Nouveau vêlage en Antarctique // New calving in Antarctica

Un énorme iceberg deux fois plus grand que New York s’est détaché d’une plate-forme glaciaire en Antarctique. D’une superficie de près de 1 600 kilomètres carrés, il a rompu ses amarres avec la plate-forme de Brunt le 22 janvier 2023. L’événement s’est produit lorsqu’une fracture majeure, baptisée Chasm-1, a tranché l’épaisse couche de glace dans sa totalité.
Le vêlage était attendu depuis un moment et n’a surpris personne. Un iceberg de taille semblable, l’A74, s’est détaché de la plate-forme glaciaire en février 2021. Selon le British Antarctic Survey (BAS), l’A74, qui mesurait 1 270 kilomètres carrés, est parti à la dérive dans la mer de Weddell.
Le plus grand iceberg jamais enregistré, le B-15, s’est détaché de la plate-forme de Ross en mars 2000. Il mesurait 11 000 kilomètres carrés, soit à peu près de la même taille que la Jamaïque.
On ne sait pas encore si le dernier vêlage aura un impact sur la plate-forme glaciaire proprement dite. Cela dépendra de la façon dont le reste de cette plate-forme réagira aux changements qui viennent de se produire. Les scientifiques pensent que l’impact sera probablement faible et mettra un certain temps à se faire sentir. Une partie de la plate-forme glaciaire, soit environ la moitié de la taille du nouvel iceberg, reste exposée au vêlage. Le reste sera relativement peu affecté.
Le changement climatique et le réchauffement de l’atmosphère ont entraîné de nombreux cas de fonte prématurée des glaciers et des calottes glaciaires, mais les scientifiques s’accordent à dire que le dernier vêlage fait partie du cycle naturel de la calotte glaciaire de l’Antarctique. En effet, la plate-forme de Brunt avait atteint une taille encore jamais observée ces dernières années et un vêlage était donc très probable.
Le nouvel iceberg, baptisé A-81 par le U.S. National Ice Center, suivra probablement la trajectoire de l’A74 et partira à la dérive dans l’océan.
La plate-forme glaciaire de laquelle l’A-81 s’est détaché est le site de la station de recherche Halley du British Antarctic Survey, où les scientifiques étudient la météo spatiale et les processus atmosphériques. La station a été déplacée en 2016 lorsqu’une fracture est apparue dans la glace, avec le risque que la station parte dans l’Océan Austral sur un iceberg. La station n’aurait toutefois pas été affectée par le détachement de l’iceberg le 22 janvier 2023.
Source : British Antarctic Survey.

———————————————-

A huge iceberg twice the size of New York City has broken off from an ice shelf in Antarctica.

The iceberg, which has an area of nearly 1,600 square kilometers finally broke away from the Brunt ice shelf on January 22nd, 2023. This calving occurred when a crack called Chasm-1 fully broke through the entire layer of ice.

The breakaway of this section had been expected for a while and did not come as a surprise. A similarly sized iceberg, named A74, broke off from the ice shelf in February 2021. According to the British Antarctic Survey (BAS), A74, which measured 1,270 square kilometers, has now drifted into the Weddell Sea.

The largest iceberg ever recorded was named B-15, and broke off from Ross Ice Shelf in March 2000 measuring a massive 11,000 square kilometers, about the same size as the island of Jamaica.

Whether this calving has any impact on the ice sheet itself will depend upon how the rest of the shelf reacts to the changes that have just occurred. In any event the impact is likely to be small and will take some time to be felt. At least one part of the remaining shelf, about half of the size of the new iceberg, is now vulnerable to calving. The rest of the ice sheet will be relatively unaffected.

While climate change and the warming atmosphere have led to many cases of glaciers and ice sheets melting prematurely, experts agree that this particular calving is part of the natural cycle of the Antarctic ice sheet. Indeed, the Brunt ice shelf had reached a larger size than it had for many years, meaning that a significant calving was due.

The new iceberg, named A-81 by the U.S. National Ice Center, is likely to follow the path of A74 as it drifts into the ocean.

The ice shelf from which A-81 broke away is the location of the BAS’ Halley Research Station, where scientists study space weather and atmospheric processes. It was relocated in 2016 as the chasm along which the break occurred widened and was reportedly not affected by Sunday’s iceberg break-off.

Source : British Antarctic Survey.

Image du nouvel iceberg acquise le 24 janvier 2023 par le satellite Terra/MODIS de la NASA

Déplacement d’un module de la station du BAS en 2016 (Crédit photo: BAS)

Nouvel iceberg géant en Antarctique // New mega-iceberg in Antarctica

Un iceberg géant mesurant170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km² s’est détaché de la plateforme de Ronne en Antarctique. Selon les médias, c’est actuellement le plus gros iceberg au monde. Il est aussi grand que la moitié de la Corse et plus grand que l’île de Majorque aux Baléares.

