Réchauffement climatique : sévère sécheresse en Amazonie // Global warming : severe drought in the Amazon

Avec l’accélération du réchauffement climatique, de plus en plus d’événements extrêmes frappent notre planète, avec des ouragans, des sécheresses, des inondations, etc. Le bassin amazonien est actuellement confronté à l’une des pires sécheresses de son histoire. En juin 2024, des images satellites de l’Amazone et de ses affluents montraient des eaux vives et un niveau d’eau élevé. Aujourd’hui, à peine trois mois plus tard, les images des mêmes endroits montrent que le lit des rivières est complètement asséché. Les épisodes de sécheresse actuels sont les pires auxquels l’Amazonie ait été confrontée depuis le début des relevés en 1950. Ces conditions extrêmes bouleversent des vies, empêchent la navigation et menacent les dauphins, une espèce en voie de disparition dans la région. Des photos et des vidéos spectaculaires ont été diffusées dans les médias. Sur une photo, on peut voir une barge échouée sur des dunes de sable, là où les eaux coulaient il n’y a pas si longtemps. Sur une autre, un dauphin mort gît sur le sable ; en 2023, ce fut le sort de plus de 200 autres dauphins.

Le niveau du Rio Negro, l’un des principaux affluents de l’Amazone, baisse actuellement de 17,5 centimètres par jour en moyenne, selon les services météorologiques brésiliens. Dans certains endroits, comme la capitale Brasilia, on a recensé plus de 140 jours sans pluie. Le bassin amazonien souffre d’une situation qui ne s’est jamais produite auparavant. Selon les autorités, les changements sont « absolument énormes ». Elles ont exprimé leur inquiétude pour les quelque 60 % de Brésiliens dont la vie et les moyens de subsistance sont affectés par les conditions extrêmes. Outre les dangers immédiats pour l’emploi et l’approvisionnement alimentaire de nombreux Brésiliens, les autorités sont préoccupées par les causes de cette saison de sécheresse anormalement précoce et extrêmement grave.

Bien que le phénomène météorologique El Niño soit toujours présent, bien qu’en forte régression, ses effets sont encore sensibles et sont intensifiés par l’océan Atlantique plus chaud. La World Weather Attribution a calculé que la sécheresse de 2023 dans le bassin amazonien était 30 fois plus probable en raison de ces nouvelles conditions. Un chercheur de l’Institut national brésilien de recherche spatiale prévient que ces changements,qui viennent s’ajouter à la déforestation, poussent la région « vers un point de non-retour » au-delà duquel la situation deviendra irréversible.

Les sécheresses s’accompagnent également d’un risque d’incendie de forêt. La perte d’une partie encore plus grande de la couverture forestière de l’Amazonie serait un désastre. En 2022, la forêt amazonienne retenait 56,8 milliards de tonnes de carbone.

Personne n’est en mesure de faire remonter le niveau de l’eau des rivières dans le bassin amazonien. Les mesures à prendre pour réduire l’impact de la sécheresse en Amazonie incombent aux gouvernements et aux grandes entreprises qui doivent mettre en œuvre des plans pour réduire les émissions contribuant au réchauffement de la planète. De plus, des efforts de reforestation et de régénération du bassin amazonien préserveront sa biodiversité et contribueront ainsi à stabiliser la région. Les scientifiques affirment que les gouvernements peuvent atténuer l’impact des futures sécheresses en diminuant les niveaux de déforestation, en restaurant les forêts et en aidant les populations à s’adapter.

Source : Yahoo Actualités.

 

Vue de la sécheresse dans le Bassin de l’Amazon (Crédit photo : presse brésilienne)

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With the acceleration of global warming, more and more extreme events are affecting our planet, with hurricanes, droughts, floods, and so on. The Amazon Basin is currently facing one of the worst droughts of its history.

In June 2024, satellite images of the Amazon River and its tributaries captured healthy rushing waters and high water lines. Now, a mere three months later, images of the same locations depict completely dry riverbeds.

The current disastrous droughts are the worst that the Amazon has faced since records began in 1950. they are upending lives, stranding boats, and threatening endangered dolphins. Shocking photos and videos have been released in the media. In one picture, one can see a barge ship stranded high and dry on sand dunes, where waters used to flow. In another, a dead dolphin lies on the sand; in 2023, this was the fate of more than 200 dolphins.

