Nouveau projet géothermique dans l’Oregon // New geothermal project in Oregon

Le 12 octobre 2012, j’ai publié une note sur ce blog à propos d’un projet de développement de l’énergie géothermique dans la région du volcan Newberry (Oregon). Ce projet avait suscité de nombreuses protestations dans cette région potentiellement volcanique et sismiquement active, ce qui présentait des risques évidents.
Aujourd’hui, en 2025, nous apprenons que des ingénieurs construisent la centrale géothermique la plus chaude au monde. Elle exploitera l’énergie de ce qui est, selon l’USGS, « l’un des volcans actifs les plus dangereux des États-Unis ».

Vue du site exploité par Mazama Energy sur le Newberry

La société Mazama Energy a déjà atteint des températures de 331 °C, ce qui en fait l’un des sites géothermiques les plus chauds au monde. Elle commencera à vendre de l’électricité aux foyers et aux entreprises des environs dès 2026.
Mazama Energy souhaite maintenant atteindre une température de 389 °C et devenir la première à produire de l’électricité à partir de « roche surchauffée ». Certains affirment que l’on est à l’aube d’une nouvelle ère pour l’énergie géothermique. Aujourd’hui, la géothermie produit moins de 1 % de l’électricité dans le monde. Toutefois, l’exploitation de la chaleur extrême des roches, combinée à d’autres avancées technologiques, pourrait porter cette part à 8 % d’ici 2050 ; c’est ce que prétend l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’AIE explique qu’ en utilisant des températures extrêmement élevées la géothermie pourrait théoriquement produire 150 fois plus d’électricité que la consommation mondiale.

Le projet entrepris sur le volcan Newberry combine deux grandes tendances susceptibles de rendre l’énergie géothermique moins chère et plus accessible. Mazama Energy achemine sa propre eau jusqu’au volcan, grâce à une méthode baptisée « géothermie améliorée ». Au cours des dernières décennies, des projets pionniers ont commencé à produire de l’énergie à partir de roches chaudes et sèches en fracturant la pierre et en y injectant de l’eau pour produire de la vapeur, en s’inspirant des techniques de fracturation hydraulique développées par l’industrie pétrolière et gazière. Des projets pilotes ont été mis en place au Nevada et en Utah, et des chercheurs internationaux ont démontré l’efficacité de cette technologie en France, en Allemagne, en Suisse et au Japon. Injecter de l’eau dans des fractures rocheuses comporte des risques sismiques, tout comme l’injection d’eaux usées issues de la fracturation hydraulique. Une expérience de ‘géothermie améliorée’ en Suisse a été interrompue après avoir déclenché un séisme de magnitude 3,4 en 2006. Les capteurs du site de Newberry ont enregistré cinq secousses sismiques au cours des six derniers mois ; la plus importante a atteint une magnitude de 2,5 le 24 juillet 2025. Les scientifiques affirment que les séismes constitueront toujours un risque, mais qu’il peut être géré grâce à une surveillance et une ingénierie efficaces.

Le Département de l’Énergie indique que les risques de pollution de l’eau sont faibles car les centrales géothermiques recyclent l’eau dans des puits étanches, et cette eau passe par des réservoirs beaucoup plus profonds que la plupart des nappes phréatiques.
Le projet de Newberry exploite également une roche plus chaude que tous les projets précédents. Cependant, même les 331 degrés de Newberry restent inférieurs au seuil de surchauffe de 373 degrés ou plus. À cette température, et sous une pression très élevée, l’eau devient « supercritique » et se comporte comme un fluide à mi-chemin entre un liquide et un gaz. L’eau supercritique emmagasine une grande quantité de chaleur comme un liquide, tout en s’écoulant avec la fluidité d’un gaz.
Un puits géothermique à très haute température peut produire cinq à dix fois plus d’énergie qu’un puits à température classique, qui avoisine les 204 °C. De ce fait, les exploitants géothermiques n’ont plus besoin de forer autant de puits coûteux, ce qui permet de réduire les coûts.
À terme, l’énergie géothermique issue de roches à très haute température pourrait être aussi économique que le gaz naturel ou l’énergie solaire, sans la pollution des énergies fossiles ni la variabilité des énergies renouvelables.

