Impact du réchauffement climatique sur les parcs nationaux aux États Unis // Impact of global warming on U.S. national parks

Un article publié sur le site Internet Business Insider examine l’impact du réchauffement climatique sur les parcs nationaux aux États-Unis.
Chaque année, plus de 300 millions de visiteurs explorent les parcs nationaux américains qui profitent de paysages incomparables absents de leur vie quotidienne. Aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, ces parcs sont en difficulté. Entre temps plus chaud et plus sec et espèces invasives, en passant par des tempêtes plus puissantes, de nombreux parcs doivent faire face à des changements spectaculaires. De l’Alaska à la Floride, voici six exemples de l’impact de la crise climatique sur les parcs nationaux.

Dans le Montana, le parc national des Glaciers s’étend sur 2 400 kilomètres, avec des paysages de montagnes, de vallées et des lac glaciaires. Avec la hausse rapide des températures, les glaciers fondent et le parc est en train de perdre son nom. Il hébergeait autrefois 80 glaciers. En 2015, le National Park Service (NPS) a estimé qu’il n’en restait que 26. Les satellites ont montré les derniers en train de continuer de rétrécir. La disparition des glaciers aura un impact sur la flore et la faune. Par exemple, les chèvres de montagne ont besoin de plaques de neige pour rester au frais pendant l’été. En hiver, la neige permet aux pikas, de minuscules rongeurs ressemblant à des souris, de se protéger du froid glacial.

Photo: C. Grandpey

Le parc national du Denali s’étend sur près de 24 600 kilomètres carrés en Alaska. Les journées d’hiver y sont courtes et froides, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -40 degrés Celsius. Des milliers d’animaux vivent dans le parc, des ours aux renards roux. Une partie de la route du Denali est impraticable depuis plusieurs années. En effet, dans les années 1960, un premier glissement de terrain a commencé à entraver la route conduisant à l’intérieur du parc. En 2014, le glissement de terrain se déplaçait de quelques dizaines de centimètres chaque année. En 2021, il se déplaçait de quelques dizaines de centimètres par heure. La route est désormais fermée à peu près à mi-chemin, interdisant l’accès des véhicules à des sites magnifiques comme Wonder Lake.
Alors que la température moyenne annuelle du parc était autrefois largement négative, elle est désormais proche de 0 °C. Le temps plus chaud et la fonte du pergélisol accélèrent le glissement de terrain. La route est creusée dans un glacier rocheux qui s’effondre lentement.

Photo: C. Grandpey

Dans le parc national des Séquoias, les visiteurs peuvent admirer les bosquets de grands séquoias qui dominent le paysage. Un incendie en 2021 a ravagé des pans entiers du parc. La foudre avait frappé plusieurs zones, déclenchant ce qui est devenu le KNP Complex Fire . Un an plus tôt, le Castle Fire avait également ravagé le parc national des Séquoias. Ces deux incendies ont détruit entre 8 400 et 12 000 séquoias. Certains de ces arbres étaient vieux de plusieurs milliers d’années. Les incendies de forêt ne sont pas rares, mais les séquoias étaient déjà vulnérables après une longue sécheresse. La combinaison de faible humidité et de températures élevées peut devenir problématique lorsque des incendies éclatent.

Photo: C. Grandpey

Yellowstone est devenu le premier parc national des États-Unis en 1872. Il abrite le Vieux Fidèle ainsi que de nombreux autres geysers et sources chaudes. Les visiteurs doivent parfois arrêter leurs véhicules pour permettre aux bisons de traverser la route. Des élans et les nombreuses autres espèces vivent dans le parc.

Les températures de plus en plus chaudes accélèrent la fonte des neiges, modifient la végétation et entraînent une diminution des réserves d’eau dans certaines zones. Tout cela obligera probablement certains animaux à se déplacer. Chaque année, les antilopes d’Amérique (pronghorns) migrent à travers le parc. Le voyage est déjà risqué car elles traversent des routes et des clôtures. Un manque d’eau et de nourriture pourrait modifier leur parcours.
Yellowstone a subi d’importants dégâts lors d’une crue brutale en 2022. Un mélange d’eau de pluie et de fonte des neiges a provoqué de graves inondations au mois de  juin. L’eau qui se précipitait a endommagé des routes, des structures et des sentiers. Bien que ce type de catastrophe soit rare, avec les températures plus chaudes, la fonte des neiges plus rapide et la pluie qui remplace la neige, les inondations pourraient devenir plus fréquentes.

