Islande : éruption…ou pas éruption ? // Iceland : will there be an eruption ?

Les volcanologues islandais sont peut-être « très calés » (dixit un chercheur du laboratoire Magmas et Volcans de Clermont-Ferrand), mais des articles parus sur le site Iceland Monitor montrent que leurs points de vue divergent quant à la situation sur la péninsule de Reykjanes et à la probabilité d’une éruption.
Le volcanologue Þorvaldur Þórðarson explique qu’il est impossible de prédire si et quand une nouvelle éruption se produira sur la péninsule, car les hypothèses utilisées jusqu’alors pour effectuer des prévisions ne sont plus fiables. La dernière éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar a débuté le 20 novembre 2024 et a duré jusqu’au 9 décembre. Cependant, les prévisions concernant la date d’une nouvelle éruption se sont jusqu’à présent révélées inexactes.
Þórðarson a noté que l’inflation, qui montrait une hausse régulière, a considérablement ralenti en mars. « La courbe s’aplatit maintenant. Cela signifie peut-être que la situation est sur le point de se terminer. » Malgré ce ralentissement apparent, le volcanologue souligne que les modèles antérieurs de chronologie des éruptions ne sont plus valables. « Une éruption peut tout aussi bien commencer demain, la semaine prochaine, ou ne pas avoir lieu du tout. »

Quelques jours avant Þorvaldur Þórðarson, Páll Einarsson, professeur émérite de géophysique à l’Université d’Islande, avait proposé une approche différente de la situation sur la péninsule de Reykjanes. Selon lui, l’inflation continue et les séismes fréquents montrent qu’une nouvelle éruption pourrait être imminente. « L’inflation se poursuit, et les séismes se produisent en conséquence. » Tout porterait donc à croire qu’une intrusion magmatique se produira sous peu. Einarsson a ajouté que la plupart des paramètres montre que la huitième éruption à Sundhnúkagígar est imminente.
Bien que le moment précis de l’éruption reste incertain, le scientifique souligne que rien ne permet de prédire quand elle se produira. « La situation montre qu’elle pourrait se déclencher à tout moment, mais elle pourrait aussi être retardée. »
Depuis l’éruption de décembre 2023, l’intervalle entre les éruptions est de plus en plus long. Selon lui, ce retard est susceptible de provoquer une éruption plus puissante que les précédentes.
Il explique que divers scénarios sont possibles après la prochaine éruption, notamment un déplacement du flux magmatique vers d’autres zones de la péninsule de Reykjanes.

À la lecture des avis des deux scientifiques, on peut conclure que la meilleure chose à faire est d’attendre et voir. La Nature décidera de ce qui se passera. Il pourrait y avoir une éruption… ou pas d’éruption. En écrivant ceci, je ne dénigre pas les deux volcanologues islandais (comme le chercheur de Clermont m’en a accusé) qui font de leur mieux. Je confirme simplement ce que j’ai déjà écrit à plusieurs reprises : « Nous ne sommes pas capables de prévoir les éruptions volcaniques.»
Source : Iceland Monitor.

La lave coulera-t-elle à nouveau sur la péninsule de Reykjanes?

——————————————————-

Icelandic volcanologists may be highly qualified (so told me a researcher at the Magma et Volcans Lab in Clermont Ferrand), but in Iceland they hold different points of view about the situation on the Reykjanes Peninsula and the likemihood of an eruption.

Volcanologist Þorvaldur Þórðarson cautions that it is impossible to predict if or when another eruption will occur on the peninsula, as the assumptions previously used to forecast eruptions are no longer reliable. The last eruption in the Sundhnúkagígar crater row began on November 20, 2024, and lasted until December 9. However, predictions about the timing of a new eruption have so far proven inaccurate.

Þórðarson has noted that inflation, which had been steadily increasing, has slowed considerably in March. “The curve is now flattening. Maybe that means this is just about to end.” Despite the apparent slowdown, the volcanologist emphasizes that previous models for eruption timing are no longer valid. “An eruption could just as easily begin tomorrow, next week, or not at all.

