Origine des dépôts de tephra sur la Grande Ile d’Hawaii // Origin of tephra deposits on Hawaii Big Island

Le Mauna Loa et le Kilauea sont les deux volcans les plus actifs de la Grande Ile d’Hawaï et leurs histoires éruptives se chevauchent. Ils sont situés à faible distance d’un de l’autre; leurs cratères sommitaux ne sont éloignés que d’environ 34 kilomètres.De plus, une partie du Kilauea s’est édifiée sur le flanc sud-est du Mauna Loa, le plus ancien des deux volcans.
Le Mauna Loa et le Kilauea produisent des coulées de lave qui peuvent parcourir plusieurs kilomètres depuis la source. De plus, ils émettent des panaches de tephra qui peut monter haut dans l’atmosphère et parcourir de longues distances en étant poussés par le vent. C’est pourquoi il peut parfois être difficile de déterminer quel volcan est responsable d’une coulée de lave ou d’un dépôt de tephra.
Connaître la source des matériaux émis, qu’il s’agisse du Mauna Loa ou du Kilauea, est important pour évaluer les risques volcaniques sur la Grande Ile d’Hawaï. Les géologues se tournent vers les événements du passé, qu’ils soient effusifs ou explosifs, pour comprendre la fréquence des éruptions volcaniques. Le calcul des intervalles de récurrence permet de déterminer la fréquence à laquelle des événements effusifs ou explosifs se produisent, et cela peut aider à prévoir quand ils sont susceptibles de se produire à l’avenir.
Par exemple, si les géologues observent un affleurement dans lequel six couches de tephra sont prises en sandwich entre une coulée de lave supérieure datée d’il y a 800 ans et une coulée de lave inférieure datée d’il y a 2 000 ans – donc avec une période de temps de 1 200 ans entre les deux coulées – ils peuvent conclure que l’intervalle de récurrence minimum serait de 200 ans (1 200 ans divisés par six éruptions explosives). Cela signifie qu’un événement éruptif explosif s’est produit, en moyenne, tous les 200 ans au cours de cette période de 1 200 ans. Si on sait qu’il y a six couches de tephra, mais si on ne sait pas si elles proviennent du Mauna Loa ou du Kilauea, il est difficile de comprendre à quelle fréquence les éruptions se sont produites à partir de chacun de ces volcans.
Par exemple, si une seule des couches de tephra provient du Mauna Loa, l’intervalle de récurrence minimum est de 240 ans pour le Kilauea et de plus de 1 200 ans pour le Mauna Loa. Mais si trois des couches de tephra proviennent du Mauna Loa, l’intervalle de récurrence minimum est de 400 ans pour le Kilauea et de 400 ans pour le Mauna Loa.
Afin de déterminer quel volcan a produit telle coulée ou tel couche de tephra, les géologues ont recours à plusieurs méthodes. Ils utilisent souvent une cartographie détaillée. En effet, une éruption explosive laisse généralement des dépôts plus épais près de la source et ils s’amincissent en s’éloignant de cette même source.
Les géologues peuvent également avoir recours à la géochimie pour déterminer si un produit éruptif particulier provient du Mauna Loa ou du Kilauea. Des études ont montré que les deux volcans ont des signatures géochimiques différentes. Par exemple, les laves du Mauna Loa contiennent généralement plus de silice (Si) et moins de calcium (Ca), de titane (Ti) et de potassium (K) à une teneur donnée en magnésium (Mg) que les laves du Kilauea.
Par ailleurs, les deux volcans et leurs prédécesseurs plus anciens ont généralement des concentrations d’éléments traces et des signatures isotopiques différentes. Les géochimies définissent deux familles différentes le long de l’archipel hawaiien. Sur la Grande Ile d’Hawaï, le Mauna Loa et le Hualalai forment une famille, tandis que le Kilauea, le Mauna Kea et le Kohala en forment une autre. On pense que les différences chimiques proviennent du panache du point chaud et démontrent que les systèmes magmatiques des deux volcans ne sont pas interconnectés.
Une nouvelle étude a appliqué ces différences chimiques entre le Mauna Loa et le Kilauea pour comprendre la source volcanique des couches dans un dépôt de tephra de deux mètres d’épaisseur sur le flanc sud-est du Mauna Loa. Le dépôt de tephra se trouve à environ 19 kilomètres au sud de Moku’āweoweo, la caldeira sommitale du Mauna Loa, et à 35 kilomètres au sud-ouest de l’Halema’uma’u, le cratère sommital du Kilauea. En raison de la variation des directions du vent, l’un ou l’autre des volcans pourrait potentiellement être la source du dépôt de tephra. Les premières analyses chimiques d’éclats de verre volcanique prélevés dans les couches de tephra laissent supposer que des tephra du Kilauea et du Mauna Loa sont présents sur le site. Les tephra de l’ancienne éruption du Keanakākoʻi et de celle du Kulanaokuaiki, émis par le Kilauea, semblent être présents, ainsi qu’au moins une couche de tephra en provenance du Mauna Loa.
Les nouvelles données ainsi obtenues seront importantes pour déterminer les calculs d’intervalle de récurrence pour les événements explosifs sur le Mauna Loa et le Kilauea et permettront aux scientifiques du HVO de fournir des évaluations des risques plus fiables pour la Grande Ile d’Hawaï.
Source : USGS, HVO.

