La situation à La Soufrière de St Vincent // The situation at St Vincent’s Soufriere

Comme je l’ai écrit précédemment, de nouveaux équipements de surveillance sont en cours d’installation sur la Soufrière de Saint-Vincent pour mieux observer le volcan. Les dernières visites sur le terrain ont révélé que le dôme grossissait lentement. Un survol est prévu à bord d’un hélicoptère français dans le cadre d’un accord entre le Gouvernement de Saint-Vincent-et-les Grenadines et le Gouvernement français, via l’ambassade de France dans la région.

Le niveau d’alerte reste à Orange.

Les scientifiques expliquent que les personnes vivant dans des zones proches du volcan doivent s’attendre à de fortes odeurs de soufre pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en fonction des changements de direction du vent.

L’Organisation nationale de gestion des catastrophes (NEMO) a tenu trois réunions communautaires avec les habitants de Fancy, Owia, Point et Calliaqua pour faire le point sur la situation actuelle au volcan de La Soufrière et procéder à un examen des plans d’urgence. Les habitants de Calliaqua ont également été informés du rôle à tenir s’ils doivent héberger des personnes évacuées. D’autres réunions seront organisées pour informer la population de la situation actuelle sur le volcan et pour revoir le plan d’urgence communautaire.

La NEMO rappelle constamment au public qu’aucun ordre d’évacuation n’a été émis. L’Organisation continue de dissuader les gens de se rendre sur La Soufrière..

Source: Médias d’information locaux.

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As I put it before, new monitoring equipment is being installed on St Vincent’s Soufriere to better observe the volcano. The latest on-the-field visits have revealed that the dome is slowly getting bigger. An overflight is planned on board a French helicopter through an arrangement between the Government of St. Vincent and the Grenadines and the Government of France, through the Embassy of France in the region.

The alert level remains at Orange.

Scientists warn that persons living in areas close to the volcano should expect strong sulphur smells for several days to weeks, depending on changes in wind direction.

The National Emergency Management Organisation (NEMO) held three community meetings with residents of Fancy, Owia, Point and Calliaqua to provide an update on the present situation at the La Soufriere Volcano, and conduct a review of the emergency plans. Residents of Calliaqua were also briefed on their roles if they need to receive persons who will be evacuated if it becomes necessary.

More meetings will be organised to update residents on the present situation at the volcano and to review the Community Volcano Emergency Plan.

NEMO constantly reminds the public that no evacuation order has been issued. The Organisation continues to dissuade people from visiting the La Soufriere

Volcano.

Source : Local news media.

Source: UWI

L’hélicoptère de Luchon-Superbagnères….

Je l’ai toujours dit : le jour où les gens ne pourront plus skier par manque de neige, les médias vont s’emparer du problème et la population commencera à réaliser que le réchauffement climatique n’est pas le canular annoncé par le Président Trump.

Le récent apport de neige par hélicoptère à Superbagnères (Haute-Garonne) est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Comme le font remarquer certains, cette scène est en soi marginale, mais elle illustre une réalité qui menace l’existence de nombreuses stations de ski. L’enneigement est au plus bas dans certaines régions, au point de mettre en péril l’économie locale. Les exemples de stations de ski impactées par un mauvais enneigement se multiplient. On peut citer la station de ski de Chalmazel, dans la Loire, qui a été fermée jusqu’à nouvel ordre. Dans les Hautes-Alpes, Céüze a fermé définitivement ses portes après un siècle d’existence. Pour faire face au manque de neige, plusieurs stations de ski tentent désormais de se reconvertir en « stations de montagne » afin d’accueillir des touristes tout au long de l’année, y compris durant l’été et le printemps. Au train où vont les choses, le mal ne tardera pas à affecter les stations plus élevées.

A l’issue de ma conférence « Glaciers en péril », on me demande souvent quelles sont les solutions pour freiner les effets désastreux du réchauffement climatique dans nos montagnes. Le problème, c’est que ces solutions ne se trouvent pas au seul niveau de la France (qui ne fait d’ailleurs pas grand-chose pour réduire les gaz à effet de serre). Le problème est global et il faut savoir que les concentrations de CO2 mettront du temps à diminuer dans l’atmosphère, même si des mesures immédiates et radicales sont prises dès maintenant.

Comme le suggérait un récent reportage sur la vallée de l’Arve qui conduit à Chamonix et au tunnel du Mont Blanc, il faudrait favoriser le ferroutage, mais je ne suis pas certain que les très puissants lobbies de transporteurs routiers seront d’accord !  Je pense aussi que la politique en faveur de l’énergie solaire est beaucoup trop timide, de même que celle qui incite à installer des chauffages domestiques moins polluants.

Le souci, c’est que pendant ces mesures seront mises en place en France – si elle le sont un jour ! – la Chine, l’Inde ou la Pologne, pour ne citer que ces pays, continueront à faire tourner à plein régime leurs centrales au charbon. Rien n’est fait dans un pays comme la Chine pour réduire la pollution automobile dans des mégapoles envahies par le smog des gaz d’échappement. Il ne faudrait pas oublier que ces particules fines se déposent jusque sur la chaîne himalayenne où elles accélèrent la fonte des glaciers….