The Rio Negro, which is one of the Amazon’s largest tributary rivers, is currently falling 17.5 centimeters a day on average, according to Brazil’s weather service. And in some places, like the capital of Brasília, there have been more than 140 days without rain.

The Amazon Basin is suffering a situation that has never happened before. Authorities are forced to admit that the changes as « absolutely enormous. » They have voiced concern for the approximately 60% of Brazil whose lives and livelihoods will be affected by the extreme conditions.

Aside from the immediate dangers to jobs and food supply for many Brazilians, officials are highly worried about the causes behind this unseasonably early and extremely severe drought season. While the El Niño weather pattern is still occurring, although strongly declining, its effects were extended and intensified by a warmer Atlantic Ocean. The World Weather Attribution calculated that the 2023 drought in the Amazon Basin was made 30 times more likely to occur due to these changing conditions.

A research scientist at Brazil’s National Institute for Space Research warns that these changes, combined with deforestation, are pushing the area « toward a potential tipping point » beyond which the situation will become irreversible.

With the droughts also comes the wildfire risk. Losing more of the Amazon’s forest cover would be devastating. It was holding 56.8 billion metric tons of carbon as of 2022.

While nobody can directly raise water levels, the highest impact on the Amazon’s drought will come from governments and large corporations who execute their plans to reduce their planet-warming emissions. Additionally, working to reforest and regenerate the Amazon Basin will preserve its critical biodiversity, helping stabilize the area. Scientists say that governments can mitigate the impact of future droughts by decreasing levels of deforestation, restoring forests and helping communities adapt.

Source : Yahoo News.

Le Gulf Stream s’arrêtera-t-il ? Pas si sûr ! // Will the Gulf Stream stop ? Not so sure !

