Eclipses de Lune, éruptions volcaniques et climat // Lunar eclipses, volcanic eruptions and climate

Plusieurs études ont été faites dans le passé sur l’influence possible de phénomènes naturels tels que les marées océaniques sur l’activité volcanique J’ai personnellement essayé de comprendre si les fluctuations de la pression atmosphérique pouvaient affecter l’activité strombolienne Vous trouverez le résumé de mon étude sous le titre de ce blog.
Une nouvelle étude publiée le 6 avril 2023 dans la revue Nature explique que les observations de la Lune pendant les éclipses ont pu fournir des indices importants sur le rôle joué par les éruptions volcaniques dans le déclenchement du Petit Age Glaciaire en Europe.
On sait que les éruptions volcaniques peuvent avoir des impacts majeurs sur la Terre avec leurs émissions des cendres, de gaz et de poussière qui peuvent bloquer la lumière du soleil, et provoquer des « hivers volcaniques ». C’est ce qui s’est produit en 1815 lorsque le Tambora (Indonésie) a explosé, avec dans son sillage l’année sans été en 1816. Les mauvaises récoltes dans le monde ont tué plus de 100 000 personnes à cause des famines qui en ont résulté.
Les scientifiques ont étudié les effets des éruptions volcaniques sur le climat en analysant la quantité de cendres volcaniques dans des carottes de glace polaire. Ils ont également observé la croissance – ou le manque de croissance – des cernes des arbres.
Cependant, la nature complexe de la circulation atmosphérique a conduit à des incertitudes ou des erreurs concernant le lieu précis, la date et l’intensité des éruptions volcaniques en se référant aux seules carottes de glace polaire et aux anneaux de croissance des arbres. C’est pourquoi certains chercheurs ont cherché des outils alternatifs et des méthodologies qui pourraient compléter les techniques existantes.
Une équipe de scientifiques suisses explique aujourd’hui que les archives médiévales à travers le monde donnent des détails sur les éclipses lunaires et pourraient donc aider à faire la lumière sur les effets climatiques des éruptions volcaniques. Un auteur de l’étude a déclaré : « Il est remarquable de penser que les observations faites par les moines il y a des siècles sont toujours valables aujourd’hui et peuvent nous aider à comprendre l’impact des éruptions volcaniques sur le climat. »
Les scientifiques ont étudié la période du Haut Moyen Âge, qui va de 1100 à 1300 après J.C. Des recherches antérieures ont laissé entendre que le volcanisme pendant cette période pourrait avoir contribué à déclencher le Petit Age Glaciaire. Les chercheurs se sont concentrés sur les récits historiques d’éclipses lunaires totales, lorsque la lune est entièrement dans l’ombre de la Terre. Normalement, lors d’une éclipse lunaire totale, la lune prend une teinte rougeâtre en raison de la diffusion par l’atmosphère terrestre de la lumière du soleil sur la zone à l’ombre.
Cependant, les éruptions volcaniques peuvent envoyer des quantités importantes de cendres et de gaz dans la stratosphère. Ces voiles peuvent bloquer la lumière du soleil et faire apparaître la lune beaucoup plus sombre lors d’une éclipse lunaire totale. Ces voiles auraient également des effets climatiques beaucoup plus puissants que les émissions volcaniques dans la troposphère, la couche atmosphérique sous la stratosphère. Certaines des éclipses lunaires totales les plus sombres observées dans le passé ont suivi de grandes éruptions volcaniques, comme celles du Krakatau en 1883, de l’Agung en 1963, d’El Chichon en 1982 et du Pinatubo en 1991.
Les scientifiques ont examiné 180 documents médiévaux en Europe, 10 du Moyen-Orient et 199 d’Asie de l’Est. Ils ont respectivement décrit 51, 7 et 61 éclipses lunaires totales. La date des éclipses lunaires est très précis, ce qui en fait un excellent point de référence pour déterminer la fenêtre de temps pendant laquelle une éruption volcanique s’est produite.

