2022 : surface hivernale de la glace de mer encore trop faible // 2022 : Arctic winter sea ice still too low

La glace de mer arctique a atteint son étendue maximale annuelle le 25 février 2022 après avoir progressé pendant l’automne et l’hiver. La surface hivernale de cette année est la 10ème plus faible enregistrée par le National Snow and Ice Data Center (NSIDC). depuis l’arrivée des données satellitaires.
L’étendue de la glace de mer arctique a atteint un maximum de14,88 millions de km2 et se situe à environ 770 000 km2 en dessous de la moyenne pour la période 1981-2010.
La glace de mer progresse et régresse en fonction des saisons. Dans l’Arctique, elle atteint son étendue maximale vers le mois de mars après avoir progressé pendant les mois les plus froids; elle régresse pour atteindre son étendue minimale en septembre après avoir fondu pendant les mois les plus chauds. Dans l’hémisphère sud, la glace de mer antarctique suit un cycle inverse.
Pour évaluer l’étendue de la glace de mer, des capteurs satellitaires recueillent des données qui sont traitées quotidiennement. Chaque image transmise représente une zone d’environ 25 kilomètres sur 25. Les scientifiques utilisent ensuite ces images pour estimer l’étendue de l’océan où la glace de mer recouvre au moins 15% de l’eau.
Depuis que les satellites ont commencé à observer l’évolution de la glace de mer en 1979, les surfaces maximales dans l’Arctique ont diminué à un rythme d’environ 13 % par décennie, tandis que les étendues minimales ont diminué d’environ 2,7 % par décennie. Ces tendances sont liées au réchauffement climatique d’origine anthropique avec le dioxyde de carbone qui emprisonne la chaleur dans l’atmosphère et fait augmenter les températures. L’analyse de la NASA confirme que l’Arctique se réchauffe environ trois fois plus vite que les autres régions de la planète.
En février dernier, la glace de mer antarctique a atteint une étendue minimale record. Toutefois, contrairement à l’Arctique, la glace de mer dans cette région du globe a montré des hauts et des bas irréguliers, principalement à cause de l’environnement géographique. En effet, les vents et les courants océaniques liés à l’océan Austral et à l’Antarctique ont une forte influence sur l’étendue de la glace de mer. La glace de mer dans l’Arctique est entourée de terres, tandis que dans l’Antarctique elle n’est entourée que par l’océan et peut donc s’étaler plus librement. Dans l’ensemble, le record de glace de mer en Antarctique montre une certaine stabilité.
Les gains de glace de mer en Antarctique ne sont pas suffisants pour compenser les pertes dans l’Arctique. La glace dans les deux régions aide à réguler les températures sur notre planète. Même si l’Antarctique atteint des niveaux de glace de mer relativement équilibrés, les pertes dans l’Arctique ne peuvent que contribuer à accélérer le réchauffement climatique dans sa globalité.
Source : NASA, NSIDC.

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Arctic sea ice hit its annual maximum extent on February 25th, 2022 after growing through autumn, and winter. This year’s wintertime extent is the 10th-lowest in the satellite record maintained by the National Snow and Ice Data Center (NSIDC).

Arctic sea ice extent peaked at 14.88 million km2 and is roughly 770,000 km2 below the 1981-2010 average maximum.

Sea ice waxes and wanes with the seasons every year. In the Arctic, it reaches its maximum extent around March after growing through the colder months, and shrinks to its minimum extent in September after melting through the warmer months. In the Southern Hemisphere, Antarctic sea ice follows an opposite cycle.

To estimate sea ice extent, satellite sensors gather sea ice data that are processed into daily images, each image grid cell spanning an area of roughly 25 kilometers by 25 kilometers. Scientists then use these images to estimate the extent of the ocean where sea ice covers at least 15% of the water.

Since satellites began reliably tracking sea ice in 1979, maximum extents in the Arctic have declined at a pace of about 13% per decade, with minimum extents declining at about 2.7% per decade. These trends are linked to warming caused by human activities such as emitting carbon dioxide, which traps heat in the atmosphere and causes temperatures to rise. NASA’s analysis also shows the Arctic is warming about three times faster than other regions.

This February, Antarctic sea ice dropped to a record-low minimum extent. But unlike in the Arctic, this sea ice has shown irregular ups and downs mainly because of the geographical features that surround it. Winds and ocean currents specifically linked to the Southern Ocean and Antarctica have a strong influence on sea ice extent.

Sea ice in the Arctic is surrounded by land, whereas sea ice in the Antarctic is surrounded only by ocean and can thus spread out more freely. Overall, the Antarctic sea ice record shows a slightly upward – but nearly flat – trend or increase.