A few days before Þorvaldur Þórðarson, Páll Einarsson, professor emeritus of geophysics at the University of Iceland, held a different approach to the situation on the Reykjanes Peninsula. In his opinion, the ongoing inflation and frequent earthquakes on the Reykjanes Peninsula suggest that a new eruption may be imminent. « The inflation continues, and earthquakes are occurring correspondingly. Everything points to a magma run before too long. » Einarsson added that most indicators suggest that the eighth eruption in the Sundhnúkagígar crater row is about to occur. T

While the precise timing of the eruption remains unclear, the scientist emphasizes that there are no definitive signs to predict when it will occur. « The situation suggests that it could erupt at any time, but it could also be delayed. »

Since the December 2023 eruption, the period between eruptions has been longer than ever before. Einarsson does not rule out the possibility that this delay could result in a more powerful eruption than those preceding it.

Einarsson explained that various scenarios are possible after the next eruption, one of which is that the magma flow could shift to other areas on the Reykjanes Peninsula.

Reading the opinions of the two scientists, we can conclude that the thing to do is to wait and see. Nature will decide what will happen. There may be an eruption…or no eruption. Writing this, I am not denigrating the two Icelandic volcanologists (as the Clermont researcher accused me of doing) . I’m just confirming what I wrote severakl times before : We are not yet able to predict eruptions.

Source : Iceland Monitor.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

La principale information concerne l »éruption du Kilauea (Hawaï). Le quinzième épisode a été particulièrement long. Il a débuté à 12h04 (heure locale) le 25 mars 2025 et a pris fin vers 19 heures (heure locale) le 26 mars. L’événement a commencé avec de puissants débordements de lave accompagnés de fontaines en dôme au niveau de la bouche nord. Comme lors de l’épisode 14, on observe des phases de « gas pistoning » avec une alternance de flux et de reflux de la lave dans la bouche éruptive.

La situation s’est accélérée vers 10 h 20 (heure locale) le 26 mars avec l’apparition de fontaines hautes et soutenues qui ont jailli à la fois des bouches nord et sud. Les fontaines ont atteint 180 mètres de hauteur dans la bouche sud et environ 90 mètres dans la bouche nord.

L’épisode 15 a pris fin le 26 mars vers 19 heures (heure locale) avec l’arrêt des fontaines de lave.

Le HVO indique que les émissions de SO2 lors des épisodes 13 et 14 ont dépassé 40 000 tonnes par jour, et des quantités similaires étaient censées accompagner l’épisode 15. Dans un message privé, le HVO m’a indiqué que le volume de lave émis lors des différents éruptifs le 18 mars 2025 atteignait 65,5 millions de mètres cubes (17,3 milliards de gallons), juste avant le début de l’épisode 14.

Image webcam du 26 mars 2025

++++++++++

L’activité éruptive s’est intensifiée sur le Lewotobi Laki-laki (Indonésie) à la mi-mars, avec une phase plus intense le 20 mars 2025. Des panaches de cendres se sont élevés jusqu’à 2,5 km au-dessus du sommet.
L’activité a considérablement augmenté du 13 au 20 mars. Le nombre de séismes volcaniques profonds a également augmenté du 19 au 20 mars. Des séismes superficiels ont commencé à être détectés le 20 mars, indiquant une remontée de magma. L’activité éruptive a continué de s’intensifier et le PVMBG a relevé le niveau d’alerte à 4 (sur une échelle de 1 à 4) le 20 mars et a élargi la zone d’exclusion. Les habitants de plusieurs villages ont été évacués du 19 au 20 mars.
L’incandescence sommitale était visible sur une image de la webcam le soir du 20 mars. Une explosion à 22 h 56 a été enregistrée par plusieurs stations de surveillance à Flores et entendue jusqu’à Maumere City, à63 km à l’ouest-sud-ouest. Un panache de cendres s’est élevé à 8 km au-dessus du sommet et a dérivé à une altitude de 16,1 km. D’épais panaches de cendres s’élevaient encore jusqu’à 2,5 km au-dessus du sommet le 21 mars, avec des retombées de téphra dans plusieurs zones environnantes. De nouveaux événements éruptifs ont été enregistrés les 21, 22, 23 et 25 mars.
Selon les médias et le BNPB, deux personnes ont été brûlées, mais aucune victime n’a été signalée lors de l’éruption des 20 et 21 mars. Environ 4 000 personnes, évacuées des mois plus tôt, demeurent dans des logements temporaires. 16 vols internationaux à destination et en provenance de l’aéroport international Ngurah Rai ont été annulés, d’autres ont été retardés et certains vols intérieurs ont été reportés.