Photo: C. Grandpey

Le long de la limite entre la Californie et le Nevada, la Vallée de la Mort attire les visiteurs désireux de voir les salines, les dunes de sable et les cratères. C’est l’un des plus grands parcs nationaux des États Unis. La nuit, son éloignement de tout et son aridité le rendent idéal pour observer les étoiles.
La Vallée de la Mort devient de plus en plus chaude d’année en année. La chaleur extrême n’est pas une nouveauté, mais ces dernières années, les températures ont dépassé régulièrement les 51 degrés Celsius en juillet. Ces températures extrêmes peuvent se prolonger jusqu’en octobre et les nuits ne sont plus aussi fraîches.
La chaleur torride peut être dangereuse pour les visiteurs; les plantes et les animaux ont également du mal à y faire face. Certains animaux ont tendance à migrer vers des climats plus frais, mais certaines espèces peuvent ne pas survivre. Par exemple, la population extrêmement rare de poissons-chiots Devils Hole (Cyprinodon diabolis), que l’on trouve uniquement dans le Nevada, à proximité immédiate de la Vallée de la Mort, est en déclin depuis les années 1990.

Photo: C. Grandpey

Situé dans le sud de la Floride, le parc national des Everglades est un patchwork d’écosystèmes uniques, avec des mangroves et des pinèdes où cohabitent des dizaines d’espèces de lézards et de serpents, ainsi que des alligators et des oiseaux. Les loutres de rivière et les lamantins nagent également dans différentes parties du parc.
Les températures plus élevées, les ouragans plus intenses et la montée du niveau de la mer font partie des défis auxquels les Everglades sont confrontés. Lorsque l’eau salée s’infiltre dans les zones littorales du parc, elle peut nuire aux orchidées tropicales rares et à d’autres végétaux qui ne peuvent pas faire face à une salinité accrue.
Le Cape Sable se trouve à la pointe sud-ouest de la Floride. Le niveau de la mer a augmenté à un rythme accéléré au cours des 100 dernières années. Les ouragans et les tempêtes tropicales ont poussé l’eau de mer dans ce qui était autrefois des marais et des lacs d’eau douce. Cette incursion menace non seulement les forêts de mangroves, mais aussi la faune comme le bruant maritime du cap Sable, une espèce de moineau que l’on ne trouve que dans cet habitat unique.

Photo: C. Grandpey

Source : Business Insider via Yahoo News.

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An article released on the Business Insider website examines the impact of global warming on national parks in the United States.

Each year, over 300 million visitors explore the US national parks which offer unparalleled landscapes that are often missing from their everyday lives. Today, because of global warming, these parks are in trouble. From hotter, drier weather to invasive species to more powerful storms, many of the country’s parks are experiencing dramatic changes. From Alaska to Florida, here are six examples of how the climate crisis is changing national parks.

Montana’s Glacier National Park sprawls over 2,400 kilometers, encompassing mountains, valleys, and glacial lakes. With rapidly increasing temperatures, the glaciers are melting and the park is losing its name. It once held 80 glaciers. In 2015, the National park Service (NPS) estimated only 26 were left. Satellites have captured the remaining few as they continue to shrink. The glaciers’ disappearance will impact the plants and animals. For example, mountain goats rely on snow patches to stay cool during the summer. In the winter, the snow helps keep pikas, tiny mouse-like rodents, insulated from the bitter cold.

The Denali National Park and Preserve stretches nearly 24,600 square kilometers of Alaskan terrain. Winter days there are short and cold, with temperatures as low as -40 degrees Celsius. Thousands of animals live in the park, from bears to red foxes. Part of Denali’s road has been impassable for years. In the 1960s, a first landslide began cracking the road leading to the park. In 2014, the landslide was moving a few tens of centimeters every year. By 2021, it was moving a few tens of centimeters per hour. The road is now closed at about its halfway point, cutting off vehicle access to sites like Wonder Lake.

