Vers des restrictions d’accès aux grottes de glace en Islande // Access restrictions to ice caves soon in Iceland

L’accident survenu dans la grotte du glacier Breiðamerkurjökull risque d’avoir un impact sur les excursions organisées par les agences de tourisme en Islande. Tout le monde avait gardé le silence avant le week-end dernier, mais maintenant les langues se délient. Un glaciologue et professeur à l’Université d’Islande, estime qu’il est « extrêmement dangereux » de proposer des excursions dans des grottes de glace pendant l’été. Ces grottes changent constamment pendant l’été car le glacier bouge davantage. Les agences devraient attendre l’automne pour organiser de telles excursions. À une certaine époque, elles n’étaient organisées qu’en octobre ou novembre, lorsque la fonte est terminée et que les glaciers sont plus stables, mais aujourd’hui, l’afflux de touristes a changé la donne et a entraîné la mort d’une personne et une autre gravement blessée pendant le week-end.
Une paroi de la grotte dans le glacier Breiðamerkurjökull s’est effondrée sur des touristes qui l’exploraient. Heureusement que l’accident n’a pas eu lieu alors que tout le groupe était à l’intérieur de la grotte. Cela aurait été une catastrophe. Quoi qu’il en soit, l’accident confirme le danger que représentent les excursions dans les grottes de glace en été.
De plus, l’agence de tourisme qui a organisé l’excursion a donné à la police de fausses informations sur le nombre de personnes dans le groupe. Au début, on pensait que 25 personnes étaient présentes alors qu’il y en avait 23. L’opération de sauvetage a mobilisé 250 personnes qui ont travaillé dur, dans des conditions difficiles. Une énorme quantité de glace a été brisée, plus ou moins à la main, pour rien au final.
L’agence de voyage qui a organisé l’excursion appartient à deux Américains et se vante sur son site Internet d’être l’une des rares agences en Islande à proposer des visites de grottes de glace en été. Elle est également critiquée pour son marketing, qui affirme que « En Islande, le glacier est votre terrain de jeu ». Bien que le Vatnajökull et ses langues glaciaires se trouvent dans un parc national, certaines agences de voyage investissent dans des infrastructures privées, comme des ponts et des cordes de guidage, pour améliorer les visites qu’elles organisent. Bien qu’ils soient situés sur des terres publiques, ces projets privés représentent un investissement important pour les agences, ce qui entraîne des conflits avec la concurrence.
Une enquête sur les circonstances de l’accident du weekend dernier est en cours, mais la police indique qu’il est peu probable que des poursuites soient engagées. Cependant, des restrictions vont probablement être établies pour réglementer les visites des grottes de glace au cours de l’année.
Un rapport publié en 2017 par un professeur de géophysique de l’Université d’Islande présentait déjà une évaluation des risques liés aux visites des grottes de glace dans le parc national du Vatnajökull. Le rapport précisait également de manière simple et claire les périodes où les grottes de glace pouvaient être visitées en toute sécurité. Les auteurs ont créé un système basé sur le vert et le rouge, en fonction des risques. Tout l’été était rouge.
Source : Iceland Monitor et Iceland Review.

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Dernière minute : Le Parc national de Vatnajökull a temporairement suspendu les visites des grottes de glace suite à l’accident mortel survenu le week-end dernier sur le Breiðarmerkurjökull.
Les autorités du Parc envisagent également d’imposer une règlementation plus stricte aux organismes qui conduisent des touristes dans la zone. Ces mêmes autorités regrettent sincèrement que les mesures appropriées n’aient pas été prises suite au rapport commandé par le Parc national de Vatnajökull en 2017 où il était stipulé que les grottes de glace ne devraient pas être visitées pendant les mois d’été.
Après l’accident dans la grotte de glace, le gouvernement islandais a décidé de créer un groupe de travail pour s’assurer que tous les aspects de l’accident soient pris en compte. Le groupe de travail fera part de ses conclusions au cabinet du Premier ministre, au ministère de la Justice, au ministère du Tourisme et au ministère de l’Environnement.
Source : Médias d’information islandais.
Il y a de fortes chances pour que la visite des grottes de glace en été soit interdite et que des réglementations plus strictes soient appliquées concernant les activités sur les glaciers islandais.

