule de Reykjanes, les scientifiques islandais s’inquiètent du système volcanique de Ljósufjöll, sur la péninsule de Snæfellsnes, où une série de séismes a été enregistrée à la mi-avril. Cependant, le Met Office explique qu’une éruption serait probablement précédée d’une hausse de l’activité sismique et de la déformation du sol, mais ces signes annonciateurs pourraient être brefs.
L’activité sismique s’est intensifiée sur le système volcanique de Ljósufjöll depuis la mi-2021, centrée autour des lacs Grjótárvatn, Langavatn et Háleiksvatn. Un système GPS a été installé à l’automne 2024 à Hítardalur pour suivre la déformation du sol. À ce jour, aucune déformation significative n’a été détectée. Toutefois, l’activité sismique à des profondeurs de 15 à 20 km montre que les récents séismes ont peut-être plus une origine magmatique que tectonique.

Source : Met Office.

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De fréquentes explosions accompagnées de panaches de cendres et de gaz sont toujours observés sur le Poás (Costa Rica). Les émissions de cendres s’élèvent généralement à environ 200 m au-dessus du cratère. L’incandescence à la Boca A est parfois visible la nuit.
Une forte phase explosive a débuté le 21 avril 2025 et a duré cinq minutes. Un panache de cendres provenant de la Boca A s’est élevé à 4,5 km au-dessus du cratère, et des matériaux à haute température (environ 250 °C) ont été éjectés vers l’ouest. Des retombées de cendres ont été signalées dans plusieurs localités. De petits événements éruptifs ont été enregistrés le 22 avril. Le même jour, des mesures sur le terrain ont révélé que les émissions de gaz dépassaient 1 000 t/j. Le niveau d’alerte volcanique reste à 3 et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à l’Orange.

Dernière minute : L’activité éruptive du Poás a persisté jusqu’au 22 avril 2025 et a culminé avec une éruption majeure vers 5 h 15 le 23 avril. Cet événement a généré un panache de cendres qui s’est élevé à 3,5 km au-dessus du cratère. Plusieurs éruptions ont été enregistrées par la suite.
En conséquence, le niveau d’alerte volcanique a été relevé au Rouge le 23 avril. En vertu de cette alerte rouge,
l’accès au Parc national du Poás est strictement interdit. Les autorités mettent en garde contre des risques extrêmes tels que des projections de blocs, des émissions de gaz à forte concentration et une accumulation rapide de cendres pouvant entraîner l’effondrement de structures. Toutes les routes menant au parc ont été fermées. Les touristes sont priés de respecter cette interdiction.
Des retombées de cendres ont été signalées dans plusieurs zones de la région environnante.

Source : OVSICORI.

Éruption du 21 avril sur le Poas (Crédit photo: OVSICORI)

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Les émissions de gaz et de vapeur à White Island (Nouvelle-Zélande) contiennent souvent des cendres. Les webcams ont enregistré une augmentation de la teneur en cendre au cours des dernières semaines, et le phénomène a été identifié dans les données satellitaires. Un voile de brume est visible sur White Island depuis le continent. Les cratères d’impact observés au fond du cratère lors de récents vols d’observation indiquent qu’une activité explosive a projeté des blocs à plusieurs centaines de mètres de la bouche éruptive. De plus, les températures et les émissions de SO2 ont augmenté. En conséquence, le niveau d’alerte volcanique a été relevé à 3 (sur une échelle de 0 à 5) tandis que la couleur de l’alerte aérienne reste Orange.
Source : GeoNet.

Photo: C. Grandpey

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Suite à une hausse de l’activité strombolienne sur le Klyuchevskoy (Kamchatka) le 20 avril 2025, avec une incandescence au sommet, la couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Source : KVERT.

Crédit photo: KVERT

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Toujours au Kamtchatka, une forte éruption explosive a eu lieu sur le Bezymianny le 23 avril 2025, avec un panache de cendres qui est monté à 11 km d’altitude. Le nuage de cendres s’est déplacé sur environ 390 km au sud-ouest du volcan, provoquant des retombées de cendres dans plusieurs villages. En conséquence, la couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Rouge, puis abaissée à l’Orange le 24 avril, trois heures après la fin de l’éruption explosive.
Source : KVERT.