Héliportage de neige à Superbagnères (Source: Yahoo News)

Neige par camion et hélicoptère : le gouvernement n’en veut plus !

C’est la nouvelle mode : Pour pallier le manque de neige provoqué par le réchauffement climatique, certaines stations importent de la poudreuse (qui ne l’est plus vraiment !) par camion ou par hélicoptère ! J’ai déjà attiré l’attention sur la station de Montclar Les 2 Vallées (Alpes-de-Haute-Provence) et sur celle de Gérardmer (Vosges) qui ont eu recours à ces deux moyens de transport pour essayer de faire plaisir aux touristes.

Ces derniers jours, la livraison exceptionnelle de neige par hélicoptère à la station de Luchon-Superbagnères (Haute-Garonne), qui avait déjà fait grincer les dents sur les réseaux sociaux, a déclenché le courroux des sphères gouvernementales. L’initiative du syndicat mixte Haute-Garonne Montagne a suscité une vague d’indignation jusqu’au sein du Ministère de l’Écologie.

Le but des deux opérations d’héliportage, avec la livraison de 50 tonnes de neige, était d’alimenter les espaces dédiés à l’apprentissage du ski, notamment ceux dédiés aux enfants et aux débutants et ainsi de pouvoir garantir 15 jours d’activité pour les écoles de ski de Superbagnères.

La neige fait terriblement défaut depuis quelques semaines sur le massif pyrénéen alors que les vacances d’hiver battent leur plein. Un grand soleil et des températures plus que printanières règnent sur la région. De ce fait, les stations de Haute-Garonne sont mises à rude épreuve. Comme je l’ai indiqué précédemment, Le Mourtis et Bourg-d’Oueil sont fermés, et seules 6 des 28 pistes sont ouvertes à Luchon-Superbagnères où il a été décidé d’importer de la neige par hélicoptère.

Depuis cet événement, le syndicat mixte et le Conseil départemental sont au centre de nombreuses critiques. Plusieurs membres du gouvernement se sont offusqués de cette opération et une réunion des principaux responsables du domaine skiable en France est prévue dans les prochains jours. Élisabeth Borne veut ainsi « mettre un coup d’arrêt rapide à telles opérations très polluantes. » La ministre entend pousser les élus locaux à trouver des solutions.

Abondamment relayé par les médias, ce manque de neige dans les stations de sports d’hiver de basse et moyenne altitude – avant que le phénomène atteignent leurs homologues situées plus haut – va peut-être finir par faire enfin prendre conscience à la population de la catastrophe qui guette notre planète. Le manque de neige dans les stations de ski n’est qu’un événement mineur à côté des conséquences à grande ampleur qui vont être provoquées par la hausse des températures dans le monde. Comme je l’ai indiqué il y a quelques jours, janvier 2020 a battu un nouveau record de chaleur.

En Auvergne comme dans les Pyrénées, la neige fait cruellement défaut. Les stations qui ont investi lourdement dans les canons à neige vont commencer à le regretter. (Image webcam capturée le 17 février 2020 à 8h30)

Évacuation du Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) : Mode d’emploi

Comme je l’ai écrit dans des notes précédentes, le Piton de la Fournaise montre des signes de réveil et il ne serait pas étonnant d’assister à une éruption dans les prochains jours. Malgré tous les instruments disposés sur le volcan, une éruption peut démarrer soudainement et mettre en danger les randonneurs que se trouvent sur le site à ce moment-là. Ainsi, au mois d’octobre 2019, près de 50 randonneurs ont été évacués en urgence, mais sans encombre, du sommet du volcan, quelques heures avant son entrée en activité.

L’excellent Journal de l’Ile de la Réunion nous explique que l’évacuation des touristes présents sur le Piton de la Fournaise au moment du déclenchement d’une éruption est un rituel fixé dans le dispositif spécifique ORSEC Piton de la Fournaise. Dès que le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) reçoit l’arrêté préfectoral d’alerte 1 [éruption probable ou imminente], l’hélicoptère décolle. La Section aérienne de la gendarmerie (SAG) dispose de deux hélicoptères, dont le fameux EC145 à la capacité d’emport étendue, en service depuis bientôt douze ans.

 

Si les prémices d’une éruption volcanique devaient être détectés lors de votre visite au volcan, voici le déroulement des opérations:

Si la météo le permet, les hommes à bord de l’hélicoptère vont effectuer une reconnaissance des itinéraires balisés, en particulier celui du sommet. C’est la raison pour laquelle, en période de « vigilance volcanique », les randonneurs sont invités à ne pas sortir de ces sentiers, pour faciliter leur repérage et leur éventuelle évacuation. Il s’agit du premier niveau d’alerte du dispositif ORSEC Volcan, en vigueur actuellement. Il correspond notamment à la présence de signes d’agitation du Piton de la Fournaise.

