La Grotte de Fingal (Ecosse) // Fingal’s Cave (Scotland)

drapeau-francaisBien que moins populaire que la Chaussée des Géants en Irlande du Nord, la Grotte de Fingal mérite une visite. Comme la célèbre Chaussée, il s’agit d’un ensemble de colonnes basaltiques hexagonales façonnéess par une activité volcanique très ancienne. La Grotte fait partie de l’île inhabitée de Staffa, dans les Hébrides intérieures, au large de la côte ouest de l’Ecosse.
La grotte doit son nom au héros d’un poème épique du 18ème siècle écrit par James Macpherson, poète-historien écossais du 18ème siècle. Dans la mythologie irlandaise, le héros Fingal est connu sous le nom de Fionn mac Cumhaill, et on pense que Macpherson a utilisé le nom Fingal (qui signifie «étranger blanc») suite à une interprétation erronée du nom en vieux gaélique. La légende de la Chaussée des Géants attribue à Fionn ou Finn la construction de la chaussée entre l’Irlande et l’Ecosse.
Les centaines de colonnes de basalte sont apparues il y a quelque 60 millions d’années en même temps qu’une volumineuse coulée de lave. C’est le processus classique de solidification et de refroidissement de la lave qui a conduit à la prismation et donc à la forme hexagonale des colonnes.
En raison de la taille de la grotte et de sa proximité de l’océan, chaque son émis produit un écho semblable à ceux que l’on peut entendre dans les cathédrales. Le phénomène ne fait qu’amplifier la beauté et le mystère de la Grotte de Fingal dont le nom gaélique, An Uaimh Bhinn, signifie «la grotte mélodieuse.»
Il n’est pas étonnant que la popularité de la grotte soit allée en grandissant au cours des siècles. Jules Verne a utilisé la grotte dans son livre Le Rayon vert et il la mentionne dans les romans Voyage au Centre de la Terre et l’Ile Mystérieuse. La reine Victoria a également visité la grotte, mais ce n’est qu’en 1829 qu’elle est devenue célèbre dans le monde entier. Inspiré par les échos uniques à l’intérieur, Félix Mendelssohn a écrit cette année-là  sa célèbre Ouverture Les Hébrides, Opus 26, la « Grotte de Fingal ».
La grotte peut être visitée. Plusieurs compagnies organisent des excursions d’avril à Septembre. Elles partent de Oban, Iona et l’île de Mull. Il est possible de débarquer sur Staffa et d’atteindre la grotte à pied. Une rangée de colonnes fracturées forme un sentier juste au-dessus du niveau de la mer, ce qui permet l’exploration de la grotte à pied sec.

Voici un lien pour écouter l’Ouverture de la Grotte de Fingal de Mendelssohn : https://www.youtube.com/watch?v=zyZ5cHUaiBI

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drapeau-anglaisAlthough less popular than the Giant’s Causeway in Northern Ireland, Fingal’s Cave is worth a visit.  Like the Causeway, it is a formation made of hexagonal basalt columns produced by ancient volcanic activity. It is part of the uninhabited island of Staffa, in the Inner Hebrides, off the western coast of Scotland.

The cave was named after the hero of an epic poem by 18th century Scots poet-historian James Macpherson. In Irish mythology, the hero Fingal is known as Fionn mac Cumhaill, and it is suggested that Macpherson rendered the name as Fingal (meaning « white stranger ») through a misapprehension of the name in old Gaelic. The legend of the Giant’s Causeway has Fionn or Finn building the causeway between Ireland and Scotland.

The hundreds of columns made of basalt took shape 60 million years ago, due to a massive lava flow. The typical process of solidification and cooling of the lava has led to the hexagonal shape of the columns.
Because of cave’s size and its proximity to the ocean, every sound leads to an echo similar to those created in cathedrals. This phenomenon only amplifies the beauty and the mystery of Fingal’s Cave. The cave’s Gaelic name, An Uaimh Bhinn, means « the melodious cave. »
It is no wonder that the popularity of the cave has gradually increased over the centuries. Jules Verne used the cave in his book The Green Ray and mentions it in the novels Journey to the Center of the Earth and The Mysterious Island. Queen Victoria also visited the cave, but it was not until 1829 that it became known worldwide. Inspired by the unique echoes of the cave, Felix Mendelssohn wrote the “Fingal’s Cave overture”.