Coulées de lave sur le Bezymianny le 15 avril 2025 (Crédit photo : KVERT)

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Une hausse de la sismicité a été observée dans une zone proche du cratère Furudake du Kuchinoerabujima (arc volcanique Ryukyu / Japon) entre le 7 et le 16 avril 2025. Aucun changement n’a été observé dans les zones géothermales situées à l’intérieur et autour des cratères Shindake et Furudake lors d’une visite sur le terrain effectuée le 11 avril. Les émissions de SO2 étaient faibles et aucune déformation du sol n’a été détectée. Le niveau d’alerte a toutefois été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 5) le 16 avril.
Source : JMA.

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity in the world:

Episode 18 of the Kilauea eruption (Hawaii) began tentatively on the evening of April 16, 2025, with spattering activity occurring every 10 to 20 seconds at the northern vent, which evolved into small, dome-shaped fountains. Lava overflowed from the northern vent and fed a small flow that spread over about 100 meters. This activity ended abruptly at 11:21 PM the same day.
At approximately 3:00 AM (local time) on April 22, 2025, spattering activity appeared at two vents that had pierced the northern crater. As this activity intensified, a very rapid lava flow was observed tumbling from the southern vent at 3:22 AM. A dome-shaped fountain was then observed at the southern vent, which turned into a powerful jet of lava. Both vents erupted fountains over 200 meters high to the south and 50 meters to the north. A powerful eruption ensued, as lava flows invaded the floor of Halemaʻumaʻu.
After 10 hours of intense activity with spectacular lava fountaining, Episode 18 ended at 1:28 p.m. (local time) on April 22, 2025. The northern and southern vents ceased activity at almost the same time.
Approximately 5 million cubic meters of lava were emitted, with an estimated flow rate of approximately 140 cubic meters per second. The lava flows covered more than 60% of the floor of Halemaʻumaʻu. A summit deflation of 13 microradians was recorded during this episode, the end of which coincided with a rapid transition from deflation to inflation and a rapid decline in seismicity. These data suggest that a 19th eruptive episode is highly likely within a few days.
Source: HVO and personal observations.

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For some time now, eruptive episodes have been observed at Mt Etna‘s SE Crater (Sicily). The last ones took place on April 15, 18 and 22 2025. INGV indicates that Strombolian activity starts in the crater, with a cloud of gas and ash anad a lava flow of the SE flank of the cone. The event is announced by an increase in the tremor, the source of which is generally located at an altitude of 2,900 meters, beneath the SE Crater.

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In Iceland, although seismic activity has decreased in recent weeks, the region near the Sundhnúkagígar crater row continues to experience 80–150 small earthquakes daily.

The volcanic eruption on April 4 was brief, beginning and ending on the same day. In its wake, ground inflation began rapidly but has since slowed considerably.

While the current situation shows no immediate signs of another eruption, the region continues to be closely monitored.

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Still in Iceland, while there is no sign of an imminent new eruption on the Reykjanes Peninsula, Icelandic scientists worry about the Ljósufjöll volcanic system on the Snæfellsnes Peninsula where a series of earthquakes was recorded by mid-April. However, they say that an eruption would likely be preceded by increased seismic activity and ground deformation, but such warnings could be brief.

Earthquake activity has intensified on the Ljósufjöll volcanic system since mid-2021, centred around the lakes Grjótárvatn, Langavatn, and Háleiksvatn. A GPS system was installed in autumn 2024 in Hítardalur to track ground deformation. As of yet, none has yet been detected.

However, seismic activity at depths of 15–20 km suggest the recent quakes are possibly linked to magma movement rather than tectonic shifts.

Source : Met Office.

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Frequent explosions and ash-and-gas plumes are syill observed at Poás (Costa Rica). Ash emissions usually rise around 200 m above the crater. Incandescence at Boca A is sometimes visible at night.
A strong explosive phase began on 21 April 2025 and lasted for five minutes. A dense ash plume from Boca A rose 4.5 km above the crater, and hot material (around 250 degrees Celsius) was ejected to the W. Ashfall was reported in several municipalities. Small eruptive events were recorded on 22 April. That same day field measurements revealed that gas emissions exceeded 1,000 t/d. The volcano’s Alert Level remains at 3 and the Aviation Color Code is kept at Orange.