Gains in Antarctic sea ice are not large enough to offset the losses of the Arctic. The ice in both regions helps regulate global temperatures. Even if Antarctic gains balanced sea ice levels globally, Arctic sea ice losses could still contribute to further regional and global warming.

Source: NASA, NSIDC.

Cette image montre la surface occupée par la glace de mer arctique le 25 février 2022. La ligne jaune montre l’étendue moyenne pour un mois de mars, observée par les satellites de 1981 à 2010, lorsque la glace atteint généralement son étendue maximale. ( Source : NASA)

This image shows the average concentration of Arctic sea ice on February 25th, 2022. The yellow outline shows the median sea ice extent for the month of March, when the ice generally reaches its maximum extent, as observed by satellites from 1981 to 2010. (Source: NASA)

Evolution de l’étendue de la glace de mer arctique au mois de mai ((Source: NASA)

Chaleur sibérienne // Siberian heat

De nouveaux records de chaleur ont été battus la semaine dernière en Sibérie, y compris au nord du cercle polaire arctique. Les températures ont parfois dépassé les 30 degrés Celsius suite à une arrivée d’air anormalement chaud.

On a enregistré un record absolu de 32°C à Norilsk, la ville la plus septentrionale de la planète. Encore plus grave, la nuit, le thermomètre n’est pas descendu au-dessous de 20 degrés, ce qui est exceptionnel pour cette région du globe.

On se rend compte que les records de températures sont devenus de plus en plus fréquents en été en Sibérie, preuve de l’accélération du réchauffement climatique.

Des valeurs maximales de plus de 30°C ont également été enregistrées dans la partie européenne de la Russie, par exemple à Mourmansk.

Comme indiqué précédemment, l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. De nouvelles données montrent par ailleurs que le nord de la mer de Barents se réchauffe jusqu’à sept fois plus vite.

Source: Météo & Radar.

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New heat records were broken last week in Siberia, including north of the Arctic Circle. Temperatures ​​sometimes exceeded 30 degrees Celsius, due to the arrival of abnormally hot air.
An all-time high of 32°C was recorded in Norilsk, the northernmost city on the planet. Even more serious, at night, temperatures did not drop below 20 degrees, which is exceptional for this region of the globe.

Temperature records have become more and more frequent in summer in Siberia, proof of the acceleration of global warming.
Maximum temperatures over 30°C were also recorded in the European part of Russia, for example in Murmansk.
As noted earlier, the Arctic is warming twice as fast as the rest of the world. New data also show that the northern Barents Sea is warming up to seven times faster.
Source: Weather & Radar.

La glace de mer aura bientôt disparu de l’Arctique, pour le plus grand bonheur des compagnies maritimes… (Photo: C. Grandpey)

Températures en France : nouvelles « normales saisonnières »

Afin de tenir compte de l’évolution galopante du réchauffement climatique, Météo-France actualise à la hausse ses « normales » saisonnières.

A partir du 28 juin 2022, Météo-France va recourir à des « normales » actualisées en prenant comme période de référence les décennies 1991-2020. La période précédente était 1981-2010.

Tous les dix ans, Météo-France met à jour la période de référence pour ses « normales climatiques » (aussi appelées « saisonnières ») pour s’aligner sur les recommandations de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).Le changement de référence met en lumière quelques évolutions par rapport à la période 1981-2010.

Sur la période 1991-2020, la nouvelle normale de température moyenne annuelle en France est de près de 12,97°C, en hausse d’un peu plus de 0,4°C par rapport à 1981-2010 (12,55°C).

Les changements de normales climatiques ne remettent pas en cause les seuils de vigilance canicule qui, explique Météo-France, « sont calculés par rapport à des indices bio-météorologiques », en collaboration avec Santé publique France et d’autres agences.

Source: Météo-France.

Un système pernicieux.

Je ne regarde jamais les informations à la télévision; je préfère les écouter ponctuellement à la radio. Toujours est-il que je n’ai pas entendu parler des nouvelles « normales saisonnières » auxquelles feront désormais référence les bulletins météo à l’attention du grand public.

Depuis le 28 juin, lorsqu’une présentatrice ou un présentateur du bulletin météo vous dit que la température est de « 3 degrés supérieure aux normales saisonnières », elle ou il vous aurait dit « supérieure de 3,5 degrés degrés le 27 juin.

