L’été de tous les dangers

Effondrement du glaciers de la Marmolada (11 morts) en Italie, fermeture au ski estival des glaciers de Tignes, Val d’Isère, Les Deux-Alpes en France, et de Saas-Fee en Suisse. Accumulations de records de chaleur qui ont pulvérisé les relevés précédents. Incendies incontrôlables en Gironde, avec des fumées perçues à plusieurs centaines de kilomètres de distance. Autres foyers, sous contrôles ceux-là, dans le Midi. Orages dévastateurs avec chutes de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis. Destruction de vignobles, de toitures et de véhicules dans une grande partie du sud-ouest de la France. Le bilan humain est lourd lui aussi. La vague de chaleur a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes en Espagne et au Portugal. (Silence radio sur le bilan en France.)

Tous ces événements – et j’en ai oublié – ne laissent guère de doute sur le rôle joué par le réchauffement climatique dans la multiplication d’événements extrêmes. Ainsi, les canicules sont plus fréquentes en France. D’après Météo France, l’occurrence de vagues de chaleur, qui était en moyenne d’un été tous les 5 ans avant 1989, est devenue annuelle depuis l’an 2000. Alors que la France connaissait en moyenne 1,7 jours de vagues de chaleur par an avant 1989, elle en a subi 7,95 jours par an depuis 2000.

Les rapports du GIEC alertent ne permanence nos gouvernants, mais rien n’est fait pour S’ATTAQUER AUX CAUSES du réchauffement climatique. On se contente trop souvent de gérer les conséquences, ce qui revient à mettre des emplâtres sur des jambes de bois. Les Conférences des Parties – les COP – à qui ce rôle devrait être dévolu ne font rien. Les réunions, très coûteuses, n’aboutissent qu’à des décisions non contraignantes, c’est à dire à RIEN! Les uns après les autres, les gouvernements affirment qu’ils s’intéressent au réchauffement climatique, mais ils se contentent de passer la patate chaude à leurs successeurs.

On remarquera aussi la frilosité des météorologues de Météo France et leur hésitation à utiliser l’expression « réchauffement climatique. » Pour expliquer le coup de chaleur du 18 juillet 2022, ils ont invoqué le contexte météorologique avec un énorme dôme de chaleur – une expression très à la mode – entre le Maghreb et les Iles Britanniques. C’est bien, mais il serait intéressant de présenter ces canicules dans un cadre plus vaste et arrêter de les considérer comme des phénomènes isolés!

 

Prévisions de l’ECMWF pour le 18 juillet 2022.

C’est ce qui nous attend ! // This is what awaits us !