The cave can be visited. Several companies organise sightseeing cruises from April to September. They depart from Oban, Iona and the Isle of Mull. It is possible to land on Staffa and walk overland to the cave, where a row of fractured columns forms a walkway just above high-water level permitting exploration on foot.

Here is a link to listen to Fingal Cave’s Overture:  https://www.youtube.com/watch?v=zyZ5cHUaiBI

Fingal 03

Gravure réalisée en 1804 (National Library of Scotland)

Fingal 01

Fingal 02

Crédit photo: Wikipedia.

Les éruptions du Mauna Loa et la Route 11 ( 1868-1950) // Mauna Loa eruptions and Highway 11 (1868-1950)

drapeau-francaisSur la Grande Ile d’Hawaii, la Route 11 (Highway 11) a beaucoup de circulation car elle est empruntée par tous ceux qui voyagent entre l’est et l’ouest Big Island. Cette route serait rapidement menacée si une éruption devait se déclencher sur la SouthWest Rift Zone (SWRZ), zone de fractures qui tranche le versant sud-ouest du Mauna Loa. Quand on conduit sur cette route dans la partie sud-ouest de Big Island, on remarque d’anciennes coulées de lave de part et d’autre de la chaussée.
Au cours des 148 dernières années, les éruptions à partir de la SWRZ du Mauna Loa ont généré des coulées de lave qui ont traversé la route à six reprises en 1868, 1887, 1907, 1919, 1926 et 1950. Certains de ces éruptions ont bloqué la circulation en plusieurs endroits pendant des semaines, voire encore plus longtemps.

On peut voir la coulée de lave de 1868 depuis la Route 11 entre les bornes 70 et 72, juste à l’ouest de l’intersection avec la South Point Road. Cette coulée de lave faisait partie d’une série d’événements qui avaient commencé le 27 mars 1868 avec une brève éruption sommitale du Mauna Loa.
Le 2 avril 1868, le séisme le plus puissant jamais enregistré à ce jour à Hawaii, avec une magnitude estimée à M 7,9, a causé d’importants dégâts dans la région. Il a également déclenché plusieurs glissements de terrain, avec une coulée de boue qui a tué 31 agriculteurs et généré un tsunami qui a balayé les côtes de Ka’u et Puna, tuant au passage 41 autres personnes.
Le 7 avril 1868, une grosse éruption a commencé dans la partie inférieure de la SWRZ. La lave émise par une fracture dévala la pente sur une distance d’environ 16 km qu’elle couvrit en trois heures. Les habitants ont fui leurs maisons, mais 37 structures ont été détruites dans le district de Ka’u. L’éruption a pris fin le 11 avril 1868.
En continuant la Route 11 vers l’ouest, on peut voir la coulée de lave de 1887 entre les bornes 73 et 74. L’éruption a commencé le 16 janvier, avec une brève émission de lave au sommet du Mauna Loa. Deux jours plus tard, des fractures se sont ouvertes sur la SWRZ, juste au-dessus des Hawaiian Ocean View Estates (qui n’existaient pas encore à l’époque) et une coulée de lave a’a a parcouru 24 km en quelque 24 heures, avant d’atteindre l’océan. L’éruption, s’est accompagnée de séismes fréquents et parfois forts, a pris fin le 2 février 1868.
La coulée de lave de 1907 a traversé la Government Road (l’ancêtre de la Highway 11) en deux endroits à proximité des bornes 75 et 78-79. L’éruption a commencé juste après minuit le 10 janvier 1907. La lave, émise une nouvelle fois par une bouche sur la SWRZ, s’est rapidement divisée en deux branches, pahoehoe au début, puis a’a, avec jusqu’à 9 mètres d’épaisseur. En trois jours, les deux branches ont traversé la route où elles ont brûlé des poteaux téléphoniques, coupant toute communication, et bloqué la circulation. La coulée de 1907 n’a pas atteint l’océan. L’éruption a duré environ 2 semaines.