Vue aérienne du Breiðamerkurjökull (Crédit photo :/Ljósm. Snaevarr Guðmundsson)

Grotte de glace dans le Vatnajökull (Photo: C. Grandpey)

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The accident at the cave within Breiðamerkurjökull glacier is likely to have an impact on the excursions organised by tourism companies in Iceland. Nothing was said before the last weekend, but now tongues are loosened. A glaciologist and professor at the University of Iceland, believes that it is extremely dangerous to offer trips to ice caves during the summer. The caves are constantly changing during the summer when the glacier is moving more. Agencies should wait until autumn to organise such trips. For a short time, they were only done in October or November, when the melting is over and there is more stability, but today the influx of tourists has changed the situation and has led to the death of one person and another severely injured during the weekend.

A wall in the ice cave in Breiðamerkurjökull glacier fell on tourists while exploring it. It is lucky that the collapse did not happen while the whole group was inside the cave. It would have been a disaster. Anyway, the fatal accident confirms the danger to life that comes with ice cave trips in the summer.

What is more, rescuers were provided with wrong information about the number of tourists in the group. The tourism company that organized the trip to Breiðamerkurjökull glacier gave the police false information about the number of tourists in the group. At first, it was thought that 25 people had been on the trip when there were 23. The rescue operation involved 250 persons who worked hard, in difficult conditions, An enormous amount of ice was broken, more or less by hand, for nothing in the end.

The travel company that organized the trip is owned by two Americans and on the company’s website it boasts of being one of the few companies in Iceland that offers ice cave tours in the summer. It is also criticized for its marketing, which states that “In Iceland, the Glacier is your playground.” While Vatnajökull glacier and its glacial tongues are within a national park, some tour companies invest in private infrastructure, such as bridges and guide ropes, to enhance their operations. Despite being on public land, these private developments represent a significant investment for the companies, leading to uncertainty and conflict when other tour providers access and use these improved sites.

An investigation into the circumstances of the accident is currently underway, but the police says it is unlikely that anyone will be prosecuted in the case. However, restrictions are likely to be enforced to regulate the visits of ice caves during the year.

A report published in 2017 by a geophysics professor at the University of Iceland featured a risk assessment of ice cave tours in Vatnajökull National Park. The report also included simple, clear guidelines regarding when the ice caves could be safely viewed. The authors created a system based on green and red, according to the risks. The entire summer was Red.

Source : Iceland Monitor and Iceland Review.

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Last minute : Vatnajökull National Park has temporarily suspended ice cave tours following the fatal accident on Breiðarmerkurjökull last weekend.

The park iauthorities are also considering imposing stricter requirements on operators working within the area. They have expressed regret that the appropriate action had not been taken in response to a report commissioned by Vatnajökull National Park in 2017 insisting that ice caves should not be visited during the summer months.

Following the accident in the ice cave, the Icelandic government has decided to establish a task force to ensure all aspects of the accident would be thoroughly examined. The task force will report to the Prime Minister’s Office, the Ministry of Justice, the Ministry of Tourism, and the Ministry of the Environment.

Source : Icelandic news media.

The odds are that visits to the ice caves in summer will be forbidden and that stricter regulations will be enforced abour activities on the Icelandic glaciers.

 

 

1783 : une année sans été en Alaska // 1783 : a year without a summer in Alaska

L’une des éruptions les plus dévastatrices de l’histoire a été celle du Laki, dans le sud-est de l’Islande. Pendant huit mois en 1783, cette éruption fissurale a émis des coulées de lave et vomi des gaz nocifs dans l’atmosphère. Un quart de la population islandaise a péri. Les gaz riches en soufre qui se sont répandus à la surface de la Terre ont réfléchi les rayons du soleil, provoquant une baisse des températures dans de nombreux endroits.