Crédit photo: Smithsonian Institution

°°°°°°°°°°

Toujours en Indonésie, l’éruption du Lewotolok se poursuit. Des panaches de vapeur et de gaz s’élèvent jusqu’à 400 à 700 m au-dessus du sommet. Des matériaux incandescents éjectés au-dessus du sommet étaient visibles sur une image webcam du 20 mars 2025. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est prié de rester à au moins 2 km du cratère et à 2,5 km sur les flancs sud, sud-est et ouest.
Source : PVMBG.

++++++++++

L’activité éruptive du Poás (Costa Rica) se poursuit à un niveau élevé. Une inflation significative est toujours détectée et des émissions de gaz et de vapeur sont toujours observées. L’analyse des cendres a révélé une quantité importante, environ 20 %, de matériaux juvéniles. Les émissions de SO2 fluctuent à des niveaux élevés, avec des moyennes comprises entre 675 et 844 tonnes par jour (t/j) les 19 et 20 mars. Les émissions de dioxyde de soufre détectées par les données satellitaires atteignaient 844 t/j le 20 mars. Des éruptions phréatiques sont parfois enregistrées par le réseau sismique et acoustique. Une petite éruption phréatique à la Boca C le 23 mars a été suivie d’une période de petits événements très fréquents du 23 au 25 mars, avec des projections de matériaux sombres sur le plancher du cratère. Le niveau d’alerte reste à 3 et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Source : OVSICORI.

++++++++++

L’activité strombolienne se poursuit au niveau du Cratère SE de l‘Etna (Sicile), comme le 19 mars 2025. Des explosions ont alors éjecté des matériaux à quelques dizaines de mètres au-dessus du cratère. L’intensité et la fréquence des explosions ont progressivement augmenté jusqu’au 20 mars, et des matériaux ont été éjectés sur les flancs du cône. L’activité a ensuite progressivement diminué, puis s’est arrêtée. L’activité strombolienne au cratère SE était de nouveau visible le 24 mars, mais les mauvaises conditions météorologiques n’ont pas permis de déterminer l’intensité et la fréquence des explosions. La lave a débordé de la lèvre du cratère et a parcouru une courte distance le long du flanc sud.
Source : INGV.

++++++++++

L’Islande attend toujours une éruption sur la péninsule de Reykjanes. Les données de déformation GPS montrent que le magma continue de s’accumuler sous Svartsengi, bien que le rythme du soulèvement du sol ait légèrement ralenti ces dernières semaines. Malgré ce ralentissement, les scientifiques pensent toujours qu’une éruption se produira le long de la chaîne de cratères de Sundhnúkur. L’ampleur de l’éruption dépendra de la quantité de magma qui sortira de la chambre magmatique au début de l’éruption. Le volume de magma n’a jamais été aussi important depuis le début de la séquence éruptive sur la chaîne de cratères de Sundhnúkur en décembre 2023. Cela signifie que la prochaine éruption pourrait être plus importante que les précédentes. Il est fort probable que le magma sortira dans la zone située entre Sundhnúkur et Stóra-Skógfell, un schéma observé lors de six des sept éruptions précédentes.
Le préavis avant une éruption devrait rester très court. Lors des deux dernières éruptions, seulement 30 à 40 minutes se sont écoulées entre les premiers signes de hausse de la sismicité et le début effectif de l’éruption.
Source : Icelandic Mat Office.

Source: Met Office

++++++++++

L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

Flux RSS

Petit rappel : on me demande parfois comment il est possible de recevoir et lire mes articles au moment de leur parution. Pour cela, rendez-vous en haut de la colonne de droite de mon blog où figure le flux RSS qui permet de recevoir automatiquement des mises à jour du blog.

Vous pouvez également cliquer sur « Suivre Claude Grandpey : Volcans et Glaciers ».

