Trump s’en prend maintenant à l’océan ! // Trump is now attacking the ocean!

Après s’en être pris à l’énergie éolienne, celui qui est censé être le président des États-Unis vient d’ouvrir un monument marin national à la pêche commerciale. L’Administration Trump a publié un décret autorisant la pêche commerciale à l’intérieur du Pacific Remote Islands Marine National Monument du Monument, une zone de 1 269 980 km² qui, selon la NOAA, comprend « le plus vaste ensemble de zones marines et terrestres protégées de la planète sous la juridiction d’un seul pays ». Ce monument national permet la protection de nombreuses espèces endémiques, notamment des coraux, des poissons, des crustacés, des mammifères marins, des oiseaux de mer, des oiseaux aquatiques, des oiseaux terrestres, des insectes et une végétation introuvable ailleurs. Le monument, initialement établi par l’ancien président George W. Bush, a ensuite été agrandi par le président Obama.
Dans un décret distinct, le président Trump a indiqué que d’autres secteurs protégés pourraient également être ouverts à la pêche commerciale à l’avenir. Ce décret ordonne aux responsables des ministères du Commerce et de l’Intérieur d’examiner tous les autres zones marines et de voir si la pêche commerciale peut être autorisée.
Le décret relatif au Pacific Remote Islands Marine National Monument stipule que la pêche sera autorisée à une distance de 50 à 200 milles nautiques des côtes. Seuls les navires battant pavillon américain ou certains navires étrangers avec à leur bord du personnel américain seront autorisés à y pêcher.
Le décret de Trump a été critiqué par les Démocrates et les écologistes qui ont exprimé leur inquiétude quant aux impacts environnementaux de l’autorisation de pêche commerciale. Un sénateur hawaïen a déclaré : « À l’heure où la crise climatique menace notre fragile écosystème océanique et nous coûte des vies et des moyens de subsistance chaque année, la réponse du président Trump consiste à détruire la protection de certaines des ressources naturelles les plus importantes de notre pays.» Une étude récente publiée dans la revue
Climatic Change nous explique que l’extension de la réserve en question pourrait au contraire rendre les populations de poissons pélagiques du Pacifique plus résistantes au réchauffement de l’océan. Des chercheurs ont constaté que d’ici 2060, la hausse des températures attirera le thon listao du Pacifique occidental vers les eaux protégées du Pacific Remote Islands Marine National Monument, loin de celles où est pratiquée la pêche intensive. Cela confirme que la décision de Trump est une catastrophe pour l’environnement.
Source : U.S. News media.

Source : U.S. Fish and Wildlife Service

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After attacking wind energy, the man who is supposed to be President of the United States is opening a national marine monument to commercial fishing. The Administration has issued an executive order that allows for commercial fishing within the Pacific Remote Islands Marine National Monument, an area of 1,269,980.00 km2 which is said by NOAA to include »the most widespread collection of marine- and terrestrial-life protected areas on the planet under a single country’s jurisdiction ». The national monument protects many endemic species including corals, fish, shellfish, marine mammals, seabirds, water birds, land birds, insects, and vegetation not found elsewhere. The monument, first established by former President George W. Bush, was later expanded by former President Obama.

In a separate executive order, President Trump indicated more monuments could similarly be opened to commercial fishing in the future. That order directed the leaders of the Commerce and Interior departments to review all other marine monuments and recommend whether commercial

The order pertaining to the Pacific Remote Islands Marine National Monument said fishing will be allowed 50-200 nautical miles from the coastlines. Only U.S.-flagged vessels or some foreign vessels with American workers will be allowed to fish there.

Trump’s order was criticized by Democrats and activists, who raised concerns about the environment impacts of enabling commercial fishing. Sais an Hawaiian Senator : “At a time when the climate crisis is threatening our fragile ocean ecosystem and costing us lives and livelihoods every year, President Trump’s response is to gut protections for some of our nation’s most important natural ressources.” A recent study in the journal Climatic Change suggests the expanded reserve could make pelagic fish populations in the Pacific more resilient to ocean warming. Researchers found that by 2060, warmer temperatures will attract skipjack tuna from the Western Pacific to the protected waters of the monument, away from areas that are heavily fished. This confirms that the Trump dcision is disastrous to the environment.

Source : U.S. News media.

Le réchauffement climatique à l’origine de la catastrophe de La Bérarde (Isère)

Dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, le hameau de la Bérarde a été en grande partie ravagé par une lave torrentielle (voir mes notes du 10 juillet et 12 octobre 2024).