While the annual average temperature of the park was once well below freezing, it’s now close to 0°C. The warmer weather and melting permafrost is making the landslide move more quickly. The road is cut into a rock glacier and it is slowly falling off the cliff.

At Sequoia National Park, visitors can enjoy groves of tall sequoia trees that dominate the landscape. A 2021 fire ravaged swaths of the Park. Lightning struck several areas, igniting what became the KNP Complex Fire. A year earlier, the Castle Fire also ravaged Sequoia National Park. Fires over those two years killed between 8,400 to 12,000 sequoias. Some of the trees were thousands of years old. Forest fires are not uncommon, but the sequoias were already vulnerable after a lengthy drought. A combination of low humidity and high temperatures can be a dangerous combination when fires erupt.

Yellowstone became the US’s first national park in 1872. It’s home to Old Faithful, as well as many more geysers and hot springs. Visitors sometimes have to halt their vehicles for bison crossing the road, and moose, and the many other species that live in the park.

However, warmer temperatures are speeding up snowmelt, changing vegetation, and leading to less water in some areas. All of this will likely force some wildlife to relocate. Every year, pronghorn antelope migrate through the park, a journey that is already risky as they cross over roads and fences. A lack of water and food could alter their path.

Yellowstone experienced extensive damage during a flood in 2022. A mix of rain and snowmelt caused severe flooding in June 2022. The rushing water damaged roads, structures, and trails. While the disaster was rare, warmer temperatures are increasing snowmelt and rain is falling instead of snow. Floods could become more common as the climate continues to change.

Along the California-Nevada border, Death Valley draws visitors keen to see the salt flats, sand dunes, and craters. It’s one of the largest national parks in the country. At night, its remote location and aridity make it ideal for stargazing.

Death Valley is getting hotter by the year. Extreme heat is nothing new for Death Valley, but in recent years, temperatures regularly soar past 51 degrees Celsius in July. These extreme temperatures can extend into October, and the nights don’t get as cool.

The sizzling weather can be dangerous for visitors and residents, and plants and animals have difficulty coping, too. Some animals may start migrating to cooler climates, but some species may not survive. For example, the extremely rare Devils Hole pupfish population, found only in Nevada, close to Death Valley, has been in decline since the 1990s.

Located in Southern Florida, the Everglades National Park is a patchwork of unique ecosystems, from mangroves to pinelands where dozens of species of lizards and snakes, as well as alligators and birds live together. River otters and manatees also swim through different parts of the park.

Elevated temperatures, more-intense hurricanes, and rising sea levels are among the challenges the Everglades face. When salty seawater seeps into the park’s coastal landscape, it can harm rare tropical orchids and other vegetation that can’t cope with increased salinity.

Cape Sable lies at Florida’s southwestern tip. Sea levels have risen at an accelerated pace over the last 100 years. Hurricanes and tropical storms have washed seawater into what was once freshwater marshes and lakes. The incursion threatens not only mangrove forests but wildlife like the Cape Sable seaside sparrow, which is only found in this unique habitat.

Source : Business Insider via Yahoo News.

Glissement de terrain et tsunami géant au Groenland // Landslide and major tsunami in Greenland