A sa naissance, il est toutefois moins grand que l’A-68 qui s’est détaché du segment Larsen C de la Barrière de Larsen en juillet 2017. L’A-68 présentait une longueur de 175 km, une largeur de 50 km, pour une superficie de 5 800 km2, soit deux fois la taille du Luxembourg..

Baptisé A-76, le dernier iceberg géant a été repéré par le British Antarctic Survey (BAS) qui a une base non loin de là. De plus, l’Agence spatiale européenne (ESA) a publié une image de la rupture de l’iceberg avec la banquise, capturée par le satellite Sentinel-1 du programme Copernicus.

Le 26 février 2021, un iceberg de 1.270 km², soit environ deux fois la taille de Chicago, avait déjà quitté la partie septentrionale de la plateforme glaciaire de Brunt

Le vêlage d’icebergs dans les zones polaires n’est pas forcément provoqué par le réchauffement climatique. C’est un phénomène qui a toujours existé mais il est vrai qu’il a tendance à s’accélérer depuis quelques années. L’Ouest Antarctique où se produit le vêlage de ces gros icebergs doit faire face au réchauffement des eaux de l’Océan Austral qui viennent saper la base des plateformes glaciaires et les fragilisent, ce qui favorise la libération d’icebergs.

Il ne faut pas oublier non plus que les plateformes glaciaires retiennent souvent des glaciers. Si elles disparaissaient, ces glaciers – comme le Thwaites – accéléreraient leur course vers l’océan où ils contribueraient à faire monter le niveau de la mer.

Il va falloir maintenant suivre la trajectoire adoptée par l’A-76. On se souvient que l’A-68 avait menacé un temps de venir s’échouer le long de la côte de Géorgie du Sud, ce qui aurait fortement perturbé la faune qui s’y trouve.

°°°°°°°°°°

Pendant ce temps, l’Arctique transpire. Le 19 mai 2021, le thermomètre a dépassé 30°C au niveau du Cercle Polaire. La température est de 20 à 24°C supérieure à la normale pour cette période de l’année. Plus à l’es, à Salekhard, on prévoit une température de 26°C le 21 mai.

Moscou a battu des records vieux d’un siècle les 17 et 18 mai 2021 avec 29°2 C .

—————————————-

A giant iceberg measuring 170 km long and 25 km wide, with a total area of ​​4,320 km², broke off from the Ronne ice shelf in Antarctica. According to media reports, it is currently the biggest iceberg in the world. It is as big as half of Corsica and bigger than the island of Mallorca in the Balearic Islands.

At birth, however, it was smaller than the A-68 which broke away from the Larsen C segment of the Larsen Barrier in July 2017. The A-68 had a length of 175 km, a width of 50 km , for an area of ​​5,800 km2, which is twice the size of Luxembourg. Dubbed A-76, the last giant iceberg was spotted by the British Antarctic Survey (BAS) which has a base not far away. In addition, the European Space Agency (ESA) has released an image of the iceberg breaking from the ice shelf, captured by the Sentinel-1 satellite of the Copernicus program.

By February 26th, 2021, a 1,270-km² iceberg, roughly twice the size of Chicago, had already left the northern part of the Brunt Ice Shelf.

Iceberg calving in polar regions is not necessarily caused by global warming. This is a phenomenon that has always existed, but it is true that it has tended to accelerate in recent years. West Antarctica, where the calving of these large icebergs takes place, has to contend with the warming of the waters of the Southern Ocean which undermine the base of the ice shelves and weaken them, which favours the release of icebergs.

It should also be remembered that ice shelves often hold back glaciers. If they were to collapse, these glaciers – like the Thwaites – would speed up their course towards the ocean where they would help raise sea levels.

We will now have to follow the trajectory adopted by the A-76. We can remember that the A-68 threatened to run aground along the coast of South Georgia, which would have seriously disturbed the fauna there.

°°°°°°°°°°

Meantime, it is hot in the Arctic. On May 19th, 2021, temperatures reached more than 30 ºC in the Arctic Circle, with the western Russian Arctic now 20 to 24 ºC hotter than normal for this time of May. Further east, in Salekhard, meteorologists forecast the heat to climb to 26 °C by May 21st.

Moscow smashed heat temperature records over 100 years old for the second consecutive day on May 18th, 2021, with 29.2 °C.

Source : ESA

Séismes et glaciers // Earthquakes and glaciers

Une activité sismique significative, avec 27 événements présentant des magnitudes entre M 1,6 et M 3,2 sur l’échelle de Richter, a été enregistrée entre le 15 et le 17 juillet 2020 à l’est de Juneau, la capitale de l’Etat d’Alaska, sur le Juneau Icefield. L’Alaska Earthquake Center a expliqué que cette activité n’était pas d’origine tectonique ; il s’agit de «séismes glaciaires» générés par les mouvements des glaciers. En d’autres termes, l’origine des ondes sismiques ne se situe pas sous terre, mais à la surface du glacier proprement dit.
Toutefois, la sismicité dans un environnement glaciaire peut avoir d’autres causes que celle qui vient d’être évoquée.