——————————————-

Here is some news about volcanic activity in the world:

The mains news has to do with the Kilauea eruption (Hawaii) whose fifteenth episode was particularly long. It began at 12:04 p.m. (local time) on March 25, 2025, and ended around 7:00 p.m. (local time) on March 26. The event began with powerful lava overflows accompanied by dome-shaped fountains at the north vent. As in episode 14, gas pistoning was observed, with alternating ebbs and flows of lava in the eruptive vent.
The situation accelerated around 10:20 a.m. (local time) on March 26, with the appearance of tall, sustained fountains that erupted from both the north and south vents. The fountains reached 180 meters in height at the south vent and approximately 90 meters at the north vent.
Episode 15 ended on March 26 around 7:00 PM (local time) with the cessation of lava fountaining.
HVO reports that SO2 emissions during Episodes 13 and 14 exceeded 40,000 tons per day, and similar amounts were expected to accompany Episode 15. In a private message, HVO informed me that the volume of lava emitted during the various eruptions on March 18, 2025, reached 65.5 million cubic meters (17.3 billion gallons), just before the start of Episode 14.

++++++++++

Increased activity at Lewotobi Laki-laki (Indonesia) during mid-March, culminating in a more intense phase on 20 March 2025. Ash plumes rose as high as 2.5 km above the summit.
Activity significantly increased during 13-20 March. The number of deep volcanic earthquakes increased significantly during 19-20 March. Shallow earthquakes began to be detected on 20 March indicating rising magma. Eruptive activity continued to intensify and PVMBG raised the Alert Level to 4 (on a scale of 1-4) on 20 March and increased the exclusion zone. Residents were evacuated from several villages during 19-20 March.
Incandescence at the summit was visible in a webcam image in the evening of 20 March. An explosion at 2256 was recorded by several monitoring stations in Flores and heard in areas as far as Maumere City (63 km WSW). An ash plume rose 8 km above the summit and drifted at an altitude of 16.1 km. Dense ash plumes still rose up to 2.5 km above the summit on 21 March, with tephra falling in several surrounding areas. Eruptive events were later recorded on 21 March, 22 March, 23 March, and 25 March.
According to news reports and BNPB, two people suffered from burns but there were no fatalities during the 20-21 March eruption. Around 4,000 people that had evacuated months earlier remained in temporary housing. 16 international flights to and from the Ngurah Rai International Airport were cancelled, others were delayed, and some domestic flights were postponed.

°°°°°°°°°°

Still in Indonesia, the eruption at Lewotolok continues. Steam-and-gas plumes are rising as high as 400 – 700 m above the summit. Incandescent material being ejected above the summit was visible in a webcam image on 20 March 2025. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 1-4) and the public is asked to stay 2 km away from the vent and 2.5 km away on the S, SE, and W flanks.

Source : PVMBG.

++++++++++

Eruptive activity at Poás (Costa Rica) continues at an elevated level. Significant inflation is still detected and gas-and-steam emissions are still observed. Analysis of the ash revealed a significant amount, around 20 percent, of juvenile material. SO2 emissions fluctuate at high levels, with averages ranging from 675-844 tons per day (t/d) during 19-20 March. Sulfur dioxide emissions detected in satellite data were as high as 844 t/d on 20 March. Occasional phreatic eruptions are recorded by the seismic and acoustic network. A small phreatic eruption at Boca C on 23 March was followed by a period of small, very frequent events during 23-25 March with dark material being ejected onto the crater floor. The Alert Level remains at 3 and the Aviation Color Code is kept at Orange (level 2 on a four-color scale).

Source : OVSICORI.

++++++++++

Strombolian activity continues at Mt Etna‘s SE Crater (Sicily), like on 19 March 2025. Explosions ejected material a few tens of meters above the crater rim. The intensity and frequency of the explosions gradually increased until 20 March and material was ejected onto the flanks of the cone. The activity later gradually decreased and ceased. Strombolian activity at SE Crater was again visible on 24 March but poor weather conditions did not allow to determine the intensity and frequency of the explosions. Lava overflowed the crater rim and traveled a short distance down the S flank.

Source : INGV.

++++++++++

Iceland is still waiting for an eruption on the Reykjanes Peninsula. GPS deformation data shows that magma continues to accumulate beneath Svartsengi, although the pace of land uplift has slightly decreased in recent weeks. Despite the slower uplift, experts still consider it likely that an eruption will occur along the Sundhnúkur crater row. The potential size of the eruption will depend on how much lava is released from the magma chamber when the eruption begins. The volume of magma has never been greater since the start of the eruption sequence at the Sundhnúkur crater row in December 2023, meaning the next eruption could be larger than previous ones in terms of volume. It is most likely that magma will first surface in the area between Sundhnúkur and Stóra-Skógfell, a pattern seen in six of the seven past eruptions.

