Cartographie plus précise de la banquise // More accurate mapping of the sea ice

Un nouvel outil puissant, à base d’intelligence artificielle, est capable de prévoir les changements intervenus dans la banquise arctique jusqu’à un an à l’avance. Cela permettra aux entreprises de planifier des voies de navigation plus sures tout en protégeant l’un des endroits les plus fragiles de la planète.
Une équipe scientifique de l’Institut national des sciences et technologies d’Ulsan a créé un modèle d’IA qui indique la quantité de glace qui recouvrira des zones spécifiques de l’océan Arctique avec une précision remarquable : moins de 6 % d’erreur sur une année entière. C’est deux fois mieux que les anciennes méthodes de prévision.
Le secret réside dans un système informatique intelligent baptisé UNET qui s’appuie sur les modèles de glace passés et les données météorologiques, notamment la température de l’air, la température de l’eau, la lumière du soleil et le vent. Le principe est le même que pour une prévision météorologique, mais concerne de la glace au lieu de la pluie. En étudiant ces modèles au fil du temps, l’IA est capable de repérer des tendances que les chercheurs humains ont pu négliger.
La glace arctique devient de plus en plus difficile à prévoir avec la hausse des températures. Lors des principales fontes de cette glace en 2007 et 2012, la nouvelle IA a affiché la même précision avec seulement 7 % d’erreur, alors que les outils précédents ont connu un niveau d’erreur supérieur à 17 % pendant ces périodes critiques. Cela signifie que les navires peuvent désormais naviguer avec plus de sécurité, même dans des conditions imprévisibles.
L’équipe scientifique a fait une découverte intéressante : le soleil et le vent ont des effets significatifs sur les zones de glace les plus minces. Cette étude devrait résoudre les limites des modèles traditionnels basés sur la physique en explorant l’interaction complexe de divers facteurs environnementaux qui ont un impact sur les changements de la glace de mer arctique. En conséquence, ces résultats rendront la navigation dans l’Arctique plus sûre et plus intelligente tout en fournissant aux dirigeants de meilleures données pour protéger cette région sensible. Les entreprises peuvent désormais prévoir des itinéraires sans glace des mois à l’avance, réduisant ainsi la consommation de carburant et aidant les navires à éviter les zones dangereuses. Cela signifie que moins de navires seront bloqués, moins de carburant sera brûlé et on aura une meilleure protection de la faune arctique.

Cette technologie est prête à l’emploi ; elle offre aux scientifiques et aux compagnies de transport maritime une image plus claire de ce qui se passe dans cette partie du globe. Cela signifie des voyages plus sûrs, une meilleure planification et des choix plus intelligents pour protéger l’avenir de l’Arctique.
Source : Yahoo Actualités.

Photo: C. Grandpey

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A powerful new artificial intelligence tool can predict changes in Arctic sea ice up to a year ahead of time, helping companies plan safer shipping routes while protecting one of Earth’s most fragile places.

A scientific team at the Ulsan National Institute of Science and Technology has created an AI model that tells us how much ice will cover specific areas of the Arctic Ocean with remarkable accuracy (less than 6% error across an entire year). That’s twice as precise as older prediction methods.

The secret lies with a smart computer system called UNET that learns from past ice patterns and weather data, including air temperature, water temperature, sunlight, and wind. It is like a weather forecast but for ice coverage instead of rain. By studying these patterns over time, the AI can spot trends that human researchers might miss.

Arctic ice is getting harder to predict as temperatures rise. During major ice melts in 2007 and 2012, the new AI stayed steady with just 7% error. Previous tools struggled with errors over 17% during these critical periods. This means ships can now navigate more confidently, even during unpredictable conditions.

The team discovered something interesting: Sunshine and wind have outsize effects on thinner ice areas. This study is said to solve the limitations of traditional physics-based models by exploring the complex interplay of various environmental factors that impact changes in Arctic sea ice. As a result, these findings will make Arctic shipping safer and smarter while giving leaders better data to protect this sensitive region. Companies can now map out ice-free routes months ahead, reducing fuel waste and helping ships avoid dangerous areas. This means fewer ships getting stuck, less fuel burned, and better protection for Arctic wildlife.

This technology is ready to use, giving scientists and shipping companies a clearer picture of what’s happening at the top of our planet. This means safer travel, better planning, and more intelligent choices for protecting the Arctic’s future.