Mazama Energy prévoit de forer de nouveaux puits l’an prochain afin d’atteindre des températures supérieures à 398 °C. À proximité d’un volcan actif, elle espère atteindre cette température à moins de 5 kilomètres de profondeur. Ailleurs, les exploitants géothermiques doivent souvent creuser jusqu’à 20 kilomètres.
Forer dans une roche à 398 °C représente un défi de taille. Les centrales géothermiques conventionnelles utilisent des équipements prévus pour l’industrie pétrolière et gazière, mais dans une roche surchauffée, les foreuses classiques deviennent inutilisables car leurs composants électroniques sont défaillants. Les ingénieurs de Mazama Energy ont refroidi leurs installations de forage en injectant un flux constant de dioxyde de carbone liquide. Cela leur a permis de forer à 3,2 km de profondeur sur le flanc du volcan et d’atteindre une roche à 331 °C en début d’année.
D’autres puits expérimentaux ont atteint des températures encore plus élevées, mais aucun n’a résisté longtemps. Des expériences de forage en Islande et à Hawaï ont été interrompues après avoir rencontré du magma de manière inattendue, ce qui a endommagé les trépans. Des puits forés au Japon et en Italie ont atteint des roches à plus de 482 °C, approchant la zone de la croûte terrestre où la roche rigide commence à se comporter comme de la pâte à modeler. Cependant, ces forages ont été abandonnés suite à des problèmes rencontrés avec le matériel de forage et les tubages en ciment.
Pour l’instant, Mazama Energy affirme que son puits est stable. Cependant, les scientifiques prévoient que les difficultés s’accumuleront à mesure que l’entreprise forera dans des roches plus chaudes et exploitera ses puits pendant des années. Les tubages en ciment et en acier seront alors exposés à des variations extrêmes de température et de pression.
Cependant, les avantages potentiels de cette nouvelle géothermie sont bien supérieurs aux défis qu’elle suppose. Mazama Energy prévoit de produire 15 mégawatts d’électricité sur le flanc ouest du volcan Newberry en 2026, avec une augmentation progressive de la production jusqu’à 200 mégawatts, soit suffisamment d’énergie pour alimenter un grand centre de données ou une petite ville.
Source : Médias américains.

Big Obsidian Flow dans le parc du Newberry (Photo: C. Grandpey)

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On October 12, 2012 I released a post on this blog, about a geothermal energy development project in the Newberry volcano area (Oregon). Such a project had triggered numerous protests because the region is potentially volcanically and seismically active, and the project therefore presented obvious risks.

Today in 2025, we learn that engineers are building in the region the hottest geothermal power plant on Earth. The plant will tap into the energy of what is, according to the USGS, “one of the largest and most hazardous active volcanoes in the United States.”.

Newberry

Vue du site exploité par Mazama Energy sur le Newberry (Source : Mazama Energy)

The structure has already reached temperatures of 331 degrees Celsius, making it one of the hottest geothermal sites in the world, and next year it will start selling electricity to nearby homes and businesses.

But the start-up behind the project, Mazama Energy, wants to reach a temperature of 389°C and become the first to make electricity from “superhot rock.”

Enthusiasts say that could usher in a new era of geothermal power. Today, geothermal produces less than 1 percent of the world’s electricity. But tapping into superhot rock, along with other technological advances, could boost that share to 8 percent by 2050, according to the International Energy Agency (IEA) which explains that geothermal using superhot temperatures could theoretically generate 150 times more electricity than the world uses..

The Newberry Volcano project combines two big trends that could make geothermal energy cheaper and more widely available. First, Mazama Energy is bringing its own water to the volcano, using a method called “enhanced geothermal energy.” Over the past few decades, pioneering projects have started to make energy from hot dry rocks by cracking the stone and pumping in water to make steam, borrowing fracking techniques developed by the oil and gas industry. Pilot projects have been developed in Nevada and Utah, and international researchers have demonstrated the technology in France, Germany, Switzerland and Japan.

Pumping water into rock fractures risks causing earthquakes, much like injecting wastewater from fracking. A Swiss enhanced geothermal experiment was shut down after setting off an M 3.4 quake in 2006. Sensors at the Newberry site recorded five tremors in the past six months, with the biggest reaching M2.5 on July 24, 2025.

