Volcans du monde // Volcanoes of the world

Suite au shutdown aux États Unis (qui a pris fin le 12 novembre), la Smithsonian Institution n’est pas en mesure de diffuser son bulletin hebdomadaire habituel sur l’activité volcanique dans le monde. Mes informations concernent donc un nombre limité de sites éruptifs.

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L’Épisode 36 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) s’est brutalement achevé le 9 novembre 2025 à 16h16 (heure locale), après un peu moins de 5 heures de fontaines de lave. Les fontaines ont atteint une hauteur maximale de 300 à 330 mètres durant cet épisode, produisant environ 8 à 9 millions de mètres cubes de lave. Le débit éruptif moyen des deux fontaines a dépassé 500 mètres cubes par seconde ; c’est le débit le plus élevé enregistré lors de cette éruption. Les coulées de lave ont recouvert environ 60 à 80 % du plancher du cratère de l’Halemaʻumaʻu. La fin de l’éruption a coïncidé avec une déflation sommitale et une diminution de l’intensité du trémor éruptif. L’inclinomètre sommital a enregistré une déflation de 23,5 microradians lors de l’Épisode 36 et une inflation de 3 microradians le matin du 10 novembre. Selon le HVO, il se pourrait que l’Épisode 37 se déclenche entre le 22 et le 30 novembre 2025.
Source : HVO.

Image webcam de l’Épisode 36

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Un débordement de lave est apparu dans la zone cratèrique nord du Stromboli (Sicile) dans la matinée du 9 novembre 2025, alimentant une coulée dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco. Cette activité s’est accompagnée de projections de lave modérées mais continues depuis au moins deux bouches dans la zone cratèrique nord. Ces projections et l’effondrement de matériaux instables ont provoqué le roulement de blocs incandescents le long de la Sciara del Fuoco. Aucun changement significatif n’a été observé dans les paramètres volcaniques.
Le 10 novembre, INGV indiquait que les images des caméras de surveillance montraient que la coulée de lave avait cessé et que la lave était en train de refroidir. Une activité explosive ordinaire avec des projections de lave modérées persistait dans la zone cratèrique nord, avec des intensités variables. Le 13 novembre, un nouveau bulletin précise que l’écoulement de lave a repris.
Source : INGV.
Voici une vue de la coulée de lave telle qu’elle apparaît dans une vidéo diffusée sur le réseau social X :

https://x.com/i/status/1987557916371792220

Image d’un débordement de lave sur le Stromboli (Source: INGV)

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Un effondrement partiel s’est produit sur le Merapi (Java, Indonésie) le 10 novembre 2025, provoquant des coulées de lave sur ses flancs.
https://youtu.be/sqAchXkFvnE

Cet événement fait suite à une activité volcanique continue observée ces derniers jours, avec notamment une coulée pyroclastique qui a parcouru environ 1 500 mètres sur le flanc sud-ouest le 9 novembre.
https://twitter.com/i/status/1987459738339291614

Cette activité accompagne assez fréquemment la formation du dôme de lave. Le volcan demeure au niveau d’alerte III (Siaga) et il est conseillé à la population de suivre les consignes de sécurité officielles.
Source : CVGHM.

Image extraite de la vidéo ci-dessus

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Une période de reprise d’activité éruptive a été observée sur le complexe volcanique du Planchón-Peteroa (frontière Chili-Argentine) entre fin octobre et début novembre 2025. Une nouvelle séquence éruptive a débuté le 25 octobre, avec des émissions soutenues de gaz et de cendres visibles des deux côtés de la frontière. Les émissions de cendres ont atteint une altitude de 4 600 m. L’activité sismique avait commencé à augmenter plusieurs mois avant la séquence éruptive. Les réseaux de surveillance locaux ont signalé un dégazage persistant et des explosions de faible intensité. Les paramètres thermiques ont indiqué des points chauds intermittents au niveau du cratère, correspondant probablement à une interaction magmatique superficielle et hydrothermale. Cependant, aucune mesure de déformation n’a révélé une intrusion magmatique à grande échelle dans la partie supérieure du conduit d’alimentation volcanique. Aucun rapport ne fait état de coulées de lave, d’une activité pyroclastique significative ou d’un effondrement structural majeur. Le comportement observé correspond à une activité éruptive de faible intensité, caractéristique du profil éruptif récent du volcan depuis la séquence éruptive de 2018-2019. Le niveau d’alerte volcanique reste à la couleur Jaune. Le SERNAGEOMIN recommande d’éviter de s’approcher de la zone du cratère en raison du risque d’explosions mineures et de retombées de cendres. La dernière phase éruptive de ce volcan s’est déroulée de novembre 2018 à mai 2019, avec un indice d’explosivité volcanique (VEI) estimé à 2.
Source : SERNAGEOMIN.