Dans ma note précédente intitulée « Et si le Gulf Stream s’arrêtait ? », j’ai expliqué que les scientifiques craignent que le réchauffement climatique puisse stopper la circulation méridionale de retournement de l’Atlantique (AMOC), cruciale pour transporter la chaleur des tropiques vers les latitudes septentrionales. Un tel arrêt aurait inévitablement de graves conséquences. La circulation atlantique s’est déjà considérablement ralentie dans un passé lointain. Durant les périodes glaciaires, lorsque les calottes qui recouvraient une grande partie de la planète fondaient, l’apport en eau douce ralentissait déjà la circulation atlantique, déclenchant d’énormes fluctuations climatiques. Aujourd’hui, personne ne sait si ni quand la circulation atlantique atteindra un point de non-retour. Les observations ne remontent pas assez loin dans le temps pour fournir un résultat clair.
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, explique que même si le Groenland perd effectivement d’énormes et inquiétantes quantités de glace à l’heure actuelle, cela ne continuera probablement pas assez longtemps pour affecter, voire stopper, l’AMOC.
L’étude nous rappelle que l’AMOC distribue la chaleur et les nutriments, de la même façon que le système circulatoire humain distribue la chaleur et les nutriments dans tout le corps. L’eau chaude des tropiques circule vers le nord le long de la côte atlantique des États-Unis avant de traverser l’océan. À mesure qu’une partie de l’eau chaude s’évapore et que l’eau de surface se refroidit, elle devient plus salée et plus dense. Cette eau plus dense s’enfonce. Plus froide et plus dense, elle circule vers le sud en profondeur. Les variations de chaleur et de salinité alimentent le tapis roulant que représente le système. Si le système de circulation atlantique s’affaiblissait, cela pourrait conduire à un chaos climatique dans le monde.
Les calottes glaciaires sont constituées d’eau douce, de sorte que le vêlage rapide des icebergs dans l’océan Atlantique est susceptible de réduire la salinité de ce dernier et ralentir le fonctionnement du système. Si les eaux de surface ne parviennent plus à s’enfoncer profondément et que la circulation s’arrête, un refroidissement catastrophique se produira inévitablement en Europe et en Amérique du Nord. La forêt tropicale amazonienne et la région africaine du Sahel deviendront plus sèches ; le réchauffement et la fonte de l’Antarctique s’accéléreront, le tout en quelques années, voire quelques décennies.
Aujourd’hui, la calotte glaciaire du Groenland fond rapidement et certains scientifiques craignent que l’AMOC se dirige vers un point de non-retour climatique au cours de ce siècle. Cette inquiétude est-elle justifiée ?
Pour répondre à la question, les auteurs de la nouvelle étude sont remontés aux années 1980. À cette époque, un jeune scientifique nommé Hartmut Heinrich et ses collègues ont extrait des carottes de sédiments des fonds marins pour savoir si les déchets nucléaires pourraient être enfouis en toute sécurité dans les profondeurs de l’Atlantique Nord. Heinrich a observé dans les carottes plusieurs couches contenant de nombreux grains et fragments de roche provenant du substrat rocheux.
Les grains étaient trop gros pour avoir été transportés au milieu de l’océan par le seul vent ou les courants océaniques. Heinrich s’est rendu compte qu’ils avaient été probablement amenés là par des icebergs suite à leur frottement sur le substrat rocheux au moment où ils étaient encore des glaciers terrestres. Les couches contenant le plus de roches et de débris remontent probablement à une époque où les icebergs étaient particulièrement nombreux, suite à un affaiblissement du système de courants atlantiques. Ces périodes sont aujourd’hui connues sous le nom d’« événements Heinrich. » En mesurant les isotopes de l’uranium dans les sédiments, les paléoclimatologues ont pu déterminer la quantité de dépôts sédimentaires laissés derrière eux par les icebergs. Cette quantité de débris leur a permis d’estimer la quantité d’eau douce que ces icebergs ont ajoutée à l’océan et de la comparer avec celle d’aujourd’hui pour essayer de savoir si l’histoire pourrait se répéter dans un avenir proche. La conclusion de l’étude est que cela est peu probable dans les décennies à venir. En effet, même si le Groenland perd actuellement d’énormes volumes de glace, cette perte ne se poursuivra probablement pas pendant assez longtemps pour arrêter l’AMOC.
Les icebergs sont beaucoup plus susceptibles de perturber l’AMOC que l’eau de fonte provenant des glaciers terrestres, essentiellement parce qu’ils peuvent transporter de l’eau douce directement vers les endroits où le courant s’enfonce dans les profondeurs. Cependant, le réchauffement des prochaines années fera reculer et éloignera trop la calotte glaciaire du Groenland de la côte pour que les icebergs puissent fournir suffisamment d’eau douce.
La force de l’AMOC devrait diminuer de 24 % à 39 % d’ici 2100. À ce moment-là, la formation d’icebergs au Groenland s’approchera des « événements Heinrich » les plus faibles du passé.
Plus que les icebergs, ce sont les eaux de fonte qui se déversent dans l’Atlantique en bordure du Groenland qui devraient devenir la principale cause de l’amincissement de l’île. L’eau de fonte envoie toujours de l’eau douce dans l’océan, mais elle se mélange à l’eau de mer et a tendance à se déplacer le long de la côte. Elle ne refroidit donc pas directement l’océan comme le font les icebergs. L’AMOC pourrait certes être en danger, mais l’histoire montre que le risque n’est pas aussi imminent que certains le craignent.
Source  : The Conversation via Yahoo Actualités.

Bouleversement de l’AMOC si un ralentissement de la circulation thermoaline se produisait (Source : GIEC)

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In my previous post entitled « What if the Gulf Stream stopped ? », I explained that scientists fear that global warming may shut down the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC) which is crucial for carrying heat from the tropics to the northern latitudes. Such a shutdown would inevitably have severe consequences. The Atlantic circulation already slowed significantly in the distant past. During glacial periods when ice sheets that covered large parts of the planet were melting, the influx of fresh water slowed the Atlantic circulation, triggering huge climate fluctuations. Today, nobody knows if, or when the Atlantic circulation will reach a tipping point. Observations don’t go back far enough to provide a clear result.

Anew research, published in the journal Science, suggests that while Greenland is indeed losing huge and worrisome volumes of ice right now, that might not continue for long enough to shut down the AMOC.

The study reminds us that the Atlantic current system distributes heat and nutrients on a global scale, much like the human circulatory system distributes heat and nutrients around the body. Warm water from the tropics circulates northward along the U.S. Atlantic coast before crossing the Atlantic. As some of the warm water evaporates and the surface water cools, it becomes saltier and denser. Denser water sinks, and this colder, denser water circulates back south at depth. The variations in heat and salinity fuel the pumping heart of the system. If the Atlantic circulation system weakened, it could lead to a world of climate chaos.

Ice sheets are made of fresh water, so the rapid release of icebergs into the Atlantic Ocean can lower the ocean’s salinity and slow the pumping heart. If the surface water is no longer able to sink deep and the circulation collapses, dramatic cooling would likely occur across Europe and North America. Both the Amazon rain forest and Africa’s Sahel region would become dryer, and Antarctica’s warming and melting would accelerate, all in a matter of years to decades.