Il y a cinq ans, début juillet, je voyageais à travers les États-Unis de Los Angeles (Californie) à Phoenix (Arizona) afin de visiter le Parc national de Saguaro et ses cactus géants qui se trouve à proximité. Je savais que Phoenix était l’une des villes les plus chaudes du pays mais je ne m’attendais pas à entrer dans un four. Je suis arrivé aux abords de Phoenix en fin d’après-midi. Le thermomètre de ma voiture indiquait 39°C à l’extérieur. Je pensais que la température allait baisser après le coucher du soleil, mais ce ne fut pas le cas. A minuit, le thermomètre indiquait encore 33°C. Heureusement, il y avait l’air conditionné dans le motel où je séjournais, mais je me demandais comment les habitants de Phoenix pouvaient supporter une telle chaleur.
En 2022, Phoenix est la ville la plus chaude des États-Unis avec des températures montrant régulièrement trois chiffres en degrés Fahrenheit en été. Fin juin à 13 h, il faisait 42,7 °C (109 °F). La température moyenne en été a augmenté de 3,8 degrés et la ville compte désormais en moyenne 111 jours de chaleur à trois chiffres chaque année. 12 jours de plus qu’en 1970 se situent au-dessus de 43°C (110 °F).
Les températures nocturnes ont augmenté encore plus rapidement, de 5,7 degrés depuis 1970. Le minimum estival moyen se situe désormais à 29 °C, un réel problème pour ceux qui ne disposent pas d’une climatisation adéquate et donc de la possibilité pour le corps de se refroidir avant que le mercure ne commence à monter chaque matin avec le soleil.
Une conséquence de cette situation est un changement d’attitude parmi les habitants de Phoenix qui étaient autrefois sceptiques quant à la responsabilité de l’Homme dans le réchauffement climatique. Aujourd’hui, le maire de Phoenix dit qu’ils « aimeraient que les élus fassent quelque chose ».
Les scientifiques expliquent que le pire est à venir à Phoenix. D’ici l’an 2100, selon les modèles climatiques, les températures maximales estivales devraient augmenter en moyenne de 10 degrés, ce qui signifie des températures quotidiennes de 45,5 °C, avec forcément davantage de décès liés à la chaleur.
Depuis 2014, les décès attribués à la chaleur dans le comté de Maricopa, qui englobe Phoenix et les villes adjacentes, ont augmenté de 454 %. Au cours des deux dernières années, le comté a établi de nouveaux records de décès par la chaleur, avec 323 morts en 2020 et 331 en 2021, la majorité à Phoenix.
Malgré cette chaleur torride, les Américains continuent d’affluer vers The Valley of the Sun, la Vallée du Soleil. Selon le Bureau de recensement, entre 2010 et 2020, Phoenix a connu une croissance plus rapide que toutes les autres grandes villes américaines, avec 163 000 habitants supplémentaires. Malgré les températures de plus en plus chaudes dans le Sud, il y a une migration vers les États de la Sunbelt. Cela suppose un nouveau mode de gestion des ressources. Pour les autorités, la priorité est de réduire le nombre de décès et de maladies liés à la chaleur avec des mesures telles que l’ouverture de centres d’accueil climatisés dans toute la ville, où les gens peuvent échapper à la chaleur intense. Il est également prévu une ligne d’assistance téléphonique que les habitants peuvent appeler pour se rendre dans ces centres d’accueil, ainsi que l’envoi de bénévoles pour distribuer des bouteilles d’eau réutilisables.
Il va de soi que le réchauffement climatique affecte avant tout ceux qui n’ont pas les moyens de payer un loyer, sans parler de la climatisation ou des moyens de transport privés. Aider ces personnes est plus facile à dire qu’à faire quand on sait que Phoenix a l’un des taux d’expulsion les plus élevés des Etats Unis. Les loyers d’appartements et de maisons continuent de monter en flèche et le nombre de sans-abris a augmenté de 35 % dans le comté de Maricopa au cours des deux dernières années.
Une autre façon de lutter contre la chaleur à Phoenix suppose la mise en place de stratégies à long terme pour « refroidir la ville » au cours des prochaines années afin de la rendre plus vivable. Le plan comprend la plantation d’arbres pour créer des couloirs d’ombre pour les piétons, le développement d’un nouveau système de transport sur rail et la peinture des chaussées en blanc afin de réduire les températures de surface.
La dépense de l’argent public pour mettre des populations à l’abri du réchauffement climatique est un phénomène relativement nouveau aux États-Unis, peut-être parce que beaucoup de législateurs refusent d’admettre ce que ne cessent de répéter la plupart des scientifiques, à savoir que la combustion par l’Homme de combustibles fossiles et l’augmentation parallèle des gaz à effet de serre gaz dans l’atmosphère sont responsables de la hausse des températures.
Source : Yahoo Actualités.
Certains diront qu’on ne peut pas comparer la France à l’Arizona qui est un Etat en grande partie désertique. Ils ont raison, mais les températures y ont augmenté au cours des dernières décennies de la même manière qu’elles ont augmenté en France où le temps de plus en plus chaud progresse vers le nord. Je ne serai plus de ce monde pour le voir, mais je suis convaincu que la vie dans le Limousin où j’habite sera bien différente en 2100 si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

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Five years ago in early July, I was travelling across the U.S. from Los Angeles (California) to Phoenix (Arizona) in order to visit Saguaro National Park and its giant cacti. I knew this town was one of the hottest in the country but I did not expect to enter an oven. I arrived on the outskirts of Phoenix at the end of the afternoon. The thermometer in my car showed 39°C outside. I expected the temperature to drop after sunset but it did not. At midnight, the thermometer showed 33°C. Fornunately, there was air conditioning in the motel where I stayed, but I wondered how residents in Phoenix could put up with sucg a heat.

