Le manque d’eau en Limousin inquiète les agriculteurs et les autorités

Ce n’est pas vraiment une surprise au vu du peu de pluie tombé ces dernières semaines : le Limousin, est durement touché par la sécheresse. On a enregistré 31 jours sans pluie, un record. Selon les services locaux de Météo France, le déficit pluviométrique atteint 60% sur « l’année de recharge » qui va du 1er septembre 2022 au 1er mars 2023.

Les données sont alarmantes. En février 2023, il est tombé 1 à 2 mm de pluie sur le Limousin, contre 60 mm en moyenne. Certains secteurs comme le nord de la Haute-Vienne et de la Creuse sont particulièrement impactés par cette sécheresse hivernale. En Corrèze, on recensé des secteurs où aucune pluie n’est tombée en février 2023.

Cette sécheresse inquiète la filière agricole, en particulier dans le nord de la Creuse où les sols sont plus desséchés que partout ailleurs en Nouvelle Aquitaine.

L’inquiétude risque de durer car un front anticyclonique est attendu dans les prochains jours. .

Ce manque d’eau impacte également l’agglomération de Limoges. Il suffit d’observer le niveau de l’eau de la retenue du Mazeaud, au nord de la ville, pour se rendre compte à quel point le problème est sérieux. Cette réserve est la plus étendue des cinq bassins de rétention d’eau potable de l’agglomération de Limoges. On estime qu’ils sont aujourd’hui à la moitié de leur capacité totale.

Les autorités locales expliquent que les réserves en eau représentent « un peu plus de cinq millions de mètres cubes. Cela correspond aux besoins pendant cinq mois. Ce n’est pas négligeable, mais la sécurité de l’alimentation pour les mois à venir nécessite de progresser dans ce remplissage. »

Pour compenser le manque d’eau de ses réserves, la ville de Limoges envisage de prélever l’eau de la Vienne afin de soulager ses retenues.

Pour éviter la mise en place de restrictions, il est demandé à la population limougeaude et des environs de faire preuve de sobriété. Ce n’est pas parce que l’eau coule au robinet qu’il n’y a pas de problème.

Les précipitations de fin d’hiver et de début de printemps seront décisives. Il n’est malheureusement pas prévu de pluie dans les prochains jours.

Source : presse régionale.

 

Vue du barrage du Mazeaud (Source : France 3 Limousin)

Vers de nouveaux records de température…

Hier matin au marché, j’ai surpris une conversation entre deux couples qui tournait autour de la météo. Au marché, on parle du temps qu’il fait et de la santé, les deux étant parfois liés. L’une des femmes se réjouissait des températures printanières, mais je n’ai pas l’impression que cette personne réalisait la catastrophe qui se profile derrière la situation météorologique que nous connaissons actuellement.

Les jours passent, sans une goutte de pluie ou presque. Après avoir connu en 2022 l’année la plus chaude de son histoire, la France métropolitaine a battu un nouveau record climatique le 13 février 2023 : celui du nombre de jours sans pluie en hiver. Le précédent record hivernal de 1989, avec 22 jours sans pluie, a été dépassé.

Le manque de pluie cet hiver est une très mauvaise nouvelle. Les signaux d’alerte se multiplient et on craint une sécheresse intense pour l’été prochain. Après un été particulièrement chaud et sec en 2022, les agriculteurs espéraient un hiver pluvieux qui permettrait de recharger les nappes phréatiques. Pour l’instant, la vague de pluie tant espérée n’est pas venue et les réserves en eau ne se sont pas reconstituées. Certes, certaines régions ont été copieusement arrosées, mais cette eau a souvent ruisselé sur un sol sec incapable de l’absorber.. A l’heure actuelle, 25% des nappes phréatiques françaises sont à un niveau extrêmement bas, 25% sont à un niveau bas, 25% sont légèrement sous la moyenne, et le dernier quart dans la moyenne et au-dessus.

C’est en hiver que les nappes phréatiques doivent absolument se remplir. La période de recharge des nappes, de novembre à mars, est cruciale. Après, c’est trop tard car la végétation qui renaît après l’hiver absorbe l’eau du printemps. La recharge hivernale des nappes phréatiques conditionne ce qui va se passer toute l’année. Si elles ne se rechargent pas, le risque de sécheresse est accru. Pour le moment, le niveau des pluies ne permet pas de compenser la sécheresse de 2022.

La pluie a brutalement cessé le 21 janvier 2023 en France métropolitaine qui entame sa quatrième semaine sans précipitations ou presque. Cette situation est due à un anticyclone qui stagne sur l’Europe de l’Ouest. Outre l’absence de pluie, les températures des après-midis sont presque printanières, avec des niveaux dignes d’un mois d’avril. Par ailleurs, il n’y a pas eu de vague de froid cet hiver. Il a neigé très tard en montagne, ce qui a considérablement raccourci la saison de ski. Beaucoup plus grave, la zone d’accumulation des glaciers n’aura pas eu le temps de se refaire cet hiver. Ils vont forcément continuer à reculer dans les prochains mois.