Today, the Greenland ice sheet is melting rapidly, and some scientists worry that the Atlantic current system may be headed for a climate tipping point this century. But is that worry warranted?

To answer the question, the new study goes back to the 1980s. By that time, a junior scientist named Hartmut Heinrich and his colleagues extracted a series of deep-sea sediment cores from the ocean floor to study whether nuclear waste could be safely buried in the deep North Atlantic. Heinrich found several layers with lots of mineral grains and rock fragments from land.

The sediment grains were too large to have been carried to the middle of the ocean by the wind or ocean currents alone. Heinrich realized they must have been brought there by icebergs, which had picked up the rock and mineral when the icebergs were still part of glaciers on land. The layers with the most rock and mineral debris probably dated back to a time when the icebergs came out in force, coincided with severe weakening of the Atlantic current system. Those periods are now known as Heinrich events. By measuring uranium isotopes in the sediments, paleoclimate scientists were able to determine the deposition rate of sediments dropped by icebergs. The amount of debris allowed them to estimate how much fresh water those icebergs added to the ocean and compare it with today to assess whether history might repeat itself in the near future.The conclusion of the study is that it is unlikely in the coming decades. Indeed, while Greenland is losing huge volumes of ice right now the ice loss will likely not continue for long enough to shut down the current on its own.

Icebergs are much more effective at disrupting the current than meltwater from land, in part because they can carry fresh water directly out to the locations where the current sinks. Future warming, however, will force the Greenland ice sheet to recede away from the coast too soon to deliver enough fresh water by iceberg.

The strength of the AMOC, is projected to decline 24% to 39% by 2100. By then, Greenland’s iceberg formation will be closer to the weakest Heinrich events of the past.

Instead of icebergs, meltwater pouring into the Atlantic at the island’s edge is projected to become the leading cause of Greenland’s thinning. Meltwater still sends fresh water into the ocean, but it mixes with seawater and tends to move along the coast rather than directly freshening the open ocean as drifting icebergs do. The Earth’s pumping heart could still be at risk, but history suggests that the risk is not as imminent as some people fear.

Source : The Conversation via Yahoo News.

Février 2024, le plus chaud de tous les temps // February 2024, the warmest ever

Selon l’agence européenne Copernicus – mais l’information est confirmée par d’autres agences comme la NOAA – le mois de février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. C’est la neuvième fois consécutive qu’un record mensuel est battu.

 

Copernicus alerte aussi sur des températures jamais mesurées à la surface des océans en février 2024. Elles dépassent celles enregistrées en plein été, en août 2023.

 

Selon Copernicus, la température au mois de février 2024 est de 0,81°C au-dessus de la moyenne de la période précédente (1991-2020) et de 1,77°C au-dessus de l’ère pré-industrielle. On est donc loin des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et la limite de 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère pré-industrielle. Copernicus ajoute que la température moyenne au niveau mondial des 12 derniers mois (de mars 2023 à février 2024) est 1,56°C au-dessus de la moyenne de l’ère pré-industrielle, et la plus élevée jamais enregistrée.

Le mois de février 2024 dépasse aussi de 0,12°C le dernier record de température enregistré pour un mois de février, et qui datait de 2016.

Plus globalement, l’hiver 2023/2024, incluant les mois de décembre, janvier et février, a été le plus chaud de l’histoire mondiale avec 0,78°C de plus que la température moyenne de la période précédente (1991-2020). Cet hiver a été marqué par une sécheresse persistante et plus importante que la moyenne notamment dans le sud et l’est de l’Espagne, le sud de la France, en Sicile et au Maghreb, mais aussi dans une grande partie de la Scandinavie, dans le nord-ouest de la Russie et dans les régions situées à l’ouest de la mer Noire.

Ne pas oublier que l’été 2023 avait été le plus chaud jamais mesuré dans le monde.

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Le mardi 5 mars 2024, je me trouvais à Royan à l’occasion d’une conférence sur les volcans et les risques volcaniques dans cette ville. J’ai profité de ce séjour en Charente-Maritime pour me rendre de long de la côte atlantique au nord de la ville où j’ai pu constater les dégâts occasionnés par les dernières tempêtes hivernales. C’est spectaculaire et inquiétant. Les effets des assauts des vagues sur la dune littorale sont impressionnants. Le trait de côte a carrément reculé d’une dizaine de mètres. C’est dans de tels lieux que l’on se rend parfaitement compte de l’impact du réchauffement climatique sur les océans.