Le 26 septembre 1919, une bouche s’est ouverte dans la partie supérieure de la SWRZ et a laissé échapper de la lave pendant quelques heures. Trois jours plus tard, une nouvelle fracture plus en aval sur la zone de rift a fait jaillir des fontaines de lave de120 mètres de hauteur et a envoyé une rivière de lave sur les pentes boisées du volcan. Pendant environ 20 heures, une coulée a’a de plusieurs centaines de mètres de large a traversé la Government Road (l’ancêtre de la Highway 11) et recouvert le petit village de Alika. On peut voir cette coulée aujourd’hui sur la Route 11, entre les bornes 90 et 91. La coulée de lave de 1919 de lave a parcouru 18 km en environ 24 heures. Elle a atteint l’océan où elle s’est déversée pendant 10 jours. L’éruption déclina ensuite lentement jusqu’à son terme le 5 novembre.
L’éruption de 1926 a commencé le 10 avril au sommet du Mauna Loa, mais des fractures ont bientôt migré vers la SWRZ. Le 14 avril, trois bouches ont envoyé d’énormes coulées de lave a’a vers l’aval.  Deux jours plus tard, la coulée principale traversait la route. Cette coulée est visible aujourd’hui le long de la Route 11, au niveau des bornes 87 et 88. La coulée de 1926 s’est épaissie et élargie avant de traverser la route en se dirigeant vers la mer. Le 18 avril un front de lave a’a de 9-12 mètres de haut et de 455-610 mètres de large a’a a traversé le village de Ho`ōpūloa. La destruction a été progressive, mais totale. L’éruption a pris fin le 26 avril.
Après l’éruption de 1926, la SWRZ du Mauna Loa est restée calme pendant 24 ans. Cette période de repos a pris fin en 1950 avec l’une des plus grandes éruptions historiques du volcan.
Le 1er juin 1950, une fracture longue de 2,4 km a donné naissance, vers 21 heures, à une éruption dans la partie haute de la SWRZ. Quelques minutes plus tard, on pouvait entendre le rugissement des fontaines de lave depuis la Route 11, jusqu’à 24 km de distance. Des coulées de lave bien alimentées ont dévalé la pente ouest du volcan, d’autant plus que les fractures se sont étirées encore davantage le long de la zone de rift. En moins de deux heures, la première de ces coulées a traversé la route et a recouvert le village de Pahoehoe. Tous les villageois ont pu s’échapper, certains de justesse, avec seulement leurs vêtements sur le dos. Trente-cinq minutes plus tard, la coulée entrait dans l’océan, créant un nuage de vapeur qui est monté jusqu’à 3 km de hauteur. Il est à noter que, entre la bouche éruptive et la mer, cette imposante coulée de lave a’a a parcouru une distance de 21 km en seulement 3 heures. Deux autres coulées au sud de la première ont atteint l’océan respectivement en 14 et 18 heures.
Avant de se terminer le 23 juin, l’éruption de 1950 a détruit une vingtaine de structures et a coupé la Route 11 en trois endroits (aujourd’hui visibles entre les bornes 92 et 98).

Comme je l’ai indiqué au début de cette note, si une coulée de lave en provenance de la South-West Rift Zone du Mauna Loa traversait la Route 11 aujourd’hui, la vie de milliers de personnes seraient affectée de manière significative, même si elles ne vivent pas à proximité immédiate des coulées. Dans le meilleur des cas, les trajets à partir et à destination des maisons d’habitation, des écoles et des lieux de travail seraient perturbés. Si l’éruption prenait une grande ampleur, les pertes matérielles et les dégâts causés à cette partie de Big Island pourraient être considérables.

Source: HVO / USGS.

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drapeau-anglaisAs I put it before, Highway 11, the busy roadway used by both residents and visitors to travel between West and East Hawaii, would be under threat if an eruption started from Mauna Loa’s SouthWest Rift Zone (SWRZ). If you drive along this road in the southwestern part of Hawaii Big Island, you can notice the lava flows alongside the highway.

In the past 148 years, Mauna Loa Southwest Rift Zone eruptions have sent lava flows across the main road six times—in 1868, 1887, 1907, 1919, 1926, and 1950. Some of these eruptions blocked the traffic in several places for weeks or longer.

The 1868 lava flow is visible from Highway 11 at mile-markers 70–72, just west of the South Point Road intersection. This lava flow was part of a series of events that started on March 27th with a brief Mauna Loa summit eruption.