Les archives chrétiennes se sont avérées les plus informatives pour la nouvelle étude car elles ont fourni des données sur la couleur et la luminosité de la lune pour 36 éclipses. Les chercheurs pensent que la couleur de l’éclipse lunaire avait une grande importance pour les observateurs chrétiens, peut-être en raison de textes tels que le Livre de l’Apocalypse de Jean dans lequel une lune rouge sang, ainsi que des séismes et des éclipses solaires, présageaient la fin de la monde.
En examinant la couleur et la luminosité des éclipses lunaires totales dans les textes anciens, les chercheurs ont pu estimer la force de l’effet des éruptions volcaniques sur la stratosphère et donc sur le climat de la planète. Les chercheurs ont indiqué qu’ils seraient en mesure d’estimer l’année et, dans certains cas, même le mois des éruptions volcaniques.
Les scientifiques ont comparé ces découvertes historiques avec les études modernes sur la durée entre les éruptions et leurs effets sur l’atmosphère et le climat. Ils ont établi une relation entre cinq éclipses lunaires sombres et deux rougeâtres et des éruptions majeures au cours du Haut Moyen-Age. Des éclipses lunaires sombres ont été observées pendant trois à 20 mois après une éruption. Les chercheurs ont ensuite comparé ces estimations avec les enregistrements de cernes d’arbres dans l’hémisphère nord où des étés exceptionnellement froids ont entraîné une réduction de la formation de bois. Ils ont constaté que cinq de ces éruptions en 1110, 1172, 1229, 1258 et 1276 après J.C. avaient eu un fort impact sur le climat, tandis que les autres éruptions semblaient avoir eu moins d’effet.
Les scientifiques ont cependant noté que cette nouvelle technique n’est pas sans faille. Seules les descriptions sur la couleur de la lune lors des éclipses totales sont pertinentes. Les récits d’éclipses partielles ne peuvent pas être pris en compte car, pour la plupart, ils ne traitent pas de l’atmosphère.
A partir d’une meilleure compréhension du moment où ont eu lieu ces éruptions, les scientifiques pourront désormais se concentrer sur l’étude de leur impact sur le climat et les sociétés.
Source : space.com.

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Several,studies have been made in the past about the possible influence of natural phenomena such as ocean tides on volcanic activity I have peronally tried to understand if the fluctautions of atmospheric pressure might affect Strombolian activity You will find the abstract of my study beneath the title of this blog.

A new study oublished on April 6th, 2023 in the journal Nature explains that needieval observations of the Moon during eclipses may have revealed vital clues about the volcanic eruptions that may have triggered the Little Ice Age in Europe.

It is well known that volcanic eruptions can have major impacts on Earth by spewing out ash, gas and dust that can block light from the sun, triggering « volcanic winters. » This happened in 1815 when Mount Tambora (Indonesia) exploded, leading to the Year Without a Summer in1816. Crop failures worldwide killed more than 100,000 people from the resulting famines.

Scientists have investigated the effects of volcanic eruptions on the climate by analysing the amount of volcanic ash in polar ice core samples. They also have deduced such changes from the amount of growth, or lack thereof, in tree rings.

However, the complex nature of atmospheric circulation has led to substantial uncertainty in the precise location, timing and intensity of volcanic eruptions based on both polar ice core samples and tree ring data. This is why some researchers began searching for alternative tools, methodologies that could supplement existing techniques.

A team of Swiss scientists now suggests that medieval tomes from around the world that recorded details about lunar eclipses may help shed light on the climate effects of volcanic eruptions. One author of the study said : »It’s remarkable to think that observations made by monks hundreds of years ago are still valuable today and can shed light on our understanding of how volcanic eruptions impact the climate. »

The scientists investigated the High Medieval Period, ranging from 1100 to 1300 AD. Previous research suggested volcanism during this time may have helped trigger the Little Ice Age. The researchers focused on historical accounts of total lunar eclipses,when the moon is fully in Earth’s shadow. Normally, during a total lunar eclipse, the moon takes on a reddish hue because of the way

However, volcanic eruptions can send substantial amounts of ash and gas into the stratosphere. These veils in the stratosphere can block sunlight, causing the moon to appear significantly darker during a total lunar eclipse. They would also have much stronger climate effects than volcanic emissions in the troposphere, the atmospheric layer below the stratosphere. Some of the darkest total lunar eclipses ever recorded followed large volcanic eruptions, such as the 1883 Krakatau, the 1963 Agung, the 1982 El Chichon and 1991 Pinatubo eruptions.

