Nouvelles du Mayon (Philippines) // News of Mayon Volcano (Philippines)

L’éruption du Mayon continue et est étroitement contrôlée par le PHIVOLCS. Le Manila Bulletin nous informe que des voleurs ont dérobé du matériel de surveillance appartenant à l’Institut à la station Hydrolab de Barangay Padang le week-end dernier. Le personnel du PHIVOLCS a constaté que deux batteries Yuwasa de 12 volts, d’une valeur de 12 000 pesos (environ 190 €) chacune, et un panneau solaire d’une valeur de 6 000 pesos (environ 95 €) avaient disparu. Les scientifiques venus contrôler les stations de surveillance vendredi après-midi ont constaté que le cadenas du caisson en aluminium où étaient entreposées les batteries avait été brisé et les batteries avaient disparu. Le matériel volé est utilisé pour surveiller l’acidité, la température et le niveau d’eau dans la zone. Même s’ils représentent une petite partie de l’équipement de surveillance du volcan, ces appareils ont leur importance. En décembre 2017, un panneau solaire et deux batteries utilisées pour alimenter l’équipement de surveillance installé à Barangay Lidong, dans la zone de danger, ont également été volés. Ce n’est pas le seul exemple de vol de matériel de surveillance. Semblables méfaits ont été constatés en République Démocratique du Congo sur les pentes du Nyiragongo, un dangereux volcan qui menace la ville de Goma.

Dans le même temps, le PHIVOLCS indique que « la situation sur le Mayon au cours des dernières 24 heures a consisté en fontaines de lave de faible intensité jusqu’à 150-600 mètres de hauteur, coulées de lave et dégazage du cratère sommital. Les coulées de lave avancent, comme précédemment, sur des distances de 3,3 km, 4,5 km et 900 mètres dans les ravines Miisi, Bonga et Basud. L’Institut n’a recensé que deux épisodes de coulées pyroclastiques le 25 février dans les ravines Miisi, Basud et Bonga-Buyuan. Ces coulées ont couvert moins de 4 kilomètres depuis le cratère sommital « .
Le niveau d’alerte 4 reste en vigueur sur le Mayon.

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The eruption of Mayon Volcano continues and is closely monitored by the Philippine Institute of Volcanology and Seismology (PHIVOLCS).The Manila Bulletin informs us that thieves stole monitoring equipment belonging to the Institute at the Hydrolab Station in Barangay Padang last weekend. Two units of 12 Volts Yuwasa battery worth P12,000 (about 190 €)each and two pieces solar panel worth P6,000 (about 95 €) were discovered missing by Phivolcs personnel. Scientists were inspecting monitoring stations Friday afternoon, when it was discovered that the padlock of the aluminum case where the batteries were installed was already destroyed and the batteries missing. The stolen items are used to monitor the acidity, temperature, and the water level in the area. While they form a small percentage of the overall monitoring of the volcano, the same are still vital. In December last year, a solar panel and two batteries used to power the monitoring equipment installed in Barangay Lidong, within the danger zone were also stolen. This is not the only example of thefts of monitoring equipment. More occurred in the Democratic Republic of Congo on the slopes of Nyiragongo, a dangerous volcano that is a threat to the town of Goma.

Meantime, PHILVOCS indicates that « Mayon’s condition for the past 24 hours was characterized by weak lava fountaining 150-600 metres high, lava effusion and degassing from the summit crater. Lava flows have maintained fronts at 3.3 kilometres, 4.5 kilometres and 900 metres on the Miisi, Bonga and Basud Gullies, respectively, from the summit crater. Only two episodes of pyroclastic flows were visually observed on February 25th on the Miisi, Basud and Bonga-Buyuan Gullies within 4 kilometers of the summit crater ».
Alert Level 4 still remains in effect over Mayon Volcano.

Source: PHIVOLCS

Yellowstone: Un nouvel essaim sismique affole les médias // New seismic swarm drives the media wild