Crédit photo: presse régionale

Afin d’évaluer les aménagements qui seront nécessaires pour faire revivre le village, il était essentiel de déterminer avec précision les évènements naturels qui ont conduit à la catastrophe. Il s’agissait aussi de déterminer si de tels évènements peuvent se reproduire. Parmi les éléments qui ont été analysés, le glacier de Bonne Pierre a été l’objet d’une attention particulière. Une équipe scientifique a participé à ces explorations.

En cliquant sur ce lien, vous trouverez la description détaillée de la visite sur le terrain :

https://alpinemag.fr/berarde-premieres-conclusions-enquete-scientifique-origine-catastrophe/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR1ANBm0E1sph1c4PqtI8HDsR-KJL8BuFW3EfAeZZvKQ95ZjthbUQJ9-LQE_aem_o5t0KH3Yti1m6IuoNKPkhw

La conclusion de la mission scientifique a particulièrement attiré mon attention. On peut lire que « le réchauffement climatique (que je préfère à ‘changement climatique’) est présent à presque toutes les étapes de la catastrophe. De façon statistique d’abord, les précipitations intenses et la fonte de la neige sur une épaisseur importante sont les caractéristiques d’une météo plus chaude et humide, compatible avec les scénarios de changements climatiques. De façon plus déterministe, le changement climatique a entrainé la fonte du glacier et la création d’un lac, ainsi que la mise à nue de la moraine en aval, la rendant facile à déstabiliser et à emporter par la crue du torrent. [NDLR : il s’agit d’un phénomène bien connu, que j’ai décrit à plusieurs reprises à propos des glaciers himalayens] Si pendant longtemps les scientifiques ont été prudents sur les effets et conséquences (parfois complexes et indirectes) du réchauffement climatique, on peut dire ici que la catastrophe en est bien le produit. »

S’agissant du risque qu’un tel événement se reproduise, on peut lire dans le rapport scientifique que « même si la catastrophe du 20-21 juin 2024 n’a pas d’équivalent sur les derniers milliers d’années à la Bérarde, il n’est probablement pas possible d’exclure une récidive. »

Vue du glacier de Bonne Pierre où la vidange de lacs et cavités a provoqué la catastrophe du mois de juin 2024 (Crédit photo : E. Larose / CNRS)

Catastrophe de White Island (Nouvelle Zélande) : vers la fin des procès // White Island disaster (New Zealand) : towards the end of the trials

L’agence de voyage néo-zélandaise qui avait organisé l’excursion tragique à White Island en décembre 2019 a été reconnue coupable d’ avoir « minimisé les risques. » 22 personnes avaient perdu la vie lors de la catastrophe. Les gestionnaires de Whakaari Management Limited (WML), la société qui organisait les visites touristiques de l’île, ont été accusés de « fautes surprenantes ». Le juge a déclaré que la société « gérait et contrôlait » le volcan actif et avait manqué à son devoir en minimisant les risques encourus par les touristes. Ses propriétaires risquent une amende jusqu’à 1,5 million de dollars néo-zélandais (875 000 €).
L’éruption de décembre 2019 a tué 22 personnes, soit près de la moitié des personnes présentes sur l’île à ce moment-là. La plupart étaient des touristes ; 17 venaient d’Australie et trois des États-Unis. Vingt-cinq autres personnes ont été blessées, souvent gravement brûlées.
Treize parties ont été tenues pour responsables de la catastrophe. WML a été la dernière à être condamnée. Six autres ont plaidé coupable, tandis que six autres ont vu les accusations rejetées. Les peines seront prononcées définitivement en février 2024.
White Island reste interdite d’accès aux touristes depuis la catastrophe qui est rapidement devenue une affaire de gros sous. Certains touristes qui avaient acheté leur billet de visite de White island auprès de Royal Caribbean Cruises ont déjà obtenu des compensations financières après avoir poursuivi la société basée en Floride.
Source : presse néo-zélandaise.

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A New Zealand tour company has been found guilty of « minimising risk » to 22 people who died in the December 2019 White Island volcano disaster. The owners of Whakaari Management Limited (WML), the company which licenses tours to the island, were accused of « astonishing failures ». The judge said the company « managed and controlled » the active volcano and failed in its duty to minimise the risk there. The company faces up to NZ$1.5m (875,000 €) in fines.

The December 2019 eruption killed 22 – almost half of the people who were on the island at the time. Most were tourists, including 17 from Australia and three from the US. Another 25 people were injured, with many suffering extensive burns.

Thirteen parties were charged over the disaster. WML was the last to receive a verdict after six had pleaded guilty, while six more had their charges dismissed. Sentences will be passed in February 2024.