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Mauna Loa and Kilauea are the two most active volcanoes on the Island of Hawaii, and they have overlapping eruption histories. They are located in close proximity, with their summit craters only about about 34 kilometers apart. In fact, part of Kilauea is built on the southeast flank of Mauna Loa, which is the older of the two volcanoes.

Both volcanoes produce lava flows that can travel many kilometers from the volcanic vent. Additionally, they produce tephra that can rise high into the atmosphere and travel long distances by wind. With this in mind, it can sometimes be difficult to determine which volcano is responsible for a specific lava flow or tephra layer.

Knowing the source of the erupted material, whether from Mauna Loa or Kilauea, is important for assessing volcanic hazards on Hawaii Big Island. Geologists look to past eruptions, both effusive and explosive, to understand the frequency of volcanic eruptions. Recurrence intervals can be calculated to determine how often effusive or explosive events occur, which can help forecast when they may occur in the future.

For example, if geologists observe an outcrop with six tephra layers sandwiched between an upper lava flow dated at 800 years ago and a lower lava flow dated at 2,000 years ago – a time period of 1,200 years preserved between the two flows – the minimum recurrence interval would be 200 years (1,200 years divided by six explosive eruptions). This means that an explosive eruptive event occurred, on average, every 200 years within that 1,200 year time period. If we know that there are six tephra layers, but we don’t know if they erupted from Mauna Loa or Kilauea, it is difficult to understand how often eruptions occurred from the individual volcanoes.

For example, if only one of the tephra layers were from Mauna Loa, the minimum recurrence interval would be 240 years for Kilauea and over 1,200 years for Mauna Loa. But if three of the tephra layers were from Mauna Loa, the minimum recurrence interval would be 400 years for Kilauea and 400 years for Mauna Loa.

In order to determine which volcano produced a certain flow or tephra, geologists resort to several methods. They often use detailed mapping. An explosive eruption, for example, will generally have thicker deposits near the source and thin out away from the source.

Geologists can also use geochemistry to determine if a particular eruptive product is from Mauna Loa or Kilauea. Studies have shown that the two volcanoes have different geochemical signatures. For example, Mauna Loa lavas generally have higher silica (Si) and lower calcium (Ca), titanium (Ti), and potassium (K) at a given magnesium (Mg) content than Kilauea lavas.