The scientists examined a total of 180 European, 10 Middle Eastern and 199 East Asian medieval records. These respectively described 51, 7 and 61 total lunar eclipses. The timing of lunar eclipses is highly precise, which makes them an excellent reference point for determining the time window during which a volcanic eruption occurred.

Christian records proved the most informative for the new study, providing data on the color and brightness of the moon for 36 eclipses. The researchers suggested that lunar eclipse color was imbued with great significance for Christian observers, perhaps due to Christian texts such as the Book of Revelation of John, in which a blood-red moon, along with earthquakes and solar eclipses, portended the end of the world.

By examining the color and brightness of total lunar eclipses in ancient texts, the researchers could estimate the strength of the effect volcanic eruptions had on the stratosphere and therefore global climate. The research team’s findings suggested they could estimate the year and, in some cases, even the month of volcanic eruptions.

The scientists compared these historical findings with modern research of the amount of time between eruptions and resulting effects on the atmosphere and climate. They linked five dark and two reddish lunar eclipses to major eruptions during the High Medieval Period. Dark lunar eclipses were observable for three to 20 months after an eruption.

The researchers then compared these estimates with tree-ring records in the Northern Hemisphere, in which unusually cold summers are linked to reduced wood formation. They found that five of these eruptions in 1110, 1172, 1229, 1258 and 1276 AD had a strong impact on the climate, while the remaining eruptions seemed to have had less effect.

The scientists noted, however, that this new technique is not flawless. Only comments on the color of the moon are relevant, and accounts of partial eclipses cannot be used, since they essentially do not discuss what the atmosphere was like.

With a better understanding of the timing of these eruptions, we can now focus on investigating how these eruptions impacted both climate and societies.

Source : space.com.

Photos : C. Grandpey

Le « superbloom » dans la Plaine de Carrizo (Californie)

En ce moment, le « superbloom » en Californie fait la une des médias américains. Cette floraison exceptionnelle est l’occasion d’une explosion de couleurs qui fait se déplacer des foules de curieux. Le phénomène est dû cette année aux pluies très abondantes qui se sont déversées sur la Californie, mettant fin – au moins momentanément – à la sécheresse dans cet Etat.

Cette floraison exceptionnelle, des pavots en particulier, a été repérée depuis l’espace par les satellites. La NASA a diffusé une image montrant l’abondance de couleurs dans la Plaine de Carrizo, un lieu extraordinaire au nord-ouest de Los Angeles.

Source: NASA

« Superbloom » dans la Plaine de Carrizo en 2017 (Source: Wikipedia)

La Plaine de Carrizo est l’un des sites où l’on entre au cœur de la Faille de San Andreas. Cette balafre de l’écorce terrestre m’a toujours fasciné, car elle montre combien notre planète est vivante et combien l’homme est ridiculement petit devant les forces de la nature. La ville de San Francisco a été sérieusement secouée par les mouvements de la faille en 1906 et 1989 et, selon certains scientifiques, le Big One ne s’est pas encore produit !

J’ai eu l’occasion de visiter la région il y a quelques années et j’en garde un sacré souvenir. Lorsque la route plonge vers la plaine de Carrizo, on se rend parfaitement compte des tourments qu’a subi l’écorce terrestre. La plaine est enserrée entre les chaînes Caliente et Tremblor parcourues par de profondes ravines. Dés l’entrée du National Monument, des fractures dans le sol ne laissent aucun doute sur l’activité sismique dans ce secteur.

Après avoir longé le surprenant Soda Lake à la blancheur immaculée, la route remonte en direction de la Tremblor Range au pied de laquelle passe l’axe de la faille de San Andreas.

C’est ici que la faille trahit sa présence. Le lit d’un ruisseau, dans un terrain sans discontinuité, tourne brutalement à droite puis, quelques mètres plus loin, retrouve sa direction initiale. La descente dans le lit asséché du cours d’eau permet de marcher sur la faille de San Andreas !!

 

On marche également sur la faille à Point Reyes, plus au nord. Un parcours pédagogique ponctué de panneaux explicatifs décrit son comportement tandis que des poteaux bleus dessinent son tracé. Dans le Visitor Center, un sismographe confirme que la faille de San Andreas est en activité permanente, même si les microséismes ne sont pas ressentis par la population.

Photos : C. Grandpey

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde.