Le système est pernicieux car, faute d’information du public de ce changement de référence, il donne l’impression – l’illusion, devrais-je dire – que la situation climatique est stable, alors qu’elle ne l’est pas. Le réchauffement climatique continue sa progression avec son cortège d'(événements extrêmes de plus en plus fréquents.

 Evolution des normales saisonnières en France (Source: Météo-France)

Evolution des températures décennales en France (Source: Météo-France)

Réchauffement climatique : hécatombe chez les petits manchots bleus // Global warming : mass die-offs among little blue penguins

En raison du réchauffement climatique, des centaines de kororā bleus – ou manchots pygmées – qui sont parmi les plus petits manchots au monde, ont été retrouvés morts sur les côtes néo-zélandaises ces dernières semaines. 183 petits manchots ont été découverts à Ninety Mile Beach début juin 2022, quelques jours seulement après la découverte de plus de 100 cadavres à Cable Bay, à proximité. En mai 2022, plus de 160 manchots ont été retrouvés morts sur différentes plages néo-zélandaises. Au total, ce sont près de 1 000 oiseaux qui ont péri depuis le début du mois de mai. Originaires de Nouvelle Zélande, les kororā bleus sont les plus petits manchots au monde; ils pèsent environ 1 kg pour une taille d’ un peu plus de 25 cm.
Selon les biologistes marins, de nombreux manchots semblent être morts de faim à cause des effets du réchauffement climatique. En effet, la température de l’océan l’année dernière a été la plus élevée jamais enregistrée et elle était trop chaude pour les poissons dont se nourrissent les manchots. Au fur et à mesure que la température de l’eau se réchauffe, les poissons quittent leur zone de nourrissage ou s’enfoncent plus profondément à la recherche d’eaux plus fraîches. Cela les met hors de portée des manchots. Le kororā bleu peut plonger jusqu’à 20 ou 30 mètres de profondeur, mais il n’est pas prévu pour plonger beaucoup plus profondément.
Bien que les hécatombes de manchots ne soient pas vraiment inhabituelles, la fréquence à laquelle elles se produisent actuellement n’a jamais été observée. Les mortalités massives incluant plus de 1 000 individus se produisaient une fois par décennie, quand les oiseaux mouraient des suites d’une maladie ou d’une blessure. Toutefois, au cours des seules 10 dernières années, les scientifiques ont enregistré au moins trois « années de mortalité massive ».
Les scientifiques préviennent que ce nombre pourrait encore augmenter. À mesure que les effets du réchauffement climatique se poursuivront, les vagues de chaleur et d’autres événements météorologiques défavorables tels que les tempêtes deviendront plus violents et plus fréquents. On peut donc s’attendre à voir une augmentation du nombre d’hécatombes de manchots et d’autres créatures marines.
Médias néo-zélandais.

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Because of climate change, hundreds of the world’s smallest penguins have turned up dead on New Zealand’s shores in recent weeks. 183 blue kororā, also known as little blue penguins, were found at Ninety Mile Beach in early June 2022, just days after more than 100 were found at nearby Cable Bay. And last month, more than 160 penguins were found dead on various New Zealand beaches.

In total, close to 1,000 birds have been found dead since the start of May. Native to the country, the blue kororā are the world’s smallest penguins, weighing about 1kg and measuring just over 25cms.

According to marine biologists, many of the penguins appeared to have died of starvation, and they are starving because of the effects of climate change. Indeed, ocean temperatures were the warmest on record last year; they were too hot for the fish the penguins feed on. As the water temperature heats up, the fish either leave the area or go deeper in search of cooler waters. That makes them out of reach for the penguins to feed on. The blue kororā can dive down to 20 or 30 metres routinely, but its is not that good at diving a lot deeper than that.

While mass die-offs of the creatures are not entirely unusual, the frequency at which they are happening has never been observed. Mass die-offs with more than 1,000 dead penguins used to be a once in a decade event, with birds dying due to illness or injury. But in the past 10 years alone, scientists have recorded at least three « mass-death years. »

Scientists warn that this number could still rise. As climate change effects continue, heatwaves, and other adverse weather events such as storms, will become stronger and more frequent. One may expect to see a corresponding increase in the amount of mass die-offs of penguin and other sea creatures.

New Zealand news media.

Crédit photo : Wikipedia

Les manchots pygmées reviennent à leur nid seulement au coucher du soleil. Bien souvent, il s’agit d’une cavité creusée dans la terre ou le sable, ou sous un bâtiment. On peut assister au retour des manchots pygmées à Oamaru, une petite ville 115km au nord de Dunedin. L’entrée est payante mais le spectacle est intéressant (Attention: photos interdites).