En septembre 2023, des sismologues du monde entier ont détecté un événement différent de ceux auxquels ils étaient habitués. Il s’agissait d’une vibration longue durée (elle a duré neuf jours) semblant provenir du Groenland..
Peu après le début de la vibration en question, un navire de croisière qui naviguait près des fjords du Groenland a remarqué que l’île d’Ella, une base utilisée pour la recherche scientifique et par l’armée danoise pour les patrouilles de chiens de traîneau, avait été détruite. L’événement a attiré une équipe internationale de sismologues, de militaires danois et d’océanographes. Ils voulaient comprendre ce qui s’était passé sur l’île et quelle en était la cause.
Le 12 septembre 2024, les chercheurs ont publié leurs conclusions dans la revue Science. L’île avait été frappée par l’un des plus puissants tsunamis jamais enregistrés, avec des vagues qui ont laissé une empreinte d’environ 195 mètres de hauteur.
Les observations sur le terrain ont montré que l’événement était le résultat d’événements en cascade déclenchés par le réchauffement climatique. La phase initiale s’est produite lorsque la hausse des températures a provoqué l’effondrement d’une langue glaciaire en train de s’amincir. Cela a déstabilisé un versant abrupt de la montagne et envoyé une avalanche de roches et de glace s’écraser dans le fjord Dickson, un bras de mer profond du Groenland. La chute de matériaux a déplacé un très important volume d’eau, si bien qu’une vague imposante a traversé l’étroit fjord, qui mesure environ 2,5 km de large.
Les vagues du tsunami, dont certaines étaient au moins aussi hautes que la Statue de la Liberté à New York, sont allées frapper les parois rocheuses abruptes bordant le fjord. Comme le glissement de terrain s’est produit avec un angle de près de 90 degrés, les vagues ont rebondi sur les parois du fjord pendant neuf jours, phénomène que les scientifiques appellent une seiche.
Il a fallu un an aux scientifiques pour étudier les phénomènes complexes qui ont accompagné l’effondrement glaciaire et le tsunami qui a suivi. Ils ont conclu que l’île d’Ella, à environ 72 kilomètres du glissement de terrain, a été frappée par un tsunami d’au moins 4 mètres de haut.
Quelques jours seulement avant cet événement spectaculaire, des bateaux de croisière étaient là, avec des touristes sur une plage de l’île. Heureusement que personne ne s’y trouvait lorsque le tsunami s’est produit. La seiche a été la plus longue jamais observée par les scientifiques. En général, les tsunamis provoqués par des glissements de terrain génèrent des vagues qui se dispersent en quelques heures.
Les scientifiques font remarquer que les tsunamis causés par des glissements de terrain sont plus courants qu’on ne le pense et ils représentent un danger pour les personnes vivant ou travaillant dans certaines régions de l’Arctique et du subarctique. En 2017, quatre personnes ont été tuées et 11 maisons ont été détruites lorsqu’un glissement de terrain a déclenché un tsunami qui a frappé le village de Nuugaatsiaq dans l’ouest du Groenland. La vague était probablement haute d’au moins 90 mètres. Deux villages ont été abandonnés après l’événement.
Les tsunamis causés par des glissements de terrain sont susceptibles de devenir plus fréquents avec la hausse des températures. Les régions arctiques et subarctiques se réchauffent deux à trois fois plus vite que le reste de la Terre. En effet, à mesure que la glace fond, les surfaces plus sombres absorbent davantage de lumière solaire. Le réchauffement entraîne trois dynamiques qui peuvent favoriser les glissements de terrain dans les régions glaciaires. La première est que les températures plus élevées provoquent le dégel et donc l’érosion du pergélisol dans les formations rocheuses, ce qui peut affaiblir les pentes et les rendre plus susceptibles de s’effondrer. Ensuite, le réchauffement climatique amincit les glaciers qui soutiennent parfois les pentes rocheuses. Le retrait de cette glace peut provoquer un effondrement soudain. Enfin, le réchauffement climatique augmente le risque de précipitations extrêmes, un facteur de risque majeur de glissements de terrain, car les roches et les sols saturés sont plus susceptibles de glisser. Des dizaines de sites ont été identifiés en Alaska et ils devraient faire l’objet d’études plus approfondies. Certains sites exposés à des effondrements se trouvent à proximité de zones habitées et pourraient causer des catastrophes s’ils se déstabilisaient. En août 2024, l’U.S. Geological Survey a signalé un tsunami de 17 mètres de haut dans la lagune de Pedersen en Alaska ; des visites du site ont révélé que le tsunami était plus important que les estimations initiales.
Source : NBC News via Yahoo News.

 

Image satellite (Sentinel-2) du site groenlandais après le glissement de terrain

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In September 2023, seismologists around the world detected a seismic event different from those they were used to. A monotonous vibration seemed to be emanating from Greenland. It lastes nine days.

Soon after the vibrations began, a cruise ship sailing near fjords in Greenland noticed that on the remote Ella Island, a base used for scientific research and by the Danish military for sled dog patrols, had been destroyed., The event drew an international group of seismologists, the Danish military and oceanographers into the mystery. They wanted to undrestand what had struck the island, and where it came from.