Le survol de la zone sommitale est prioritaire. Pour mémoire, en février et en juin 2019, c’est ici qu’ont débuté les deux premières des cinq éruptions de l’année dernière. Les fissures éruptives se sont ouvertes à quelques dizaines de mètres du belvédère sur le cratère Dolomieu, au terminus du sentier d’accès au sommet. Les coulées l’ont d’ailleurs coupé lors de l’éruption de février et ont obligé l’ONF à retracer l’itinéraire pour contourner la zone dangereuse.

Il faut compter environ une demi-heure entre le déclenchement de l’alerte et l’arrivée de l’hélicoptère au volcan. Dès qu’il commence à survoler l’Enclos, les gendarmes utilisent le haut-parleur dont il est équipé pour demander aux randonneurs de faire demi-tour et de regagner leur point de départ.

Arrivé à la zone sommitale, l’appareil se pose ou, si la topographie ne le permet pas, prend appui sur patin pour embarquer le plus efficacement possible le maximum de visiteurs. A son approche, il est fortement recommandé de ranger casquettes, chapeaux et tout ce qui peut voler. Il est demandé de tenir fermement les sacs et bâtons de marche et, si possible, de les replier et de les ranger. Le bon comportement à adopter à ce moment est de se regrouper et de s’accroupir, sans oublier de surveiller les enfants. Attention! Le souffle des pales peut projeter des lapilli et scories tant que l’hélicoptère n’est pas posé.

Les gendarmes ne procèdent en principe pas à un hélitreuillage qui demanderait trop de temps, sauf dans les cas extrêmes, et l’hélicoptère ne coupe pas ses turbines. Attention aux pales qui continuent de tourner ainsi qu’au rotor de queue !! Il faut absolument éviter toute approche inconsidérée. Pour des raisons de sécurité, les randonneurs secourus doivent obéir aux consignes transmises par gestes essentiellement, en raison du bruit. Outre le pilote, un homme de la SAG et un du PGHM gèrent les manoeuvres d’embarquement et de débarquement. Ne jamais se diriger seul vers l’hélico sans y être invité.

Le transfert vers l’aire le Pas de Bellecombe où l’hélicoptère va se poser, à proximité du parking, prend moins de trois minutes. L’arrivée sur l’hélisurface est évidemment plus confortable, mais les mêmes consignes de sécurité sont à respecter. Dès la sortie, les passagers sont invités à s’accroupir ou s’asseoir regroupés à quelques mètres devant la porte l’hélicoptère selon les indications données, en tenant leurs affaires et en sécurisant les enfants. Ne pas chercher à s’éloigner de l’appareil tant qu’il n’a pas redécollé.

En octobre dernier, jusqu’à neuf personnes (dont trois jeunes enfants) ont été évacuées en un seul voyage. La durée du débarquement entre le poser et le redécollage de l’hélicoptère a été de trente-neuf secondes exactement !

Une fois le sommet évacué, l’hélicoptère embarque les randonneurs présents plus bas dans la pente et en particulier les plus vulnérables (personnes âgées, enfants). En fonction de la situation, les autres visiteurs finiront de rentrer à pied.

Si la météo ne permet pas le survol du volcan, comme au mois d’août dernier, les gendarmes du PGHM arpentent à pied l’itinéraire du sommet, après avoir gagné le Pas de Bellecombe en voiture depuis leur base si la couche nuageuse interdit une dépose à la Plaine-des-Cafres.

Une évacuation en hélicoptère laisse toujours un souvenir impérissable à ses bénéficiaires. Même s’ils peuvent être déçus de ne pas avoir pu découvrir le gouffre du cratère Dolomieu, l’émerveillement d’un survol non prévu au programme représente un véritable bonus au cours d’un séjour à La Réunion.

L’article du Journal de l’Ile se termine par un bémol et un conseil à l’attention des autorités. En effet, un gros effort d’information reste à faire à l’égard des quelque 120 000 randonneurs qui descendent chaque année dans l’Enclos. Très peu – souvent aucun – sont informés de l’état du volcan avant de se mettre en route. Les panneaux affichés au niveau du portail d’accès à l’Enclos, de portée générale, ne font aucune référence à l’actualité volcanique en cours et au comportement à adopter en cas de signes d’une prochaine éruption, avant même l’arrivée des services de secours.

Il serait souhaitable que les autorités prennent ces remarques en compte, dans l’intérêt de tous.

Vous pourrez lire l’article dans son intégralité en cliquant sur ce lien :

https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2020/01/14/VIDEO-En-attendant-la-prochaine-eruption-evacuation-du-volcan-mode

Vue de l’Enclos Fouqué, avec le beau cratère du Formica Leo au premier plan

Au moindre signe d’agitation du volcan, les autorités ferment le portail d’accès à l’Enclos

Le cratère du Dolomieu, destination finale pour de très nombreux randonneurs

Photos: C. Grandpey