Then, on April 2, 1868, the strongest earthquake known so far in Hawaii, with an estimated magnitude of M 7.9, caused a lot of material damage throughout the district. It also triggered multiple landslides, with a mud flow that killed 31 Hawaiian farmers, and generated a tsunami that swept the Ka‘ū and Puna coastlines and killed another 41 people.

On April 7th, 1868, a voluminous eruption began low on Mauna Loa’s Southwest Rift Zone. Lava gushed from a fissure and quickly advanced downslope, covering a distance of about 16 km in about three hours. Area residents fled their homes and escaped, but 37 buildings in Ka‘ū were destroyed. The eruption ended on April 11th, 1868.

Continuing west on Highway 11, near mile-markers 73–74, you can see the 1887 lava flow. The eruption started on January 16th, when lava briefly broke out at the summit of Mauna Loa. Two days later, fissures on the volcano’s Southwest Rift Zone, just above today’s Hawaiian Ocean View Estates, erupted an a’a lava flow that advanced 24 km to the ocean in about a day. The eruption, which was accompanied by frequent and sometimes strong earthquakes, came to an end on February 2nd, 1868.

The 1907 lava flow crossed the government road (predecessor of Highway 11) in two places—near today’s mile-markers 75 and 78–79. The eruption began just after midnight on January 10th. Lava spewing from a vent on the SWRZ quickly split into two branches, changing from pahoehoe to a’a flows, up to 9 metres thick. Within three days, both branches had crossed the government road, where they burned telephone poles, cutting off all communication, and blocked traffic. The 1907 flow did not reach the ocean. The eruption lasted about 2 weeks.

On September 26th 1919, a vent high on Mauna Loa’s Southwest Rift Zone erupted for just a few hours. Three days later, a breakout lower on the rift zone erupted fountains of lava up to120 metres high and sent a river of lava down the volcano’s forested slopes. Within about 20 hours, an ‘a‘ā flow several hundred metres wide crossed the government road (predecessor of Highway 11), burying the small village of Alika. This flow can be seen today at Highway 11, between mile markers 90 and 91. The 1919 lava flow advanced 18 km in about 24 hours and reached the sea where it poured into the ocean for 10 days. The eruption then slowly waned until November 5th when it came to an end.

The 1926 eruption began on April 10th at the summit of Mauna Loa, but fissures soon migrated down the volcano’s Southwest Rift Zone. By April 14th, three main vents were sending huge a’a flows downslope. Two days later, the main flow crossed the road. This flow is visible today along Highway 11, at mile markers 87 and 88. The 1926 flow thickened and widened as it rapidly advanced beyond the road toward the sea. On April 18th, a 9–12-metre-high and 455–610-metre wide a’a flow advanced through the Ho`ōpūloa village. The destruction was gradual, but complete. The eruption ended on April 26th.

After the 1926 eruption, Mauna Loa’s Southwest Rift Zone was quiet for 24 years. That ended in 1950 with one of the volcano’s largest historical eruptions.

On June 1st, 1950, a 2.4-km-long fissure began erupting high on Mauna Loa’s Southwest Rift Zone around 9:00 p.m. Minutes later, the roar of lava fountains could be heard from Highway 11, up to 24 km away. Floods of lava streamed downslope from the rift zone. As the fissure extended farther down the rift zone, several flows raced down the west flank of the volcano. Within about two hours, the first of these flows crossed the highway and inundated the village of Pahoehoe. All villagers reached safety, but for some, who escaped with only the clothes on their backs, it was a close call. Thirty-five minutes later, the flow entered the ocean, creating a steam cloud that rose 3,000 metres into the air. It’s noteworthy that, from vent to sea, this massive a’a flow travelled a distance of 21 km in only about 3 hours. Two additional flows south of the first one reached the ocean in about 14 and 18 hours.

Before ending on June 23rd, the 1950 eruption destroyed nearly two dozen structures and cut Highway 11 in three places (visible today between mile markers 92 and 98).

If a Mauna Loa Southwest Rift Zone lava flow crossed Highway 11 today, the lives of thousands of residents would be significantly impacted, even if they do not live in the immediate path of the flow. At the very least, travel to homes, schools, and workplaces would be disrupted. If the eruption became a large-scale event, the damage would be far more serious.