Au Kamtchatka, l’éruption du Bezymianny se poursuit avec des émissions de gaz et de vapeur et parfois des effondrements de matériaux sur les flancs du dôme de lave sommital. Comme je l’ai déjà écrit, le 7 avril 2023, une image satellite a montré un panache de cendres qui s’étirait sur150 km à l’est du volcan, à des altitudes de 5,5 à 6 km. Les émissions de cendres s’intensifiaient parfois, probablement suite à des avalanches pyroclastiques sur le dôme de lave qui continuait de croître. La couleur de l’alerte aérienne est alors passée au Rouge.

Toujours le 7 avril, une importante éruption a commencé à 17 h 30, heure locale, et en 20 minutes, un volumineux panache de cendres s’est élevé à 10 – 12 km au-dessus du niveau de la mer. Les explosions étaient audibles à 20 km de distance et ont duré quelque 90 minutes. Des retombées de cendres importantes ont été signalées. .
Le 8 avril 2023, le KVERT a indiqué que le paroxysme était terminé et la couleur de l’alerte aérienne a été abaissée à Orange. Une coulée de lave était observée. sur le dôme actif.

Comme je l’ai expliqué précédemment, le 28 mars 2023, une augmentation de l’activité a été signalée sur le Sheveluch. L’incandescence au sommet du dôme de lave était constante et le foyer d’activité s’est déplacé du côté E vers le côté NE. L’éruption se caractérisait par des explosions, des coulées pyroclastiques, une extrusion de dôme de lave et une forte activité fumerolienne.
Le 11 avril 2023, les données sismiques ont indiqué une augmentation significative de l’activité. Selon le VAAC de Tokyo, le panache de cendres s’élevait à 15,8 km au-dessus du niveau de la mer. Des retombées de cendres ont été signalées à Klyuchi (45 km au sud-ouest), et le panache de cendres noires a provoqué une période d’obscurité à 7h00 du matin. La couleur de l’alerte aérienne est passée au Rouge.
Le panache de cendres est ensuite passé au-dessus de Kozyrevsk (112 km au SO) et a transformé le jour en nuit. Les éclairs étaient presque constants dans le panache, avec des coups de tonnerre audibles jusqu’à environ 10 heures du matin. Au fur et à mesure que la journée avançait, la lumière prenait une teinte brun rougeâtre due à la présence de cendre dans l’atmosphère. Dans certaines zones, la couche de cendre atteignait 6 cm d’épaisseur et certains habitants ont signalé que de l’eau sale sortait du robinet. Une image satellite à 17 h 48 a montré des panaches de cendres s’élevant à 8 km au-dessus du niveau de la mer. et dérivant sur 430 km vers l’ouest-sud-ouest et le sud. A Klyuchi, la couche de cendre atteignait 8,5 cm d’épaisseur.
De fortes explosions se sont poursuivies le 12 avril. Les panaches de cendres montaient encore à 8 km d’altitude. Le front d’une coulée pyroclastique qui avait parcouru 19 km au SSE le 11 avril s’était arrêté à quelques centaines de mètres d’un pont sur la route entre Kliuchi et Petropavlovsk-Kamtchatski.

Alaska Airlines a annulé 28 vols en provenance et à l’intérieur de l’Alaska à cause du nuage de cendres émis par le Sheveluch. Selon l’AVO ; bien que ce nuage présente un danger potentiel pour l’aviation et ait perturbé certains vols, aucune retombée de cendres n’a été observée sur des zones habitée en Alaska.
A noter qu’aucun progrès n’a été réalisé concernant les systèmes de détection de cendres dans les avions depuis l’éruption de l’Eyjafjallajökull en Islande en 2010. La cendre avait cloué au sol le trafic aérien dans toute l’Europe.

Une activité modérée se poursuit sur l’Ebeko. Une anomalie thermique journalière est identifiée sur les images satellites. Les explosions génèrent des panaches de cendres qui s’élèvent jusqu’à 4 km d’altitude. La couleur de l’alerte aérienne reste à l’Orange.
Source : KVERT.