On Septaember 12th, 2024, the researchers released their conclusions in the journal Science. The island had been hit by one of the biggest tsunamis ever recorded, with waves that left a watermark about 195 meters high.

The event was the result of a series of rare, cascading events set in motion by global warming.

The initial trigger came when warming temperatures caused the tongue of a thinning glacier to collapse. That destabilized a steep mountainside, sending a rock and ice avalanche crashing into Greenland’s deep Dickson Fjord. That displaced a massive volume of water, so a towering wave traveled across the narrow fjord, which is about 2.5 km wide.

The tsunami waves, some at least as tall as the Statue of Liberty, ran up the steep rock walls lining the fjord. Because the landslide struck the waterway at a nearly 90-degree angle, waves bounced back and forth across it for nine days, a phenomenon scientists call a seiche.

The findings about the collapse and the ensuing tsunami are the result of a complex, yearlong investigation. The scientific team determined that Ella Island, about 72 kimometers from the landslide, was battered by a tsunami at least 4 meters tall.

Just a couple of days before the event, cruise ships were there and they were on the beach. It was really, really lucky that no one was there when the tsunami happened. This seiche was the longest scientists have ever observed. Previously, tsunamis caused by landslides typically created waves that died out within a few hours.

Tsunamis caused by landslides are more common than many people realize and dangerous for people living or working in some regions of the Arctic and subarctic. In 2017, four people were killed and 11 houses were destroyed after a landslide triggered a tsunami that struck the village of Nuugaatsiaq in west Greenland. The wave was likely at least 90 meters tall. Two villages were abandoned after the event.

Landslide tsunamis are a growing problem and these events are likely to become more prevalent with rising teemperatures. Arctic and subarctic regions are warming at two to three times the rate of the rest of the Earth because as ice melts away, the darker surfaces that get revealed absorb more sunlight. The warming is driving three dynamics that can make landslides more common in glaciated regions. The first is that higher temperatures are causing permafrost within rock formations to erode, which can weaken slopes and make them more likely to collapse. Second, warming is thinning glaciers that sometimes hold up rock slopes. Removing that ice can cause sudden collapse. Third, global warming increases the chances of extreme rainfall, a top risk factor for landslides because saturated rocks and soils are more prone to slide. Dozens of sites have been identified in Alaska that should need further investigation. Some are near populated areas and could spell catastrophe if they slid. In August 2024, the U.S. Geological Survey reported a 17-meter landslide tsunami in Alaska’s Pedersen Lagoon, but visits to the site revealed that the tsunami was larger than initial estimates.

Source : NBC News via Yahoo News.

Grottes glaciaires plus dangereuses à cause du réchauffement climatique ? // Is global warming making ice caves more dangerous ?

Les secouristes du sud de l’Islande ont été à l’oeuvre toute le journée du 26 août 2024 pour tenter de retrouver deux touristes étrangers disparus lors de l’effondrement d’une grotte de glace pendant la visite du Breidamerkurjökull, l’une des langues du Vatnajökull. Les services de secours avaient reçu un appel dans l’après-midi du dimanche 25 août 2024 concernant un effondrement du glacier et deux personnes qui étaient potentiellement coincées sous la glace.

(Source : ruv.is)

Les deux disparus faisaient partie d’un groupe de 25 personnes qui visitait une grotte de glace avec un guide. Un citoyen américain a péri dans l’accident et son épouse a été grièvement blessée et transportée à l’hôpital de Reykjavik.
Les conditions du sauvetage étaient très difficiles. L’effondrement s’est produit à l’intérieur du glacier et il n’était pas facile d’y introduire du matériel. Tout devait être fait à la main. Les médias locaux ont indiqué qu’une cinquantaine de personnes étaient engagées dans l’opération de sauvetage.

Vue globale du site de l’accident (Crédit photo : ruv.is)

Confirmant que les personnes concernées étaient des touristes étrangers, la police avait déclaré que rien n’indiquait que l’excursion dans la grotte présentait un danger, ajoutant que les visites de grottes de glace ont lieu presque toute l’année en Islande.

