Arette se souvient…

Du 10 au 17 août, la commune d’Arette (Pyrénées-Atlantiques) commémore le séisme qui détruisit le village il y a tout juste 50 ans. Aujourd’hui encore, il est le 2ème plus important tremblement de terre recensé en France métropolitaine.

Le 13 août 1967 à 23h07, Arette est secouée par un séisme de magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter. Le bilan est lourd : la ville est détruite à 80%. On déplore un seul mort, mais des centaines de personnes sont blessées et des dizaines de communes sont sinistrées. L’événement est ressenti jusqu’à Pau, Tarbes et Bayonne.
Pour les 62 villes touchées, l’équivalent de 6 millions d’euros sont débloqués, mais c’est surtout la mobilisation exceptionnelle des habitants qui permet de faire renaître Arette en seulement 3 ans.

Toute la semaine, les Arettois commémorent l’événement. Ainsi, jusqu’au lundi 14 août, des stands installés place de la mairie sensibiliseront au risque sismique et informeront sur l’attitude à adopter en cas de tremblement de terre. Par ailleurs, une exposition de 140 photos d’archives se tiendra à la salle Barétous-Roncal.

Samedi 12 à 11 heures, une conférence sera donnée par Nicolas Taillefer de l’Association Française des Premiers Secours (AFPS). Il évoquera notamment les similitudes et différences ente le séisme d’Arette, et celui survenu en août 2016 à Amatrice, en Italie.

France 3 participera à cette commémoration. Dimanche 13 août 2017 à 19h, le journal régional de France 3 Aquitaine reviendra sur les 50 ans du séisme d’Arette. Le maire d’Arette, Pierre Casabonne, et un sismologue seront les invités de la chaîne de télévision.

Source : France 3 Nouvelle Aquitaine.

J’ai eu l’occasion de me rendre à Arette en décembre 2008 dans le cadre des Journées Haroun Tazieff. En effet, c’est dans le gouffre de la Pierre St Martin, sur la commune d’Arette, que s’est produite en 1952 la tragédie spéléologique qui coûta la vie à Marcel Loubens alors qu’il explorait le gouffre au sein d’une expédition à laquelle participait Tazieff. Le point d’orgue de la journée du samedi 13 décembre fut l’inauguration de l’espace Haroun Tazieff au troisième étage de la Maison de La Pierre. Ce lieu est destiné à l’évocation des multiples facettes de la vie foisonnante d’Haroun Tazieff. Frédéric Lavachery – fils du célèbre volcanologue – dévoila une magnifique fresque représentant le visage de son père.  

C’est l’occasion pour moi de saluer Pierre Casabonne, le très dynamique maire d’Arette qui a permis de mettre en place toutes ces commémorations.

Belles images du Sinabung (Indonésie) // Great images of Mt Sinabung (Indonesia)

Sur les volcans, les bonnes observations sont souvent une affaire de chance. Il faut se trouver au bon endroit au bon moment. Franck Gueffier, fidèle visiteur de mon blog, a eu cette chance et il a pu réaliser de superbes clichés de la dernière colère du Sinabung. J’avais publié certaines images dans ma note du 25 juin 2017. Voici deux autre photos spectaculaires de l’éruption. Avec tous mes remerciements.

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On volcanoes, good observations are often a matter of chance. You have to be in the right place at the right time. Franck Gueffier, a faithful visitor of my blog, was quite lucky to be there at the moment of an eruption and he was able to make superb shots of Mt Sinabung’s last anger. I had published some images in my note of June 25th, 2017. Here are two other spectacular photos of the eruption. With many thanks.

Photos: Franck Gueffier

La fonte inquiétante du Groenland // Greenland’s alarming melting

Dans une note publiée le 18 avril 2017, j’ai attiré l’attention sur la fracturation du glacier Petermann au Groenland.
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/04/18/nouvelle-fracturation-du-glacier-petermann-groenland-new-fissure-detected-in-petermann-glacier-greenland/

Ces dernières semaines, les médias ont donné la priorité au vêlage de la plate-forme glaciaire Larsen C en Antarctique. Pourtant, la fracturation qui s’est produite au Groenland est certainement plus inquiétante et peut avoir des conséquences plus importantes.
L’iceberg qui s’est détaché dans l’Arctique la semaine dernière pose problème car, contrairement à son homologue antarctique, il pourrait contribuer faire monter le niveau de la mer. Il s’est détaché de la plate-forme glaciaire sur laquelle s’appuie le glacier Petermann au moment où les températures sont à leur maximum dans l’Arctique.