Dôme de lave du Sheveluch (Crédit photo: KVERT)

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Le cône actif dans le lac Voui sur l’île d’Ambae (Vanuatu) continue de produire des émissions de vapeur, de gaz et de cendres qui s’élèvent jusqu’à 2,5 km au-dessus du cratère. Une forte explosion suivie d’une émission de cendres noires a été signalée le 5 avril 2023. Les images de la webcam montrait une incandescence qui se reflétait dans les nuages au-dessus du cratère. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5) et le public est invité à rester en dehors de la zone de danger d’un rayon de 2 km autour des bouches actives du lac Voui, et à l’écart des ravines lors de fortes pluies.
Source Vanuatu GeoHazards.

Lac Voui (Source: Wikipedia / GeoHazards)

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Le Servicio Geológico Colombiano (SGC) indique que le nombre d’événements sismiques détectés sur le Nevado del Ruiz est variable, mais en baisse. Les secousses sont généralement enregistrées à 2-5 km au sud-ouest du cratère Arenas à des profondeurs de 3-4 km. Le 9 avril 2023, la Gestión del Riesgo de Desastres (UNGRD) a signalé que 2 000 à 2 500 familles avaient été identifiées comme vivant dans des zones à haut risque et devaient être évacuées par précaution ; les familles qui avaient déjà été évacuées étaient hébergées chez des membres de leur famille et des amis, mais pas dans des abris temporaires.
Des anomalies thermiques sont périodiquement visibles au niveau du cratère Arenas. Le niveau d’alerte reste à Orange, niveau II sur une échelle à quatre niveaux.

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Dans un bulletin diffusé le 11 avril 2023, l’OVPF indique avoir observé une augmentation de la sismicité sous le cratère Dolomieu du Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion). 66 séismes volcano-tectoniques de faible magnitude ont été enregistrés entre le 30 mars et le 10 avril, entre  1,5 et 2 km de profondeur. Toutefois, cette augmentation de la sismicité n’est pas forcément synonyme d’éruption à brève échéance. L’Observatoire explique que le processus de recharge du réservoir superficiel « peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines » avant que le toit du réservoir ne se fragilise et ne se rompe, laissant le magma s’échapper à la surface lors d’une éruption.

Cette sismicité fait suite à une reprise de l’inflation de la partie sommitale du volcan depuis début mars 2023. Cette inflation est liée à une mise en pression du réservoir magmatique superficiel localisé à environ 1,5-2 km de profondeur.

La dernière éruption du Piton de la Fournaise remonte au 19 septembre 2022. Elle s’est arrêtée le 5 octobre. Le cône formé a été baptisé « °Piton Tikal ».

Source : OVPF.

Photo: C. Grandpey

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Dans une mise à jour publiée le 11 avril 2023, le HVO indique que le Kilauea (Hawaï) n’est toujours pas en éruption. Cela fait plus de 30 jours que la lave n’a pas percé la surface du volcan. Les instruments du HVO montrent une faible sismicité et une déformation de l’édifice volcanique stable et relativement faible, avec seulement quelques émissions de gaz au sommet.
À partir du 11 avril 2023, les mises à jour du Kīlauea ne seront plus quotidiennes mais hebdomadaires en raison du faible niveau d’activité. Le niveau d’alerte reste à ‘Advisory’ (surveillance conseillée).
Le HVO explique qu’il est toujours possible qu’une intrusion magmatique ou une éruption se produise sans forcément prévenir.

Crédit photo: HVO

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans.

Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity around the world.

In Kamchatka, the eruption at Bezymianny continues and is generally characterized by gas-and-steam emissions and occasional collapses of hot material from the flanks of the summit lava dome. As I put it before, on April 7th, 2023, a satellite image showed an ash plume drifting 150 km E at altitudes of 5.5-6 km. Ash emissions sometimes intensified, likely caused by hot avalanches from a growing lava dome. The Aviation Color Code was raised to Red. On that same day, a notable eruption began at 17 :30 local time, and within 20 minutes a large ash plume rose to 10 – 12 km a.s.l. Explosions were clearly audible at 20 km distance and were heard for 90 minutes.
Significant ashfall was reported. .

On April 8th, 2023, KVERT stated that the strong eruptive phase was over, and the Aviation Color Code was lowered to Orange. A lava flow was observed. on the active dome.