Vue de Lakagigar, la fissure éruptive du Laki (Photo: C. Grandpey)

Des chercheurs ont analysé les cernes de troncs d’épinettes blanches en Alaska et ont conclu que l’éruption du Laki avait aussi été une catastrophe pour les habitants du nord-ouest de cet Etat. Ces gens ne savaient pas pourquoi juillet avait pris des allures de novembre cette année-là.
Une scientifique du laboratoire d’analyse des cernes des arbres de l’Observatoire Lamont-Doherty à New York a raconté l’histoire de l’année sans été en Alaska. Elle a montré une photo des cernes sur le tronc d’une épinette blanche prélevée en Alaska. Au milieu d’une série de lignes sombres, on en distingue une plus claire qui correspond à l’année 1783.

Forêt d’épinettes (spruce trees), arbres emblématiques de l’Arctique (Photo: C. Grandpey)

En juin 1940, un archéologue et ingénieur des mines prit l’avion entre Fairbanks et Allakaket. Une fois arrivé dans ce petit village, il se dirigea vers le cours supérieur de la rivière Kobuk où il a confectionna un radeau en rondins. Il descendit la rivière, tout en prélevant des échantillons d’arbres en cours de route et en s’arrêtant sur des sites archéologiques.
À l’embouchure de la Kobuk, il tourna à droite et remonta la rivière Noatak. Il atteignit ensuite la péninsule de Seward et termina son expédition scientifique dans la ville de Haycock, non loin du village actuel de Koyuk. À l’automne 1940, l’archéologue rédigea sa thèse qui mettait en évidence ses remarquables travaux sur le terrain à partir des centaines d’échantillonsd’arbres qu’il avait collectés.
Un demi-siècle plus tard, les scientifiques de Lamont-Doherty ont utilisé certains de ses échantillons. Avec d’autres enregistrements de cernes d’arbres recueillis en Alaska et les données fournies par des stations météorologiques archivées à l’Université d’Alaska et ailleurs, les chercheurs ont reconstitué les températures estivales de l’Alaska de la fin des années 1600 à nos jours. Ils ont estimé que la moyenne des températures en Alaska de mai à août était normalement d’environ 11,6°C pendant la majeure partie de cette période. En 1783, la température moyenne de mai à août était d’environ 6,6°C.
Pour montrer l’aspect exceptionnel de l’année 1783, les scientifiques de Lamont-Doherty ont également cité un livre dans lequel sont répertoriées des traditions orales de peuples autochtones du nord-ouest de l’Alaska. L’ouvrage raconte quatre vieilles légendes, chacune liée à la quasi-extinction de tous les êtres vivants dans le nord-ouest de l’Alaska. Les deux premiers événements décrits dans le livre étaient trop anciens pour que les chercheurs puissent en tenir compte. Le quatrième événement était l’épidémie de grippe espagnole qui, en 1918, frappa durement l’Alaska et le reste du monde. La troisième calamité dans le nord-ouest de l’Alaska était liée à l’éruption islandaise. Cette année-là (probablement 1783), au printemps, les oiseaux migrateurs étaient revenus en Alaska et tout semblait normal… jusqu’à la fin du mois de juin. On peut lire que  » tout d’un coup, le temps est devenu froid… et les gens ne pouvaient plus aller chasser ni pêcher. » En quelques jours, les lacs et rivières, récemment dégelés, ont gelé de nouveau. Le temps chaud n’est revenu qu’au printemps (début avril) de l’année suivante.
Source : Anchorage Daily News.

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One of the most devastating eruption in history was that of Laki Volcano in south-east Iceland. For eight months in 1783, a fissure eruption spewed lava and belched noxious fumes into the atmosphere. One-quarter of the Icelandic population died. The sulfur-rich gases that spread worldwide reflected the sun’s rays, causing temperatures to drop and making many places on Earth cooler.

Using evidence held in white spruce trees, researchers think the Laki eruption was a catastrophe for northwest Alaska residents who had no idea why July turned into November that year.