Tourism activities on White Island have not resumed since the disaster which also turned in a matter of money. Some of the tourists who bought their tour ticket to Whakaari through Royal Caribbean Cruises have already reached settlements after suing the Florida-based company in the US.

Source : New Zealand news media.

L’île avant l’éruption (Photo: C. Grandpey)

L’île après la catastrophe (Source: médias néo-zélandais)

Hausse catastrophique de la température des océans // Disastrous increase in ocean temperature

Voici une très mauvaise nouvelle : la NOAA vient d’indiquer que la température moyenne à la surface des océans de notre planète a atteint un record début avril 2023 avec 21,1° C. Après s’être située sous le niveau de l’année 2016 (la plus chaude au niveau global à ce jour) pendant les quatre premiers mois de l’année 2023, la température a subitement décollé et dépassé 2016 à partir de mi-mars.

La température des océans dépasse de +0,2 °C le pic déjà atteint début avril 2020 avec 20,9 °C. Les relevés de températures océaniques ne remontent qu’à 1981, et la période du 1er au 5 avril 2023 est la plus chaude enregistrée depuis une quarantaine d’années. C’est du jamais-vu. On avait certes enregistré 21°C en 2016, mais la Terre était alors sous l’influence du phénomène de réchauffement El Niño dans le Pacifique oriental, au niveau de l’équateur.

En 2023, le phénomène de refroidissement La Niña – qui avait remplacé El Niño en 2020 – est en phase de déclin. La Terre se trouve actuellement sous l’influence d’une période relativement neutre, avant le retour d’El Niño prévu vers le mois de juin. Malgré la présence de La Niña en début d’année 2023, les océans ont continué de se réchauffer !
Les océans ont absorbé 90% de la chaleur générée par les gaz à effet de serre. Ils ont limité la hausse des températures, mais ils ont fini par être à leur tour impactés et les canicules marines se multiplient depuis 1982.

Ce réchauffement des océans a des conséquences catastrophiques : blanchiment des coraux, disparition massive de poissons, prolifération d’algues toxiques comme les sargasses dans la Caraïbe et en Floride. Ces bouleversements sont dus à l’acidification de l’eau. En 2016, l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) nous alertait déjà : « Le réchauffement des océans […] conduit des groupes entiers d’espèces comme les méduses, les tortues et les oiseaux de mer à remonter de 10 °C de latitude vers les pôles. Il affecte les stocks de poissons dans certaines zones, et devrait entraîner une réduction des prises dans les régions tropicales. « 

Avec ce réchauffement incessant des océans, il ne faudra pas, non plus, être surpris par la multiplication des événements extrêmes avec leur cortège de tempêtes et autres cyclones.

Sources : NOAA, France Info, Futura Sciences.

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Here’s some very bad news: NOAA has just reported that the average surface temperature of our oceans reached a record high in early April 2023 with 21.1°C. After being below the 2016 level (the hottest globally to date) during the first four months of the year 2023, the temperature suddenly took off and exceeded 2016 from mid-March.
The temperature of the oceans exceeds by +0.2°C the peak already reached at the beginning of April 2020 with 20.9°C. Ocean temperature archives only date back to 1981, and the period April 1-5, 2023 has been the warmest on record for about 40 years. This is unheard of. We recorded 21°C in 2016, but the Earth was then under the influence of the El Niño warming phenomenon in the eastern Pacific,around the equator.
In 2023, the La Niña cooling phenomenon – which replaced El Niño in 2020 – is in a phase of decline. The Earth is currently under the influence of a relatively neutral period, before the return of El Niño expected around June. Despite the presence of La Niña in early 2023, the oceans have continued to warm!
The oceans have absorbed 90% of the heat generated by greenhouse gases. They limited the rise in temperatures, but they ended up being impacted, and ocean heat waves have been increasing since 1982.
This warming of the oceans has catastrophic consequences: coral bleaching, massive disappearance of fish, proliferation of toxic algae such as sargassum in the Caribbean and in Florida. These deep changes are due to the acidification of the water. In 2016, the International Union for Conservation of Nature (IUCN) already warned us: « The warming of the oceans […] is leading whole groups of species such as jellyfish, turtles and seabirds to move from 10°C latitude towards the poles. It affects fish stocks in some areas, and is expected to lead to reduced catches in tropical regions. »
With this incessant warming of the oceans, we should not be surprised either by the multiplication of extreme events with storms and cyclones in their wake.

Sources : NOAA, France Info, Futura Sciences.

Evolution de la température des océans