Lorsque les glaciers vêlent dans un lagon ou dans la mer, de gros blocs de glace se détachent de leurs fronts et s’effondrent en soulevant des masses d’eau ; cela donne naissance à un spectacle impressionnant et bruyant. Une distance de sécurité doit être respectée car les vagues générées par les effondrements peuvent être puissantes et sont capables de retourner des embarcations.
Les séismes glaciaires provoqués par de tels effondrements ont été multipliés par sept au Groenland au cours des deux dernières décennies. Les scientifiques ont surveillé pendant 55 jours de juillet à septembre 2013 le glacier Helheim, l’un des principaux exutoires de la calotte glaciaire du Groenland. Ils ont enregistré 10 séismes glaciaires, dont certains atteignaient une magnitude de M 5,0. Ils ont également vu le glacier reculer d’environ 1,5 km à la suite de ces événements accompagnés de sismicité.
Les scientifiques ont étudié le phénomène et découvert que lorsqu’un gros bloc de glace se détache du front d’un glacier en train de vêler et bascule dans l’océan, l’événement peut non seulement arrêter la progression du glacier, mais aussi le faire reculer. Le recul du glacier et le changement de pression de l’eau qui s’ensuit provoquent des séismes glaciaires qui peuvent déclencher des vagues de tsunami et des grondements impressionnants. Le glacier recule pendant quelques minutes avant de reprendre sa progression vers l’avant.
Avec le réchauffement climatique, ces séismes glaciaires sont de plus en plus nombreux car il y a de plus en plus de vêlages lorsque la température de l’eau et de l’air augmente. Les glaciologues expliquent que les icebergs produits lors des vêlages peuvent peser un milliard de tonnes et retiennent suffisamment d’eau pour couvrir la surface de Central Park avec la hauteur de l’Empire State Building à New York. La perte de masse de glace du Groenland s’élève à 300 à 400 gigatonnes par an. La magnitude des séismes semble varier en fonction de la taille des icebergs.

Une autre facteur peut expliquer la sismicité en milieu glaciaire : le rebond isostatique – ou post-glaciaire – bien que certains scientifiques ne soient pas d’accord avec cette théorie. Le rebond isostatique fait référence au soulèvement des terres émergées après l’évacuation du poids énorme des calottes glaciaires et / ou des glaciers. Par exemple, il a été remarqué qu’avec la fonte rapide des 75000 kilomètres carrés occupés par les glaciers du sud de l’Alaska, certaines régions du sud-est de cet Etat se soulèvent à raison de 25 millimètres par an. Certains glaciologues disent que ce soulèvement des terres émergées est susceptible de déclencher des séismes. D’autres affirment que ce n’est pas parce que la région connaît beaucoup d’activité sismique et de rebond post-glaciaire que les deux phénomènes sont nécessairement liés. Ils ajoutent qu’il se passe tellement de choses différentes – sismicité, comportement glaciaire, changement climatique,  température des océans et érosion – qu’il y a forcément une coïncidence à un moment ou un autre entre les phénomènes naturels. Autrement dit, la fonte des glaciers et les séismes peuvent avoir lieu en même temps et ne pas s’affecter mutuellement.

Source : médias d’information de l’Alaska.

———————————————

Significant seismic activity, with 27 different events between M 1.6 and M 3.2 on the Richter scale was recorded between July 15th and 17th, 2020 east of Juneau on the Juneau Icefield. The Alaska Earthquake Center said the activity was not caused by earthquakes but “ice quakes” associated with glacial activity.  The origin of the seismic waves does not lie underground, but on the surface of the glacier itself.

Seismicity in a glacial environment may have other causes.

When glaciers are calving in a lagoon or in the sea, large chunks of ice break off from their fronts and collapse with a giant splash into the water, which gives birth to a dramatic and noisy show. A safety distance should be respected as the waves generated by the collapses can be quite powerful.

Ice quakes triggered by such collapses have been multiplied by seven in Greenland in the past two decades. Scientists monitored the Helheim Glacier, a major outlet of the Greenland Ice Sheet, over 55 days from July to September 2013. They recorded 10 glacial earthquakes, some of which registered a magnitude of M 5.0, and saw the glacier retreat by about 1.5 kilometres following the shaking events.

The scientists discovered that, when a big chunk of ice breaks off from a calving glacier and tips forward into the ocean, it can force the glacier not only to stop inching forward, but also to push it backward. The backward movement and the subsequent change in water pressure cause glacial earthquakes, which can trigger massive tsunami waves and thunderous rumbling. The glacier moves backward for a few minutes before springing forward again and moving as normal.