Hier soir, bouleversement de la situation et bonne nouvelle ! Les recherches pour retrouver deux touristes disparus ont été interrompues. La police a déclaré que l’opération de sauvetage était terminée, car aucun touriste n’était coincé sous la glace ! Il s’est avéré, après vérification, que 23 personnes participaient à l’excursion, et non 25 comme on le pensait auparavant. L’opération de sauvetage est donc désormais terminée et les recherches ont été interrompues.

Cette situation appelle toutefois quelques remarques. Comme indiqué plus haut, le Breidamerkurjökull est une langue glaciaire du glacier Vatnajökull qui débouche dans le célèbre Jökulsárlón. Cette langue glaciaire est réputée pour ses grottes dont les visites sont organisées pour des groupes.

Vue aérienne du Breiðamerkurjökull (Crédit photo :/Ljósm. Snaevarr Guðmundsson)

Vue du front du Breiðamerkurjökull depuis le lagon glaciaire (Photo : C. Grandpey)

Suite à un voyage en Islande en 2021, j’avais attiré l’attention sur la fonte de la glace dans la région du Jokulsarlon et j’avais écrit qu’elle « ne serait probablement plus la même dans 4 ou 5 ans. » J’avais invité les visiteurs de mon blog à « regarder l’Esjufjallarönd, une moraine qui longe le glacier Breiðamerkurjökull et le sépare d’une autre langue glaciaire, le Norðlingalægðarjökull, qui termine, elle aussi, sa course dans les eaux du Jökulsarlon, donnant naissance à une multitude de petits icebergs.

En longeant ce glacier, on se rend vite compte que le Breiðamerkurjökull recule rapidement à cause du réchauffement climatique. […] Les statistiques montrent que le glacier perd actuellement 600 mètres par an. Dans l’une des grottes, la glace a tellement reculé que la cascade qui se trouvait autrefois à l’intérieur de la grotte est maintenant pratiquement à l’extérieur. Dans une autre grotte à proximité, un gros rocher qui se trouvait à 100 mètres à l’intérieur de la cavité est maintenant à l’extérieur, à 500 mètres devant le glacier. »

Au cours de l’été 2021, les scientifiques ont installé deux caméras en bordure du Breiðamerkurjökull. Les caméras ont filmé pendant six semaines. Les glaciologues indiquent que la vitesse rapide de fonte des glaciers pendant l’été a un impact significatif sur leur récupération pendant les mois d’hiver. Lorsqu’un glacier est en équilibre, l’accumulation hivernale équivaut à la fonte estivale, mais cela ne se produit plus sur le Breiðamerkurjökull. Il s’en est suivi un recul atteignant 250 m par an..
Source : Médias d’information islandais, mon blog.

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Considérant cet accident en Islande, on peut se poser la question : Les grottes de glace sont-elles trop dangereuses à visiter ? Elles peuvent en effet être assez dangereuses et plusieurs risques sont associés à ces formations naturelles :
Elles présentent une instabilité structurelle. Les grottes glaciaires se forment par le mouvement et la fonte de la glace au fil du temps. Cela peut rendre la structure de la grotte très instable, avec un risque d’effondrement soudain qui peut piéger ou blesser les personnes à l’intérieur, comme cela vient de se produire en Islande.
Un autre danger est que de gros blocs de glace peuvent se détacher des parois ou du plafond de la grotte sans prévenir, ce qui constitue une menace sérieuse pour toute personne se trouvant en dessous.
À mesure que les glaciers fondent, le débit d’eau à travers les grottes peut augmenter rapidement, entraînant des crues soudaines qui peuvent rapidement remplir l’espace de la grotte.
En raison de ces risques, l’exploration des grottes glaciaires ne doit être effectuée que par des équipes expérimentées et correctement équipées. Même dans ce cas, les conditions peuvent changer rapidement et de manière inattendue, rendant ces environnements extrêmement dangereux.
Aujourd’hui, le réchauffement climatique augmente le risque de tels problèmes. Avec la hausse des températures, la glace fond plus rapidement, ce qui rend le glacier et les grottes à l’intérieur plus instables.
Il est difficile d’affirmer que l’accident en Islande a été causé uniquement par le réchauffement climatique, mais une chose est sûre : il a été causé par une certaine instabilité au sein du Breidamerkurjökull. L’Association islandaise des guides de montagne demande un renforcement des mesures encadrant de telles excursions. Selon l’association, les agences de voyage ne devraient pas organiser des visites des grottes toute l’année. Elles ne devraient être visitées qu’entre décembre et mars, et surtout pas pendant les mois d’été.