Today, Phoenix is the hottest city in the United States with regular triple-digit temperatures in the summer. In late June at 1 p.m., it was 109°F (42.7°C). The average summertime temperature has risen by 3.8 degrees and the city now averages 111 annual days of triple-digit heat, and experiences 12 more days above 110°F each year than it did in 1970.

Nighttime temperatures have risen even faster, climbing 5.7 degrees since 1970. The average summertime low now stands at 29°C, depriving those without adequate air-conditioning, or the chance for the body to cool down before the mercury begins rising each morning with the sun.

A consequence of this situation is achange in the attitudes among residents formerly skeptical that humans are causing climate change. Now, the Phoenix mayor says they “would like elected officials to do something.”

Scientists say the worse is to come in Phoenix. By the year 2100, according to climate models, summer highs are expected to rise on average by as much as 10 degrees in the city, which means daily temperature readings of 45.5°C, which will almost certainly lead to more heat-related deaths.

Since 2014, deaths attributed to heat in Maricopa County which includes Phoenix and adjacent cities have spiked by 454%. For the past two years, the county has set new heat death records, with 323 people killed in 2020 and 331 in 2021, the majority of those occurring in Phoenix.

Yet people continue to flock to the so-called Valley of the Sun. Between 2010 and 2020, Phoenix grew faster than any other big American city, according to Census Bureau data, adding 163,000 residents.

Despite the hotter temperatures inthe South, there is a migration of people toward Sunbelt states. That means having a conversation about how local authorities allocate resources. The priority is on reducing heat-related death and illness through measures such as opening air-conditioned cooling centers across the city where people can escape the oven-like summer conditions, launching a hotline residents can call to arrange transportation to get them to one, and sending out volunteers to pass out reusable water bottles.

It’s intuitive that climate change disproportionately impacts those who don’t have the resources to afford rent, let alone air-conditioning or private means of transportation. Helping these people may prove easier said than done given that Phoenix has one of the highest eviction rates in the country. Apartment and home rental prices continue to soar, and homelessness has risen by 35% in Maricopa County over the last two years.

Another way to fight the heat in Phoenixalso includes “heat mitigation actions,” long-term strategies to cool the city over the coming years to make it more livable as climate change tightens its grip. The plan includes planting tree canopies to create shade corridors for pedestrians, expanding a new light-rail system, and painting roadways white so as to reduce surface temperatures.

In some ways, heat mitigation can be seen as a footrace between climate change and the many steps required to retrofit a place so that it is still worth living there in the coming decades. The decision to spend money insulating communities for the climate change future is still a relatively new phenomenon in the United States, perhaps because so many lawmakers refuse to admit what more than 99.9 percent of scientific research proves: That mankind’s burning of fossil fuels and adding greenhouse gases to the atmosphere is what is causing temperatures to rise.

Source: Yahoo News.

Some will say that we can’t compare France with Arizona which is largely desertic. They are right, but temperatures have been increasing there in the past decades in the same way they have been increasing in France where we have seen hot weather creeping north. I will no longer be in this world to see it, but I’m convinced life in Limousin where I live will be very different in 2100 if nothing is done to curb Greenhouse gas emissions.

Pas très loin de Phoenix, le Parc national de Saguaro est connu pour ses cactus géants. Il peut y faire très chaud. Il faut faire très attention où l’on met les pieds. De très nombreux serpents à sonnette (rattlesnakes) ont élu domicile dans le parc. (Photos: C. Grandpey)