Image satellite du panache de cendre du Planchón-Peteroa le 8 novembre 2025. (Source : Copernicus EU/Sentinel-2, The Watchers)

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En Islande, le soulèvement du sol et l’accumulation de magma sous Svartsengi se poursuivent, bien qu’à un rythme plus lent. C’est ce que vient d’expliquer le Met Office islandais. L’activité sismique reste faible dans la région. Fin octobre, environ 14 millions de mètres cubes de magma s’étaient accumulés sous Svartsengi depuis la fin de la dernière éruption le 5 août 2025. En comparant les éruptions depuis mars 2024, la quantité de magma émise par le réservoir stocké sous Svartsengi a varié entre 12 et 31 millions de mètres cubes à chaque fois.
Selon le Met Office, le ralentissement de l’inflation signifie que certains apports magmatiques profonds diminuent progressivement. « Cela laisse supposer que la situation approche probablement de son terme, même si nous ignorons encore quand. Plus l’inflation est lente, plus l’incertitude est grande. »
Au début de l’activité éruptive, le soulèvement du sol était rapide, ce qui permettait de prévoir plus facilement l’imminence d’une nouvelle éruption. « À présent, rien n’est certain. Il se peut que le soulèvement du sol se termine par une éruption — ou non — et il peut s’écouler des semaines, voire des mois, avant que quoi que ce soit ne se produise. Nous sommes dans l’expectative.» Autrement dit, la prévision éruptive est actuellement proche de zéro.
Le 10 novembre 2025, il y avait exactement deux ans que les habitants de Grindavík avaient été contraints d’évacuer leurs maisons. De puissants séismes avaient frappé le port de pêche et causé d’importants dégâts.
Source : Met Office.

Grindavik il y a deux ans (Crédit photo: Iceland Monitor)

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L’éruption du Nyamulagira (également appelé Nyamuragira) en République Démocratique du Congo reste effusive. Elle est marquée par une activité continue du lac de lave et un fort dégazage. L’image fournie par le satellite Sentinel-2 le12 novembre 2025 (voir ci-dessous) montre que la lave du lac actif a débordé de la lèvre nord de la caldeira sommitale et a progressé le long du flanc nord-ouest, sur une longueur d’environ 6,5 km. Aucune activité explosive ni émission de cendres significative n’ont été observées, confirmant que l’éruption reste principalement effusive.
Source : The Watchers.

Image du Nyamulagira aqcquise le 12 novembre 2025 par la satellite Copernicus EU/Sentinel-2 / The Watchers.

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Due to the shutdown in the United States (that came to an end on November 12), the Smithsonian Institution is unable to release its usual weekly bulletin on global volcanic activity. My information therefore concerns a limited number of eruption sites.

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Episode 36 of the Kilauea eruption (Hawaii) ended abruptly at 4:16 p.m. (local time) on November 9 2025 after just under 5 hours of lava fountaining. Lava fountains reached a maximum height of 300-330 m during this episode which produced an estimated 8-9 million cubic meters of lava. The average eruption rate was over 500 cubic meters per second from the dual fountains, which is the highest effusion rate recorded during this eruption. Lava flows from the fountains covered about 60- 80% of the floor of Halemaʻumaʻu crater. The end of the eruption was coincident with a flattening of summit tilt and a decrease in seismic tremor intensity. The summit tiltmeter recorded 23.5 microradians of deflationary tilt during episode 36 and had recorded 3 microradians of inflationary tilt on the morning of November 10. Very preliminary results for the forecast window suggest that Episode 37 could occur between November 22 to November 30.

Source : HVO.

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A lava overflow started from Stromboli’s North Crater area (Sicily) at around in the morning of November 9, 2025, feeding a lava flow on the upper slope of the Sciara del Fuoco. The activity was accompanied by modest but continuous spattering from at least two vents in the North Crater area. The spattering and collapse of unstable material are producing the rolling of incandescent blocks down the Sciara del Fuoco. No significant changes have been observed in the volcano’s parameters.

INGV indicated that the surveillance camera images showed that the lava overflow had ceased and was cooling. Ordinary explosive activity and moderate spattering activity in the North Crater area persisted, at varying intensities. A new bulletin released on November 13 specified that lava was again flowing along the Sciara del Fuoco.

Source : INGV.

Here is a view of the lava overflow as shown on a video released on the X social network :

https://x.com/i/status/1987557916371792220

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A partial collapse occurred at Mount Merapi (Java / Indonesia) on November 10, 2025, producing lava flows on its slopes.

https://youtu.be/sqAchXkFvnE

The event follows continuous volcanic activity observed in recent days, including a pyroclastic flow that traveled about 1 500 m on the southwest flank on November 9.

https://twitter.com/i/status/1987459738339291614

This activity is consistent with its ongoing dome-building. The volcano remains at Alert Level III (Siaga), and residents are advised to follow official safety recommendations.

Source : CVGHM.

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A period of renewed eruptive activity occurred at Planchón-Peteroa volcanic complex (Chile–Argentina border) between late October and early November 2025. A new eruption began on October 25, producing sustained gas and ash emissions visible from both sides of the border. Ash emissions reached altitudes of up to 4 600 m. Seismic activity began increasing several months before the eruption. Local monitoring networks reported persistent degassing and minor explosions. Thermal observations indicated intermittent hotspots at the crater consistent with shallow magma–hydrothermal interaction. However, no deformation measurements suggested large-scale magma intrusion into the upper conduit. No reports of lava flows, significant pyroclastic activity, or major structural collapse were issued. The observed behaviour corresponded to low-intensity eruptive activity typical of the volcano’s recent pattern since its 2018–2019 eruption sequence. The volcanic alert level remains at Yellow. SERNAGEOMIN advises avoiding approaches to the crater area due to the risk of minor explosions and ashfall. The last eruptive phase at this volcano lasted from November 2018 to May 2019, with Volcanic Explosivity Index (VEI) estimated at 2.