Sous le Vatnajökull : l’eau de la rivière est chaude ; l’eau de fonte est froide. Un lieu hors du commun, mais où je ne m’aventurerai plus en été ! (Photo : C. Grandpey)

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Rescuers in southern Iceland worked all day on August 26th , 2024, to try to find two foreign tourists who went missing when an ice cave collapsed while visiting Breidamerkurjökull, one of the tongues of Vatnajökull. Rescue services had received a call on the afternoon of Sunday, August 25th, 2024, about a glacier collapse and two people who were potentially trapped under the ice.

The two missing people were part of a group of 25 people visiting an ice cave with a guide. One American citizen died in the accident and his wife was seriously injured and taken to hospital in Reykjavik.
The conditions of the rescue were very difficult. The collapse occurred inside the glacier and it was not easy to get equipment in. Everything had to be done by hand. Local media reported that about 50 people were involved in the rescue operation.

Confirming that the people involved were foreign tourists, the police said that there was no indication that the cave tour was dangerous, adding that ice cave tours take place almost all year round in Iceland.

Last night, there was a change in the situation and good news! The search for two missing tourists was called off. The police declared that the rescue operation was over, as no tourists were trapped under the ice! It turned out, after verification, that 23 people were on the tour, and not 25 as previously thought. The rescue operation is now over and the search has been called off.

However, there are a few things to note about this situation. As mentioned above, Breidamerkurjökull is a glacial tongue of the Vatnajökull glacier that flows into the famous Jökulsárlón. This glacial tongue is famous for its caves, which can be visited by groups.

Following a trip to Iceland in 2021, I drew attention to the melting of the ice in the Jokulsarlon region and wrote that it « would probably not be the same in 4 or 5 years. » I invited visitors to my blog to « look at the Esjufjallarönd, a moraine that runs alongside the Breiðamerkurjökull glacier and separates it from another glacial tongue, the Norðlingalægðarjökull, which also ends its course in the waters of the Jökulsarlon, giving birth to a multitude of small icebergs.
As you walk along this glacier, you quickly realize that the Breiðamerkurjökull is retreating rapidly due to global warming. […] Statistics show that the glacier is currently losing 600 meters per year. In one of the caves, the ice has retreated so much that the waterfall that used to be inside the cave is now practically outside. In another cave nearby, a large rock that used to be 100 meters inside the cavity is now outside, 500 meters in front of the glacier.”
In the summer of 2021, scientists set up two cameras on the edge of Breiðamerkurjökull. The cameras filmed for six weeks. Glaciologists say that the rapid rate at which glaciers melt during the summer has a significant impact on their recovery during the winter months. When a glacier is in equilibrium, winter accumulation equals summer melt, but this no longer happens on Breiðamerkurjökull. This has resulted in a retreat of up to 250 m per year.
Source: Icelandic News Media, my blog.

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Considering this accident in Iceland, one might ask a question: Are ice caves too dangerous to visit? They can indeed be quite dangerous and there are several risks associated with these natural formations:
They have structural instability. Ice caves are formed by the movement and melting of ice over time. This can make the structure of the cave very unstable, with the risk of sudden collapse that can trap or injure people inside, as just happened in Iceland.
Another danger is that large blocks of ice can break off from the walls or ceiling of the cave without warning, posing a serious threat to anyone below.

As glaciers melt, the flow of water through caves can increase rapidly, leading to flash floods that can quickly fill the cave space.
Because of these risks, exploration of glacier caves should only be undertaken by experienced and properly equipped teams. Even then, conditions can change quickly and unexpectedly, making these environments extremely dangerous.

Today, global warming is increasing the risk of such problems. As temperatures rise, the ice is melting faster, making the glacier and the caves more unstable.
It is difficult to say whether the accident in Iceland was caused solely by global warming, but one thing is certain: it was caused by some instability within Breidamerkurjökull. The Icelandic Mountain Guides Association is calling for tighter measures to regulate such tours. According to the association, travel agencies should not operate cave tours all year round. They should only be visited between December and March, and above all not during the summer months.