Latest : Eruptive activity at Poás persisted through April 22, 2025, culminating in a significant eruption at approximately 05:15 on April 23. This event produced an ash plume that rose 3.5 km above the crater. Multiple eruptions have been recorded since.

As a consequence, the Volcano Alert Level was raised to Red on April 23. Under the Red Alert, entry to Poás Volcano National Park is strictly prohibited. Authorities warn of extreme hazards such as ballistic blocks, high-concentration gas emissions, and rapid ash accumulation that can collapse structures. All roads towards the park have been closed. Tourists are urged to heed the ban.

Ashfall was reported in multiple areas in the surrounding region.

Source : OVSICORI.

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Gas-and-steam emissions at White Island (New Zealand) often contain ash. The webcams have recorded an increase in ash content in the emissions during the last few weeks and minor amounts of ash were identified in satellite data. A hazy plume is visible from the mainland coast. Impact craters visible on the main crater floor during recent observation flights indicate that explosive activity ejected rocks several hundred meters from the vent. Additionally, there were increases in temperatures and SO2 emissions. As a consequence, the Volcanic Alert Level was raised to 3 (on a scale of 0-5) and the Aviation Color Code remains at Orange.

Source: GeoNet.

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Due to an increase of Strombolian activity at Klyuchevskoy (Kamchatka) on 20 April 2025, with incandescence at the summit, the Aviation Color Code was raised to Yellow (level 2 on a four-color scale).

Source : KVERT.

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Still in Kamchatka, a strong explosive eruption took place at the Bezymianny on April 23, 2025, sending an ash plume 11 km above sea level. The ash cloud moved about 390 km SW of the volcano, causing ashfall in several villages. As a result, the Aviation Color Code was raised to Red, then lowered to Orange on April 24, three hours after the explosive eruption ended.

Source : KVERT.

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An increase in seismicity was observed beneath an area near Kuchinoerabujima’s Furudake Crater (Ryukyu Volcanic Arc / Japan) during 7-16 April 2025. No changes to geothermal areas located in and around both Shindake and Furudake craters were observed during a field survey conducted on 11 April. SO2 emissions were low and no ground deformation has been detected. The Alert Level was raised to 2 (on a scale of 1-5) on 16 April.

Source : JMA.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Le risque sismique au Myanmar et en Turquie // The seismic risk in Myanmar and Turkey

Le 28 mars 2025, un séisme de magnitude M7,7 a frappé la région de Sagaing au Myanmar avec un épicentre proche de Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays. Il s’agit du séisme le plus puissant à avoir frappé le Myanmar depuis 1912 et du deuxième plus meurtrier de l’histoire moderne du pays. Il a tué 5 352 personnes au Myanmar et 60 en Thaïlande.
Comme je l’ai écrit précédemment, la situation géologique et tectonique du Myanmar est bien connue. Le pays est coincé entre quatre plaques tectoniques qui interagissent dans des processus géologiques actifs. La faille de Sagaing, une faille transformante de 1 400 kilomètres, traverse le Myanmar ; elle constitue une frontière entre les plaques birmane et de la Sonde, qui glissent l’une sur l’autre. C’est la source sismique la plus importante et la plus active du Myanmar.

Contexte sismique au Myanmar avec la faille de Sagaing

Les scientifiques connaissent le contexte tectonique et sismique du Myanmar, mais sont incapables de prédire à quel moment les mouvements de failles peuvent déclencher des tremblements de terre destructeurs comme celui du 28 mars 2025.

