Nouvelles du Popocateptl (Mexique) // News of Popocatepetl (Mexico)

Le Popocatépetl a montré une hausse d’activité au cours des derniers jours, avec d’importantes émissions de cendres et de SO2.

À partir du 16 octobre 2024, le réseau sismique a enregistré entre 9 et 89 événements longue période (LP) par jour, accompagnés d’émissions de vapeur et de gaz. Des épisodes de tremor ont également été enregistrés avec des périodes d’une durée de 54 minutes à 13 heures. Le 20 octobre, l’un de ces épisodes s’est accompagné d’un panache de gaz et de cendres qui s’est élevé à 2 km au-dessus du cratère, avec projection de matériaux incandescents à une courte distance du cratère. Des retombées de cendres ont été signalées dans plusieurs localités.
L’activité volcanique a augmenté au cours des jours suivants. Un panache de cendres a été signalé à 6,7 km d’altitude ; il s ‘étirait sur 130 km au nord-ouest du sommet.

Le 25 octobre, un panache de cendres dense détecté sur l’imagerie satellite s’élevait à environ 10 km d’altitude.

Le 26 octobre 2024, un nuage de cendres a été estimé à environ 9,1 km au-dessus du niveau de la mer ; il s’étirait jusqu’à environ 833 km au nord-est du sommet dans le golfe du Mexique. Selon le bureau du National Weather Service de Jacksonville (Floride), des pilotes ont signalé avoir vu des cendres dans l’air près de Sarasota. Un coucher de soleil coloré a été observé grâce aux concentrations élevées de cendres dans l’atmosphère.

Le CENAPRED demande expressément à la population et aux touristes de ne pas escalader le volcan en raison des explosions qui projettent des fragments incandescents. De plus, il est conseillé au public de rester vigilant en raison de la menace de coulées de boue en cas de fortes pluies. Il est rappelé à la population de respecter la zone d’exclusion de 12 km de rayon autour du cratère.
La phase éruptive actuelle a commencé le 9 janvier 2005.

°°°°°°°°°°

Le Popocatepetl, dont le nom est un mot aztèque qui signifie ‘montagne fumante’, se dresse à 70 km au sud-est de Mexico et ses 22 millions d’habitants. Le stratovolcan montre à son sommet un cratère aux parois abruptes de 400 m de diamètre. Depuis le milieu de l’Holocène, le volcan a connu trois éruptions pliniennes majeures, la dernière vers l’an 800 de notre ère, avec des coulées pyroclastiques et des lahars.
Les éruptions historiques se sont poursuivies jusqu’à l’époque moderne. 15 éruptions majeures ont été observées depuis l’arrivée des Espagnols en 1519. Voici quelques exemples de l’activité la plus récente :
– En décembre 2000, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées par le gouvernement, sur la recommandation des scientifiques. Le volcan a ensuite montré sa plus grande activité éruptive depuis 1 200 ans.
– Le 25 décembre 2005, une explosion a généré une grande colonne de gaz et de cendres à environ 3 km dans l’atmosphère et a projeté des matériaux incandescents hors du cratère.
– 8 mai 2013 : À 17h00 heure locale, le Popocatépetl est entré en éruption avec un épisode de tremor de forte amplitude qui a été enregistré pendant 3,5 heures. Des panaches de cendres se sont élevés à 3 km dans les airs, recouvrant ensuite plusieurs villages. Des explosions ont éjecté des fragments incandescents jusqu’à 700 m du cratère. Le 4 juillet de la même année, au moins six compagnies aériennes américaines ont annulé plus de 40 vols à destination et en provenance des aéroports de Mexico et de Toluca.
– Le 28 mars 2016, une colonne de cendres de 2 000 m de hauteur a entraîné la mise en place d’un «anneau de sécurité» de 12 kilomètres autour du sommet.
– Le 28 mars 2019, en raison de l’activité continue et sur la base de l’analyse des informations disponibles, l’alerte volcanique au préalable de couleur Jaune Phase 2 est passée à la Phase 3.
– Le 22 juin 2022, quatre alpinistes et un guide ont commencé à escalader le Popocatépetl malgré l’interdiction de grimper sur le volcan. Une femme est décédée et une autre a été grièvement blessée par une pluie de roches et de débris volcaniques, avant de chuter dans une ravine à 300 mètres du cratère.

– Le 19 mai 2023, le Popocatépetl a émis des nuages ​​de cendres provoquant la fermeture d’écoles dans 11 villes voisines. Deux jours plus tard, le 21 mai, le niveau d’alerte a de nouveau été élevé à la couleur Jaune Phase 3 car des projections de fragments incandescents ont été observées et les aéroports de Mexico et de Puebla ont été temporairement fermés. Le niveau d’alerte a ensuite été abaissé à la couleur Jaune Phase 2, qui est le niveau d’alerte actuel.
– Les 27 et 28 février 2024, le Popocatépetl est entré en éruption 13 fois en 24 heures, provoquant l’annulation de 22 vols dans les aéroports internationaux de Mexico et de Puebla.
Source : CENAPRED, Smithsonian Institution, Wikipedia.

Image webcam du Popocatepetl le 22 octobre 2024

——————————————-

Popocatépetl has shown an increase in activity over the past few days, with significant ash and SO2 emissions.

Starting on October 16th, 2024, the seismic network recorded 9 – 89 long-period (LP) events per day, accompanied by steam-and-gas emissions. Episodes of tremor were also recorded with periods lasting from 54 minutes to 13 hours. On October 20th, one of these episodes was accompanied by a gas-and-ash plume that rose 2 km above the crater and incandescent material ejected a short distance from the crater. Ashfall was reported in several municipalities.

Volcanic activity at the volcano increased in the following days. Ash was reported reaching 6.7 km a.s.l. and extending 130 km northwest of the summit.

On October 25th, a dense ash plume detected in satellite imagery was rising to about 10 km a.s.l.

On October 26th, 2024, an ash cloud was estimated at approximately 9.1 km above sea level, extending about 833 km northeast of the summit into the Gulf of Mexico. According to the National Weather Service office in Jacksonville, Florida, pilots reported seeing the ash in the air near Sarasota, along Florida’s Gulf Coast. A colorful sunset was observed around the elevated concentrations of ash in the atmosphere.

CENAPRED is urging residents and tourists not to climb the volcano due to explosions that project incandescent fragments. Additionally, the public is advised to remain aware of the threat of mud and debris flows in case of heavy rain. The population is reminded to respect the 12 km radius exclusion zone around the crater.

The current eruptive phase at the volcano started on January 9, 2005.

Popocatepetl, whose name is the Aztec word for smoking mountain, rises 70 km southeast of Mexico City (population 22 million). The stratovolcano contains a steep-walled, 400 x 600 m wide crater. Since the mid-Holocene, the volcano has experienced three major Plinian eruptions, the latest around 800 CE, producing pyroclastic flows and lahars.

Historical eruptions, first noted in Aztec records, have continued into modern times. 15 major eruptions have been observedsince the arrival of the Spanish in 1519. Here are a few examples of the most recent activity :

In December 2000, Tens of thousands of people were evacuated by the government, based on the warnings of scientists. Then the volcano showed its largest eruptive activity in 1,200 years.

On 25 December 2005, an explosion ejected a large column of smoke and ash about 3 km into the atmosphere and projected incandescent material out of the crater.

8 May 2013: at 7:28 p.m. local time, Popocatépetl erupted again with a high amplitude tremor that was recorded for 3.5 hours. Ash plumes rose 3 km into the air, later covering several villages in smoke and ash. Explosions subsequently ejected incandescent fragments as far as700 m from the crater. On July 4th of that same year, at least six U.S. airlines canceled more than 40 flights into and out of Mexico City and Toluca airports.

On 28 March 2016, an ash column 2,000 m high prompted the establishment of a 12-kilometre « security ring » around the summit.

On 28 March 2019, due to the continuing activity, and based on the analysis of the available information, the phase of the Yellow Volcanic Warning Light Phase 2 was raised to Yellow Phase 3.

On 22 June, 2022, four climbers and a guide began climbing Popocatépetl despite the prohibition of climbing the volcano. One woman died and another was seriously injured when they were showered with volcanic rocks and debris and fell into a gully 300 meters from the volcano’s crater.

On 19 May, 2023: Popocatépetl emitted ash clouds causing the closure of schools in 11 nearby towns. Two days later on May 21st, the alert level in Mexico City was raised to Yellow Phase 3 as incandescent fragments were observed and the airports in Mexico City and Puebla were temporarily shut down. It was lowewered to Yellow Phase 2, which is the current alert level.

On 27-28 February, 2024: Popocatépetl erupted 13 times within 24 hours, causing the cancellation of 22 flights at Mexico City and Puebla International Airports.

Source : CENAPRED, Smithsonian Institution, Wikipedia.

Éruption du Marapi (Sumatra / Indonésie)

Le Marapi (Sumatra occidental) – à ne pas confondre avec le Merapi sur l’île de Java – est l’un des volcans les plus actifs d’Indonésie. Il est entré en éruption le 27 octobre 2024, avec d’épaisses colonnes de cendres qui ont recouvert des villages au moins à trois reprises, mais aucune victime n’a été signalée.

Le Marapi est connu pour ses éruptions soudaines difficiles à prévoir. Au cours de celle du 27 octobre, il a déclenché des coulées pyroclastiques qui se sont propagées sur plusieurs kilomètres, recouvrant les localités voisines d’une épaisse couche de débris volcaniques. Il a également envoyé des colonnes de cendres jusqu’à 2 000 mètres de hauteur.

Le niveau d’alerte du Marapi est à 2 (Waspada) sur une échelle de 4 niveaux, depuis janvier 2024, avec un périmètre de sécurité de 3 kilomètres.

Le volcan est entré en éruption en décembre 2023, tuant 24 randonneurs et en blessant plusieurs autres qui ont été surpris dans une éruption soudaine. Deux voies d’accès à la montagne sont fermées depuis cette époque.

La dernière éruption s’est produite cinq mois après que les pluies de mousson ont déclenché un glissement de terrain, Plusieurs rivières sont sorties de leurs lits. Le déluge a emporté des dizaines de maisons et tué 67 personnes.

Source : Médias d’information indonésiens.

Épisode éruptif sur le Marapi (Crédit photo: médias indonésiens)

——————————————–

Mount Marapi West Sumatra) is one of Indonesia’s most active volcanoes. It erupted on October 27th, 2024, spewing thick columns of ash at least three times and blanketing villages with debris, but no casualties were reported.

Mt Marapi is known for sudden eruptions that are difficult to predict. During the last one, the volcano unleashed pyroclastic flows that spread for several kilometers, covering nearby villages and towns with thick volcanic debris. It also sent ash columns as high as 2,000 meters.

Mt Marapi has stayed at level 2, on a scale of 4 levels, since January 2024, with a 3-kilometer safety perimeter around the volcano.

Marapi erupted in December 2023, killing 24 climbers and injuring several others who were caught in a sudden eruption. Two climbing routes in the mountain have been closed since then.

The last eruption came five months after monsoon rains triggered a landslide, causing rivers to breach their banks. The deluge swept away dozens of homes, killing 67 people.

Source : Indonesian news media.

Nouvelles d’Islande // News from Iceland

On n’en sait rien, mais on en parle !

Comme je l’ai déjà écrit, le soulèvement du sol et l’accumulation de magma sous Svartsengi se poursuivent et si le passé est une indication, une nouvelle éruption devrait avoir lieu dans le secteur de Sundhnúksgígar dans les semaines à venir. Selon le Met Office, la prochaine éruption pourrait être 30 % plus importante que la dernière, qui était déjà la plus importante dans cette séquence actuelle d’activité volcanique.
Six éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes depuis le début du soulèvement du sol et de l’activité sismique à l’automne 2023. La dernière éruption avait un volume de 60 millions de mètres cubes et la lave a couvert 16 kilomètres carrés.
Cependant, il est difficile de prévoir l’ampleur d’une éruption, car de nombreuses variables entrent en jeu. Par exemple, il faut garder à l’esprit que le volume de magma émis n’est pas un bon indicateur de la taille du champ de lave qu’il crée. La puissance de l’éruption dans sa phase initiale est également à prendre en compte. Cela dépend de l’endroit où se produit l’éruption, s’il s’agit d’un terrain plat ou d’une zone surélevée. La lave peut s’écouler sur de longues distances, mais si elle se trouve dans une vallée, elle est plus isolée.
De la même manière, personne ne sait si la lave menacera la Reykjanesbraut, l’artère de circulation reliant les localités sur la Péninsule de Reykjanes et l’aéroport international de Keflavík à la capitale,. Toutefois ; les volcanologues islandais pensent que la route devrait être épargnée.

Source : Iceland Review.

Image de la dernière éruption

°°°°°°°°°°

Baisse du nombre d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande.

Sans rapport avec la volcanologie, mais avec le réchauffement climatique, les ornithologues islandais ont constaté un déclin considérable du nombre d’espèces communes d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande. Si la tendance des dernières années se poursuit, ces oiseaux pourraient devenir extrêmement rares dans les décennies à venir.
La plupart des échassiers et autres limicoles se reproduisent dans les plaines, et le sud de l’Islande est très recherché par ces oiseaux. Le nombre de pluviers dorés et de courlis corlieu diminue chaque année. Les espèces d’échassiers et de limicoles les plus courantes sont l’huîtrier pie, le courlis corlieu, le pluvier doré, le chevalier gambette, le bécasseau variable, le pipit farlouse, la bécassine des marais, la barge à queue noire et la grive mauvis. Une grande partie de la population mondiale de pluviers dorés et de courlis corlieu (environ 30 à 50 %) se trouve en Islande.
Le nombre d’huîtriers pies, de pluviers dorés, de courlis corlieu, de chevaliers gambettes, de bécasseaux variables et de pipits farlouses a considérablement diminué au fil des ans. En revanche, le nombre de grives mauvis a augmenté de manière significative, Le nombre de bécassines des marais et de barges à queue noire, quant à lui, ne montre pas de changement significatif.
Le déclin des espèces mentionnées ci-dessus se situe entre 2 et 5 % par an. Si nous l’extrapolons sur les prochaines décennies, et si la tendance actuelle se poursuit, ces oiseaux deviendront extrêmement rares d’ici une trentaine d’années.