Surf sur une vague glaciaire // Surfing on a glacial wave

Une vidéo récemment mise en ligne montre un surfeur portugais et un photographe espagnol en partance pour le Groenland, dans l’espoir de pouvoir surfer sur la vague générée par le vêlage d’un glacier, et de photographier l’événement.
Le projet était sponsorisé par une entreprise espagnole de vêtements de sport, dans le cadre de sa série « One Shot ». L’idée de l’épisode 2024, intitulé « Parallel Dreams Edition », est de réunir des personnes qui ne se connaissent pas, mais qui ont une approche identique du même concept.
Surfer sur la vague produite par un glacier en train de vêler avait déjà été réalisé en Alaska, mais jamais au Groenland. C’était un défi complètement nouveau pour les deux hommes. La difficulté était de trouver la bonne vague dans le laps de temps qui leur était imparti.
Les pêcheurs locaux ont guidé le surfeur et le photographe vers des sites où les vêlages étaient susceptibles de créer les vagues qu’ils recherchaient, autrement dit des endroits où la glace et la morphologie des lieux pourraient façonner les vagues provoquées par l’effondrement du glacier. Les deux hommes ont commencé leur recherche par une observation depuis les airs, ce qui leur a permis de repérer un glacier potentiel avec une plage de sable devant lui.
Après avoir trouvé le propriétaire d’un bateau qui pourrait les conduire vers ladite plage, les deux hommes se sont installés et ont attendu qu’un pan du glacier s’écroule avec un angle parfait pour générer une vague qui atteindrait la rive opposée. Lors d’un premier vêlage du glacier, ils ont constaté que la situation n’était pas favorable car de petits icebergs encombraient la baie ; il était préférable d’attendre.
Ils sont retournés sur place le lendemain et ont constaté que les petits icebergs qui bloquaient le site la veille avait disparu. Des blocs de glace continuaient à tomber du glacier et les conditions étaient bonnes pour tenter l’expérience, mais ils jugèrent qu’elles pouvaient être encore meilleures.
Lors d’une troisième visite, un énorme pan du glacier s’est détaché et a créé une vague parfaite pour le surf…

Voici une vidéo de l’expédition au Groenland :
https://youtu.be/zRM5aZ5N4_8

Il y a quelques années, j’ai mis en ligne la vidéo d’un glacier en train de vêler en Alaska. J’expliquais que j’avais ressenti la même émotion que devant un volcan en éruption :
https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY

Effondrement sur le glacier Columbia (Alaska) Photo: C. Grandpey

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A recent video shows a Portuguese surfer and a Spanish photographer embarking on a journey to Greenland in an attempt to ride and photograph a wave created by the calving of an iceberg.

The project was sponsored by a Spanish adventure and clothing company, as part of its “One Shot” series. The idea for the 2024 edition of the project, called “Parallel Dreams Edition,” is to bring together strangers who had the same concept as each other.

Surfing a calving glacier wave had been done before in Alaska, but had never been accomplished in Greenland. It was a completely new challenge for the two men. The difficulty was to find the right wave in a limited period of time.

Local fishermen guided them to potential spots where calving events could create the waves they were looking for, places where ice or land formations could shape the waves caused by the glacier’s collapse. They began the search from the air, which allowed them to spot a potential glacier with a sandy beach in front of it.

After finding a skipper who would take them to the remote beach, the pair posted up and waited for a chunk of ice to fall off at just the right angle to reach the opposite shore and break. When they finally did see the glacier calve, they found the resulting wave unridable.

They went back to the spot the next day and saw that the floating ice that had stymied them the day before was gone. Chunks of ice kept falling from the glacier and they were finally gifted with the first surfable wave of the trip.

Still, they wanted more. On a third visit, a massive section of the glacier broke off and created a wave that was more than just surfable. It was actually good. Here is a video of the event :

https://youtu.be/zRM5aZ5N4_8

A few years ago, I posted a video of a calving glacier in Alaska. I explained that I felt the same emotion as in front of an erupting volcano :

https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY