Effondrement glaciaire dans les Dolomites (dernières nouvelles)

Le détachement de sérac sur le glacier de la Marmolada au coeur des Dolomites (Italie) a eu lieu en début d’après-midi le dimanche 3 juillet, vers 13h45.
Les alpinistes impliqués étaient divisés en plusieurs cordées. Le bilan n’est malheureusement que provisoire car des randonneurs manquent à l’appel. La vidéo accessible par le lien ci-dessous montre l’ampleur de la coulée de matériaux qui s’est détachée du glacier et a dévalé la pente. Les sauveteurs travaillent dans des hélicoptères équipés de la technologie ARTVA pour localiser les disparus. Les blessés ont été hospitalisés dans plusieurs hôpitaux, à Belluno, Treviso, Trento et Bolzano.
Comme indiqué précédemment, la cause principale de l’effondrement du glacier de la Marmolada est la chaleur de ces jours. La veille du drame, on avait enregistré un record de température d’environ 10 degrés au sommet de la montagne qui culmine à 3443 mètres d(‘altitude. C’est également la température enregistrée au sommet du Mont Blanc il y a quelques jours.
Les six victimes sont trois Italiens, un Tchèque, plus un homme et une femme non encore identifiés. Dix-huit personnes qui se trouvaient dans la partie haute de Punta Rocca ont pu être évacuées et toutes celles qui se trouvaient en aval ont été priées de faire demi tour.

Les activités des sauveteurs se sont poursuivies pendant la nuit avec l’aide de drones équipés de caméras thermiques capables d’identifier la source de chaleur émise par une personne. La situation est dangereuse car il y a un risque de nouveaux effondrements.
Les témoins expliquent avoir entendu un grand bruit, typique d’un glissement de terrain, suivi d' »une sorte d’avalanche composée de neige et de glace qui est descendue à grande vitesse ».
On ne peut que renouveler les consignes de prudence à l’attention des personnes qui vont s’adonner à l’alpinisme et à la randonnée en haute montagne. La chaleur de ces derniers temps risque fort d’avoir déstabilisé glaciers et parois rocheuses. Avec le dégel du permafrost de roche qui assure leur stabilité, certaines parois rocheuses risquent de s’effondrer. De même, les glaciers qui s’accrochent aux versants pentus des montagnes – comme celui de la Marmolada – peuvent se rompre au niveau de leur front, avec des avalanches de séracs pouvant devenir meurtrières.

Une période de fortes chaleurs est à nouveau prévue dans les Alpes dans les prochains jours, alors PRUDENCE !

Source: 24 Ore.

https://www.ilsole24ore.com/art/marmolada-crolla-seracco-via-vetta-almeno-15-coinvolti-e-7-feriti-AELDvyjB?refresh_ce=1

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Dernière minute : Le bilan de l’effondrement du glacier de la Marmolada risque d’être très lourd. En effet, outre les six morts et huit blessés déjà recensés, une vingtaine de personnes sont portées disparues. Les sauveteurs sont sur place mais leur mission est périlleuse car une énorme quantité de glace non stabilisée est restée sur la montagne. Les conditions météorologiques seront déterminantes pour évaluer l’intervention directe des sauveteurs. En effet, le froid et les basses températures sont indispensables pour garantir un minimum de sécurité.

Aujourd’hui 4 juillet à 14 heures, le bilan s’élève à 8 morts et 15 disparus. Les sauveteurs indiquent que ce sera probablement le bilan définitif car il est peu probable que des survivants soient découverts. La couche de matériaux (glace, terre et rochers)  est très importante. Les recherches ont été interrompues dans la matinée à cause du mauvais temps.

Le Premier Ministre italien Mario Draghi s’est rendu sur place et a été très choqué par ce qu’il a vu. Il est vrai que les corps de certaines victimes ont été broyés, « torturés »par l’avalanche de matériaux et il faudra probablement avoir recours à l’ADN pour les identifier.

Photo: C. Grandpey

Du plastique jusqu’en Antarctique ! // Plastic as far as Antarctica !