Scientists say earthquakes will always be a risk, but it can be managed with good monitoring and engineering. The Energy Department says water pollution risks are low because geothermal plants recirculate the same water in sealed wells, passing through reservoirs much deeper than most groundwater.

The Newberry project also taps into hotter rock than any previous enhanced geothermal project. But even Newberry’s 331 degrees fall short of the superhot threshold of 373 degrees or above. At that temperature, and under a lot of pressure, water becomes “supercritical” and starts acting like something between a liquid and a gas. Supercritical water holds lots of heat like a liquid, but it flows with the ease of a gas, combining the best of both worlds for generating electricity.

A superhot geothermal well can produce five to 10 times more energy than a well at typical temperatures, which hover around 204°C. That means geothermal operators don’t have to drill as many multimillion-dollar holes in the ground, bringing down costs.

Eventually, superhot rock geothermal energy could be about as cheap as natural gas or solar — without the pollution of fossil fuels or the variability of renewables.

The Mazama company will dig new wells to reach temperatures above 398°C next year. Alongside an active volcano, the company expects to hit that temperature less than 5 kilometers beneath the surface. But elsewhere, geothermal developers might have to dig as deep as 20 kilometers.

Drilling into 398°C rock presents some devilish challenges. Conventional geothermal plants can use gear developed by the oil and gas industry, which can stand up to lower temperatures. But in superhot rock, standard drills die as their electronic components fail. Mazama engineers cooled their drilling rigs by pumping in a constant stream of liquid carbon dioxide. That allowed them to burrow3.2 km into the flank of the volcano to find 331 degrees rock earlier this year.

Other experimental wells have hit even higher temperatures, but none has survived for long. Drilling experiments in Iceland and Hawaii were called off after they unexpectedly hit magma, which broke their drill bits. Wells in Japan and Italy reached rock hotter than 482°C approaching the region of Earth’s crust where rigid rock starts behaving more like putty, but were abandoned after facing problems with their drilling equipment and cement casings.

So far, Mazama says its well has remained stable. But experts say challenges will pile up as the company drills into hotter rock and operates its wells for years on end, exposing the cement and steel casings to punishing up-and-down cycles of temperature and pressure.

However, the potential rewards loom larger than the challenges. Mazama plans to generate 15 megawatts of electricity on the western flank of Newberry Volcano in 2026, eventually ramping up to 200 megawatts, enough to power a big data center or a small city.

Source : US news media.

Quand l’éruption du Kilauea se met à tourbillonner… // When the Kilauea eruption starts swirling…

Les tourbillons de poussière sont un phénomène bien connu, surtout dans les zones désertiques. Ils se forment lorsque de l’air sec et instable tourbillonne, soulevant la poussière du sol. On les appelle « willy-willies » en Australie et « dust devils » aux États-Unis.

Lors du 37ème épisode éruptif du Kilauea à Hawaï, une vidéo a capturé un phénomène similaire apparu près d’une fontaine de lave. Dans ces circonstances particulières, certains l’ont baptisé « volnado », un raccourci pour ‘volcanic tornado’. Cependant, ce terme n’est pas officiel et ne fait pas partie du vocabulaire scientifique.
Une « volnado » est une colonne de cendres, de poussière et de fumée qui se forme lors d’une éruption volcanique et se met à tourbillonner. Lors de la 37ème éruption du Kilauea, les fontaines de lave ont atteint une hauteur de 150 à 180 mètres.
Dans la vidéo, on peut voir la ‘volnado’ rivaliser en taille avec l’impressionnante fontaine de lave. En plus d’être aussi haute que l’éruption, elle est aussi aussi large :
https://youtu.be/2t4qiQ3bRRI

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Dust devils are well-known phenomena, especially in desert areas. They form when dry and unstable air swiels, lifting dust or sans from the ground. They are called willy-willies in Australia and dust devils in the United States.

During the 37th eruptive episode of Kilauea in Hawaii, a video captured a similar event that appeared close to a lava fountain. In these special circumstances, some prople cal it ‘a volnado’, short for volcanic tornado. However, the word is by no means official and not part of the scientific vocabulary.

A ‘volnado’ is a column of ash, dust and smoke that picks up during a volcanic eruption and swirls around. During Kilayea’s Episode 37, the lava fountains reached 150-180 meters hifg.