La Turquie est un autre pays où le contexte tectonique et sismique est bien connu et où les sismologues sont encore incapables de prévoir les séismes. Un événement de magnitude M6,2 a frappé Istanbul le 23 avril 2025, blessant plus de 350 personnes, endommageant des bâtiments. Les scientifiques ont mis en garde quant au risque d’un événement de magnitude M7.0 ou plus, comme au Myanmar. Ils ont appelé à des mesures urgentes pour renforcer la préparation sismique de la ville.
Le séisme de magnitude M6,2 a été localisé dans la mer de Marmara, près d’Istanbul. Il a perturbé les réseaux mobiles et endommagé plusieurs bâtiments à Istanbul. On a notamment recensé des effondrements à Fatih, Bakırköy et Büyükçekmece. Le séisme a ravivé les craintes quant à la vulnérabilité sismique de la région. Les sismologues indiquent que le séisme du 23 avril n’était pas l’événement majeur auquel il faut s’attendre le long du segment Marmara de la faille nord-anatolienne. Ils expliquent que l’activité sismique en cours sur la faille de Kumburgaz accroît l’accumulation de contraintes, ce qui augmente la probabilité d’une rupture majeure. Cela signifie qu’un séisme dans la région pourrait dépasser la magnitude M7,0.

Contexte sismique en Turquie, avec la faille nord-anatolienne (en jaune)

Les sismologues turcs ont mis en garde contre la vulnérabilité d’Istanbul. La population compte entre 16 et 20 millions d’habitants et les infrastructures sont vieillissantes. Un séisme majeur pourrait provoquer un grand nombre d’effondrements de bâtiments, obstruer les rues étroites et submerger les services d’urgence. En 2023, les scientifiques ont parlé de la probabilité de 64 % qu’un séisme de magnitude M7.0 ou plus dans la région de Marmara d’ici 30 ans. Ils ont également critiqué la préparation d’Istanbul aux catastrophes, soulignant l’insuffisance des capacités hospitalières et de lutte contre les incendies, ainsi que les conséquences d’un développement urbain anarchique qui a limité la disponibilité de zones de rassemblement sûres. Les scientifiques ont également recommandé une action coordonnée des institutions gouvernementales, des municipalités et des citoyens, arguant que la transformation urbaine et les nouvelles constructions ne suffisent pas à elles seules à assurer la sécurité de la population.
Source : Médias d’information internationaux.

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On 28 March 2025, an M7.7 earthquake struck the Sagaing Region of Myanmar, with an epicenter close to Mandalay, the country’s second-largest city. It was the most powerful earthquake to strike Myanmar since 1912, and the second deadliest in Myanmar’s modern history, The earthquake killed 5,352 people in Myanmar and 60 in Thailand.

As I put it before, he geological end tectonic situation of Myanmar is well known. The country is wedged between four tectonic plates that interact in active geological processes. The Sagaing Fault, a 1,400-kilometre transform fault runs through Myanmar ; it is a boundary between the Burma and Sunda plates as they slide past each other. It is Myanmar’s largest and most active source of earthquakes.

Scientists know the tectonic and seismic context in Myanmar, but they are unable to say when the fault movements will trigger destructive earthqkaes like the event o 28 March 2025.

 

Turkey is another country where the tectonic and seismic context is well known and where seismologists are still unable to predict earthquakes. An M6.2 earthquake struck Istanbul on April 23, 2025, injuring more than 350 people, damaging buildings, and prompting warnings from seismologists about the potential for an M7+ event like in Myanmar. They called for urgent action to strengthen the city’s seismic preparedness.

The M6.2 quake struck the Sea of Marmara near Istanbul. It disrupted mobile networks and damaged several buildings in Istanbul, including collapses in Fatih, Bakırköy, and Büyükçekmece, and triggered renewed concerns about the region’s seismic vulnerability.

Seismologists indicate that the April 23 earthquake was not the anticipated major event along the Marmara segment of the North Anatolian Fault. They explain that ongoing seismic activity on the Kumburgaz fault is increasing stress accumulation, raising the likelihood of a significant rupture. This means that a future earthquake in the region could exceed M7.0.

Turkish seismologists have warned of Istanbul’s vulnerability. The population includes 16–20 million people and aging infrastructure. A major earthquake could cause widespread building collapses, obstruct narrow streets, and overwhelm emergency response efforts. In 2023, the scientists reported a 64% probability of an M7+ earthquake occurring in the Marmara region within 30 years. They also criticized Istanbul’s disaster preparedness, pointing to inadequate hospital and firefighting capacity, as well as the consequences of unplanned urban development, which has limited the availability of safe gathering areas. They recommended coordinated action by government institutions, municipalities, and citizens, arguing that urban transformation and new construction alone are insufficient to ensure the safety of the population..

Source : International news media.