Des arbres ont été déracinés et culbutés au pied de la dune . Des branches jonchent les plages et font le bonheur des enfants qui construisent des cabanes.

Les oyats censés retenir la dune n’ont pas pesé lourd et leurs racines sont souvent à l’air libre.

Dans le secteur, des blockhaus, vestiges de la Seconde Guerre Mondiale, gisent à plusieurs dizaines de mètres de distance du rivage, au milieu de l’océan. Cette situation n’est pas la conséquence des dernières tempêtes, mais elle permet de se rendre compte du travail de sape effectué par l’océan au cours des dernières décennies.

Photos : C. Grandpey

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According to the European Copernicus agency – but the information is confirmed by other agencies such as NOAA – February 2024 was the hottest February ever recorded globally. This is the ninth consecutive time that a monthly record has been broken.
Copernicus also warns of temperatures never before measured on the ocean surface in February 2024. They exceed those recorded in midsummer, in August 2023.

According to Copernicus, the temperature in February 2024 was 0.81°C above the average of the previous period (1991-2020) and 1.77°C above the pre-industrial era. We are therefore far from the objectives of the Paris Agreement on climate and the limit of 1.5°C of global warming compared to the pre-industrial era. Copernicus adds that the global average temperature for the last 12 months (March 2023 to February 2024) was 1.56°C above the pre-industrial average, and the highest on record.
The month of February 2024 also exceeds by 0.12°C the last temperature record recorded for a month of February, which dates back to 2016.
More generally, the winter of 2023/2024, including the months of December, January and February, was the warmest in world history with 0.78°C higher than the average temperature of the previous period (1991-2020). ). This winter was marked by persistent and greater than average drought, particularly in the south and east of Spain, the south of France, Sicily and the Maghreb, but also in a large part of Scandinavia, in the north-west of Russia and in the regions west of the Black Sea.
We should not forget that the summer of 2023 was the hottest ever measured in the world.

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On Tuesday March 5th, 2024, I was in Royan for a conference on volcanoes and volcanic risks in this city. I took advantage of this stay in Charente-Maritime to travel along the Atlantic coast to the north of the city where I was able to see the damage caused by the latest winter storms. It is spectacular and disturbing. The effects of the assaults of the waves on the coastal dune are impressive. The coastline has actually retreated by around ten meters. One prefectly realises the impact of global warming on the oceans.

Trees were uprooted and overturned at the foot of the dune. Branches litter the beaches and delight children who build cabins. The oyats supposed to hold the dune could not resist and their roots are often in the open air.

In the area, blockhouses, remnants of the Second World War, lie several tens of meters away from the shore, in the middle of the ocean. This situation is not the consequence of the last storms, but it allows us to realize the undermining work carried out by the ocean over the last decades.

Et si les courants marins s’arrêtaient dans l’Atlantique? // What if ocean currents collapsed in the Atlantic?

L’une des conséquences les plus redoutées du réchauffement climatique actuel est l’arrêt de l’AMOC, abréviation de Atlantic Meridional Overturning Circulation, en français : circulation méridienne de renversement de l’Atlantique . Une nouvelle étude publiée le 25 juillet 2023 dans la revue Nature Communications prédit que l’arrêt de cette circulation pourrait se produire d’ici le milieu du siècle, peut-être même dès 2025.
Il convient de rappeler que les courants océaniques qui composent l’AMOC fonctionnent comme des tapis roulants qui transportent l’eau chaude des latitudes sud vers l’Atlantique Nord. La chaleur du sud fait s’enfoncer l’eau plus froide et plus salée – donc plus lourde – dans le nord. L’océan Pacifique n’a pas le même type de salinité, et c’est la raison pour laquelle l’eau autour de l’Alaska a tendance à être plus froide qu’en Scandinavie, même si on se trouve à la même latitude.
L’AMOC pourrait cesser de fonctionner si trop d’eau douce était ajoutée à l’océan, réduisant sa salinité. Dans ce genre de situation, les eaux océaniques deviendraient moins lourdes, ce qui provoquerait l’arrêt des courants de l’AMOC. Cette arrivée d’eau douce pourrait provenir de la fonte des calottes glaciaires, de l’augmentation du ruissellement des rivières et de l’augmentation des précipitations, ensemble de phénomènes provoqués par le réchauffement climatique.
Les auteurs de l’étude ont passé au peigne fin les données de température de surface de la mer dans l’Atlantique Nord en remontant jusqu’en 1870, ce qui permet de comprendre la stabilité historique de l’AMOC. Après avoir effectué de nouvelles analyses, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que l’AMOC devient de plus en plus instable avec le temps. Les mécanismes qui maintiennent cette stabilité sont en train de disparaître.