Chaque fois qu’une activité sismique inhabituelle est enregistrée à Yellowstone, les médias – surtout les tabloïds britanniques – se demandent si une super éruption ne va pas se produire, avec toutes les catastrophes imaginables dans son sillage. Ainsi, le Daily Express rappelle à ses lecteurs que « si le volcan du Wyoming devait entrer en éruption, on estime que 87 000 personnes seraient immédiatement tuées et que les deux tiers des États-Unis deviendraient immédiatement inhabitables. La grande quantité de cendre rejetée dans l’atmosphère bloquerait la lumière du soleil et affecterait directement la vie sur Terre en provoquant un ‘hiver nucléaire’. L’éruption pourrait être 6 000 fois plus puissante que celle du Mont St Helens dans l’Etat de Washington en 1980 ; elle a tué 57 personnes et déposé de la cendre dans 11 Etats différents ainsi que dans cinq provinces canadiennes. Si le volcan [de Yellowstone] explosait, il se produirait un changement climatique car le volcan enverrait d’importantes quantités de dioxyde de soufre dans l’atmosphère, susceptibles de former un aérosol qui réfléchirait et absorberait la lumière du soleil. »
Un essaim de plus de 200 séismes a effectivement été enregistré dans le Parc National de Yellowstone en février 2018, mais – comme pour les précédents événements du même type – les géologues de l’Observatoire (YVO) insistent sur le fait que cela ne signifie pas qu’une éruption va se produire. L’USGS indique que les 200 événements sismiques ont débuté le 8 février et ont duré jusqu’au 15 février dans une zone située à environ 13 kilomètres au nord-est de West Yellowstone.
Même si l’essaim était plus important que la sismicité habituelle dans le Parc, il n’annonce pas forcément, non plus, un séisme majeur. Il correspond à l’activité sismique fréquemment observée à Yellowstone. Par exemple, un essaim encore plus significatif a fait frémir la région entre juin et septembre 2017. Les géologues pensent que l’essaim actuel pourrait être la suite de cet événement antérieur.

Certains scientifiques pensent toutefois que le risque d’un séisme majeur est sous-estimé à Yellowstone. Outre le tremblement de terre meurtrier de 1959 avec une magnitude de M 7,3 et 28 victimes, un séisme de magnitude M 6.1 a frappé la région de Yellowstone en 1975. Les gens ont tendance à redouter une super éruption, qui semble peu probable à court ou moyen terme, et ils oublient que l’on pourrait enregistrer beaucoup plus souvent des séismes de magnitude M 7.0 ou plus dans la région.
Sources: YVO, Science en direct, Gillette News Record, The Daily Express.

En cliquant sur ce lien, vous verrez des images des dégâts provoqués par le séisme de 1959 :

https://youtu.be/R1wSmqXH44s

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Each time some unusual seismic activity is recorded at Yellowstone and the media – mostly the British tabloids – wonder whether a super eruption will not occur, with all the disasters in its wake. The Daily Express reminds its readers that “if the Wyoming volcano were to erupt, an estimated 87,000 people would be killed immediately and two-thirds of the USA would immediately be made uninhabitable. The large spew of ash into the atmosphere would block out sunlight and directly affect life beneath it creating a “nuclear winter”. The massive eruption could be a staggering 6,000 times as powerful as the one from Washington’s Mount St Helens in 1980 which killed 57 people and deposited ash in 11 different states and five Canadian provinces. If the volcano exploded, a climate shift would ensue as the volcano would spew massive amounts of sulphur dioxide into the atmosphere, which can form a sulphur aerosol that reflects and absorbs sunlight.”

A swarm of more than 200 earthquakes recently struck Yellowstone National Park in February 2018, but – like the previous events of this sort – the geologists at the Yellowstone Volcano Observatory (YVO) insist that does not mean a super eruption is coming anytime soon. USGS indicates that the 200 seismic events began on February 8th and lasted until February 15th in an area about 13 kilometres northeast of West Yellowstone,

However, even though the swarm was more significant than the usual seismicity in the Park, it is not a sign of a major earthquake. It corresponds to the seismic activity frequently observed at Yellowstone. For instance, an even bigger swarm shook the area between June and September of 2017. Geologists suggest that the current swarm may be the continuation of that earlier swarm.

Some scientists think the possibility of a large earthquake is an underappreciated risk at Yellowstone. Aside from the deadly, damaging 1959 Hebgen Lake earthquake with an M 7.3 magnitude and 28 casualties, an M 6.1 quake struck the Yellowstone region in 1975. People tend to focus on the possibility of a super eruption, which is unlikely to occur in the short or even medium term, whereas M 7.0 earthquakes could happen comparatively more often.

Sources : YVO, Live Science, Gillette News Record, The Daily Express.

By clicking on this link, you will see images of the damage caused by the 1959 earthquake:

https://youtu.be/R1wSmqXH44s

Photos: C. Grandpey

 

Les flamants nains du lac Natron (Tanzanie) // The lesser flamingos of Lake Natron (Tanzania)

Lors de ma visite à l’Ol Doinyo Lengai, au cœur de la Vallée du Rift, en décembre 2002, j’ai eu l’occasion de parcourir les rives du lac Natron et de voir les innombrables flamants nains qui s’y nourrissent d’algues microscopiques, les cyanobactéries. Elles produisent des substances chimiques qui, chez la plupart des animaux, endommageraient les cellules, le système nerveux et le foie et entraîneraient la mort. Le flamant, lui, peut en consommer des quantités énormes sans effets nocifs. De plus, c’est un pigment produit par l’algue qui lui donne son magnifique plumage rose.
Deux des habitats préférés des flamants nains, le lac Bogoria au Kenya et le lac Natron en Tanzanie, sont hostiles à pratiquement toutes les autres formes de vie. L’eau du lac Natron peut même agresser la peau de l’homme. Dans de telles conditions, les prédateurs (quelques renards qui viennent chaparder des poussins) sont peu nombreux et la concurrence pour la nourriture est minime. C’est pourquoi ces zones humides toxiques abritent d’impressionnantes colonies de flamants.

