Hawaii: Le cratère de l’Halema’uma’u (5)

Le deuxième plus grand lac de lave

Le cratère de l’Halema’uma’u a beaucoup grandi depuis sa naissance en mars 2008. Le 19 de ce mois, la bouche avait un diamètre de 35 mètres. Aujourd’hui, il présente une forme plutôt ovale de 210 mètres sur 160. C’est le deuxième plus grand lac de lave au monde après celui du Nyiragongo en République Démocratique du Congo.

S’agissant de la profondeur, des mesures ont été effectuées au moment de la vidange du lac en 2011. On s’est alors aperçu que la cavité qui le contenait avait une forme d’entonnoir et s’enfonçait jusqu’à plus de 200 mètres de profondeur.

Halemaumau-profondeur

Source:  USGS / HVO

 Une autre caractéristique du lac de lave est sa capacité à former des banquettes au gré des variations de son niveau. Ces banquettes ont en général une durée éphémère. On reconnaît facilement l’une d’elles en bleu plus clair sur cette image fournie par la caméra thermique

 Halemaumau-banquette

Source:  HVO

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Conclusion

Aujourd’hui, rien n’indique que l’éruption du Kilauea est en passe de s’arrêter. Personne ne peut dire non plus comment elle évoluera. Le lac de lave s’agrandira-t-il encore davantage ? De nouvelles fractures éruptives apparaîtront-elles le long de l’East Rift Zone ? La lave atteindra-t-elle de nouveau l’océan ? Une éruption du Mauna Loa est-elle susceptible d’affecter le  comportement du Kilauea ? Seule la déesse Pele – qui demeure dans le cratère de l’Halema’uma’u et qui, un jour, m’a tendu la main – est susceptible d’apporter une réponse à toutes ces questions!

 Main-Pelee

Photo:  C. Grandpey

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Je terminerai cette évasion vers le cratère de l’Halema’uma’u en condamnant fermement ceux qui passent outre les interdictions d’accès mises en place par le Parc des Volcans, que ce soit pour l’Halema’uma’u ou le Pu’uO’o. Comme je l’ai indiqué précédemment, ces interdictions (contrairement à certaines autres) sont parfaitement justifiées au vu de la dangerosité des sites. Les gaz émis par le lac de lave de l’Halema’uma’u sont extrêmement agressifs (les poumons vous remercient d’avance!) et l’approche du Pu’uO’o demande une bonne connaissance du terrain.

Enfreindre une interdiction est déjà méprisable; s’en vanter dans des revues comme certains se plaisent à le faire relève à mes yeux d’un comportement de voyou. Il ne faut pas se faire d’illusions: un jour où l’autre un accident se produira. Connaissant l’attachement des Américains à leurs lois et à leur respect, ça ne rigolera pas! Le problème, c’est que ce genre de comportement irresponsable aura des répercussions sur les gens honnêtes qui se décarcassent pour obtenir des autorisations et autres permis de travail sur le Kilauea!

Il est tout à fait regrettable que L’Association Volcanologique Européenne fasse apparaître en couverture et à l’intérieur de sa revue du mois de mai 2014 des images interdites!

 

Une réflexion au sujet de « Hawaii: Le cratère de l’Halema’uma’u (5) »

    1. Actuellement, l’accès au pit crater de l’Halema’uma’u est interdit. La terrasse du Jaggar Museum est le seul lieu possible pour faire des images. En conséquence, ceux qui bravent cette interdiction d’accès et prennent des photos du lac de lave depuis la lèvre du cratère sont dans l’illégalité, d’où mon expression « images interdites ». De nos jours, braver une interdiction est devenu une habitude, et pas seulement en volcanologie. Il semblerait que le célèbre « Il est interdit d’interdire » de 1968 redevienne à la mode. J’ai beau avoir connu mai 68, le respect de la loi fait partie de mes principes. Je vais probablement me faire traiter de ringard, mais j’assume…!

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  1. Bonsoir.
    Je ne connais absolument pas la configuration du Kilauea. Donc je me garderai bien de m’exprimer sur le sujet! Vu de l’extérieur, j’aurais tendance à être d’accord avec vous, Claude.
    Mais vu que le débat a tendance à s’élargir 🙂 j’ai eu envie d’intervenir. Car (et encore une fois je n’inclus pas le cas ici présent, encore une fois je ne connais pas) au pays de l’argent roi, les interdictions sont souvent interdites si elles se font au détriment du business. Interdire les forages de gaz de schiste? Les OGMs? Les pesticides? Vous n’y pensez pas? Bref de temps en temps heureusement qu’il y a des brebis galeuses vis-à-vis des lois, surtout si les lois sont mises en place (ou évitées) par des personnes pas forcément recommandables…
    Et à ce titre, au risque de me faire détester également 🙂 je préférerais qu’il y ait une taxe de 500€ pour accéder à Stromboli; ça m’éviterait de croiser tous les touristes en tong qui envoient leurs sms depuis le pizzo, et qui se foutent pas mal de la beauté du coin: juste pour faire un selfie devant une explosion!

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    1. Bonsoir!
      Je suis en ce moment sur lîle de Lanzarote aux Canaries. Des restrictions d’accès existent dans le Parc National de Timanfaya. Ici, il ne s’agit pas de la sécurité des visiteurs comme sur le Kilauea; il s’agit de protéger l’environnement. Même si je juge ces restrictions parfois exagérées, je les respecte. Je savais qu’elles existaient avant de venir à Lanzarote. Le simple fait d’entrer dans le Parc montre que je les accepte. Dans le cas contraire, je serais resté en France. Si les interdictions d’accès au cratère de l’Halema’uma’u déplaisent à certains, ils n’ont qu’à rester chez eux!

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