Les analyses effectuées par les auteurs de l’étude tendent à montrer que l’AMOC cessera de fonctionner entre 2025 et 2095, probablement au milieu du siècle, mais ils préviennent que cet arrêt pourrait se produire plus tôt. Un tel événement entraînerait à coup sûr une élévation rapide du niveau de la mer et une forte baisse des températures dans l’hémisphère nord.
Il y a un certain scepticisme dans le monde scientifique quant aux conclusions de la nouvelle étude. Certains chercheurs rappellent que selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) il est peu probable que l’AMOC s’arrête si l’on se réfère aux modèles climatiques actuels. Plusieurs autres chercheurs ont mis en évidence les incertitudes rendant difficile la détermination du moment où le point de basculement de l’AMOC se produira. Cependant, il convient de noter que le GIEC a été maintes fois critiqué pour avoir été trop modéré dans ses conclusions face aux pressions politiques. La plupart des scientifiques font également remarquer que le réchauffement climatique s’accélère plus vite que la plupart des prévisions faites dans le passé.
Comme d’habitude, les scientifiques expliquent que la situation est tout à fait réversible, à condition de réagir assez rapidement et de réduire dans de larges proportions nos émissions de gaz à effet de serre. Ils ajoutent qu’une fois que nous aurons franchi le point de basculement – avec irréversibilité de la situation – il faudra plusieurs décennies avant que débute un arrêt complet de l’AMOCc ce qui laisse le temps de faire baisser les concentrations de gaz à effet de serre.

Désolé, mais c’est refuser de voir la vérité en face et laisser le problème aux prochaines générations ! Parfaitement stupide et honteux.
Source : Yahoo Actualités.

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One of the most feared consequences of the current global warming is the collapse of AMOC, short for Atlantic meridional overturning circulation. A new study published on July 25th, 2023 in Nature Communications predicts the collapse could occur by the middle of the century, possibly even as early as 2025.

It is worth reminding the public that the ocean currents that comprise AMOC work like conveyor belts to carry warm water from the southern latitudes into the North Atlantic. Heat from the south causes colder, saltier water in the north (which is heavier) to sink. The Pacific Ocean lacks the same kind of salinity, and it’s the reason water around Alaska tends to be colder than in Scandinavia, even though they share the same latitude.

AMOC can be shut down if too much fresh water is added to the ocean, which reduces its salinity. In this kind of situation, ocean waters become less heavy, which basically causes the AMOC currents to stop. That infusion of freshwater could come from the melting of ice sheets, increased river runoff, and increased precipitation, all phenomena that are driven by global warming..

The authors of the study looked at sea surface temperature data of the North Atlantic stretching back to 1870, which can help tunderstand the historical stability of AMOC. After running new analyses, the researchers came to conclude that AMOC is getting more unstable over time. Mechanisms that maintain regularity are falling apart.

The authors’ analyses suggest AMOC will collapse sometime between 2025 and 2095—likely in the middle of the century, but they warn it may happen sooner. Such an event would likely lead to rapid rises in sea levels, and a sharp decrease in temperatures across the Northern Hemisphere.

There is some skepticism among other scientists about the new study’s conclusions. They point out that the latest report from the U.N.’s Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) said it was unlikely that AMOC would collapse based on current climate models. Several other researchers have cautioned that uncertainties make it difficult to pinpoint when the AMOC tipping point will occur. However, it should be noted that the IPCC has been criticized again and again for moderating its conclusions in the face of political pressure. Most experts have also underlined that global warming has blown past most predictions made in the past.

As usual, scientists say the situation is all reversible, provided we react quickly enough ans reduce in large proportions the emissions of greenhouse gases. They add that once we cross the tipping point, it will be several decades before a full collapse of AMOC begins, which gives time to bring down greenhouse gas concentrations.

Sorry, but this is refusing to see the problem to day and leaving it for the next generations ! Definitely stupid and shameful.

Source : Yahoo News.

Vue de la circulation océanique dans le monde (Source: NOAA)