As I explained previously, on March 28th, 2023, an increase in activity was reported at Sheveluch. Incandescence at the summit of the lava dome was constant and the focus of activity shifted from the E side to the NE side. The ongoing eruption was generally characterized by explosions, hot avalanches, lava-dome extrusion, and strong fumarolic activity.
Seismic data on April 11th indicated a significant increase in activity, According to the Tokyo VAAC the ash plume had risen to 15.8 km a.s.l. Ashfall was reported in Klyuchi (45 km SW), and the large black ash plume had blocked the daylight at 7:00 in the morning. The Aviation Color Code was raised to Red.
The ash plume drifted over Kozyrevsk (112 km SW) and turned the day to night. Almost constant lightning strikes in the plume were visible and sounds like thunderclaps were heard until about 10 :00. As the day went on the light had a reddish-brown hue due to the ash in the atmosphere. In some areas ashfall was 6 cm deep and some residents reported dirty water coming from their plumbing. A satellite image at 17 :48 showed ash plumes rising to 8 km a.s.l. and drifting 430 km WSW and S. Residents of Klyuchi measured ashfall as thick as 8.5 cm.

Strong explosions were continuing on April 12th. Ash plumes from explosions still rose to 8 km. The terminal part of a pyroclastic flow that had traveled 19 km SSE on April 11th had stopped a few hundred meters from a bridge on the road between Kliuchi and Petropavlovsk-Kamchatsky.

Alaska Airlines canceled 28 flightsfrom and within Alaska because of the ash cloud amitted by Sheveluch. According to AVO ; although this cloud poses a potential hazard to aviation and has disrupted some flights, no ashfall is expected on Alaska communities. It should be noted that no progress was made about ash detection systems on planes since the 2010 eruption of Eyjafjallajökull in Iceland which disrupted air trafic all over Europe.

Moderate activity continues at Ebeko. A daily thermal anomaly is identified in satellite images. Explosions generate ash plumes that rise as high as 4 km a.s.l. The Aviation Color Code remains at Orange.

Source : KVERT.

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The cone in Ambae’s Lake Voui (Vanuatu) continues to produce steam, gas and ash emissions that rise as high as 2.5 km above the crater. A loud explosion followed by a dark ash emission was reported on April 5th, 2023. Webcam images showed incandescence above the crater, reflected in the clouds. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 0-5) and the public is asked to stay outside the 2-km radius Danger Zone around the active vents in Lake Voui, and away from drainages during heavy rains.

Source Vanuatu GeoHazards.

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Servicio Geológico Colombiano’s (SGC) reports that the number of daily events detected at Nevado del Ruiz fluctuated is declining. Earthquakes are generally located 2-5 km SW of Arenas Crater at depths of 3-4 km. On April 9th, 2023, Gestión del Riesgo de Desastres (UNGRD) reported that 2,000-2,500 families had been identified as living in high-risk areas and should be evacuated as a precaution; families that had evacuated were staying with family and friends and not in evacuation shelters.
Thermal anomalies from Arenas Crater are periodically visible. The Alert Level remains at Orange, Level II on a four-level scale.

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In a bulletin issued on April 11th, 2023, OVPF indicates that there has been an increase in seismicity beneath Dolomieu Crater at Piton de la Fournaise (Reunin Island). 66 low magnitude volcano-tectonic earthquakes were recorded between March 30th and April 10th, between 1.5 and 2 km deep. However, this increase in seismicity is not necessarily synonymous with an eruption in the short term. The Observatory explains that the process of recharging the shallow reservoir « can take several days to several weeks » before the reservoir roof weakens and ruptures, letting magma escape to the surface in an eruption.
This seismicity follows a resumption of the inflation of the summit area since the beginning of March 2023. This inflation is linked to a pressurization of the shallow magma reservoir located about 1.5-2 km deep.
The last eruption of Piton de la Fournaise dates back to September 19th, 2022. It stopped on October 5th. The cone was named « °Piton Tikal ».
Source: OVPF.

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In an update released on Aperil 11th, 2023, HVO indicates that Kilauea (Hawaii) is still not erupting. It has been over 30 days since lava was last active at the surface of the volcano. HVO monitoring shows low rates of seismicity and steady, relatively low rates of deformation across the volcano, with only minor gas emission at the summit.

Starting on April 11th 2023, HVO is changing updates for Kīlauea from DAILY to WEEKLY, reflecting the low level of unrest. The Alert Level remains at ADVISORY/YELLOW.