Warning time before an eruption is expected to remain very short; in the last two eruptions, only 30–40 minutes passed from the first signs of increased seismicity to the actual onset of eruption.

Source : Icelandic Mat Office.

++++++++++

Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

°°°°°°°°°°

RSS feed

Quick reminder: I am sometimes asked how it is possible to receive and read my posts when they are published. Just go to the top of the right column of my blog where you can see the RSS feed. It will allow you to automatically receive updates from the blog.
You can also click on “Suivre Claude Grandpey: Volcans et Glaciers”.

Fin de l’épisode éruptif n°15 du Kilauea (Hawaï) // End of eruptive episode 15 at Kilauea (Hawaii)

L’épisode n°15 de l’éruption du Kilauea s’est terminé le 26 mars 2025 à 19h10 (heure locale) avec l’arrêt des fontaines de lave au niveau de la bouche éruptive sud. Les fontaines au niveau de la bouche nord avaient cessé leur activité plus tôt, vers midi. L’épisode 15 a duré un peu plus de 31 heures, les 9 dernières heures étant principalement constituées de fontaines très hautes émises par la bouche sud.
L’activité initiale de cet épisode a essentiellement consisté en « gas pistoning » pendant environ 24 heures, suivi de fontaines qui ont jailli des deux bouches éruptives. La transition vers les fontaines a commencé peu après 10h00 le 26 mars. Les fontaines ont d’abord atteint une hauteur de 180 mètres, avant de culminer à plus de 300 mètres. La hauteur des fontaines a été supérieure à celle des épisodes précédents. Au cours de l’épisode 15, les coulées de lave ont recouvert environ 80 à 90 % du plancher de l’Halemaʻumaʻu. Des vents faibles ont également fait retomber des cheveux de Pélé et des téphras dans les zones publiques du parc national et dans les zones habitées proches du sommet du Kīlauea. Certains points d’observation de l’éruption ont dû être fermés à cause de la mauvaise qualité de l’air.
La fin de l’éruption a coïncidé avec un changement rapide du tilt qui est passé de la déflation à l’inflation au sommet. On a également enregistré une diminution de l’intensité des secousses sismiques lorsque les fontaines ont cessé. En attendant le prochain épisode….
Source : HVO.

———————————————–

Episode 15 of the Kilauea eruption ended at 7:10 p.m. (local time) on March 26 2025 when fountaining at the south vent stopped. North vent fountains had ceased activity earlier, around 12:00 p.m. Overall, episode 15 lasted just over 31 hours with the last 9 hours consisting of high fountains predominantly from the south vent.

Initial activity from this episode included cycles of gas pistoning for roughly 24 hours, followed by fountains from both vents. The transition to high fountains began just after 10:00 a.m. on March 26, with early heights reaching 180 meters. Later fountaining reached maximum heights over 300 meters. Fountain heights were higher in episode 15 than in previous episodes.

During episode 15, lava flows covered about 80-90% of the floor of Halemaʻumaʻu.Weak winds also resulted in deposition of Pele’s hair and tephra in public areas of Hawai’i Volcanoes National Park and in populated areas near Kīlauea summit. Some viewing points had to be closed.

The end of the eruption was coincident with a rapid change in tilt from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity when the fountains ceased. Another episode is likely in a few days..

Source : HVO.

Champs Phlégréens (Italie) : nouvelle méthode de surveillance thermique depuis l’espace // Campi Flegrei (Italy) : new method of thermal monitoring from space