Source : SERNAGEOMIN.

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Land inflation and magma accumulation beneath Svartsengi (Iceland) continue, though at a slower pace, according to the Icelandic Meteorological Office. There’s still little seismic activity in the area. By the end of October, roughly 14 million cubic meters of magma had accumulated beneath Svartsengi since the last eruption ended on August 5, 2025. Comparing eruptions since March 2024, the amount of magma released from Svartsengi in each event has varied between 12 and 31 million cubic meters.

According to the Met Office, the slowdown in land inflation means that some deep-seated inflow is decreasing over time and has probably been doing so gradually. « This suggests we’re approaching some kind of endpoint — though we don’t know what that means in terms of timing. The slower the inflation, the greater the uncertainty. »

When the activity first began, land inflation was rapid, making it easier to predict that another eruption was near. “Now, nothing is certain. This could end with an eruption — or without one — and it could take weeks or even months before anything happens. We’re simply waiting.” In other words, eruptive prediction currently amounts to zero.

On Novemver 10, 2025, it was exactly two years since residents of Grindavík were forced to evacuate their homes after strong earthquakes struck the fishing port and caused widespread damage.

Source : Met Office.

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The eruption at Nyamulagira (also known as Nyamuragira) in the Democratic Republic of the Congo remains effusive, characterized by continuous lava lake activity and strong degassing. Sentinel-2 imagery from November 12 2025 shows that lava from the active lake overflowed the northern rim of the summit caldera and advanced downslope along the northwestern flank, reaching a length of approximately 6.5 km..No explosive activity or significant ash emissions have been observed, confirming the eruption remains dominantly effusive.

Source : The Watchers.

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Le cratère d’impact de Bosumtwi (Ghana) // The Bosumtwi impact crater (Ghana)

Quand on parle des cratères, on pense surtout à ceux des volcans, actifs de préférence, mais il ne faudrait pas oublier les cratères d’impact laissés par les météorites. La surface de la Lune est criblée de tels cratères, mais il en existe quelque 190 à la surface de la Terre. À une trentaine de kilomètres de mon domicile se trouve le site de l’astroblème de Rochechouart-Chassenon, un ensemble de marques laissées près des villages de Rochechouart et Chassenon (Haute-Vienne et Charente) par l’impact d’un astéroïde tombé il y a 206,9 ± 0,3 millions d’années.

Les cratères d’impact se forment lorsqu’un astéroïde ou une comète percute la Terre à très grande vitesse. Cela laisse une cavité circulaire à la surface de notre planète. La surface de la Lune est criblée de cratères d’impact, tout comme des planètes comme Mercure, Mars et Vénus. Sur Terre, de tels impacts ont influencé l’évolution de la vie et ont même fourni de précieuses ressources minérales et énergétiques. Cependant, très peu de cratères d’impact terrestres sont visibles aujourd’hui en raison de divers processus qui les cachent ou les effacent. Comme à Rochechouart, la plupart des cratères d’impact connus sur Terre sont enfouis sous des sédiments ou ont été profondément érodés. Ils ne conservent donc plus leur forme initiale comme à Meteor Crater dans l’Arizona..

Meteor Crater (Photo : C. Grandpey)

Au Ghana, le cratère d’impact de Bosumtwi est différent. Il est bien conservé. Son bassin quasi circulaire, rempli par un lac, est entouré d’un rebord proéminent qui s’élève au-dessus de la surface du lac et d’un plateau circulaire extérieur.

 

Vue du lac Bosumtwi (Crédit photo : Wikipedia)

Une étude de 2019 a conclu que les activités illégales des mineurs menacent la pérennité du cratère. Des chercheurs sur le terrain ont découvert que les caractéristiques du cratère d’impact de Bosumtwi peuvent être considérées comme un type particulier de cratère d’impact appelé ‘cratère-rempart’. Ce type de cratère est fréquent sur les planètes Mars et Vénus et se trouve aussi sur les corps recouverts de glace du système solaire externe. Pour de futures études, le cratère d’impact de Bosumtwi pourrait permettre de comprendre la formation de ces cratères sur Mars et Vénus.
Au Ghana, le cratère d’impact de Bosumtwi se trouve dans la ceinture aurifère Ashanti, riche en minéraux. Il abrite le seul lac intérieur naturel du pays. C’est l’un des 190 sites de cratères d’impact reconnus dans le monde, et l’un des 20 qui existent sur le continent africain. Son lac est l’un des six lacs météoritiques au monde, reconnus pour leur valeur scientifique exceptionnelle.