The video of the volnado showed it towering above the huge lava fountain. In addition to being as tall as the eruption, the volnado was a similar width to the eruption  :

https://youtu.be/2t4qiQ3bRRI

Fonte des glaciers alpins : une vidéo qui décoiffe !

Juergen Merz, un photographe, a réalisé une animation vidéo choc qui montre en accéléré l’évolution des glaciers des Alpes sur un peu plus d’un siècle. Pour parodier la réplique d’un film culte, « c’est du brutal ! »

En collaboration avec un glaciologue et un réalisateur vidéo, le photographe spécialisé dans les glaciers a assemblé une série d’images prises entre 1875 et 2024. L’équipe a ensuite utilisé l’intelligence artificielle pour animer le retrait progressif de la glace au fur et à mesure de l’évolution du climat. Les images montrent le changement radical de glaciers suisses et européens en l’espace d’environ 140 ans.

L’accélération du réchauffement climatique est si rapide qu’au cours des deux dernières années, les glaciers suisses ont perdu plus de 10 % de leur volume total. C’est ce qu’a constaté l’Académie suisses des sciences.. Ce qui prenait avant des siècles, prend maintenant quelques dizaines d’années.

Les glaciers des Alpes sont ceux qui fondent le plus vite dans le monde, mais le phénomène est constaté sur la quasi-totalité des glaciers du monde. Selon le CNRS, depuis l’an 2000, les glaciers du globe ont perdu 5 % de leur volume initial et 273 milliards de tonnes de glace disparaissent chaque année.

Les glaciers des Alpes sont ceux qui ont le rythme de fonte le plus élevé du monde. Ils ont perdu 40 % de leur volume en moins d’un quart de siècle. Si on compare les Alpes avec l’Himalaya, la fonte est beaucoup plus visible chez nous car le massif alpin culmine à 4810 mètres contre 8848 mètres pour la chaîne himalayenne. Même si les glaciers fondent jusqu’à la même altitude dans ces deux régions du monde, il est bien évident que la fonte est plus visible et plus spectaculaire dans nos Alpes.

En cliquant sur ce lien vous verrez l’animation réalisée par le photographe. À titre personnel, mon attention a été attirée par la glacier du Rhône que j’ai vu fondre et disparaître de la vue depuis les années 1980.

https://twitter.com/i/status/1991271950149198118

Source : Futura Sciences.

Le Glacier du Rhône en 1981…..

.…et aujourd’hui (Photos: C. Grandpey)

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde. Elle a été particulièrement intense en Indonésie.

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En Indonésie, une hausse de la sismicité a été enregistrée sur le Bur ni Telong. Un séisme d’origine tectonique de magnitude M4,3 a été enregistré le 25 novembre, à environ 16 km au nord-est du cratère principal. Ce séisme a été suivi d’une intensification de la sismicité sur le Bur ni Telong, caractérisée par une série de séismes volcaniques profonds. Le niveau d’alerte a été relevé à 2 sur une échelle de 1 à 4. Il a été conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1,5 km de la zone du cratère.

Crédit photo: GVN

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Toujours en Indonésie, une hausse de la sismicité a été observée sur le Lewotobi Laki-laki. Les signaux sismiques ont indiqué une activité à faible profondeur. Une augmentation du gonflement de l’édifice volcanique a également été détectée par les tiltmètres alors que les données GNSS se contentaient de montrer des fluctuations. Le 24 novembre 2025, une hausse du nombre de séismes volcaniques profonds a été constatée, indiquant une remontée rapide du magma. Le niveau d’alerte a été relevé à 4 (le maximum sur une échelle de 1 à 4) et le public a été invité à rester à au moins 6 km du centre du Laki-laki et à 7 km dans une zone s’étendant du nord-ouest au nord-est.

Source: Magma Indonesia

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Toujours en Indonésie, l’activité du Sangeang Api s’est intensifiée du 1er au 22 novembre 2025, avec notamment, cinq séismes de type tornillo. Le 18 novembre, une hausse significative de la sismicité s’est accompagnée d’émissions de vapeur et de cendres qui se sont élevées jusqu’à 35 m au-dessus du cratère. La sismicité s’est intensifiée le 22 novembre et une nouvelle éruption a été confirmée par des observations visuelles. Le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public a été invité à se tenir à au moins 3 km du cratère actif. Les émissions de vapeur et de cendres s’élevaient de 200 à 300 m au-dessus du cratère le 23 novembre.