Ayant évolué dans un environnement aussi hostile avec peu de rivaux, les flamants nains auraient du mal à s’adapter à un style de vie plus compétitif ailleurs. Malgré cela, leur nombre dans la nature diminue chaque année. Les hommes sont en grande partie responsables de cette situation. Les habitats des zones humides ont été pollués par des produits chimiques agricoles et des eaux usées. Le déclin de la prolifération d’algues signifie que certaines populations de flamants meurent de faim. Si les humains prélèvent trop d’eau dans un lac ou si le changement climatique entraîne une évaporation excessive, les niveaux de salinité deviennent instables. Les populations de cyanobactéries peuvent alors exploser et les oiseaux finissent par consommer de nouvelles espèces qui peuvent les empoisonner et causer de très nombreuses pertes.
Les tentatives d’extraction du carbonate de sodium (Na2CO3) – à des fins industrielles – du lac Natron représentent un autre danger. L’exploitation minière perturberait la vie de ces oiseaux qui tendent à nicher loin du rivage, sur des îles qui ont été isolées par les inondations. Étant donné la lenteur avec laquelle les flamants roses s’adaptent et évoluent vers de nouvelles aires de nidification, toute modification dans l’évolution du lac Natron doit être évitée. Les perturbations anthropiques ont déjà conduit les flamants nains à abandonner des sites de reproduction et, en 1993, les eaux polluées des lacs Bogoria et de Nakuru ont tué plus de 20 000 flamants nains, le premier exemple d’une série de morts récurrentes.
Le dernier projet d’exploitation minière du lac Natron a été retiré mais d’autres projets n’ont pas été définitivement abandonnés. Les groupes de conservation environnementale restent vigilants. La surveillance et la protection de la population de flamants du lac Natron constituent une priorité absolue. L’extraction à grande échelle du carbonate de sodium serait une catastrophe pour l’espèce et pourrait voir les flamants devenir officiellement menacés.
L’importance de ces zones humides et apparemment hostiles est évidente. La vie dans les lacs de la vallée du Rift dépend d’un équilibre délicat. Il est clair que nous nuisons déjà à ces écosystèmes uniques et fragiles. Si les humains devaient y provoquer des changements drastiques, les colonies de flamants roses disparaîtraient à jamais.
Sources: France Info, The Independent.

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During my visit to Ol Doinyo Lengai volcano in the heart of the Rift Valley in December 2002, I had the opportunity to walk along the shores of Lake Natron and see the innumerable lesser flamingos that feed on microscopic blue-green algae, also called cyanobacteria. They produce chemicals that, in most animals, can fatally damage cells, the nervous system and the liver. The lesser flamingo, however, can consume enormous amounts with no ill effects. It is a pigment in the algae that gives them their colourful plumage.

Two of the lesser flamingo’s preferred habitats, Lake Bogoria in Kenya and Lake Natron in Tanzania, are hypersaline and hostile to practically all other forms of life. Lake Natron water can even strip away human skin.With few other animals able to cope in such conditions, there is minimal competition for food, and these toxic wetlands are home to massive flocks.

Having evolved in such a hostile environment with few rivals, they would have trouble adapting to a more competitive lifestyle elsewhere. The number of lesser flamingos in the wild is decreasing each year. And humans are to blame. Wetland habitats have been polluted by agricultural chemicals and sewage. Declining algal blooms mean some populations are starving to death. If humans take too much water from a lake, or climate change causes excess evaporation, then salinity levels will become unstable. Populations of cyanobacteria can explode and the birds end up consuming new species which can poison them and cause mass deaths.

Attempts to extract sodium carbonate (Na2CO3) from Lake Natron represents another danger. Mining would disturb the birds who like privacy when breeding and tend to nest far from shore, on remote islands that have been isolated by flooding. Given how slow flamingos are at adapting and changing to new nesting areas, any Natron development must be avoided. Anthropogenic disturbances have previously caused lesser flamingos to abandon suitable breeding sites, and back in 1993, polluted water in Lake Bogoria and nearby Nakuru killed more than 20,000 lesser flamingos, the first of a series of recurring deaths.