Source : Yahoo News.

22 mars 2025 : Journée Mondiale de l’Eau

Alors que le vendredi 21 mars était la Journée des Glaciers, la journée du samedi 22 mars 2025 a été décrétée Journée Mondiale de l’Eau par les Nations Unies. Il est indéniable que Glaciers et Eau vont main dans la main sur notre planète. Sans les glaciers, nous connaîtrions de sévères pénuries en eau et c’est malheureusement ce qui attend la Terre si nous laissons fondre les glaciers sans rien faire.

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) explique que sous les coups de boutoir du réchauffement climatique, les glaciers ont perdu en 2023 plus de 600 milliards de tonnes d’eau, soit la plus grande perte de masse enregistrée en 50 ans.
L’OMM nous rappelle aussi que 70 % de l’eau douce de la Terre se trouve sous forme de neige ou de glace. 2 milliards de personnes dépendent de l’eau des glaciers, de la fonte des neiges et du ruissellement des montagnes pour l’eau de boisson, l’agriculture et la production d’énergie. Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, les glaciers himalayens sont le château d’eau de l’Asie. S’ils viennent à disparaître, on assistera à une catastrophes planétaires avec des migrations de populations à grande échelle. Notre planète sera-t-elle en mesure de gérer un tel événement ?
En fondant, les glaciers sont des réservoirs naturels qui libèrent progressivement de l’eau pour notamment alimenter les cours d’eau en été, lorsque les précipitations sont faibles. Ils alimentent les rivières qui irriguent les forêts, les plaines et les terres agricoles. Sans les glaciers, les rivières risquent de s’assécher en été.

Les glaciers contribuent à l’hydroélectricité dans de nombreuses régions montagneuses. Si les glaciers disparaissent, cela met en danger l’approvisionnement énergétique de nombreuses populations. J’ai expliqué à quel point le problème devenait inquiétant dans la Cordillère des Andes, en particulier dans un pays comme le Pérou.

Avec l’albédo, les glaciers réfléchissent une grande partie des rayons du soleil et permettent ainsi de maintenir des températures plus fraîches dans les régions montagneuses. Leur disparition accélère le réchauffement climatique et modifie les régimes de précipitations.

Pour terminer, il ne faudrait pas oublier que la fonte des glaciers contribue à la hausse du niveau des mers, phénomène qui menace les zones côtières.

Source : Le Centre d’Information sur l’Eau.

Photo: C. Grandpey

Kilauea (Hawaï) : des oiseaux survolaient l’éruption // Kilauea (Hawaii) : birds were flying over the eruption

Alors que l’éruption du Kilauea battait son plein le 20 mars 2025, avec des fontaines de lave hautes de plus de 200 mètres la webcam judicieusement installée sur la lèvre du cratère de l’Halema’uma’u par le HVO permettait également de voir des oiseaux en train de survoler le cratère, bien que les gaz émis par le volcan et la chaleur de la lave rendent les conditions particulièrement défavorables.

Il y a quelques années, l’Observatoire m’a expliqué qu’il s’agit d’oiseaux tropicaux à queue blanche, connus sous le nom de « koa’e kea » en hawaïen. Dans une note publiée sur ce blog le 18 juin 2023, j’expliquais qu’ils aiment nicher dans les falaises, de sorte que les parois du cratère du Kilauea leur offrent habitat idéal. Les images fournies par la caméra en direct sont trompeuses car les oiseaux ne sont pas aussi proches de l’éruption qu’il y paraît ; ils sont en réalité plus proches de la caméra. Dans la tradition hawaïenne indigène, le kinolau (forme corporelle) du chef de l’île d’Oʻahu Punaʻaikoaʻe prend la forme du koaʻe kea en train de survoler le Kīlauea.

En ornithologie, le koa’e kea hawaiien est le phaéton à bec jaune (Phaethon lepturus), également appelé Phaéton à queue blanche ou Petit Phaéton. C’est le petit paille-en-queue ou petit paille-en-cul,, bien connu des habitants des Mascareignes où il sert de logo à Air Mauritius.