Comme je l’ai expliqué précédemment, le climat de la planète est en partie géré par une phase de transition entre La Niña et El Niño dans l’océan Pacifique oriental. Les scientifiques redoutent les conséquences de la fin de La Niña et un retour très probable d’El Niño. En effet, ces phénomènes climatiques influencent le cycle des précipitations et le climat de nombreuses régions du monde, y compris en Europe. Le retour d’El Niño devrait conduire en 2023 à une température mondiale plus chaude qu’en 2022, avec une aggravation de la sécheresse.

Note inspirée d’un article paru sur le site de France Info.

 

Niveau de sécheresse en France à la mi-février

El Niño (à gauche) et La Niña (à droite) ont une influence sur le climat mondial

Le réchauffement climatique dans les Alpes

Les stations de ski alpines, de l’Isère en particulier, attendent impatiemment la neige. Les températures sont très douces et les enneigeurs sont à l’arrêt. La limite pluie-neige est très haute, avec l’isotherme 0°C autour de 3000 mètres. En dessous, la pluie fait fondre la neige tombée en novembre. Le risque d’avalanche est élevé car la neige humide est lourde. On se retrouve dans le même contexte que les 26, 27 et 28 décembre 2021 avec une limite pluie neige qui était remontée jusqu’à 3000 mètres et qui avait occasionné beaucoup de dégâts, avec des épisodes de laves torrentielles en Isère.

Le redoux actuel est une preuve évidente du réchauffement climatique, deux mots restent tabou dans les Alpes. Au cous de mes différents séjours dans le massif, je me suis vite rendu compte qu’il règne un réel déni du phénomène. On essaye de se rassurer comme on peut. On rappelle que cette douceur ne bat pas des records pour un mois de décembre. Il avait fait jusqu’à 21,5°C à Grenoble en décembre 2000, 20,5°C à Bourgoin-Jallieu en décembre 1989. A la Mure, le record est de 18,6°C en décembre 1983. Aux Deux Alpes et à Chamrousse, les records de chaleur pour un mois de décembre sont respectivement de 11°C en 1995 et 17,5°C en décembre 1994. Certes, mais ces dates s’intègrent toutes dans le cadre du réchauffement climatique qui, selon les climatologues, a débuté dans les années 1970 dans les Alpes. Les photos que je possède du Glacier des Bossons depuis 1956 confirment d’ailleurs cette évolution climatique.

Il est bien évident que les stations de basse et moyenne altitude sont les plus impactées par la hausse des températures, quel que soit le massif. Certaines sont partiellement ouvertes et tentent de miser sur d’autres activités comme les randonnées ou encore la luge sur rails. Je l’ai dit et redit sur ce blog, ces stations doivent rapidement diversifier leurs activités si elles ne veulent pas se trouver confrontées à de graves difficultés.

Les conséquences du réchauffement climatique sont encore plus difficiles pour les domaines nordiques qui, pour la plupart, se trouvent en dessous de 1 500 mètres d’altitude. Quelques stations ont ouvert avec des petites boucles pour un peu animer leur site, parfois avec de la neige importée ou conservée sous la sciure depuis l’hiver précédent…

Le réchauffement climatique responsable des inondations à Yellowstone // Global warming responsible for the flooding at Yellowstone

Les climatologues américains confirment que les précipitations sans précédent qui ont entraîné des inondations sans précédent dans le Parc national de Yellowstone ont été causées par le réchauffement climatique. Le parc a reçu plus de 6 cm de pluie et les montagnes environnantes en ont reçu jusqu’à 12 cm, ce qui a accéléré la fonte de la neige. Au final, la crue des rivières a emporté des routes et des ponts à Yellowstone.

La rivière atmosphérique qui a déversé autant de pluie sur Yellowstone avait auparavant causé des records de précipitations à Seattle qui a reçu plus de 2,5 cm le 9 juin, avec le gonflement de la Columbia River qui était à la limite de l’inondation.

De nombreuses études scientifiques récentes ont établi un lien entre le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes. Les événements de la semaine dernière ont offert de nouvelles preuves de ce lien.

Des études ont également montré que la hausse de la température de surface de l’océan, ainsi que celle de l’air, ont entraîné une hausse de la quantité d’humidité atmosphérique, avec une augmentation des précipitations dans le Pacifique nord-ouest qui se traduisent par des rivières atmosphériques.

Les précipitations extrêmes augmentent dans le monde entier. Aux États-Unis, les données d’observation montrent une augmentation de l’intensité et de la fréquence des événements accompagnés de précipitations extrêmes. L’air plus chaud a la capacité de retenir et de libérer plus d’humidité. Pour chaque degré Celsius de réchauffement, l’air saturé contient sept pour cent de vapeur d’eau en plus. Par conséquent, un volume donné d’air plus chaud a la capacité de laisser tomber de plus grandes quantités de pluie et de neige que le même volume d’air plus frais. La rivière atmosphérique qui a entraîné des records de précipitations dans certaines parties de l’Etat de Washington avant de faire des ravages à Yellowstone était un événement de catégorie 5 – le maximum – sur une échelle établie par le Center for Western Weather and Water Extremes à San Diego.