Âgé de près de 1,07 million d’années, le cratère d’impact de Bosumtwi offre d’excellentes opportunités pour étudier les processus d’impact, l’histoire du climat et l’évolution planétaire. Au-delà de son importance scientifique, le cratère revêt une importance culturelle pour le peuple Ashanti du Ghana. Le lac en son centre est un site sacré et un repère spirituel. Le paysage créé par le cratère favorise également l’écotourisme et les moyens de subsistance locaux; il contribue ainsi au développement économique du Ghana.
En 2025, des scientifiques ont découvert, grâce à des travaux de terrain et à l’analyse de données satellitaires, que l’exploitation minière artisanale illégale, principalement l’orpaillage, est répandue dans la région et menace le cratère. L’utilisation de produits chimiques toxiques comme le mercure et le cyanure, ainsi que des pratiques telles que le dragage des rivières, causent de graves dommages environnementaux. Les activités des mineurs se sont intensifiées au cours des dix dernières années. Si rien n’est fait, elles pourraient causer des dégâts irréversibles au cratère et affecter profondément sa valeur scientifique, culturelle et économique. La perte de cette merveille géologique représenterait non seulement une tragédie nationale pour le Ghana, mais aussi un coup dur pour le patrimoine scientifique mondial.

 

Carte montrant le cratère d’impact de Bosumtwi et les sites d’exploitation minière (Crédit photo :David Baratoux via the Conversation)

Des mesures doivent donc être prises très rapidement. Cela suppose une meilleure surveillance satellite (suivi de l’exploitation minière illégale, de la déforestation et des changements environnementaux) grâce à l’imagerie optique (Sentinel-2, Landsat, PlanetScope). Ces outils permettent de détecter la déforestation, d’identifier les puits de mines et le ruissellement des sédiments, et d’analyser les changements au fil du temps. Une application plus stricte des interdictions d’exploitation minière contribuera à préserver le cratère d’impact de Bosumtwi pour les futures générations de scientifiques, et pour les communautés locales qui dépendent de ses ressources.
Source : The Conversation.

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When we talk about craters, we mostly think of those of volcanoes, preferably active ones, but we should not forget the impact craters left by meteorites. The surface of the Moon is riddled with such craters, but there are some 190 on the surface of the Earth. About thirty kilometers from my home is the site of the Rochechouart-Chassenon astrobleme, a group of marks left near the villages of Rochechouart and Chassenon (Haute-Vienne and Charente) by the impact of an asteroid that fell 206.9 ± 0.3 million years ago.

Impact craters are formed when an asteroid or comet strikes the Earth at a very high velocity. This leaves an excavated circular hole on the Earth’s surface. The moon is covered with them, as are planets like Mercury, Mars and Venus. On Earth, impacts have influenced the evolution of life and even provided valuable mineral and energy resources. However, very few of the impact craters on Earth are visible because of various processes that obscure or erase them. Like at Rochechouart, most of the recognized impact craters on Earth are buried under sediments or have been deeply eroded. That means they no longer preserve their initial forms like at Meteor Crater (Arizona).

In Ghana, the Bosumtwi impact crater is different. It is well preserved. Its well-defined, near-circular basin, filled by a lake, is surrounded by a prominent crater rim that rises above the surface of the lake and an outer circular plateau.

A 2019 study concluded that the activities of illegal miners are a threat to the sustainability of the crater. On-the-field researchers also discovered that the features of the Bosumtwi impact crater can be considered as a terrestrial representation for a special type of impact crater known as rampart craters. These are common on the planets Mars and Venus and are found on icy bodies of the outer solar system. For future studies, the Bosumtwi impact crater can be used to help understand how rampart craters form on Mars and Venus. S

The Bosumtwi impact crater is in Ghana’s mineral-rich Ashanti gold belt. It is the location of the only natural inland lake in Ghana. It is one of only 190 confirmed impact crater sites worldwide, one of only 20 on the African continent. Its lake is one of six meteoritic lakes in the world, recognized for their outstanding scientific value.

At almost 1.07 million years old, the crater offers great opportunities for studying impact processes, climate history and planetary evolution. Beyond its scientific importance, the crater holds cultural significance for the Ashanti people of Ghana. The lake at its centre serves as a sacred site and spiritual landmark. The crater’s breathtaking landscape also supports eco-tourism and local livelihoods, contributing to Ghana’s economic development.

In 2025, scientists have discovered through field work and satellite data analysis that illegal artisanal mining, mostly gold mining, is prevalent in the area and threatening the crater. The use of toxic chemicals such as mercury and cyanide, and practices such as river dredging, cause severe environmental harm. The miners’ activities have become more prevalent over the course of less than 10 years. If unchecked, it could lead to irreversible damage to the crater and deeply affect the crater’s scientific, cultural and economic value. The loss of this rare geological wonder would represent not just a national tragedy for Ghana, but a blow to global scientific heritage.

Immediate action is required. This includes enhanced satellite monitoring (tracking illegal mining, deforestation and environmental changes) using optical imagery (such as Sentinel-2, Landsat, PlanetScope). These tools can detect forest loss, identify mining pits and sediment runoff, and analyse changes over time. Stricter enforcement of mining bans will help preserve the Bosumtwi impact crater for future generations of scientists and local communities who depend on its resources.