Source: Wikipedia

Le comportement des êtres vivants en milieu hostile est parfois – pour ne pas dire souvent – surprenant. C’est ainsi que l’on observe de temps à autre des grappes de coccinelles sur l’Etna et le Stromboli… Le 17 juin 2019, j’avais écrit une note à ce sujet :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/06/17/les-coccinelles-du-stromboli-et-de-letna-sicile-the-ladybirds-of-stromboli-and-mount-etna-sicily/

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While the Kilauea ,eruption was in full swing on March 20th, 2025, with lava fountains reaching over 200 meters high, the webcam cleverly installed on the rim by HVO of Halema’uma’u Crater also allowed to see birds flying over the crater, although the gases emitted by the volcano and the heat of the lava made the conditions particularly unfavorable.

A few years ago, the Observatory informed me that « the birds are white-tailed tropicbirds, known as « koaʻe kea » in Hawaiian. They like to nest in steep cliffs, so the crater walls at Kīlauea provide an ideal home for them. The scale of the live-stream camera is deceptive, so the birds are not as close to the eruption as it might appear; usually they are closer to the camera. » In Native Hawaiian tradition,the kinolau (body form) of Oʻahu chief Punaʻaikoaʻe can be seen as the koaʻe kea flying over Kīlauea.

The behaviour of living beings in hostile environments is sometimes—if not often—surprising. For instance, one can occasionally observe clusters of ladybugs on Mount Etna and Stromboli… On June 17, 2019, I wrote a post on this topic :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/06/17/les-coccinelles-du-stromboli-et-de-letna-sicile-the-ladybirds-of-stromboli-and-mount-etna-sicily/

 

Hawaï s’enfonce // Hawaii is sinking

Aujourd’hui, avec la fonte des glaciers et des calottes glaciaires due au réchauffement climatique, on parle beaucoup du rebond isostatique dans certaines régions du monde. Le substrat rocheux se soulève lentement car la masse de glace qui le surmonte est moins lourde. Certains scientifiques pensent même que le rebond isostatique pourrait favoriser la remontée du magma et déclencher des éruptions plus fréquentes. Cependant, nous manquons de recul pour confirmer cette hypothèse.
Sur l’archipel hawaïen, il n’y a pas de glaciers, bien que le Mauna Loa et le Mauna Kea, sur la Grande Île, culminent à plus de 4 200 mètres d’altitude. Une nouvelle étude révèle qu’Hawaï non seulement ne s’élève pas, mais s’enfonce 40 fois plus vite que les scientifiques le pensaient.
L’histoire géologique d’Hawaï est celle d’une ascension. Il y a plus d’un million d’années, lorsque la plaque tectonique Pacifique s’est déplacée et est arrivée au-dessus d’un point chaud dans la croûte terrestre, des îles volcaniques ont formé ce qui est devenu le 50e État des États-Unis. La Smithsonian Institution explique que « les quatre îles de Maui, Moloka`i, Lana`i et Kaho`olawe étaient autrefois toutes reliées et formaient une vaste masse continentale connue sous le nom de Maui Nui, littéralement « grand Maui ». À mesure que la plaque Pacifique éloigne les volcans hawaïens du point chaud, ils entrent en éruption moins fréquemment, puis ne sont plus alimentés et meurent. L’île s’érode et la croûte sous-jacente se refroidit, se rétrécit et s’enfonce, avant d’être submergée. Dans des millions d’années, les îles hawaïennes disparaîtront lorsque la bordure de la plaque Pacifique qui les soutient glissera sous la plaque nord-américaine et retournera dans le manteau. »