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Toujours en Indonésie, l’activité éruptive se poursuit sur le Semeru après l’éruption mentionnée sur ce blog le 21 novembre 2025. Environ 300 habitants ont été évacués le 19 novembre suite à une série de coulées pyroclastiques qui ont parcouru jusqu’à 13 km sur les flancs sud et sud-est du volcan. Les autorités ont également évacué 137 randonneurs qui campaient à moins de 8 km du sommet. Le soir du 20 novembre, 1 116 personnes étaient hébergées dans des centres d’accueil. Aucun décès n’a été déploré, mais trois personnes ont été gravement brûlées. Des retombées de cendres ont affecté plusieurs villages. On dénombre 21 maisons gravement endommagées, ainsi qu’un établissement scolaire et un centre de santé. De plus, environ 204 hectares de terres agricoles ont été recouverts par la cendre. Le niveau d’alerte reste à 4 (le maximum sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG.

Photo: C. Grandpey

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Après une soixantaine de débordements de lave, essentiellement au niveau de la bouche sud, l’Épisode 37 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) a finalement débuté à 14h30 (heure locale) le 25 novembre 2025, avec des fontaines de lave d’environ 150 – 180 mètres de haut jaillissant de la bouche nord.

Images webcam de l’Épisode 37

L’Épisode a pris fin après environ 9 heures et 10 minutes de fontaines de lave qui ont émis environ 6.3 millions de mètres cubes de lave. Le débit moyen a été supérieur à 190 mètres cubes par seconde. La lave émise par les fontaines a couvert environ 75% du plancher de l’Halemaʻumaʻu. Dès la fin de l’Épisode 37, l’inflation a reris au sommet du Kilauea; un Épisode 38 est donc probable dans les prochaines semaines.

Il convient de noter qu’un séisme de magnitude M4,6 s’est produit peu après l’Épisode 37 du Kīlauea, à 15 km au sud-sud-est de Fern Forest, sur l’île d’Hawaï, à 5 km sous le niveau de la mer. Ce séisme n’a eu aucun impact sur les volcans Mauna Loa et Kīlauea et ne semble pas être directement lié à l’éruption. La plupart des séismes dans cette région sont provoqués par les mouvements du flanc sud du Kīlauea.

Source : HVO.

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Une éruption a été observée le 24 novembre 2025) sur l’un des volcans les moins connus de la chaîne de l’Erta Ale, dans la région du Danakil en Éthiopie. Cela fait 10 000 ans que ce volcan n’avait pas connu d’éruption et l’événement du 24 novembre a surpris tout le monde.
Vers 8h30 (heure locale), le volcan Hayli Gubbi, situé à environ 15 km au sud-est du célèbre Erta Ale, est entré en éruption de manière explosive, générant un important panache de cendres qui s’est élevé à environ 10-15 km et a dérivé au-dessus de la partie du sud-ouest de la péninsule arabique. Le VAAC de Toulouse explique que les nuages ​​ont dérivé au-dessus du Yémen, d’Oman, puis du Pakistan et de l’Inde. Selon les images satellitaires, le panache contenait une importante quantité de SO2. Le trafic aérien a été perturbé jusqu’en Inde, à des milliers de kilomètres de là. Air India a annulé plusieurs vols intérieurs et internationaux afin de procéder à des contrôles sur les appareils qui avaient survolé certaines zones après l’éruption. La cendre de l’éruption a aussi affecté les villages voisins, ce qui a posé des problèmes aux agriculteurs. Bien qu’aucune victime n’ait été signalée, la cendre représente une menace pour la communauté locale d’éleveurs de bétail, en détruisant des pâturages essentiels.

Source : The Times of Oman, Smithsonian Institution, CNN.