Source : The Conversation.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Débuté vers 01h00 (heure locale) le 6 août 2025 avec l’apparition d’une rivière de lave suivie d’une puissante activité de fontaines de lave en oblique (45-90 mètres de hauteur) l’Épisode 30 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) s’est terminé brutalement à 12h55 (heure locale) le 6 août 2025, après 12 heures de fontaines de lave. La bouche éruptive nord a cessé son activité vers 12h55, marquant la fin de l’épisode. Son homologue sud a cessé son activité vers 12h50. Les fontaines de lave ont atteint jusqu’à 90 mètres de hauteur au cours de cet épisode. La fin de l’éruption a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet et une diminution de l’intensité du tremor. Un 31e épisode éruptif est donc probable dans quelques jours.
Le déroulement de l’Épisode 30 est décrit sur cette page :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/08/07/episode-30-de-leruption-du-kilauea-hawai/

Capture d’image webcam de l’éruption

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L’éruption qui avait débuté le 16 juillet 2025 sur la péninsule de Reykjanes (Islande) est désormais terminée. Le Met Office explique que le tremor volcanique et l’activité explosive ont cessé au cours du week-end du 2 au 3 août 2025. Le soulèvement du sol a repris à Svartsengi. Cela confirme que le magma continue de s’accumuler et que si le soulèvement se poursuit, on pourrait assister à de nouvelles éruptions.

Image drone de la fracture éruptive fin juillet 2025

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Une hausse d’activité a été enregistrée sur le Bur ni Telong (arc volcanique de la Sonde / Indonésie), avec une augmentation significative des séismes d’origine volcanique profonde en juillet. Elle a été suivie d’une augmentation des séismes volcaniques superficiels début août. En conséquence, le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) le 2 août 2025. Il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1,5 km du cratère et d’éviter les fumerolles et les solfatares.
Source : PVMBG.

Crédit photo: GVN

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Toujours en Indonésie, l’activité éruptive se poursuit sur le Lewotobi Laki-laki, avec deux éruptions explosives importantes survenues les 1er et 2 août. Après 18 jours sans éruption, l’activité a commencé à s’intensifier le 1er août 2025. Une importante éruption explosive a généré une épaisse colonne de cendres atteignant 10 km au-dessus du sommet, avec projections de matériaux incandescents sur 3 à 4 km dans plusieurs directions. Des éclairs ont également été observés au sein de la colonne de cendres. Le 2 août, une éruption plus importante a duré 14 minutes, avec une épaisse colonne de cendres jusqu’à 18 km au-dessus du sommet. L’éruption s’est accompagnée d’un grondement et d’une forte détonation entendus au poste d’observation du volcan à 6 km à l’ONO. Les cendres émises par ces éruptions ont eu des conséquences importantes, avec notamment la perturbation de nombreux vols.
Le niveau d’alerte reste à 4 (sur une échelle de 1 à 4) et il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale d’au moins 6 km du Lewotobi Laki-laki.

Épisode éruptif sur le Lewotobi

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L’activité éruptive se poursuit dans cratère sommital du Klyuchevskoy (Kamchatka). Les données satellitaires ont révélé une forte anomalie thermique au cours de la semaine écoulée. Depuis le 30 juillet, une coulée de lave avance sur le flanc ouest-sud-ouest, avec des explosions phréatiques. Les données satellitaires du 1er août montrent un panache de cendres s’étendant sur 150 km vers le sud-est. D’autres données satellitaires du 4 août montrent un panache de cendres atteignant jusqu’à 7,5 km d’altitude et s’étirant sur 50 km vers le nord-est. Deux coulées de lave ont été signalées le 4 août sur les flancs ouest et sud-est, avec des nuages de cendres s’élevant jusqu’à 7 km d’altitude. La couleur de l ‘alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Il convient de noter qu’une activité éruptive avait déjà été observée avant le séisme de magnitude M8,8 enregistré au large de la péninsule du Kamtchatka le 29 juillet 2025. Le séisme a peut-être intensifié l’activité du Klyuchevskoy, mais cela reste à prouver.

Crédit photo: KVERT

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Toujours au Kamtchatka, une éruption explosive a débuté sur le Krasheninnikov le 2 août 2025. Les premiers panaches de cendres se sont élevés jusqu’à 3-4 km d’altitude au-dessus du cratère sommital du cône nord. Une fissure s’est également ouverte sur le flanc nord-ouest et a émis de la lave visqueuse. La couleur de l’alerte aérienne est passée du Vert à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Les explosions de cendres se sont poursuivies toute la nuit, avec des panaches s’élevant jusqu’à 8-10 km d’altitude le 3 août. La couleur de l’alerte aérienne est passée au Rouge (le niveau le plus élevé). L’activité a ensuite diminué, des explosions modérées, mais les images satellite étaient masquées par les nuages. Le 5 août, des explosions ont généré des panaches de cendres qui se sont à nouveau élevés jusqu’à 5-6 km d’altitude. L’effusion de lave sur le flanc nord-ouest s’est accompagnée d’émissions de cendres provenant du cratère. La couleur de l’alerte aérienne a été abaissée à l’Orange. Il semble que la hausse d’activité sur le Krasheninnikov ait été causée par le séisme de magnitude M8,8.

Crédit photo: KVERT

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Une activité modérée avec émissions de vapeur et de gaz se poursuit sur le Karymsky. Une faible anomalie thermique au-dessus du volcan est observée sur les images satellite. La couleur de l’alerte aérienne reste Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Il semble que ce volcan n’ait pas été affecté par le séisme de magnitude M8,8 du 29 juillet 2025.