The latest mining proposal has been withdrawn but such developments have not been completely shelved. Conservation groups remain alert. Monitoring and protecting the population at Lake Natron is the top priority for lesser flamingo conservation. Large-scale soda ash extraction would be disastrous for the species and could see the flamingos become officially vulnerable or even endangered.

The importance of these unique, and apparently hostile, wetlands is clear to see. Life in the Rift Valley lakes is a delicate balance. And it is clear that we are already harming these unique and fragile ecosystems. If humans were to cause drastic changes, their spectacular pink inhabitants would vanish forever.

Sources : France Info, The Independent.

L’Ol Doinyo Lengai

Paysage du Rift Africain

Flamants du lac Natron

(Photos: C. Gtandpey)

Ça bouchonne sur le Mont Fuji (Japon) ! // Too many hikers on Mt Fuji (Japan) !

Selon un projet présenté par les préfectures de Yamanashi et de Shizuoka, le nombre de randonneurs sur le Mont Fuji (3776 m.) sera bientôt réduit de 25%. Les seuils tolérables pour deux des quatre sentiers conduisant au sommet ont été proposés lors d’une réunion le 15 février 2018, en réponse à un appel de l’UNESCO. Cela permettra de réduire le nombre de randonneurs et, par voie de conséquence, leur impact sur l’environnement naturel de la montagne.
Selon le projet, le nombre de randonneurs serait limité à 4 000 par jour sur le sentier Yoshida dans la préfecture de Yamanashi et à 2 000 par jour sur le sentier Fujinomiya dans la préfecture de Shizuoka. Selon le Ministère de l’Environnement, le nombre quotidien de randonneurs a atteint 4 544 sur le sentier Yoshida et 2 656 sur le sentier Fujinomiya au cours de la période juillet-septembre 2017.
Les quotas définitifs seront officiellement fixés lors d’une réunion en mars. Le gouvernement central devra rendre compte de la décision à l’UNESCO d’ici la fin du mois de novembre. Des seuils n’ont pas été proposés pour les sentiers de Subashiri et Gotenba dans la préfecture de Shizuoka parce qu’ils connaissent une fréquentation moindre.
Les statistiques sur le nombre de randonneurs sur le Mont Fuji ont commencé à être établies en 2005. Ce nombre a atteint environ 230 000, après avoir culminé à environ 320 000 en 2010. On a dénombré quelque 280 000 randonneurs en 2017. L’affluence est particulièrement perceptible à l’aube. Il faut environ 6 heures pour atteindre le sommet, et beaucoup de gens passent la nuit dans l’un des refuges afin d’arriver au sommet à l’aube pour le lever du soleil.
Le Mont Fuji a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2013 car c’est un lieu de culte pour les Japonais et il a servi d’inspiration pour des œuvres d’art telles que les peintures ukiyo-e et ses estampes gravées sur bois qui ont influencé les cultures outre-mer.
Source: Iournaux japonais.

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According to a plan presented by the Yamanashi and Shizuoka prefectures, the number of hikers on Mount Fuji would soon be reduced by up to 25 percent. The thresholds for two of the four trails to the summit were proposed at a meeting on February 15th, 2018 in response to a call by UNESCO to address the congestion on the 3,776-metre volcano, which may have an impact on the mountain’s natural environment and existence.

Under the plan, hikers would be limited to 4,000 climbers a day on the Yoshida trail in Yamanashi prefecture and 2,000 on the Fujinomiya trail in Shizuoka prefecture. According to the Environment Ministry, the number of climbers per day peaked at 4,544 on the Yoshida trail, and 2,656 on the Fujinomiya trail during the July-September 2017 climbing season.

An appropriate number of Mount Fuji hikers will be officially decided upon at a meeting of the council in March. The central government is expected to report the decision to UNESCO by the end of November. Thresholds were not put forward in the plan for the Subashiri and Gotenba trails in Shizuoka Prefecture because they do not experience severe congestion.

Statistics on Mount Fuji climbers started being kept in 2005. The number once dipped to about 230,000, after peaking at about 320,000 in 2010. There were about 280,000 climbers in 2017. Congestion is particularly notable around sunrise. It takes about 6 hours to hike to the top, and many people stay overnight at one of the huts on the mountain so they can arrive at the summit at dawn.

Mount Fuji was registered as a UNESCO world cultural heritage site in 2013 for reasons including it being an object of worship for Japanese people and an inspiration for art such as ukiyo-e paintings, which went on to influence overseas cultures.

Source : Japanese newspapers.

Reflet du Mont Fuji dans le lac Kawaguchi, l’une des Trente-Six Vues du Mont Fuji de Katsushika Hokusai.