A scientist from the tree-ring lab at Lamont-Doherty Earth Observatory in New York told the story of Alaska’s year without a summer. She displayed a photo of tree rings from a white spruce tree from Alaska. Amid a series of dark lines is a faint one that lines up with the year 1783.

In June of 1940, an archaeologist and mining engineer, flew from Fairbanks to Allakaket. Once in that small village, he travelled to the headwaters of the Kobuk River where he lashed together a log raft. He floated it down the river, taking tree cores along the way and stopping at known and possible archaeological sites.

At the mouth of the Kobuk, he turned right and traveled up the Noatak River. Then, he went on to the Seward Peninsula and finished his scientific journey in the town of Haycock, not far from today’s village of Koyuk. In the autumn of 1940, the archaeologist wrote his master’s thesis, detailing his remarkable season of fieldwork and the hundreds of tree cores he acquired.

Half a century later, scientists at Lamont-Doherty used some of his samples. With other tree-ring records gathered in Alaska and the real weather-station data gathered at the University of Alaska and other places, the researchers reconstructed Alaska summer temperatures from the late 1600s to the present. They figured average Alaska temperatures from May to August were about 11.6°C for most of that time. In 1783, the May to August average temperature was about 6.6°C.

To further show the weirdness of 1783, the Lamont-Doherty scientists also cited a book of oral traditions from Natives of northwest Alaska. It describes four ancient legends, each linked to the near-extinction of everyone living in northwest Alaska. The first two events were too far back for the researchers to imagine what they might have been. The fourth and most recent disaster was the influenza epidemic of 1918 that hit Alaska and the rest of the world so hard. In between, the third calamity in northwest Alaska was linked to the Iceland eruption. That year (perhaps 1783), in the springtime migratory birds had returned to Alaska and all seemed normal, until after June passed. Then, on can read in the book : “suddenly it turned into cold weather … and people could not go out hunting and fishing. In a few days, the lakes and rivers, recently thawed, froze over. Warm weather did not return until spring (early April) of the next year.”

Source : Anchorage Daily News.

L’inquiétant réchauffement climatique en Europe en 2022 // Europe’s alarming global warming in 2022

Le rapport « The State of the Climate in Europe 2022 », publié conjointement par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et l’agence Copernicus, met en évidence des tendances alarmantes concernant le réchauffement climatique en Europe et ses conséquences sur la société et les écosystèmes.

Le rapport confirme que l’Europe connaît un réchauffement climatique deux fois plus rapide que la moyenne mondiale depuis les années 1980. En 2022, la température moyenne en Europe a été d’environ 2,3°C au-dessus de la moyenne de l’ère pré-industrielle (1850-1900). La température moyenne annuelle en Europe en 2022 se situe entre la deuxième et la quatrième plus élevée jamais enregistrée. Les années 2015 à 2022 ont été les huit années les plus chaudes jamais enregistrées dans tous les ensembles de données.

Sur la planète dans son ensemble, la température moyenne annuelle de surface en 2022 a été de 1,15°C au-dessus de la moyenne pré-industrielle de 1850-1900. Ce chiffre est à comparer aux 2,3°C au niveau européen.

L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe. L’Espagne a enregistré son quatrième été consécutif de sécheresse, affectant ses réserves d’eau qui sont descendues à 41,9 % de leur capacité totale. La France a connu sa période de janvier à septembre la plus sèche, et le Royaume-Uni et la Belgique leur période de janvier à août la plus sèche depuis 1976.

L’Europe a été frappée par plusieurs vagues de chaleur en 2022. L’une des plus sévères a eu lieu à la mi-juillet, avec des températures exceptionnelles dans de nombreux endroits. De nombreux records ont été battus par plus de 3°C, en particulier dans le nord de l’Angleterre et l’ouest de la France.

Au Royaume-Uni, la barre des 40°C a été franchie pour la première fois, avec une température de 40,3°C à Coningsby le 19 juillet 2022.