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L’activité éruptive se poursuit sur le dôme « 300 ans de RAS » du Sheveluch et sur le dôme du Jeune Sheveluch. Des anomalies thermiques ont été identifiées au-dessus des dômes sur les images satellite au cours des dernières semaines. La couleur de l’alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Aucun changement n’a été observé dans le comportement du volcan après le séisme de magnitude M8,8 du 29 juillet 2025.
Source : KVERT.

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Une hausse d’activité a commencé le 3 août 2025 près du cratère Yugama du Kusatsu-Shiranesan (arc volcanique du nord-est du Japon), avec une augmentation des séismes volcaniques dont les épicentres se trouvent près du cratère Yugama. De plus, les données de déformation du sol depuis juin 2024 indiquent un léger soulèvement de la zone nord-ouest du cratère Yugama. L’épisode de tremor de faible amplitude enregistré le 2 août était le premier depuis le 12 novembre 2020. Des séismes d’origine volcanique ont continué d’être enregistrés, ce qui a incité la JMA à relever le niveau d’alerte à 2 (sur une échelle de 5). Il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1 km du cratère Yugama.
Source : JMA.

Crédit photo: GVN

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Des images satellites acquises le 30 juillet 2025 ont montré une poursuite de l’activité éruptive sur le Nyamulagira (RDC). Des anomalies thermiques associées à des coulées de lave actives ont été détectées sur le flanc ONO. De plus, de fortes anomalies thermiques ont été observées dans la zone du cratère sommital, partiellement masquées par des panaches de gaz et de vapeur.
Sources : Copernicus, MIROVA.

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Des centaines de séismes de faible intensité ont été enregistrés sous le complexe volcanique Teide-Pico Viejo à Tenerife (Îles Canaries) entre le 6 et le 7 août 2025. L’activité a pris la forme de deux essaims sismiques distincts, survenus dans un intervalle de 11 heures. Les événements se sont concentrés sous le flanc sud-ouest du Pico Viejo, à une profondeur d’environ 10 km.
Selon INVOLCAN et l’IGN, aucun signe d’éruption imminente n’est observé. L’activité est interprétée comme faisant partie d’un processus d’injection de fluides magmatiques dans le système hydrothermal, un phénomène observé depuis 2016.
Il s’agit du sixième essaim sismique de type hybride enregistré sur l’île depuis octobre 2016. Les précédents essaims sismiques s’étaient produits en octobre 2016, juin 2019, juin et juillet 2022, et novembre 2024.
Source : INVOLCAN, IGN.

Photo: C. Grandpey

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity in the world:

Started around 1:00 a.m. (local time) on August 6, 2025, with a lava river followed by powerful oblique lava fountaining activity (45-90 meters high), Episode 30 of the Kilauea eruption (Hawaii) ended abruptly at 12:55 p.m. (local time) on August 6, 2025, after 12 hours of lava fountaining. The northern eruptive vent ceased activity around 12:55 p.m., marking the end of the episode. Its southern counterpart ceased activity around 12:50 p.m. Lava fountains reached up to 90 meters in height during this episode. The end of the eruption coincided with a rapid transition from deflation to inflation at the summit and a decrease in the intensity of the tremor. A 31st eruptive episode is therefore likely within a few days. The sequence of Episode 30 is described on this page:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/08/07/episode-30-de-leruption-du-kilauea-hawaii/

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The eruption that began on July 16, 2025, on the Reykjanes Peninsula (Iceland) is now over. The Met Office explains that volcanic tremor and explosive activity ceased over the weekend of August 2-3, 2025. Ground uplift has resumed at Svartsengi. This confirms that magma continues to accumulate, and if uplift continues, further eruptions could occur.

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Increased volcanic activity has been recorded at Bur ni Telong (Sunda Volcanic Arc / Indonesia), with a significant increase in deep volcanic earthquakes in July. This was followed by an increase in shallow volcanic earthquakes in early August. As a consequence, the alert level was raised to 2 (on a scale from 1 to 4) on 2 August 2025. The public is advised to maintain a minimum distance of 1.5 km from the crater area and to avoid the fumarole and solfatara regions.

Source : PVMBG.

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Still in Indonesia, eruptive activity at Lewotobi Laki-laki continues, with two significant explosive eruptions occurring during 1-2 August. After 18 days without an eruption, activity began to intensify on 1 August 2025. A significant explosive eruption generated a dense ash column that reached 10 km above the summit and ejected incandescent material 3-4 km in multiple directions. Volcanic lightning was also observed within the ash column. On 2 August, a larger eruption began that lasted 14 minutes, sending a dense ash column to 18 km above the summit. The eruption was accompanied by a rumbling sound and a loud bang that was heard at the Lewotobi Laki-laki Volcano Observation Post (6 km WNW). Ash from the eruptions caused widespread impacts, including the disruption of many flights.
The Alert Level remains at 4 (on a scale of 1-4) and the public is advised to maintain a minimum distance of at least 6 km from Lewotobi Laki-laki.