The two volcanoes and their older predecessors generally have different trace element concentrations and isotope signatures as well, with the geochemistries defining two different families along the island chain. On the Island of Hawaii, Mauna Loa and Hualalai form one family, while Kilauea, Mauna Kea, and Kohala form another. The chemical differences are thought to originate in the hotspot plume and demonstrate that the magma systems for the two volcanoes are not interconnected.

A new study is applying these geochemical differences between Mauna Loa and Kilauea to understand the volcanic source of individual layers within a two-meter-thick tephra exposure on the southeast flank of Mauna Loa. The exposure is located approximately 19 kilometers south of Moku‘āweoweo, the summit caldera of Mauna Loa, and 35 kilometers southwest of Halema’uma’u, the summit crater of Kilauea. Due to varying wind directions, either volcano could potentially be the source of the tephra.

Initial geochemistry obtained from fresh glass shards found in the tephra layers suggests that tephra from both Kilauea and Mauna Loa are present at the field site. Tephras from both the Keanakākoʻi Ash (circa 1500–1820 CE) and the Kulanaokuaiki Tephra (circa 400–1000 CE), which erupted from Kilauea, appear to be present, as well as at least one tephra layer from Mauna Loa.

The new data will be important for constraining recurrence interval calculations for explosive events on Mauna Loa and Kilauea and will help the USGS Hawaiian Volcano Observatory provide more robust hazard assessments for the Island of Hawaii.

Source : USGS, HVO.

Sommet du Mauna Loa (Crédit photo : USGS)

Caldeira sommitale du Mauna Loa (Photo : C. Grandpey)

Caldeira sommitale du Kilauea en 2006 (Photo: C. Grandpey)

Caldeita sommitale du Kilauea après l’éruption de 2018 (Crédit photo: HVO)

Islande : Quelques informations supplémentaires sur l’éruption // Some additional information about the eruption

Le Met Office islandais indique de nombreuses données ont été collectées à propos de l’éruption en cours, notamment des mesures sur site et à distance ainsi que des travaux de modélisation prévoyant l’évolution possible de l’événement dans les prochains jours.

L’éruption volcanique dans la Geldingadalur dure maintenant depuis une dizaine de jours. La lave est basaltique et très fluide ; il y a très peu d’activité explosive. Il s’agit d’une très petite éruption et le débit de lave est stable à 5-7 m3 / s depuis le début.. Actuellement, le champ de lave se trouve à l’int »rieur de la Geldingadalur, mais si l’éruption se poursuit à un rythme similaire, il est probable que la lave se dirigera vers l’est en direction de la Merardalur. Personne ne sait combien de temps durera l’éruption.

Actuellement, la lave est riche en MgO (8,5%), ce qui indique qu’elle provient d’une profondeur de 17 à 20 km. Les dernières analyses des éléments traces et des isotopes de la lave montrent que le magma alimentant l’éruption dans la Geldingadalur a une composition différente de celle des laves historiques sur la péninsule de Reykjanes. Cette évolution de la géochimie s’explique probablement par une nouvelle arrivée de magma en provenace du manteau, différent des magmas précédents, sous la péninsule de Reykjanes.

Les images satellites obtenues le 23 mars 2021 ont révélé que le cône éruptif mesurait une vingtaine de mètres de hauteur. L’épaisseur moyenne du champ de lave était alors de 9,5 m. Le volume de lave émis était de 1,8 million de mètres cubes avec un débit de 5,7 mètres cubes par seconde depuis le début de l’éruption.

Il y a une pollution constante par les gaz à proximité du site de l’éruption. Aucun événement tectonique significatif n’a été enregistré depuis le début de l’éruption. Il n’y a actuellement aucune indication de nouvelles fractures vont s’ouvrir ailleurs le long du dyke magmatique. Cette éruption nécessite une surveillance spécifique quant à son déroulement, mais aussi quant aux effets des gaz émis sur la qualité de l’air, en particulier dans les zones sous le vent. Source: Icelandic Met Office, Université d’Islande.