Cela fait longtemps que les écologistes et les scientifiques le répètent : les plastiques ont envahi notre planète et se retrouvent partout, des rivières jusqu’aux océans, et des vallées jusqu’au sommet des montagnes. Des particules de plastique ont même été prélevées à haute altitude dans l’Himalaya. Jusqu’à ces derniers temps, l’Antarctique semblait épargné par l’invasion plastique, mais ce n’est plus vrai.
Des chercheurs de l’Université de Canterbury (Nouvelle-Zélande) ont pour la première fois découvert des microplastiques – de minuscules particules pouvant être ingérées – dans la neige fraîchement tombée de l’Antarctique. La découverte vient s’ajouter à des études récentes sur ce type de plastique qui peut être si petit qu’il est invisible à l’œil nu. Les microplastiques peuvent provenir de la décomposition de morceaux de plastique plus gros; ils peuvent aussi être produits pour créer, par exemple,une texture granuleuse dans le dentifrice et les crèmes solaires.
Les scientifiques de Canterbury ont recueilli des échantillons sur 19 sites en Antarctique, y compris le long de la plate-forme glaciaire de Ross, et ont trouvé des microplastiques dans chaque échantillon prélevé. Les chercheurs ont dénombré en moyenne 29 particules par litre de neige fondue.
Les chercheurs ont identifié 13 types de plastiques différents, le plus courant étant le polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique fréquemment utilisé dans la fabrication de bouteilles de boissons, d’emballages alimentaires et de tissus. Le PET a été trouvé dans 79 % des échantillons. Cette découverte met en évidence l’étendue de la pollution plastique jusque dans les régions les plus reculées du monde.
Début 2022, des recherches ont révélé pour la première fois des traces de plastique dans le sang d’êtres humains. Les impacts sur le long terme ne sont pas encore connus. Malheureusement, l’utilisation des plastiques dans le monde semble peu susceptible de diminuer. Les derniers chiffres révèlent que la production de plastique devrait quadrupler d’ici 2050.
En y réfléchissant bien, on se rend vite compte que les plastiques sont présents dans l’air que l’on respire ou digérés lors de la consommation de poissons et d’autres aliments. Une étude réalisée en 2019 par la World Wildlife Federation a révélé que les humains mangent ou inhalent environ 2 000 minuscules particules de plastique chaque semaine. Beaucoup sont ingérées à partir d’eau en bouteille et d’eau du robinet.
Il faut savoir aussi que les microplastiques sont susceptibles d’augmenter l’impact du réchauffement climatique. Les champs de neige, les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier fondent déjà rapidement, et les scientifiques expliquent que les microplastiques de couleur foncée qui se déposent sur la neige et la glace peuvent aggraver les choses en absorbant la lumière du soleil et en entravant l’albédo, l’aptitude de la surface immaculée des étendues de neige, des champs de glace et des glaciers à réfléchir une grande partie de la lumière du soleil. D’autres particules nocives telles que le carbone noir se déposent sur les champs de glace et les glaciers de l’Himalaya, ce qui accélère leur fonte.
Source : Market Watch.

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Environmentalists ansd scientists have warned us for a long time that plastics have invaded our planet and can be found everywhhere,from the erivers to the seas, from the roads to the mountains. Plastic particles have even been found high up in the Himalayas. Up to now, Antarctica seemed to have been spared by the plastic invasion, but this is no longer true.

Researchers at the University of Canterbury (New Zealand) have for the first time found microplastics — tiny particles that can be ingested — in freshly fallen Antarctic snow. The discovery joins a small collection of recent research on this type of plastic, which can be so small it is invisible to the naked eye and is derived both from the breakdown of larger plastic pieces or is produced this small to create grit in toothpaste and sunscreens, for instance.

The Canterbury scientists collected samples from 19 sites in Antarctica, including along the Ross Ice Shelf, and found microplastics in every single sample taken. The researchers found an average of 29 particles per liter of melted snow.

The research team identified 13 different types of plastics and the most common was polyethylene terephthalate (PET), a common type of plastic used in making drink bottles, food packaging and fabrics. PET was found in 79% of the samples. The discovery highlights the extent of plastic pollution into even the most remote regions of the world.

Research earlier this year found evidence of plastic in the bloodstream of humans for the first time. What long-lasting impacts can be expected is not yet known. Unfortunately, the use of plastics around the world seems unlikely to decline. The latest figures reveal that plastic production is expected to quadruple by 2050.

Thinking over it, plastics are known to be inhaled from the air or digested when eating fish, for instance, and other food. A 2019 study by the World Wildlife Federation revealed that humans eat or breathe in about 2,000 tiny plastic particles each week. Many are ingested from bottled and tap water.

Microplastics may also be increasing the impact of global warming. Snowfields, ice caps and glaciers around the world are already melting fast, and scientists say dark-colored microplastics deposited on them can make things worse by absorbing sunlight and enhancing local heating.

Clean snowpacks, icefields and glaciers can reflect much of the sunlight, but other polluting particles such as black carbon have also been found on icefields and glaciers of the Himalayas — and scientists say they accelerate the melting there.

Source: MarketWatch.

Surface immaculée de la banquise? Peut-être pas autant qu’on pourrait le penser ! (Photo: C. Grandpey)