António Guterres, Secrétaire Général des Nations unies, vient de lancer un nouveau cri d’alarme. Selon lui, les promesses actuelles de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique sont « beaucoup trop timides et arrivent beaucoup trop tard » pour empêcher les températures de dépasser un seuil critique. Il a prononcé ce discours un mois avant la COP27 qui se tiendra en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte.
La température de la Terre a déjà augmenté de 1,2°C en raison de l’effet de serre causé par la combustion de combustibles fossiles, et des études montrent que ce réchauffement a déjà un impact profond sur la planète, notamment en renforçant les ouragans et en aggravant la sécheresse, les vagues de chaleur , les incendies de forêt et les précipitations extrêmes, sans oublier la fonte des calottes glaciaires et des glaciers.
Malgré les promesses [non contraignantes!!] faites par les différents gouvernements lors des COP de Paris et de Glasgow, une étude du Met Office au Royaume-Uni a révélé qu’il y a 50% de chances que le monde dépasse 1,5 ° C de réchauffement d’ici 2026.
Le Secrétaire Général de l’ONU a clairement indiqué que les trajectoires actuelles des émissions de gaz à effet de serre ne laissent entrevoir rien de bon pour les décennies à venir. « Les promesses et les politiques actuelles ferment la porte à notre chance de limiter l’augmentation de la température mondiale à 2 degrés Celsius, sans parler d’atteindre l’objectif de 1,5°C. Nous sommes engagés actuellement dans une lutte à mort pour notre propre sécurité et notre survie. »
Un rapport publié en septembre par l’ONU et l’Organisation Météorologique Mondiale a révélé que pour maintenir l’augmentation moyenne de la température sur Terre à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, il faudrait que les promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre soient sept fois plus ambitieuses. Le rapport ajoute que si les nations du monde ne tiennent pas leur promesse de réduire les émissions de gaz à effet de serre au-delà des engagements actuels, notre planète connaîtra un réchauffement moyen de 3,2 ° C d’ici 2100. Avec un réchauffement de cette ampleur le monde sera presque méconnaissable, avec des côtes radicalement redessinées en raison de l’élévation du niveau de la mer et de vastes étendues rendues invivables en raison des températures estivales torrides.
S’appuyant sur ces révélations, António Guterres a de nouveau appelé l’humanité à agir pour tenter d’éviter les pires conséquences du réchauffement climatique.
Après une brève baisse des émissions de gaz à effet de serre causée par le ralentissement économique aux premiers stades de la pandémie de coronavirus, le monde a recommencé à brûler des combustibles fossiles à un rythme croissant. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui a suivi ont encore retardé les efforts de réduction de ces émissions.
NDLR : Inutile de dire que tant que les promesses faites pendant les COP ne seront pas suivies de décisions contraignates, ces conférences n’auront qu’un effet limité, pour ne pas dire nul. La situation est pourtant très inquiétante. Ceux qui, comme moi, ont fréquenté le milieu glaciaire ou le littoral atlantique cet été n’ont pu que constater les dégâts. Nous sommes bien sûr minoritaires et cela ne semble pas suffire à déclencher une prise de conscience globale au sein de la population. Beaucoup de gens ont encore des doutes sur les conséquences du réchauffement climatique. Combien d’événements extrêmes, de tempêtes ou de pénuries d’eau faudra-t-il, pour qu’ils réalisent à quel point la situation est critique?
——————————————–
United Nations Secretary-General António Guterres has just warned again that the current world pledges to cut greenhouse gas emissions causing climate change were « far too little and far too late » to keep temperatures from rising above a critical threshold. The Secretary-General made his remarks just a month prior to COP27 to be held in Sharm el-Shaikh, Egypt.
The world has already warmed by 1.2°C due to the greenhouse effect caused by mankind’s burning of fossil fuels, and studies show that that amount of warming is already having a profound impact on the planet, including making hurricanes stronger and worsening drought, heat waves, wildfires, and extreme rainfall events, without forgetting the melting of ice caps and glaciers.
Despite [non binding!!] pledges from world governments made at past U.N. climate change conferences in Paris and Glasgow, a study by the Met Office in the United Kingdom found that there is a 50-50 chance that the world will exceed 1.5°C of warming by the year 2026.
The UN Secretary-General made clear that current emissions trajectories looked even more grim in the decades ahead. « Taken together, current pledges and policies are shutting the door on our chance to limit global temperature rise to 2 degrees Celsius, let alone meet the 1.5-degree goal. We are in a life-or-death struggle for our own safety today and our survival tomorrow. »
A September report by the U.N. and the World Meteorological Society found that in order to keep global average rise to 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels, greenhouse gas emission reduction pledges need to be seven times higher. The report also stated that unless world nations strengthened and carried out pledges to reduce greenhouse gas emissions above and beyond current commitments the world was poised to see median warming of 3.2°C by the year 2100. Warming of that amount would result in a world that is almost unrecognizable from the one we live in today, with radically redrawn coastlines due to sea level rise and large swaths of the planet made unlivable due to scorching summertime temperatures.
Pointing to these findings, António Guterres once again called on humanity to act to try to save itself from the worst consequences of climate change.
After a brief decline in greenhouse gas emissions caused by the economic slowdown in the early stages of the coronavirus pandemic, the world has resumed burning fossil fuels at an increasing rate. Russia’s war in Ukraine and the ensuing energy crisis have further set back the effort to curb emissions.
Editor’s note: Needless to say that as long as the promises made during the COPs are not followed by binding decisions, these conferences will only have a limited effect, and will even be useless. However, the situation is very worrying. Those who, like me, visited the glacial environment or the Atlantic coast this summer could see the damage. We are of course in the minority and that does not seem to be enough to trigger global awareness among the population. Many people still have doubts about the consequences of global warming. How many extreme events, storms or water shortages will it take, for them to realize how critical the situation is?
Glacier de la Girose (Hautes-Alpes) [Photo: C. Grandpey]