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The Icelandic Met Office indicates that a lot of data has been collected about the current eruption, including on-site and remote measurements along with modeling work forecasting the event’s possible behaviour over the coming days.

The volcanic eruption in Geldingadalir has now been ongoing for nine days. The lava is basaltic and highly fluid with little explosive activity. It is a very small eruption and the lava flow has been steady at 5-7 m3/s since its onset. Currently the extent of the lava field is within Geldingadalur but if the eruption keeps ongoing at a similar rate, it is modeled that the lava will flow east towards Merardalur valley. There is no way to tell how long the eruption will last.

 The current magma is rich in MgO (8.5%) which indicates that it is from depths of around 17-20 km. New trace element and isotope analyses of the Geldingadalir lava provide further evidence that the magma feeding the Geldingadalir eruption has a different composition to the historical Reykjanes lavas. This shift in geochemistry potentially reflects a new and distinct batch of magma arriving from the mantle beneath Reykjanes.

Satellite images collected on March 23rd, 2021 revealed that the eruptive cone was 20 metres high. The average thickness of the lava field was 9.5 m. Le volume of emitted lava was 1.8 million cubic metres with a lava output of  5.7 cubic metres per second since the start of the eruption.

There has been constant gas pollution close to the eruption site. There have been no indications of significant tectonic movements since the eruption started. There is currently no indication of new openings at other locations along the magma injection path.

This eruption calls for specific and targeted monitoring of the eruption itself and also of the gas´s effects on air quality and the downwind environment.

Source : Icelandic Met Office, University of Iceland.

Vue de l’éruption ce soir. La lave reste très fluide avec un débit relativement constant. L’éruption ne semble pas près de s’arrêter (Capture image webcam)

Halema’uma’u (Hawaii): Résultats de l’analyse de l’eau // Results of water analysis