La France a été particulièrement touchée pendant la saison estivale avec trois vagues de chaleur. Une vague de chaleur anormalement précoce a débuté le mercredi 15 juin. Le 17 juin, des pointes ont été relevées à 41-42°C. Le 18 juin, des records absolus sont tombés. Biarritz, avec 42.9°C, a battu son record de chaleur tous mois confondus. L’indicateur thermique national a atteint la valeur la plus élevée jamais observée lors d’une mi-juin.

La France a traversé un nouvel épisode caniculaire entre le 12 et le 25 juillet, touchant particulièrement la façade ouest.

Une troisième vague de chaleur a commencé le 31 juillet en France. Le thermomètre a grimpé jusqu’à 41.8°C dans l’Aude le 12 août et a dépassé les 40°C sur de nombreuses stations.

Au final, la France a connu en 2022 son année la plus chaude depuis le début des relevés.

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Stockholm, publiée en novembre 2022, suggère qu’en plus des émissions de gaz à effet de serre, une part substantielle de la hausse des températures est liée à la diminution des aérosols en Europe. A cause des gaz à effet de serre, le climat est aussi devenu plus sec à travers le continent, en particulier dans le sud de l’Europe.

Les aérosols anthropiques sur de grandes parties de l’Europe auraient temporairement masqué, jusque 1980 environ, une partie du réchauffement dû à l’augmentation des gaz à effet de serre. Un renversement de tendance, avec diminution des aérosols au cours de la période 1979-2020, a entraîné une augmentation du rayonnement solaire atteignant la surface du continent européen.

Il faut dire également que les terres ont une capacité thermique inférieure à celle de l’eau, ce qui signifie qu’elles ont besoin de moins de chaleur pour élever leur température.

Parallèlement à la diminution des aérosols, la température en Europe s’est élevée considérablement au cours de la période 1991-2021, à un taux moyen d’environ +0,5 °C par décennie.

Source : global-climat.

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Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, on vient d’apprendre que le mois de juin 2023 a débuté par des températures planétaires élevées. La première moitié du mois a été la plus chaude depuis le début des mesures. Nous avons momentanément dépassé le seuil de 1.5°C, et la chaleur continuera probablement dans les semaines suivantes. Cette probabilité est d’ores et déjà confirmée par la chaleur exceptionnelle enregistrée en Corse le 20 juin 2023. Le thermomètre indiquait 40,2°C dans la ville de Sartène, un record absolu pour un mois de juin sur l’île. Une masse d’air très chaude provenant directement d’Afrique du Nord et la présence du sirocco ont contribué à cette élévation drastique de la température.

La limite de sécurité de 1.5°C établie par le GIEC est une moyenne décennale. Elle a déjà été franchie quelques fois de façon ponctuelle. L’agence Copernicus  cite notamment le mois de décembre 2015 ainsi qu’en février et mars 2016,  qui étaient une période de super-El Nino.

Autres fait particulièrement inquiétant, l’OMM indique qu’au mois de mai, la surface des océans a atteint des températures record. Cette surface réchauffe directement l’air au-dessus de l’eau, ce qui explique les températures élevées que la Terre subit actuellement.

Source : global-climat.