Les rivières atmosphériques ne se produisent généralement pas dans l’Ouest des États-Unis à la fin du printemps ou en été, et elles atteignent rarement le niveau 5. Avec le changement climatique, cependant, de nouveaux records sont établis avec une régularité alarmante.

Les autorités du parc expliquent qu’elles ne pourront pas dire quand le parc rouvrira tant que la crue des rivières ne sera pas terminée. Il faudra aussi qu’elles évaluent les dégâts dans tout le parc. Il est probable que la boucle nord sera fermée pendant une longue période.

Source : Yahoo Actualités.

Dernières nouvelles : Les services du parc indiquent que la partie nord – et donc la boucle nord – du Parc national de Yellowstone restera probablement fermée pendant une longue période en raison des dégâts subis par les infrastructures. Un survol du parc a permis de constater l’effondrement de plusieurs sections de route entre l’entrée nord (Gardiner, dans le Montana), Mammoth Hot Springs et Lamar Valley. De nombreux tronçons de route ont complètement disparu et leur reconstruction demandera beaucoup de temps. Il est probable que certaines routes dans la partie nord du Parc ne rouvriront pas cette saison.
La boucle sud du Parc semble être moins touchée que les routes du nord et les services d’entretien évalueront les dégâts pour déterminer quand il sera possible de rouvrir la boucle sud. La fermeture actuelle se prolongera au moins jusqu’au 19 juin.
En raison de la fermeture de la boucle nord, les services du Parc sont en train d’effectuer une estimation du nombre de visiteurs qui pourront accéder à la boucle sud après sa réouverture. Cela signifiera probablement la mise en œuvre d’un système de réservation temporaire pour éviter les embouteillages et réduire les impacts sur les infrastructures du parc. Pas évident à gérer à la veille de la saison estivale.

Vidéo montrant l’ampleur des inondations :

https://us.yahoo.com/news/record-flooding-forces-first-yellowstone-200605781.html

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American climatologists confirm that the unprecedented rainfall leading to unprecedented flooding at Yellowstone National Park was caused by climate change.

After the park received more than 6 cm of rain and nearby mountains were hit with as much as 12 cm that sped up snow melt, a torrent of floodwaters washed out roads and bridges throughout Yellowstone.

The same atmospheric river, or tropical moisture, that dumped rain on Yellowstone set June rainfall records in Seattle, which received more than 2.5 cm on June 9th, and pushed the Columbia River to near flood stage.

Much recent scientific research has linked climate change to extreme weather, and this past week has offered yet more evidence of how that connection can play out. Studies have shown that the increase in ocean surface temperatures, as well as air temperatures, have increased the amount of atmospheric moisture and resulted in an uptick in the amount of rainfall to the Pacific Northwest delivered via atmospheric river storms.

Extreme precipitation is increasing worldwide. Across the United States, observational data shows an increase in the intensity and frequency of extreme precipitation events. This is because warmer air has the capacity to hold and release more moisture. For each 1°C of warming, saturated air contains seven percent more water vapour. Therefore, a given volume of warmer air has the capacity to drop greater amounts of rain and snowfall than the same volume of cooler air.

The atmospheric river that broke rainfall records in parts of Washington before wreaking havoc in Yellowstone National Park was classified as a maximum Category 5 event on a scale developed by the Center for Western Weather and Water Extremes in San Diego.

Atmospheric rivers do not typically hit the western U.S. in late spring or summer, nor do they often measure 5 on the AR scale. But with climate change, however, new records are being set with alarming regularity.

Park authorities say they will not know when the park will reopen until flood waters subside and they are able to assess the damage throughout the park. It is likely that the northern loop will be closed for a substantial amount of time.

Source: Yahoo News.

Latest news : The park Service indicates that the northern portion – and the northern loop – of Yellowstone National Park will probably remain closed for a substantial length of time due to severely damaged, impacted infrastructure. Aerial assessments show major damage to multiple sections of road between the North Entrance (Gardiner, Montana), Mammoth Hot Springs, Lamar Valley. Many sections of road in these areas are completely gone and will require substantial time and effort to reconstruct. It is probable that road sections in northern Yellowstone will not reopen this season.

The park’s southern loop appears to be less impacted than the northern roads and teams will assess damage to determine when opening of the southern loop is feasible. This closure will extend at least until June 19th.

Due to the northern loop being unavailable for visitors, the park is analyzing how many visitors can safely visit the southern loop once it’s safe to reopen. This will likely mean implementation of some type of temporary reservation system to prevent gridlock and reduce impacts on park infrastructure. Difficult to manage on the eve of the summer season.

Video showing the extent of the floodings :

https://us.yahoo.com/news/record-flooding-forces-first-yellowstone-200605781.html

Source: National Park Service