Source: HVO / USGS.

PowerPoint Presentation

Eruptions sur la SWRZ et leur impact sur la Route 11 (Source: USGS)

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Coulée sur le versant SO du Mauna Loa

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Système d’alerte en cas d’éruption.

(Photos: C. Grandpey)

Les mouvements du manteau terrestre // The movements of the Earth’s mantle

drapeau-francaisDes chercheurs de l’Université de Cambridge ont compilé la première série d’observations du mouvement du manteau terrestre à l’échelle de la planète et constaté qu’il se déplace beaucoup plus rapidement que prévu. L’équipe scientifique a pris en compte plus de 2000 mesures effectuées dans les océans du globe ; les chercheurs ont ainsi pu observer le comportement chaotique du manteau qui fait osciller la surface de la Terre vers le haut et vers le bas. Ces mouvements ont eu une énorme influence sur la morphologie de la Terre telle que nous la voyons aujourd’hui. En effet, c’est la circulation au sein du manteau qui donne naissance aux montagnes, au volcanisme et à l’activité sismique dans des endroits qui se trouvent au milieu des plaques tectoniques, comme à Hawaii.
Les chercheurs ont constaté que les mouvements ondulatoires du manteau se produisent à un rythme beaucoup plus rapide qu’on l’avait imaginé auparavant. Les résultats, présentés dans la revue Nature Geoscience, ont des ramifications dans de nombreuses disciplines, y compris l’étude de la circulation océanique et les changements climatiques du passé.
À l’échelle de temps géologique, l’équipe scientifique a remarqué que sur une période de un million d’années, le mouvement du manteau peut faire se déplacer de plusieurs centaines de mètres la surface de la Terre vers le haut et vers le bas. Outre la géologie, le mouvement du manteau terrestre présente un intérêt certain pour les secteurs du pétrole et du gaz, étant donné que ces mouvements affectent également les déplacements des sédiments et donc la production des hydrocarbures.
Les mouvements du manteau agissent également sur le déplacement des plaques tectoniques car les courants de convection poussent la surface vers le haut ou vers le bas. Ainsi, bien que les îles d’Hawaii se trouvent au milieu d’une plaque tectonique, leur activité volcanique est due non pas au mouvement des plaques, mais plutôt au déplacement vers le haut du manteau qui se trouve en dessous.
L’inventaire des 2 000 points d’observations a été déterminé grâce à l’analyse des relevés sismiques effectués dans tous les océans. En examinant les variations de profondeur du plancher océanique, les chercheurs ont été en mesure de construire, à l’échelle mondiale, une base de données des mouvements du manteau. Ils ont constaté que la convection du manteau s’effectue d’une manière chaotique, avec des échelles de longueur de l’ordre de 1000 km, au lieu des 10 000 km initialement prévus.
Les résultats de l’étude auront des applications dans de nombreux secteurs tel que la cartographie de la circulation des océans qui sont affectés par la rapidité avec laquelle le plancher océanique se déplace vers le haut et vers le bas en entravant le passage des courants. Si l’on considère que la surface se déplace beaucoup plus vite que nous le pensions précédemment, cela pourrait également affecter des domaines comme la stabilité des calottes glaciaires et nous aider à mieux comprendre les changements climatiques du passé.
Source: Université de Cambridge

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drapeau-anglaisResearchers from the University of Cambridge have compiled the first global set of observations of the movement of the Earth’s mantle and found that it is moving much faster than has been predicted. The scientific team used more than 2,000 measurements taken from the world’s oceans in order to observe the chaotic nature of mantle flow, which forces the surface above it up and down. These movements have a huge influence on the way that the Earth looks today. Indeed, the circulation within the mantle causes the formation of mountains, volcanism and other seismic activity in locations that lie in the middle of tectonic plates, such as at Hawaii.

The researchers found that the wave-like movements of the mantle are occurring at a rate much faster than had been previously predicted. The results, reported in the journal Nature Geoscience, have ramifications across many disciplines including the study of oceanic circulation and past climate change.

At a geological timescale, the team noticed that over a period of a million years, the movement of the mantle can cause the surface to move up and down by hundreds of metres. Besides geology, the movement of the Earth’s mantle is of interest to the oil and gas sector, since these motions also affect the rate at which sediment is shifted around and hydrocarbons are generated.