Source: Copernicus / Sentinel

Selon le Centre britannique d’observation et de modélisation des séismes, des volcans et de la tectonique (COMET), une activité explosive de l’Erta Ale le 15 juillet 2025 s’est accompagnée d’une intrusion magmatique le long d’un dyke se propageant vers le sud-est en direction du Hayli Gubbi. Les images du satellite Sentinel du 16 juillet ont révélé une ligne de fissures éruptives produisant des coulées de lave à l’extérieur de la caldeira sud de l’Erta Ale. Un autre groupe de quatre fissures s’est ouvert plus loin dans le rift, au sud-est, la plus éloignée se situant à seulement 2 km du cratère du Hayli Gubbi. Aucun lac de lave n’a été observé dans les pit craters de l’Erta Ale après le 18 juillet, mais les données satellitaires ont indiqué un soulèvement du sol dans la région entre le 21 juillet et le 3 août. De plus, un nuage blanc inhabituel a été observé à l’intérieur du cratère du Hayli Gubbi le 25 juillet.

Finalement, l’activité explosive du 23 novembre n’est peut-être pas si surprenante que cela. Malheureusement les systèmes de surveillance sur le terrain manquent à l’appel.

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L’Institut géophysique (IGEPN) a enregistré un séisme volcano-tectonique de magnitude M4,3 sous le volcan La Cumbre, sur l’île Fernandina, dans l’archipel des Galápagos (Équateur), le 17 novembre 2025, suivi d’un intense essaim sismique.

Image de Fernandina acquise par le satellite Copernicus EU/Sentinel-2

Fernandina a connu près de 30 éruptions depuis 1800. La Cumbre figure parmi les volcans les plus actifs du point chaud des Galápagos. Sa dernière éruption a eu lieu du 3 mars au 9 mai 2024, période durant laquelle des coulées de lave ont atteint la mer.

Image de l’éruption de 2024 (Crédit photo : IGEPN)

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Une puissante éruption s’est produite sur le Bezymianny (Kamtchatka, Russie) le 26 novembre 2025, avec un panache de cendres qui est monté jusqu’à 11,4 km d’altitude. La couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Rouge en raison des explosions susceptibles de perturber le trafic aérien.
Le KVERT indique que l’activité du Bezymianny a augmenté progressivement avant l’éruption, avec une importante anomalie thermique visible sur les images satellites entre le 16 et le 20 novembre. Durant cette période, des avalanches incandescentes ont dévalé le flanc sud-est presque quotidiennement. L’incandescence était visible dans le cratère et des panaches de cendres, produits soit au sommet, soit par des avalanches, s’élevaient parfois jusqu’à 4 km d’altitude.
Source : KVERT.

Crédit photo: KVERT

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is the latest news about volcanic activity around the world. It was intense in Indonesia.

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In Indonesia, seismicity increased at Bur ni Telong. An M 4.3 tectonic earthquake was recorded on 25 November and located about 16 km NE of the main crater. The tectonic earthquake was followed by increased seismicity at Bur ni Telong characterized by a series of deep volcanic earthquakes. The Alert Level was raised to 2 on a scale of 1-4. The public was advised to maintain a minimum distance of 1.5 km from the crater area.

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Still in Indonesia, an increase in seismicity has been observed at Lewotobi Laki-laki. The dominant seismic signals indicated activity at shallow depths. Increased inflation was also detected in tiltmeter data, although GNSS data continued to show only fluctuations. On 24 November 2025 there was an increase in the number of deep volcanic earthquakes, indicating a rapid rise of magma. The Alert Level was raised to 4 (the highest level on a scale of 1-4) and the public was warned to stay 6 km away from the center of Laki-laki and 7 km in an area from NW to NE

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Still in Indonesia activity at Sangeang Api increased during 1-22 November 2025. Notably, five tornillo earthquakes were detected and on 18 November there was a significant increase in seismic signals indicating dteam and ash emissions which later rose as high as 35 m above the crater rim . Seismicity intensified on 22 November, and a new eruption was confirmed by visual observations. The Alert Level was raised to 2 (on a scale of 1-4) and the public was warned to stay 3 km away from the active crater. Steam and ash emissions rose 200-300 m above the crater rim on 23 November.

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Still in Indonesia, eruptive activity continues at Semeru after the erutive event I mentioned on this blog on November 21st, 2025. Around 300 residents were evacuated on 19 November after a series of pyroclastic flows traveled as far as 13 km down the S and SE flanks. Authorities also evacuated 137 climbers who were camping within 8 km from the summit. By the evening of 20 November there were 1,116 people in evacuation shelters. There were no fatalities, though three people were significantly burned. Ashfall impacted several villages. There were 21 severely damaged houses, damage to an education facility, and damage to a health facility. Additionally, about 204 hectares of agricultural land were impacted. The Alert level remains at 4 (the highest level on a scale of 1-4).