Comme prévu, le HVO a récemment échantillonné l’eau du lac qui est apparu au fond du cratère de l’Halema’uma’u, au sommet de Kilauea. Le niveau de cette eau a augmenté d’environ 90 centimètres par semaine depuis sa première apparition le 25 juillet 2019. Jusqu’à présent, le HVO ne pouvait qu’évaluer à distance la taille du lac, observer sa couleur et estimer sa température. En voyant la lac s’agrandir, le HVO a décidé d’élaborer une stratégie pour échantillonner son eau. En effet, la chimie du lac est une bonne indication de la provenance de l’eau, de son influence possible sur le dégazage et donc des risques potentiels au sommet du Kilauea.
Il a été décidé qu’un drone serait la meilleure solution pour l’échantillonnage. Le 26 octobre, un engin a prélevé avec succès 0,73 litre d’eau du lac. L’échantillon a ensuite été envoyé à des laboratoires sur le continent pour des analyses exhaustives.
Les résultats obtenus jusqu’à maintenant indiquent que l’eau est acide, avec un pH de 4,2 (le pH neutre est de 7). Il est intéressant de noter que la plupart des lacs de cratères ont un pH inférieur à 3,5 (plus acide) ou supérieur à 5 (moins acide), ce qui place le lac de l’Halema’uma’u dans la moyenne.
Une modélisation mathématique effectuée avant l’apparition du lac indiquait que l’eau de la nappe phréatique était susceptible de pénétrer dans le cratère de l’Halema’uma’u une fois que l’environnement se serait suffisamment refroidi, après la disparition du lac de lave qui avait séjourné dans le cratère entre 2008 et 2018. Il n’est donc pas surprenant de voir de l’eau appraître dans le cratère.
Cependant, il est important de noter que l’Halema’uma’u est l’endroit où les émissions sommitales de dioxyde de soufre (SO2) sont les plus importantes, et que le SO2 se dissout facilement dans l’eau.
Lorsque l’eau souterraine s’écoule en direction du cratère en cours de refroidissement, elle dissout le SO2 provenant du magma situé en dessous. Cela conduit à des concentrations élevées d’ions sulfate dans le lac (53 000 milligrammes par litre) et à un pH plus acide.
A côté de cela, cette eau acide réagit chimiquement avec le basalte du Kilauea, ce qui diminue son acidité et augmente donc son pH. On observe aussi des concentrations élevées de magnésium dans l’eau. Les rapports magnésium / sodium et sodium / potassium dans l’eau du lac sont semblables à ceux du basalte du Kilauea, confirmation des réactions chimiques entre l’eau et la roche.
Les concentrations de calcium ne sont pas très élevées dans l’échantillon d’eau prélevé. Cela s’explique par le fait que le calcium se combine avec des ions sulfate pour former des minéraux solides qui précipitent dans l’eau. Le fer est également susceptible de former divers minéraux, ce qui explique les teintes jaunâtres du lac.
Les réactions complexes entre les gaz et les roches environnantes expliquent pourquoi l’eau du lac dans l’Halema’uma’u est chimiquement différente de la nappe phréatique au fond d’un puits de recherche situé au sud de Halema’uma’u et aussi de l’eau de pluie. Les tests effectués sur l’oxygène et l’hydrogène qui forment les molécules d’eau révèlent que l’eau du lac était à l’origine une eau de pluie qui a percolé dans le sous-sol où sa chimie a évolué.
Le niveau du lac au fond de l’Halema’uma’u continue à s’élever. Le pH actuel reflète un équilibre entre les eaux souterraines qui y pénètrent et le niveau des émissions de SO2 en provenance du sous-sol. Si le niveau du lac se stabilise ou si la quantité de SO2 change, le pH est susceptible de se modifier. Sur le Pinatubo aux Philippines, après l’éruption de 1991, un lac de cratère s’est formé avec un pH presque neutre, mais l’eau est devenue plus acide quand le dégazage de SO2 s’est intensifié, avec l’apparition d’une activité volcanique ultérieure.
Les analyses chimiques confirment que le lac au fond du cratère de l’Halema’uma’u dissout le SO2 d’origine magmatique. Cela signifie que les niveaux d’émission de SO2 mesurés par le HVO (environ 30 tonnes par jour) sous-estiment le SO2 émis globalement par le Kilauea. Sans le lac, les émissions de SO2 au sommet du volcan seraient probablement plus élevées. Cette découverte est importante car un niveau d’émission de SO2 en hausse peut indiquer la présence de magma à faible profondeur.  .
Source: HVO.

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As expected, HVO recently sampled the Halema‘uma‘u water lake at the bottom of Kilauea’s summit crater. The water has risen about 90 centimetres per week since first spotted on July 25th, 2019. Initially, HVO was limited to remote observations of lake size, colour, and surface temperature. As the lake grew, HVO began formulating a plan to sample the water. Indeed, the lake’s chemistry could reveal where the water was coming from and what it might mean for degassing and potential hazards at Kilauea’s summit.

It was decided that a UAS was the best option for sampling. On October 26th, a drone successfully collected about 0.73 litres of water from the lake. The sample was then shipped to mainland USGS laboratories for sophisticated analyses.

Results thus far indicate an acidic lake, with a pH of 4.2 (neutral is pH 7). Interestingly, most volcanic crater lakes have a pH of less than 3.5 (more acidic) or higher than 5 (less acidic), which places the Halema’uma’u lake in the midddle range.

Mathematical modelling performed prior to the lake’s appearance predicted that groundwater could flow into Halema‘uma‘u once the area had cooled enough after the 2008-18 lava lake drained away. So, it was not entirely a surprise when water began to pond in the crater.

But, it’s important to note that Halema‘uma‘u is where most summit sulfur dioxide (SO2) degassing takes place, and that SO2 dissolves readily in water.

As water flows underground toward the now-cooling crater, it dissolves SO2 rising from magma below. This leads to high concentrations of sulfate ions in the lake (53,000 milligrams per liter) and a tendency towards a more acidic pH.