Source: Smithsonian Institution

Une nouvelle étude de l’Université d’Hawaï à Manoa, publiée dans la revue Communications Earth & Environment, indique que, contrairement à d’autres régions du monde, l’archipel est en train de s’enfoncer . L’étude analyse l’affaissement de l’île d’O’ahu, où se trouve Honolulu, la capitale de l’État. Les auteurs ont constaté que dans certaines zones de l’île, situées à 300 km au nord-ouest de la Grande Île – qui se trouve au-dessus du point chaud – l’affaissement atteint environ 0,6 millimètre par an. Cependant, les scientifiques ont également constaté que certaines zones s’enfoncent à un rythme environ 40 fois supérieur, soit environ 25 millimètres par an.
L’étude souligne que l’affaissement est un facteur majeur, mais souvent négligé, dans le cadre de l’exposition future aux inondations. Dans les zones à affaissement rapide, les effets de l’élévation du niveau de la mer se feront sentir beaucoup plus tôt que prévu, ce qui signifie que les autorités devront se préparer aux inondations dans un délai plus court. Cette situation s’explique en partie par le fait que les zones industrielles comme celle de Mapunapuna sont construites sur des sédiments et des remblais artificiels, ce qui, selon les chercheurs, entraîne un tassement plus rapide que dans d’autres zones d’O’ahu. Cette vitesse d’affaissement dépasse largement celle de l’élévation du niveau de la mer sur le long terme (environ 1,54 millimètre), et pourrait, à court terme, engendrer des problèmes pour le littoral de la région. Dans des secteurs comme la zone industrielle de Mapunapuna, l’affaissement pourrait agrandir la zone inondable de plus de 50 % d’ici 2050.
Certains organismes à O’ahu, comme Climate Ready O’ahu, une organisation scientifique et communautaire, s’attendent à devoir faire face à une élévation de plus en plus rapide du niveau de la mer et à une érosion de plus en plus importante des sols, ainsi qu’à d’autres phénomènes liés au réchauffement climatique, tels que les incendies de végétation et les crues soudaines. Si la conservation des zones humides et des écosystèmes dunaires contribuera à stabiliser les rivages, les chercheurs soulignent que la prise en compte de cette vitesse d’affaissement préoccupante sera essentielle pour mettre en place un véritable véritable calendrier nécessaire à la mise en œuvre des stratégies d’adaptation au réchauffement climatique.
Source : Popular Mechanics via Yahoo News.

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Today, with the melting of glaciers and icecaps because of global warming, there is a lot of talk aboud the isostatic rebound in some regions of the world. The bedrock is slowly rising because of the lighter mass of the ice above. Some scientists even say that the isostatic rebound might favour the ascent of magma and trigger more frequent eruptions. However, we don’t have enough perspective to confirm this hypothesis.

On the Hawaiian archipelago, there are no glaciers, although Mauna Loa and Mauna Kea on the Big Island are rising more than 4,200 meters above sea level. A new study reveals that  .Hawaii Is sinking 40 times faster than scientists thought it was.

The geologic story of Hawaii has historically been one of ascension. More than a million years ago, when the Pacific Island Plate moved above a volcanic hotspot, volcanic islands formed what eventually became the U.S.’s 50th State. The Smithsonian Institution explains that « the four islands of Maui, Moloka`i, Lana`i, and Kaho`olawe were once all connected as a vast landmass known as Maui Nui, literally “big Maui.” As the Pacific plate moves Hawaii’s volcanoes farther from the hotspot, they erupt less frequently, then no longer tap into the upwelling of molten rock and die. The island erodes and the crust beneath it cools, shrinks and sinks, and the island is again submerged. Millions of years from now, the Hawaiian Islands will disappear when the edge of the Pacific plate that supports them slides under the North American plate and returns to the mantle. »

Now, a new study from the University of Hawai’i at Manoa, published in the journal Communications Earth & Environment, reports that the island chain may be reversing course. The study analyzes subsidence on the island of O’ahu, home of the state capital, Honolulu. The authors found that in some areas of the island, located 300 km northwest of the Big Island which rests on top of the hotspot, the subsidence rate was at around 0.6 millimeters per year. However, they also recorded areas that are sinking about 40 times that rate, at roughly 25 millimeters per year.

The suty highlights that that subsidence is a major, yet often overlooked, factor in assessments of future flood exposure. In rapidly subsiding areas, sea level rise impacts will be felt much sooner than previously estimated, which means that authorities should prepare for flooding on a shorter timeline.

Part of the reason for this discrepancy is that industrial areas such as the Mapunapuna area are built on sediment and artificial fill, which, according to the researchers, leads to increased compaction compared to other areas of O’ahu. This subsidence rate far outpaces the long-term rate of sea level rise, which is around 1.54 millimeters, and could cause problems for the region’s shoreline on a shorter timetable. In places like the Mapunapuna industrial region, subsidence could increase flood exposure area by over 50% by 2050.

Some institutions on O’ahu, such as the science-based, community-driven Climate Ready O’ahu, are preparing for increased sea level rise and increased soil erosion along with other climate change-induced events, such as wildfires and flash flooding. While the conservation of wetlands and dune ecosystems will help stabilize shorelines, the researchers note that taking into account this concerning rate of subsidence will be vital for understanding the true timeline required to implement climate adaptation strategies

Source : Popular Mechanics via Yahoo News.