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In Kamchatka, eruptive activity at Klyuchevskoy’s summit crater continues. Satellite data showed a strong thermal anomaly at the volcano during the past week. Since 30 July a lava flow has been moving down the WSW flank, accompanied by phreatic explosions. Satellite data on 1 August showed an ash plume extending for 150 km to the SE. Additional satellite data from 4 August showed ash reaching up to 7.5 km a.s.l. and extending for 50 km to the NE. Two lava flows were reported on 4 August down the W and SE flanks, with ash rising up to 7 km a.s.l. The Aviation Color Code remains at Orange (level 2 on a four-color scale). It should be noted that eruptive activity was already observed before the M8.8 earthquake that was recorded off the Kamchatka Peninsula on 29 July 2025. The quake may have intensified activity at Klyuchevskoy, but this remains to be proved.

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Still in Kamchatka, an explosive eruption at Krasheninnikov began on 2 August 2025. Initial ash explosions rose to 3-4 km a.s.l. from the summit crater of the northern cone. A fissure also opened on the NW flank and emitted viscous lava. The Aviation Color Code was raised from Green to Orange (level 2 on a four-color scale).

Ash explosions continued throughout the night, rising as high as 8-10 km a.s.l. on 3 August. The Aviation Color Code was raised to Red (the highest level). Activity later decreased, with possible moderate explosive activity continuing, but satellite views were obscured by clouds. On 5 August explosions generated ash plumes that again rose to 5-6 km a.s.l.. Lava effusion on the NW flank was accompanied by ash emissions from the crater.The Aviation Color Code was lowered back to Orange. It seems that the increased activity at Krasheninnikov was caused by the M8.8 earthquake.

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Moderate steam-and-gas activity continues at Karymsky. A weak thermal anomaly over the volcano is observed in satellite images. The Aviation Color Code remains at Yellow (level 2 on a four-color scale). It seems this volcano was unaffected by the M8.8 earthquake of 29 July 2025.

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Eruptive activity continues at Sheveluch’s “300 years of RAS” dome and at the Young Sheveluch dome. Thermal anomalies were identified over the domes in satellite images during the past few weeks. The Aviation Color Code remains at Orange (level 2 on a four-color scale). No changes were observed in the volcano’s behaviour after the M8.8 earthquake of 29 July 2025.

Source : KVERT.

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Increased unrest near Kusatsu-Shiranesan’s Yugama crater (Northeast Japan Volcanic Arc) started on 3 August 2025, characterized by an increase in volcanic earthquakes with epicenters near the Yugama crater. Additionally, ground deformation data since June 2024 indicated minor uplift of the NW Yugama crater area. Low-amplitude seismic tremor recorded on 2 August was the first since 12 November 2020. Volcanic earthquakes continued to be recorded, prompting the JMA to raise the alert level to 2 (on a 5-level scale). The public is advised to maintain a minimum distance of 1 km from Yugama Crater.

Source : JMA.

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Satellite images acquired on 30 July 2025 showed continued eruptive activity at Nyamulagira (DRC). Thermal anomalies associated with active lava flows were detected on the WNW flank. Additionally, strong thermal anomalies were observed within the summit crater area, partially obscured by rising gas and steam plumes.

Sources: Copernicus, MIROVA.

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Hundreds of low-magnitude earthquakes were detected beneath the Teide–Pico Viejo volcanic complex in Tenerife (Canary Islands) between August 6 and 7,2025. The activity consisted of two distinct seismic swarms occurring within an 11-hour window. The events were concentrated beneath the southwestern flank of Pico Viejo, at a depth of around 10 km.

According to INVOLCAN and IGN, there are no signs indicating an impending eruption. The activity is interpreted as part of a prolonged process of magmatic fluid injection into the hydrothermal system, a phenomenon observed since 2016.

This marks the sixth hybrid-type seismic swarm recorded on the island since October 2016. Previous swarms occurred in October 2016, June 2019, June and July 2022, and November 2024.

Source : INVOLCAN, IGN.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Magma et plaques tectoniques dans l’Afar (Éthiopie) // Magma and tectonic plates in the Afar region (Ethiopia)

En Éthiopie, la région Afar se situe au-dessus de la jonction entre trois plaques tectoniques. Des scientifiques ont découvert que du magma en fusion vient frapper la croûte terrestre par en dessous. Dans cette partie du monde, le continent africain se déchire lentement, et finira par former un nouveau bassin océanique. En échantillonnant les signatures chimiques des volcans de cette région, une équipe scientifique de l’Université de Swansea et de l’Université de Southampton, au Royaume-Uni, a essayé d’obtenir davantage d’informations sur ce processus. Les chercheurs ont découvert que le manteau sous l’Afar n’est ni uniforme ni stationnaire ; il vibre, et ces vibrations portent des signatures chimiques distinctes. L’étude, intitulée « Mantle upwelling at Afar triple junction shaped by overriding plate dynamics », a été publiée dans Nature Geoscience.