Source : Iceland Monitor.

Des diminutions ou des déplacements de populations d’oiseaux ont été observés ailleurs dans les pays du Nord. Par exemple, la population de macareux a diminué sur la côte nord de l’Écosse, mais a augmenté dans les Hébrides intérieures. Les experts relient ces changements au réchauffement climatique qui provoque des changements dans les zones de pêche – et donc de nourriture – recherchées par les oiseaux.


Macareux dans les Hébrides intérieures (Photo: C. Grandpey)

——————————————–

They don’t know anything about it, but they talk about it!

As I put it before, ground uplift and magma buildup under Svartsengi are continuing and if the past is any indication, a new volcanic eruption is likely to take place in Sundhnúksgígar in the coming weeks. According to the Met Office, the next eruption could be 30% bigger than the last one.which was the largest one so far in this sequence of volcanic activity.

Six eruptions have taken place in the area since ground uplift and seismic activity began in the autumn of 2023. The latest eruption was 60 million cubic metres in volume and covered 16 square kilometres of land.

However, it is difficult to predict how big an eruption would be, due to the many variables at play. For instance, one should keep in mind that the volume of magma is not a good predictor of the size of the lave field it creates. The force of the initial eruption is also a deciding factor. It depends on where it erupts, whether it is on flat ground or at an elevation. Lava can flow a long way, but if it is in a valley, it is more isolated.

In the same way, nobody knows whether lava could threaten Reykjanesbraut highway, the traffic artery connecting Reykjanes towns and the Keflavík international airport with the capital area, although local volcanologists think this is unlikely.

Source : Iceland Review.

°°°°°°°°°°

Decrease in the number of waders and shore birds.

Not related to volcanology, but to global warming, Icelandic ornithologists have observed that there is a considerable decline in the number of common species of waders and shore birds in the South of Iceland. If the trend of recent years continues, these birds could become extremely rare in the coming decades.

Most waders or shorebirds breed in the lowlands, and Southland is one of the largest lowland areas in Iceland. The number of golden plovers and whimbrels decreases every year. The most common species of waders and shore birds are the Eurasian oystercatcher, the Eurasian whimbrel, the golden plover, the redshank, the dunlin, the meadow pipit, the common snipe, the black-tailed godwit and the redwing. A large part of the world population of golden plovers and whimbrels is in Iceland, or around 30-50%.

The number of oystercatchers, golden plovers, whimbrels, redshanks, dunlins and meadow pipit has decreased significantly between years. However, the number of redwings has increased significantly, but measurements of the number of the common snipes and the black-tailed godwit do not show a significant change.

The decline in the above-mentioned species is between 2-5% per year and if we extrapolate it over the next decades, and this trend continues, these birds in the South will become extremely rare in the rural landscape in 30 years.

Source : Iceland Monitor.

Similar decreases or shifts in the bird population have been observed elsewhere in northern countries. For instance, the puffin population has decreased on the northern coast of Scotland but increased in the Inner Hebrides. Experts link these changes to global warming which causes changes in the location of food condumed by the seabirds.

Nyiamulagira (RDC) // Nyiamuragira (DRC)

Suite à la détection d’un important volume de gaz et de matériaux volcaniques dans le cratère du Nyamulagira (RDC) le 25 octobre 2024, la couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Rouge. Le nuage de cendres s’élevait jusqu’à 4 km au-dessus du niveau de la mer. Le volcan présente une émission de lave continue et une forte activité sismique depuis début 2024. Ces derniers mois, l’activité a été marquée par des coulées de lave qui s’étiraient jusqu’à 7 km sur les versants nord et ouest du volcan.
Source : Toulouse VAAC, OVG.

On peut voir sur les réseaux sociaux une image qui montre l’éruption du Nyiamuragira (à gauche) et une lueur rouge au-dessus du Nyiragongo (à droite) qui trahit une activité au fond du cratère.

———————————————

Due to the detection of a significant volume of gas and volcanic material in the crater of Nyamulagira (DRC) on October 25th, 2024, the Aviation Color Code was raised to Red. The ash cloud was rising up to 4 km above sea level. The volcano has been showing continuous lava effusion and strong seismic activity since early 2024. In recent months, activity has been marked by continuous lava flows

Source : Toulouse VAAC, OVG.