Une étude menée par des chercheurs de l’INGV propose l’utilisation des  données thermiques fournies par la Station spatiale internationale (ISS) pour alerter sur la sismicité dans les Champs Phlégréens.
Les Champs Phlégréens sont l’une des zones volcaniques les plus actives au monde et, ces dernières années, leur sismicité a considérablement augmenté. L’étude de l’INGV a été publiée dans la revue Remote Sensing Letters. Elle est intitulée « Un nouvel algorithme de surveillance thermique utilisant les séries temporelles ECOSTRESS : le cas des Champs Phlégréens, à Naples, en Italie ». L’étude décrit une méthode d’analyse des images thermiques prises par l’ISS capable de détecter les variations de température significatives précédant les séismes les plus intenses dans cette région.
La méthode utilise les données collectées par ECOSTRESS, un capteur du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA installé à bord de l’ISS. Cet outil estime la température de surface avec une haute résolution spatiale d’environ 70 m au cours de passages fréquents au-dessus de la même zone pendant environ trois jours.
Les scientifiques ont généré deux séries historiques de températures extraites d’images thermiques de deux zones de la Solfatare entre 2021 et 2024. La différence de température entre les deux zones a été analysée avec deux méthodes statistiques distinctes, permettant de comparer les anomalies détectées aux principaux événements sismiques enregistrés dans la zone.

Vues de la Solfatara (Photos: C. Grandpey)

Un chercheur de l’INGV et co-auteur de l’étude a déclaré : « Nous avons détecté des variations de température anormales dans la Solfatare ayant précédé certains séismes de plus grande intensité, avec une anticipation allant de quelques jours à quelques semaines.» Par exemple, le 17 mai 2024, une augmentation de température de 5°C a précédé de trois jours un séisme de magnitude M4,4. S’agissant de l’événement de magnitude M4,2 du 27 septembre 2023, l’augmentation de température observée le 21 septembre a dépassé 7°C. La deuxième méthode statistique a également mis en évidence des anomalies de température pour ces deux événements apparus respectivement le 12 avril 2024 et le 6 septembre 2023. De plus, la valeur moyenne de l’écart de température a augmenté ces dernières années, en parallèle avec la hausse d’autres signaux déjà observés dans la région, tels que l’élévation du sol provoquée par le bradyséisme et les émissions de dioxyde de carbone.
Les anomalies de température mises en évidence par deux analyses statistiques différentes conforte les chercheurs dans l’idée qu’il existe un lien possible entre la fluctuation de la température de surface et l’activité sismique de la région.
L’étude complète peut être consultée en cliquant sur ce lien :
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2150704X.2025.2459213

À mon avis, cette étude est intéressante dans la mesure où la technique utilisée permettrait d’anticiper les séismesdans les Champs Phlégréens. Cependant, elle ne donne aucune indication sur la magnitude des séismes prévus et n’indique donc pas aux autorités compétentes si des mesures doivent être prises pour assurer la sécurité de la population.

————————————————

A study conducted by researchers at INGV suggests the use of thermal data from the International Space Station in seismic alerting of the Phlegraean area

The Campi Flegrei are one of the most active volcanic areas in the world and, in recent years, their seismicity has increased significantly. The INGV study was published in the magazine Remote Sensing Letters. It is entitled “A novel algorithm for thermal monitoring using ECOSTRESS time series : the case of Campi Flegrei, Naples, Italy”. It describes a method of analysis of thermal images taken by the International Space Station (ISS) capable of detecting significant temperature variations that precede the most intense earthquakes in the Phlegraean area.

The method uses the data collected by the tool ECOSTRESS, a NASA-Jet Propulsion Laboratory (JPL) sensor installed on the ISS, which estimates surface temperature with a high spatial resolution of about 70 m and frequent passes over the same area around three days.

Scientists have generated two historical temperature series extracted from thermal images of two areas of the Solfatara between 2021 and 2024. The temperature difference between the two areas was analyzed with two distinct statistical methods, allowing the detected anomalies to be compared with the main seismic events recorded in the area.

An INGV researcher and first author of the article said : « We have detected anomalous temperature variations in the Solfatara emission zone that preceded some earthquakes of greater intensity, with an advance ranging from a few days to a few weeks. » For example, on May 17, 2024, a temperature increase of 5°C anticipated an M4.4 earthquake by three days. For the M4.2 event on September 27, 2023, the temperature increase observed on September 21 exceeded 7°C. The second statistical method also highlighted temperature anomalies for these two events that appeared on April 12, 2024 and September 6, 2023, respectively. Furthermore, the average value of the temperature difference has increased in recent years, consistently with the increase in other signals already observed in the area, such as ground rise with bradyseism and carbon dioxide emissions.

The temperature anomalies highlighted through two different statistical analyses make researchers more confident about the possible link between the surface temperature fluctuation and the seismic activity of the area.

The whole study can be found by clicking on this link :

https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2150704X.2025.2459213