However, that acidic water reacts chemically with Kilauea’s basaltic rock, which makes the lake less acidic (raises the pH) and results in high concentrations of magnesium in the water. The ratios of magnesium to sodium and of sodium to potassium in the lake water are similar to those ratios in Kilauea’s basalt, which is further evidence of chemical reactions between the water and rocks.

Calcium concentrations are not very high in the water sample; calcium is instead combining with sulfate ions to form solid minerals that precipitate from the water. Iron is also likely forming various minerals, contributing to the lake’s yellowish colours.

Complex gas/rock reactions result in Kilauea’s lake water being chemically different from groundwater in a research well south of Halema‘uma‘u and from rainwater. Testing of oxygen and hydrogen that form the water molecules indicate that the lake water was originally rain that percolated into the subsurface where it became groundwater and the chemistry changed.

The Halema’uma’u lake is still rising. The current pH reflects the balance between incoming groundwater and the degree of SO2 degassing from below. If the lake level stabilizes, or the amount of SO2 changes, the pH may also change. At Mount Pinatubo (Philippines), after the 1991 eruption, a crater lake formed with a nearly-neutral pH but became more acidic with increased SO2 degassing and later volcanic activity.

Chemical analyses confirm that the Halema’uma’u crater lake dissolves magmatic SO2. This implies that HVO’s measured SO2 emission rates (about 30 tonnes per day) underestimate the total outgassed SO2 at Kilauea. Without the lake, SO2 emissions from the summit would likely be higher. This finding is important given that an increasing SO2 emission rate can indicate shallowing magma.

Source : HVO.

Le lac acide au fond du cratère de l’Halema’uma’u (Crédit photo: HVO)

Une invasion de microplastiques (1) sur les glaciers alpins… // An invasion of microplastics (1) on the Alpine glaciers…

On a tendance à penser que les glaciers sont des lieux d’une grande pureté, bien à l’écart de la pollution mondiale. Il n’en est rien. Une étude récente a révélé que le plastique existe également sur les glaciers. Lors de l’assemblée générale de l’Union Européenne des Géosciences à Vienne (Autriche), une équipe de chercheurs italiens de l’Université de Milan a présenté les premières preuves de contamination microplastique des glaciers alpins. Les microplastiques sont des particules de plastique mesurant moins de cinq millimètres. On pense que la plupart d’entre elles sont arrivées sur les glaciers via les randonneurs qui fréquentent la région.
L’étude a été menée sur le glacier Forni qui s’étire sur 6 km dans la chaîne de Bregaglia, dans la région des Grisons, dans le sud-est de la Suisse, très proche de l’Italie. Il se trouve à une altitude de 3678 mètres.
Cette vallée glaciaire est un itinéraire de randonnée très populaire qui attire chaque année des centaines de randonneurs et alpinistes. L’équipe scientifique y a recueilli des échantillons de sédiments. Leur analyse a révélé qu’ils contenaient en moyenne environ 75 particules de microplastique par kilogramme. Ce niveau de contamination est comparable à celui observé dans les zones marines et côtières en Europe. L’extrapolation de ces données laisse supposer qu’il pourrait y avoir entre 131 et 162 millions de particules de plastique sous forme de fibres et fragments à la surface du glacier Forni.
L’origine précise des particules est difficile à définir. Une partie de la pollution a probablement été transportée par des masses d’air provenant de zones densément urbanisées autour des Alpes. Cependant, les chercheurs pensent que la plupart des plastiques ont une origine locale, car le polymère le plus fréquent dans les échantillons est le polyester, un composant utilisé dans les vêtements et équipements techniques des randonneurs.
Pour cette raison, afin d’éviter de contaminer les échantillons de sédiments pendant la campagne sur le terrain, les scientifiques ne portaient que des vêtements 100% coton et des sabots de bois, ce qui n’est pas le moyen le plus facile pour se déplacer sur un glacier !
À présent, l’équipe scientifique prévoit d’établir une classification des particules de plastique de manière plus précise, ce qui permettra de déterminer l’origine des polluants. L’étude présentée à Vienne ouvre également la porte à de nouvelles recherches sur la dispersion des contaminants microplastiques à la surface des glaciers lorsque la glace fond. Bien que le glacier Forni n’alimente pas de sources d’eau potable dans la vallée, des fibres et des fragments de plastique pourraient pénétrer ailleurs dans la chaîne trophique et avoir un impact sur les écosystèmes.
S’agissant de la pollution plastique dans le monde, il est bon de rappeler qu’elle doublera d’ici 2030, en menaçant la faune et la santé humaine. Des expéditions récentes visant à collecter des échantillons dans l’Arctique ont révélé des niveaux record de microplastiques comprenant du polyéthylène, du nylon, du polyester et de l’acétate de cellulose. Le WWF a lancé une mise en garde car les déchets plastiques dans les océans pourraient atteindre 300 millions de tonnes en un peu plus d’une décennie. Cela doublerait la quantité de plastique dans l’océan, celle qui a mis plus d’un demi-siècle à s’accumuler, entre 1950 et 2016. Près du tiers de tous les plastiques produits, soit 104 millions de tonnes par an, se retrouveront dans les océans et la Nature en général.