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The report « State of the Climate in Europe 2022 », published jointly by the World Meteorological Organization (WMO) and the Copernicus agency, highlights alarming trends in global warming in Europe and its consequences for society and ecosystems.
The report confirms that Europe’s climate has been warming twice as fast as the global average since the 1980s. In 2022, the average temperature in Europe was around 2.3°C above the average for the pre-industrial era (1850-1900). The average annual temperature in Europe in 2022 was between the second and fourth highest on record. The years 2015 to 2022 were the eight warmest on record in all data sets.
On the planet as a whole, the average annual surface temperature in 2022 was 1.15°C above the pre-industrial average of 1850-1900. This compares with 2.3°C at the European level.
The summer of 2022 was the hottest on record in Europe. Spain recorded its fourth consecutive summer of drought, affecting its water reserves, which fell to 41.9% of their total capacity. France experienced its driest January-September period, and the UK and Belgium their driest January-August period since 1976.
Europe was hit by several heat waves in 2022. One of the most severe occurred in mid-July, with exceptional temperatures in many places. Many records were broken by temperatures in excess of 3°C, particularly in northern England and western France.
In the UK, the 40°C mark was broken for the first time, with a temperature of 40.3°C in Coningsby on July 19th, 2022.
France was particularly hard hit during the summer season, with three heat waves. An unusually early heat wave began on Wednesday June 15th. On June 17th, highs of 41-42°C were recorded. On June 18th, absolute records were set. Biarritz, at 42.9°C, broke its all-month heat record. The national heat indicator reached its highest ever value for mid-June.
France experienced another heatwave between July 12th and 25th, particularly affecting the western seaboard.
A third heat wave began in France on July 31st. The thermometer climbed to 41.8°C in the Aude region on August 12th, and exceeded 40°C at many stations.
All in all, 2022 was France’s hottest year since records began.

A study by researchers at Stockholm University, published in November 2022, suggests that, in addition to greenhouse gas emissions, a substantial proportion of the rise in temperatures is linked to the depletion of aerosols in Europe. Because of greenhouse gases, the climate has also become drier across the continent, particularly in southern Europe.
Anthropogenic aerosols over large parts of Europe would have temporarily masked, until around 1980, part of the warming due to the increase in greenhouse gases. A reversal of this trend, with a decrease in aerosols over the period 1979-2020, has led to an increase in solar radiation reaching the surface of the European continent.
It should also be noted that land has a lower heat capacity than water, which means it needs less heat to raise its temperature.
In parallel with the decrease in aerosols, temperatures in Europe have risen considerably over the period 1991-2021, at an average rate of around +0.5°C per decade.
Source: global-climat.

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As bad news never comes alone, we’ve just learned that the month of June 2023 began with high planetary temperatures. The first half of the month was the hottest since measurements began. Our planet momentarily exceeded the 1.5°C threshold, and the heat is likely to continue in the weeks ahead. This probability is already confirmed by the exceptional heat recorded in Corsica on June 20th, 2023. The thermometer read 40.2°C in the town of Sartène, an absolute record for a month of June on the island. A very hot air mass coming directly from North Africa and the presence of the sirocco contributed to this drastic rise in temperature.
The IPCC safety limit of 1.5°C is a ten-year average. It has already been exceeded on a few occasions. The Copernicus agency cites December 2015 as well as February and March 2016, which were periods of super-El Nino.
In another particularly worrying development, the WMO reports that in May, the surface of the oceans reached record temperatures. This surface directly warms the air above the water, which explains the high temperatures the Earth is currently experiencing.
Source : global-climat.

 

Anomalie thermique pour l’Europe lors de l’été 2022 (Source : Copernicus)

Canada et Etats-Unis : hivers de moins en moins froids et étés de plus en plus chauds // US and Canada : less and less cold winters, hotter and hotter summers

Tout le monde s’en rend compte, sauf les climato-sceptiques. En Limousin, les étés sont de plus en plus chauds et secs et les hivers de moins en moins froids font oublier les chutes de neige de mon enfance creusoise. Le Limousin ne fait que confirmer la tendance observée ailleurs dans le monde.

Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Geophysical Research : Atmospheres montre que les épisodes de chaleur extrême en été et en hiver sont en augmentation aux Etats-Unis et au Canada, tandis que les épisodes de froid intense diminuent. Les chercheurs ont examiné les températures extrêmes en Amérique du Nord, aussi bien les températures absolues que les phénomènes relatifs. Par relatif, il faut entendre les extrêmes de température par rapport à la saison. C’est ainsi, par exemple, que l’on peut dire d’un jour d’hiver qu’il est particulièrement chaud.

Les scientifiques  montrent que les épisodes de chaleur extrême relatifs et absolus ont augmenté aux Etats-Unis comme au Canada depuis 1980. Cette tendance à la hausse est la plus marquée dans le sud des Etats-Unis et dans le nord du Québec. Cela signifie qu’il y a davantage de jours extrêmement chauds en été et de jours considérés comme chauds pour la période, en hiver notamment.