The flow of the mantle also acts to the tectonic plate motions, as convection currents inside the mantle push the surface up or down. For example, although the Hawaiian Islands lie in the middle of a tectonic plate, their volcanic activity is due not to the movement of the plates, but instead to the upward flow of the mantle beneath.

The inventory of more than 2 000 spot observations was determined by analyzing seismic surveys of the world’s oceans. By examining variations in the depth of the ocean floor, the researchers were able to construct a global database of the mantle’s movements. They found that the mantle convects in a chaotic fashion, but with length scales on the order of 1 000 km, instead of the 10 000 km that had been predicted.

The results of the study will have wider reaching implications, such as how we map the circulation of the world’s oceans which are affected by how quickly the sea floor is moving up and down and blocking the path of water currents. Considering that the surface is moving much faster than we had previously thought, it could also affect things like the stability of the ice caps and help us to understand past climate change.

Source:  University of Cambridge.

Manteau et convection

Source: Oregon State University.

La fonte des glaciers menace le Pérou // Peru under the threat of its melting glaciers

drapeau francaisA cause du réchauffement climatique, la glace fond, modifiant les paysages et faisant apparaître bien des problèmes. Les célèbres neiges du Kilimandjaro ont perdu plus de 80 pour cent de leur surface depuis 1912. Dans certaines régions de l’Himalaya indien, les glaciers reculent si vite que les chercheurs pensent que la plupart des glaciers du centre et de l’est de la chaîne himalayenne pourraient avoir quasiment disparu en 2035. La banquise arctique s’est amincie de manière significative au cours du demi-siècle écoulé et son étendue a diminué d’environ 10 pour cent au cours des 30 dernières années. Les mesures à l’altimètre laser effectuées par la NASA montrent un rétrécissement des bordures de la calotte glaciaire du Groenland. Au printemps, la débâcle des rivières de l’hémisphère Nord se produit en moyenne neuf jours plus tôt qu’il y a 150 ans, et à l’automne l’embâcle intervient environ dix jours plus tard. Nous avons eu récemment un exemple de cela avec l’évacuation de la glace sur le Yukon et la Nenana en Alaska où la fonte du pergélisol a fait s’affaisser le sol de plus de 4 mètres dans certaines parties de l’Etat. De l’Arctique au Pérou, d’immenses champs de glace et de vastes étendues de glace de mer disparaissent à grande vitesse.
Selon les glaciologues, les plus hauts glaciers du monde, dans les Andes péruviennes, pourraient disparaître d’ici 40 ans. Le phénomène est susceptible d’entraîner des pénuries d’eau et des inondations catastrophiques qui menaceront les villes de ces montagnes.
Plus de 2500 glaciers ornent les sommets des Andes péruviennes. Environ 660 d’entre eux se trouvent dans la Cordillera Blanca. Les scientifiques font remarquer que le recul des glaciers menace le mode de vie de 2 millions de personnes vivant dans les vallées et dans les villes côtières qui dépendent de l’eau des glaciers. Au cours des 40 dernières années, les glaciers péruviens ont reculé d’au moins 34 pour cent.
Le changement climatique a fait apparaître un double problème: la pénurie d’eau et la menace des glaciers. En effet, l’avancée des glaciers déclenche des avalanches qui terminent leur course dans les lacs en aval, propulsant des vagues d’eau, de débris et de sédiments dans toute la vallée. Avec le changement climatique, avalanches et inondations glaciaires sont devenues plus fréquentes. La Laguna Pallqaqucha, un lac glaciaire (voir photos ci-dessous), atteint actuellement 34 fois son volume normal. Si la moraine qui le retient se rompt, 18 millions de mètres cubes d’eau et de débris inonderont  Huaraz, la capitale provinciale, et sa population de 120 000 habitants. On a recensé 10 à 14 lacs aussi dangereux dans toute la région. Il serait urgent d’y installer des systèmes d’alerte.
En dépit du fait que Huaraz a été inondée par le même lac en 1941 et qu’une avalanche a détruit la ville voisine de Yungay en 1970, faisant 23 000 victimes, des systèmes de surveillance n’ont pas été installés pour alerter les populations en cas de catastrophe imminente.
La capitale Lima et sa population de 10 millions d’habitants dépendent de la fonte des glaciers andins pour  leur alimentation en eau. Lima est l’une des capitales les plus sèches au monde, avec seulement neuf millimètres de pluie par an. Plus de 1,5 millions d’habitants ne sont pas reliés à un système d’eau potable et certains quartiers ne reçoivent qu’une heure d’eau chaque jour.  La baisse de l’approvisionnement en eau en provenance des montagnes conjuguée à une augmentation de la population ont fait naître de graves préoccupations pour l’alimentation en eau à Lima dans les années à  venir.
Afin de trouver une solution au problème de l’eau, le gouvernement péruvien a proposé la construction d’une série de barrages sur la rivière Maranon, la principale source de l’Amazone, dans le cadre d’un grand projet hydroélectrique. Il a également suggéré de détourner l’eau vers Lima via un tunnel sous les Andes. Mais à cause de l’importance du Maranon pour le bassin de l’Amazone, le projet a suscité de vives critiques de la part des groupes environnementaux.
Sources: ABC News et journaux péruviens.