Source: Presse internationale.

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We tend to think of glaciers as impeccable places, uncontaminated by the world’s pollution. Unfortunately, a recent study has revealed that plastic existed on glaciers as well. At the European Geosciences Union General Assembly in Vienna (Austria), a team of Italian researchers from the University of Milan presented the first evidence ever of microplastic contamination on alpine glaciers. Microplastics are defined as plastic particles measuring less than five millimetres. It is thought that most of the microplastics arrived via hikers visiting the region.

The study was conducted on Forni Glacier, a 6 km long river of ice in the Bregaglia Range in the region Graubünden in south-east Switzerland very close to Italy. It has an elevation of roughly 3,678 metres..

The valley is a popular hiking route and attracts hundreds of trekkers and alpinists every year. The scientific team collected the first sediment samples in the valley. Their analysis revealed that they contained on average about 75 particles of microplastic per kilogram of sediment. This level of contamination is comparable to what is observed in marine and coastal areas in Europe. Extrapolation of this data suggests that there may be between 131 and 162 million plastic particles present on the surface of Forni Glacier, fibers and fragments combined.

The precise origin of the particles is hard to define. Some of the pollution had probably been carried by air masses from densely urbanized areas surrounding the Alps. However, researchers think most of the plastic has a local origin, since the most common polymer found in the samples was polyester, a component used in technical clothing and equipment for hikers.

For that very reason, in order to avoid contaminating the sediment samples during the field campaign, the participants in the research wore only 100% cotton clothes and wooden clogs, which is not the easiest way to hike a glacier.

Now, the scientific team plans a follow-up study that will classify the plastic particles more precisely and help determine the origin of the pollutants. The current study also opens the door to new research on how microplastic contaminants on the surface of alpine glaciers disperse when the ice melts. Although Forni Glacier does not feed drinking water sources down the valley, in other locations fibers and fragments could enter the trophic chain and impact ecosystems.

Considering plastic pollution globally, it is good to remember that it is set to double by 2030, threatening wildlife and human health. Recent expeditions to collect samples in the Arctic found record levels of microplastics and fragments that included polyethylene, nylon, polyester and cellulose acetate. WWF International has warned plastic waste in the oceans could reach 300 million tons in just over a decade. That would double the amount of plastic in the ocean, which took more than half a century to build up between 1950 and 2016. Almost a third of all plastics produced, or 104 million tons annually, will find their way into the oceans and natural world.

Source: International press.

Vue du glacier Forni depuis le refuge Mantova (Crédit photo: Wikipedia)

Fibres microplastiques en milieu marin (Source : Wikipedia)

Microplastiques dans des sédiments fluviaux (Source : Wikipedia)