Le mouvement du glacier Petermann s’est accéléré au cours des dernières années, en faisant se déverser de la glace terrestre dans l’océan à un rythme plus rapide, et en attirant plus de glace depuis le centre du Groenland.
Le dernier iceberg arctique n’est pas particulièrement impressionnant, mais sa séparation du glacier pourrait conduire à une expansion des grandes fractures en amont dans la banquise, ce qui pourrait provoquer une rupture plus rapide. Ce qui inquiète le plus les chercheurs, c’est une fracture au centre de la plate-forme glaciaire. C’est un endroit inhabituel pour la formation des fractures et cette dernière pourrait se connecter à d’autres qui se forment sur les côtés.
Avec le détachement de l’iceberg, la plate-forme glaciaire montre une morphologie jamais observée au cours des 150 années de suivi du glacier Petermann. Elle a déjà perdu de gros morceaux en 2010 et 2012, avec des icebergs qui faisaient plusieurs fois la taille de l’île de Manhattan.
Les glaciers terrestres au Groenland contribuent à l’élévation du niveau de la mer et on s’attend à ce qu’ils perdent de plus en plus de leur masse dans le futur. Le glacier Petermann représente près de 10% de la couche de glace du Groenland; à lui seul, il pourrait faire monter le niveau de la mer de 30 centimètres.
Au fur et à mesure que Petermann reculera, il attirera de la glace en provenance du centre du Groenland, ce qui aura un effet direct sur la hausse du niveau de la mer. Les chercheurs ont prévenu que ce niveau pourrait augmenter de 90 centimètres d’ici la fin du siècle, et une désintégration plus rapide des glaciers de l’Arctique rendrait la situation encore plus inquiétante. Une étude publiée début 2017 dans la revue Nature a montré que la vitesse de fonte au Groenland s’est multipliée par cinq au cours des 25 dernières années.
Source: Scientific American.

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In a note released on 18 April 2017, I drew attention to the fracturing of the Petermann Glacier in Greenland.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/04/18/nouvelle-fracturation-du-glacier-petermann-groenland-new-fissure-detected-in-petermann-glacier-greenland/

In recent weeks, the media gave priority to the calving of the Larsen C ice shelf in Antarctica. However, the fracturing in Greenland is certainly more worrisome and may have bigger consequences.

The chunk of ice, which broke free in the Arctic last week, is a problem as it might contribute to raising sea level, contrary to the huge iceberg in Antarctica.  It came off the ice shelf that buttresses the Petermann Glacier at the height of seasonal warming in the Arctic region.

Movement of the Petermann Glacier has sped up in recent years, dumping land-based ice into the ocean at a faster rate and drawing more ice down from the centre of Greenland.

The latest iceberg is not particularly dramatic, but it could lead to an expansion of major cracks upstream in the ice shelf, causing it to break up more quickly. Most troubling to researchers is a crack at the center of the shelf. It is an unusual place for cracks to form, and it could connect to separate cracks forming at the sides.

The loss of the iceberg brings the shelf to a state not observed in the 150 years of tracking the Petermann Glacier. The ice shelf bracing the glacier lost major pieces in 2010 and 2012. Both those icebergs were the size of several Manhattans.

Land-based glaciers in Greenland are a primary contributor to global sea-level rise, and they are expected to increasingly lose their mass in the future. Petermann accounts for almost 10 percent of the Greenland ice sheet; it alone could raise sea levels by 30 centimetres.

As Petermann retreats, it will draw down ice from the center of Greenland, all of which will have a direct effect on sea-level increase. Researchers have cautioned that sea levels could rise by 90 centimetres at the end of the century, but a more rapid disintegration of Arctic glaciers would make that number larger. A study published earlier this year in Nature showed that the rate of melting in Greenland has increased fivefold in the last 25 years.

Source: Scientific American.

Image satellite du glacier Petermann (Source: NASA)

Photo: C. Grandpey