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drapeau-anglaisBecause of global warming, the ice is melting, changing landscapes and causing problems. The famed snows of Kilimanjaro have melted more than 80 percent since 1912. Glaciers in some parts of the Indian Himalayas are retreating so fast that researchers believe that most central and eastern Himalayan glaciers could virtually disappear by 2035. Arctic sea ice has thinned significantly over the past half century, and its extent has declined by about 10 percent in the past 30 years. NASA’s repeated laser altimeter readings show the edges of Greenland’s ice sheet shrinking. Spring freshwater ice breakup in the Northern Hemisphere now occurs nine days earlier than it did 150 years ago, and autumn freeze-up ten days later. We recently had an example of this with the record breakup of the Yukon and Nenana rivers in Alaska. Thawing permafrost has caused the ground to subside more than 4 metres in parts of Alaska. From the Arctic to Peru, massive ice fields and sea ice are fast disappearing.

According to glaciologists, the world’s highest glaciers, in the Peruvian Andes, might disappear within 40 years. In the process, the phenomenon is likely to deliver water shortages and catastrophic floods to towns in these mountains.

More than 2,500 glaciers slice through the mountain peaks of Peru. Around 660 of them lie in the Cordillera Blanca. Scientists warn the glacial retreat threatens the livelihoods of 2 million people living in the valleys below and in the desert coastal cities that rely on the glaciers’ water. In the last 40 years the glaciers have retreated at least 34 per cent.

Actually, climate change brings two types of problems: water shortages and hanging glaciers. Indeed, these glaciers slide and produce avalanches into the lakes below and push out the water, carrying debris, sediment and everything down the valley. With climate change, glacial avalanches and floods have become more frequent. Laguna Pallqaqucha, a glacial lake (see photos below), is currently 34 times its normal volume. If it bursts, 18 million cubic metres of water and debris will flood the provincial capital Huaraz and its population of 120,000. There are 10 to 14 similar dangerous lakes across the region. Early warning systems are urgently needed.

Despite the city being flooded by the same lake in 1941 and an avalanche destroying the nearby town of Yungay in 1970 with 23,000 casualties, monitoring systems have not been installed to alert the region’s towns of pending disaster.

Peru’s capital Lima and its population of 10 million people rely on the Andean glacial melt for the city’s water. Lima is one of the driest capitals in the world, receiving just nine millimetres of rainfall a year. More than 1.5 million people in the city are not connected to water and some districts receive only an hour’s supply each day. Less water supply coming from the mountains, plus an increasing population, give quite severe concern about water in Lima in the future.

As a solution to the potential water crisis, the Peruvian government has proposed a series of dams on the Maranon River, the main source of the Amazon, as part of a large hydropower scheme and also the diversion of water to Lima via a tunnel under the Andes.

But because of the Maranon’s importance to the Amazon, the project has drawn strong criticism from environmental groups.

Sources : ABC News and Peruvian newspapers.

Palcacocha_1939

La Laguna Pallqaqucha en 1939.

Palcacocha_2002

La Laguna Pallqaqucha en 2002

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Pastoruri, l’un des glaciers de la Cordillera Blanca

(Crédit photos: Wikipedia)