Carte tectonique du système de rifts de l’Afar (Source : Wikipedia)

La surface de notre planète connaît un processus de renouvellement constant. Les plaques tectoniques qui divisent la croûte terrestre ne sont pas fixes ; elles se déplacent, entrent en collision et glissent même les unes sous les autres. Leurs points de rencontre sont généralement des points chauds de l’évolution géologique, marqués par une activité volcanique intense qui remodèle la surface par en dessous.
L’Afar est le point de rencontre des plaques arabique, nubienne et somalienne. Chacune s’écarte dans sa direction respective, ce qui laisse place à une brèche de plus en plus grande sous le Triangle de l’Afar. À terme, la croûte deviendra si fine à cet endroit que la surface s’abaissera sous le niveau de la mer, créant un nouveau bassin océanique au large de la mer Rouge.
Les scientifiques pensent que la remontée du magma joue un rôle dans ce processus de rupture continentale, mais ils ont du mal à comprendre son fonctionnement. Il est bien sûr impossible de forer pour l’observer de près ; c’est pourquoi ils ont étudié les matériaux déposés à la surface de la Terre depuis le manteau par l’activité volcanique.
Les auteurs de l’étude ont collecté 130 échantillons de roche volcanique provenant de la région de l’Afar et du rift éthiopien, et ont effectué des analyses chimiques. Ils ont utilisé ces analyses, combinées aux données existantes, pour réaliser une modélisation qui leur permettrait de comprendre l’activité sous le Triangle. Les résultats montrent des bandes ou stries chimiques distinctes qui se répètent à travers le système de rift. Elles sont produites par un panache unique et asymétrique de matière, façonné par son environnement au fur et à mesure qu’il s’élève du manteau. L’un des scientifiques a déclaré que « les stries chimiques montrent que le panache se comporte comme les pulsations d’un cœur ». De plus, « ces pulsations semblent se comporter différemment selon l’épaisseur de la plaque et la vitesse à laquelle elle s’éloigne. Dans les rifts à expansion rapide comme la mer Rouge, les pulsations se propagent plus nettement et plus régulièrement, comme le sang dans une artère étroite.»
Si le modèle réalisé par l’équipe scientifique est correct, il montre que les panaches et les remontées mantelliques peuvent être façonnés par la dynamique des plaques tectoniques situées au-dessus. Cette découverte pourrait favoriser les recherches futures sur l’activité qui remodèle continuellement notre planète.

 

Schéma issu de l’étude et montrant comment le panache mantellique est canalisé par les trois rifts

Les chercheurs ont découvert que l’évolution des remontées mantelliques profondes est intimement liée au mouvement des plaques situées au-dessus. Cela a de profondes implications pour l’interprétation du volcanisme de surface, de l’activité sismique et du processus de rupture continentale. Les recherches montrent que les remontées du manteau profond peuvent circuler sous la base des plaques tectoniques et contribuer à concentrer l’activité volcanique là où la plaque est la plus fine. Des recherches ultérieures tenteront de comprendre comment et à quelle vitesse se produit la circulation de la remontée mantellique sous les plaques.
Source : L’étude dans Nature Geoscience.

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In Ethiopia, the Afar region lies above the junction between three tectonic plates, and scientists have discovred that molten magma pounds the planet’s crust from below. In that part of the world,, the continent is slowly being torn asunder in the early formation stages of a new ocean basin. By sampling the chemical signatures of volcanoes around this region, a scientific team from Swansea University and the University of Southampton in the UK hoped to learn more about this wild process. They found that the mantle beneath Afar is not uniform or stationary ; it pulses, and these pulses carry distinct chemical signatures. The study, entitled « Mantle upwelling at Afar triple junction shaped by overriding plate dynamics », was published in Nature Geoscience.

Our planet’s surface is in a constant state of renovation. The tectonic plates into which the planetary crust is divided are not fixed in position, but shift and collide and even slip underneath one another. The places at which they meet are usually hotspots of geological evolution, rampant with volcanic activity that is reshaping the surface from below.

The Afar junction is the point at which the Arabian, Nubian, and Somalian plates meet, each departing in their own directions to leave a widening gap under the Afar Triangle. Eventually, the crust will become so thin here that the surface will drop below sea level, creating a new ocean basin off the Red Sea.

Scientists suspect that mantle upwelling is playing a role in this continental breakup process, but our understanding of how it works is limited. We can’t dig down to have a close look, so the researchers looked at material that has been disgorged onto Earth’s surface from the mantle by way of volcano.

They collected 130 samples of volcanic rock from around the Afar region and the Main Ethiopian Rift, and conducted chemical analyses. They used these analyses combined with existing data to conduct advanced modeling to understand the activity under the Triangle. The results show distinct chemical bands or stripes that repeat across the rift system, delivered by a single, asymmetrical plume of material shaped by its environment and pushing upwards from the mantle. One of the scientists said that « the chemical striping suggests the plume is pulsing, like a heartbeat. » Moreover,

« these pulses appear to behave differently depending on the thickness of the plate, and how fast it’s pulling apart. In faster-spreading rifts like the Red Sea, the pulses travel more efficiently and regularly like a pulse through a narrow artery. »

If the team’s model is correct, it suggests that mantle plumes and upwellings can be shaped by the dynamics of the tectonic plates above them. The finding could be used to inform future research into the activity that is continually remodeling our planet.

The researchers have found that the evolution of deep mantle upwellings is intimately tied to the motion of the plates above. This has profound implications for the interpretation of surface volcanism, earthquake activity, and the process of continental breakup. The research shows that deep mantle upwellings can flow beneath the base of tectonic plates and help to focus volcanic activity to where the tectonic plate is thinnest. Follow-on research includes understanding how and at what rate mantle flow occurs beneath plates.

Source : The study in Nature Geoscience.

https://www.nature.com/articles/s41561-025-01717-0