Source : PVMBG.

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After about sixty lava overflows, mainly at the southern vent, Episode 37 of the Kilauea eruption (Hawaii) finally began at 2:30 p.m. (local time) on November 25, 2025, with lava fountains about 150-180 meters high erupting from the north vent.

The episode came to an end after about 9 hours and 10 minutes of lava fountaining which produced an estimated 6.3 million cubic meters of lava. The average eruption rate was over 190 cubic meters per second. Lava flows from the fountains covered about 75% of the floor of Halemaʻumaʻu crater. The summit magma reservoir is now repressurizing, suggesting that another eruptive episode is possible in the coming weeks.

It should be noted that an M4.6 earthquake occurred shortly after Kilauea’s Episode 37 15 km south-southeast of Fern Forest on the Island of Hawaiʻi at a depth of 5 km below sea level. The earthquake had no apparent impact on either Mauna Loa or Kīlauea volcanoes. and does not appear directly related to the eruption. Most earthquakes in this region are caused by movement of the south flank of Kīlauea.
Source: HVO.

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An eruption was observed on November 24, 2025, at one of the lesser-known volcanoes in the Erta Ale range, in the Danakil region of Ethiopia. This volcano had been dormant for 10,000 years and the event of November 24 syrprised everybody.
At approximately 8:30 a.m. (local time), the Hayli Gubbi volcano, located about 15 km southeast of the well-known Erta Ale, erupted explosively, generating a large ash plume that rose to about 10-15 km and drifted over the southwestern part of the Arabian Peninsula. The Toulouse VAAC reported that the plume drifted over Yemen, Oman, then Pakistan and India. According to satellite imagery, the plume contained a significant amount of SO2. Air traffic was disrupted as far away as India, thousands of kilometers away. Air India canceled several domestic and international flights to conduct checks on aircraft that had flown over certain areas following the eruption. Ash from the eruption also affected nearby villages, causing problems for farmers. Although no casualties have been reported, the ash poses a threat to the local livestock-herding community by destroying vital grazing lands.
Source: The Times of Oman, Smithsonian Institution, CNN.

According to the UK Centre for Observation and Modelling of Earthquakes Volcanoes and Tectonics (COMET), explosive activity at Erta Ale on 15 July 2025 had been accompanied by an intrusion of magma along a dike that propagated SE towards Hayli Gubbi. Sentinel satellite imagery on 16 July showed a line of fissure vents that produced lava flows outside the south caldera of Erta Ale. Another group of four fissure vents opened further along the rift to the SE, with the most distant only 2 km from the Hayli Gubbi crater. No lava lakes were seen in the pit craters after 18 July, but satellite data indicated uplift in the region during 21 July-3 August, and an anomalous white cloud within Hayli Gubbi’s crater was observed on 25 July. The explosive activity of November 23rd may not be so surprising after all. Unfortunately, theere are no monitoring systems on the ground.

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The Geophysical Institute (IGEPN) recorded an M4.3 volcano-tectonic earthquake beneath the La Cumbre volcano on Fernandina Island in the Galápagos archipelago (Ecuador) on November 17, 2025, followed by an intense seismic swarm.

Fernandina has produced nearly 30 recorded eruptions since 1800. La Cumbre is among the most active volcanoes of the Galápagos hotspot. Its most recent eruption occurred from March 3 to May 9, 2024, when lava flows reached the sea.

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A powerful eruption took place at Bezymianny (Kamchatka / Russia) on November 26, 2025, with ash reaching 11.4 km a.s.l. The Aviation Color Code was raised to Red due to ongoing explosions that could affect regional and international flights.

KVERT indicatesthat activity at Bezymianny had been gradually increasing prior to the eruption, with a large bright thermal anomaly visible in satellite imagery between November 16 and 20. On most days during that period, hot avalanches descended the southeastern flank, crater incandescence was visible, and occasional ash plumes, produced either at the summit or by avalanches, rose as high as 4 km.

Source : KVERT.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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