With global warming, such ice quakes will increase in frequency because calving rates rise when water temperatures and air temperatures rise. Glaciologists explain that calved icebergs often weigh around one billion tons and hold enough water to fill Central Park up to the Empire State Building. The mass loss of ice from Greenland amounts to 300 to 400 gigatons of ice per year. The size of the icebergs appears to determine the magnitude of the earthquakes.

Another explanation for the seismicity in a glacial environment if the isostatic – or post-glacial – rebound, although some scientists do not agree with this theory. This expression refers to the rise of land masses after the removal of the huge weight of ice sheets and / or glaciers For instance, it has been noticed that because Southern Alaska’s 75,000 square kilometres of glacier are melting at a rapid rate, some regions of Southeast are rising by a rate of 25 millimetres a year. Some glaciologists say this rise of land masses may trigger earthquakes. Other scientists say that just because the region has plenty of seismic activity and postglacial rebound does not mean the two are necessarily related. They add that there are so many different things going on, such as earthquakes, glaciology, climate change, ocean temperatures and erosion, that you are bound to have coincidence between natural phenomena. In other words, glacial melt and earthquake activity could be taking place at the same time and not affecting each other.

Source : Alaskan news media.

 Effondrements des glaciers alaskiens Columbia (Prince William Sound) et Sawyer (Juneau Icefield) [Photos : C. Grandpey]

Vidéo montrant l’effondrement du front du Sawyer Glacier dans le Juneau Icefield (C. Grandpey) :

https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY

Un bel iceberg tabulaire // A nice tabular iceberg

La NASA a mis en ligne l’image d’un iceberg de forme rectangulaire presque parfaite au large de la côte est de la péninsule antarctique, près de la plateforme glaciaire Larsen C. La photo a été prise pendant l’opération IceBridge dont le but est de photographier les régions polaires afin de comprendre l’évolution de la glace au cours des dernières années.
Bien que l’iceberg présente une forme assez inhabituelle, il s’agit d’un phénomène tout à fait naturel. Il s’agit d’un iceberg tabulaire, différent des icebergs angulaires les plus courants, avec juste une petite pointe sortant de l’eau.
Les icebergs tabulaires ont des côtés taillés à l’emporte-pièce, presque verticaux et une surface parfaitement plane. Ils se détachent généralement des plateformes glaciaires dans un processus appelé « vêlage » que j’ai expliqué dans des notes précédentes. Lorsque le vêlage d’un iceberg s’effectue d’un seul coup, les angles de la masse de glace peuvent être proches de 90 degrés. Dans le cas présent, l’iceberg a probablement été produit par un vêlage récent car le vent et les vagues n’ont pas eu le temps de l’éroder, ni d’arrondir ses angles..
En règle générale, 10% seulement des icebergs émergent de la surface de l’océan lorsqu’ils flottent. Cependant, au vu de cette seule photo, il est difficile de savoir si l’iceberg flotte complètement ou s’il repose en partie sur le fond de l’océan.
La NASA a l’intention d’étudier ce processus de vêlage dans le cadre de la mission IceBridge. Elle permettra aux scientifiques de mesurer la fonte de la glace sous l’effet du réchauffement climatique. Avec la hausse des températures, les plateformes glaciaires sont beaucoup plus susceptibles de produire des icebergs qui vont fondre en flottant à la surface de l’océan. Il s’agit d’une variable clé dans l’élévation continue du niveau de la mer que la NASA mesure depuis des décennies.
Source: NASA.

——————————————————

NASA has released the image of a nearly perfect rectangular iceberg off the east coast of the Antarctic Peninsula, near the Larsen C ice shelf. The photo was taken during Operation IceBridge, a mission to image the polar regions in order to understand how the ice has been changing in recent years.

While the iceberg is quite strange to look at, it is an entirely natural phenomenon. It is a tabular iceberg, different from the more common angular icebergs with just a small tip jutting out of the water.

Tabular icebergs have steep, nearly vertical sides and a flat plateau top. They typically break off of ice shelves in a process called “calving” I have explained in previous posts. When there is a clean calve of the iceberg, the angles can be close to 90 degrees. In this case, the iceberg is likely not very old as the wind and the waves have not yet eroded and rounded out its sharp edges.

Typically only 10 percent of an iceberg emerges above the ocean surface when floating. However, it is unclear in this particular image whether the iceberg is fully floating or partially sitting on the ocean bottom.

NASA intends to study this calving process through Operation IceBridge as a way of measuring melting due to global warming. As the planet warms, these ice shelves much more susceptible to calve off and melt as they float off into the ocean. This is a key variable in the continued sea level rise NASA has been measuring for decades.

Source : NASA.

Crédit photo: NASA