HVO explains it is still possible that an intrusion of magma beneath the surface or eruption of lava on the surface may occur with little or no warning.

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Activity remains globally stable on other volcanoes.

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

Hausse catastrophique de la température des océans // Disastrous increase in ocean temperature

Voici une très mauvaise nouvelle : la NOAA vient d’indiquer que la température moyenne à la surface des océans de notre planète a atteint un record début avril 2023 avec 21,1° C. Après s’être située sous le niveau de l’année 2016 (la plus chaude au niveau global à ce jour) pendant les quatre premiers mois de l’année 2023, la température a subitement décollé et dépassé 2016 à partir de mi-mars.

La température des océans dépasse de +0,2 °C le pic déjà atteint début avril 2020 avec 20,9 °C. Les relevés de températures océaniques ne remontent qu’à 1981, et la période du 1er au 5 avril 2023 est la plus chaude enregistrée depuis une quarantaine d’années. C’est du jamais-vu. On avait certes enregistré 21°C en 2016, mais la Terre était alors sous l’influence du phénomène de réchauffement El Niño dans le Pacifique oriental, au niveau de l’équateur.

En 2023, le phénomène de refroidissement La Niña – qui avait remplacé El Niño en 2020 – est en phase de déclin. La Terre se trouve actuellement sous l’influence d’une période relativement neutre, avant le retour d’El Niño prévu vers le mois de juin. Malgré la présence de La Niña en début d’année 2023, les océans ont continué de se réchauffer !
Les océans ont absorbé 90% de la chaleur générée par les gaz à effet de serre. Ils ont limité la hausse des températures, mais ils ont fini par être à leur tour impactés et les canicules marines se multiplient depuis 1982.

Ce réchauffement des océans a des conséquences catastrophiques : blanchiment des coraux, disparition massive de poissons, prolifération d’algues toxiques comme les sargasses dans la Caraïbe et en Floride. Ces bouleversements sont dus à l’acidification de l’eau. En 2016, l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) nous alertait déjà : « Le réchauffement des océans […] conduit des groupes entiers d’espèces comme les méduses, les tortues et les oiseaux de mer à remonter de 10 °C de latitude vers les pôles. Il affecte les stocks de poissons dans certaines zones, et devrait entraîner une réduction des prises dans les régions tropicales. « 

Avec ce réchauffement incessant des océans, il ne faudra pas, non plus, être surpris par la multiplication des événements extrêmes avec leur cortège de tempêtes et autres cyclones.

Sources : NOAA, France Info, Futura Sciences.

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Here’s some very bad news: NOAA has just reported that the average surface temperature of our oceans reached a record high in early April 2023 with 21.1°C. After being below the 2016 level (the hottest globally to date) during the first four months of the year 2023, the temperature suddenly took off and exceeded 2016 from mid-March.
The temperature of the oceans exceeds by +0.2°C the peak already reached at the beginning of April 2020 with 20.9°C. Ocean temperature archives only date back to 1981, and the period April 1-5, 2023 has been the warmest on record for about 40 years. This is unheard of. We recorded 21°C in 2016, but the Earth was then under the influence of the El Niño warming phenomenon in the eastern Pacific,around the equator.
In 2023, the La Niña cooling phenomenon – which replaced El Niño in 2020 – is in a phase of decline. The Earth is currently under the influence of a relatively neutral period, before the return of El Niño expected around June. Despite the presence of La Niña in early 2023, the oceans have continued to warm!
The oceans have absorbed 90% of the heat generated by greenhouse gases. They limited the rise in temperatures, but they ended up being impacted, and ocean heat waves have been increasing since 1982.
This warming of the oceans has catastrophic consequences: coral bleaching, massive disappearance of fish, proliferation of toxic algae such as sargassum in the Caribbean and in Florida. These deep changes are due to the acidification of the water. In 2016, the International Union for Conservation of Nature (IUCN) already warned us: « The warming of the oceans […] is leading whole groups of species such as jellyfish, turtles and seabirds to move from 10°C latitude towards the poles. It affects fish stocks in some areas, and is expected to lead to reduced catches in tropical regions. »
With this incessant warming of the oceans, we should not be surprised either by the multiplication of extreme events with storms and cyclones in their wake.

Sources : NOAA, France Info, Futura Sciences.

Evolution de la température des océans