Pour les événements extrêmes absolus, on observe une augmentation à travers les Etats-Unis et le Canada dans leur ensemble, avec en moyenne de +0,19 jour/décennie, avec environ 79% des sites affichant une tendance à la hausse. Cette tendance est plus marquée dans le sud des Etats-Unis et dans l’extrême nord du Québec.

Malgré les vagues de froid des dernières années, les épisodes de froid extrême, relatif et absolu, sont en diminution presque partout, notamment en Alaska et dans le Nord canadien, ainsi que dans certaines zones de la côte atlantique américaine. Dans ces régions, les températures glaciales sont moins nombreuses en hiver. Les journées exceptionnellement froides d’été sont également moins fréquentes.

Les événements de froid extrême absolus ont globalement diminué (dans 86% des sites) et dans une plus grande mesure que l’augmentation des épisodes de chaleur. Cette diminution est plus prononcée dans le nord du Manitoba jusqu’aux hautes plaines, ainsi que dans certaines parties de l’archipel canadien.

L’Etat de New York ne fait pas exception, en dépit des vagues de froid des dernières années. Des descentes d’air arctique impressionnantes ont défrayé la chronique récemment, notamment dans la première semaine de janvier 2018. Ces épisodes n’ont pas empêché la région new-yorkaise d’enregistrer une diminution des coups de froid extrêmes sur la période 1980-2016. Même si la perte de glace de mer perturbe le jet stream et favorise la descente d’air froid, elle tend aussi à rendre les vents du nord plus chauds qu’auparavant.

Rappelons qu’en moyenne annuelle, les Etats-Unis connaissent une nette tendance au réchauffement depuis le début des relevés de la NOAA :

Source : global-climat.

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Everyone realizes it, except the climate-skeptics. In Limousin, summers are getting hotter and dryer and the winters are getting less and less cold, making me forget the snow of my childhood. Limousin only confirms the trend observed elsewhere in the world.

A new study published in the Journal of Geophysical Research: Atmospheres shows that extreme heat events in summer and winter are increasing in the United States and Canada, while episodes of severe cold are decreasing. The researchers examined extreme temperatures in North America, both absolute temperatures and relative phenomena. Relative refers to the extremes of temperature compared to the season. Thus, for example, one can say of a winter day that it is particularly hot.
Scientists show that absolute and relative extreme heat events have increased in both the United States and Canada since 1980. This upward trend is most marked in the southern United States and northern Quebec. This means that there are more extremely hot days in the summer and days considered hot for the period, especially in winter.
For absolute extreme events, there is an increase across the United States and Canada as a whole, with an average of +0.19 days / decade, with about 79% of sites showing an upward trend. This trend is more pronounced in the southern United States and in the extreme north of Quebec.
Despite the cold spells of recent years, episodes of extreme cold, both relative and absolute, are decreasing almost everywhere, especially in Alaska and northern Canada, as well as in some areas of the US Atlantic coast. In these areas, very cold temperatures are less frequent in winter. Exceptionally cold summer days are also less numerous.
Absolute extreme cold events decreased overall (in 86% of sites) and to a greater extent than the increase in heat events. This decrease is more pronounced in northern Manitoba and the high plains, as well as in parts of the Canadian archipelago.
New York State is no exception, despite recent cold spells. Impressive Arctic air periods have hit the headlines recently, especially in the first week of January 2018. These episodes did not stop the New York region from recording a decrease in extreme cold weather over the period 1980-2016. . Although the loss of sea ice disturbs the jet stream and encourages the descent of cold air, it also tends to make the north winds warmer than before.
It should be recalled that, on average, the United States has been experiencing a net warming trend since the beginning of the NOAA surveys:
Source: global-climat.

Température annuelle moyenne aux Etats-Unis entre 1925 et 2017 (Source : NOAA)