Réchauffement climatique : délocalisation d’un village en Alaska // Global warming : relocation of a village in Alaska

À cause du réchauffement climatique qui provoque la fonte des glaces dans l’Arctique, notamment en Alaska, les côtes ne sont plus protégées contre les vagues lors des tempêtes. En hiver, au lieu d’être arrêtées par l’habituel rempart de glace, elles viennent s’écraser sur le rivage, accélérant ainsi l’érosion et devenant une menace pour les villages côtiers.
C’est ce qui est arrivé à Newtok, un village côtier d’Alaska dont les habitants n’ont d’autre solution que de partir et de recommencer à zéro sur un nouveau site. L’érosion et le dégel du pergélisol ont presque détruit le village en grignotant une vingtaine de mètres de terre chaque année. Les 71 derniers habitants ont fait leurs bagages et vont les charger sur des bateaux pour se rendre à Mertarvik, sur le sol volcanique beaucoup plus stable de l’île Nelson dans le détroit de Béring. Ils rejoindront 230 habitants qui ont déménagé en 2019. Newtok devient l’un des premiers villages autochtones d’Alaska à effectuer une relocalisation à grande échelle en raison du réchauffement climatique.
Les dirigeants du village de Newtok ont ​​commencé à chercher un nouveau site d’implantation il y a plus de vingt ans. Ils ont finalement échangé des terres avec le gouvernement fédéral et obtenu l’autorisation de s’installer sur l’île Nelson, à une quinzaine de kilomètres de là.
Cependant, le déménagement a été lent et a fait de Newtok un village divisé. En effet, après l’installation de la plus grande partie des habitants à Mertarvik, l’épicerie et l’école sont restées à Newtok, laissant certains enseignants et élèves séparés de leurs familles pendant l’année scolaire.
Les dernières tempêtes ont causé de nouveaux dégâts au village et il faut que les habitants qui y vivent encore partent sans tarder. L’érosion fait pencher les poteaux électriques de manière inquiétante, et une tempête pourrait couper définitivement l’électricité. Pour l’instant, le plus urgent est de mettre sur pied avant l’hiver les 18 maisons temporaires arrivées sur une barge à Mertarvik.
Comme tout l’Arctique, l’Alaska se réchauffe deux à trois fois plus vite que le reste du monde. Certains villages de la province de North Slope, le principal champ pétrolier de l’Alaska, ont connu les températures les plus chaudes jamais enregistrées en août. Certaines personnes ont même enfilé des maillots de bain pour aller se baigner sur les plages de l’océan Arctique.
C’est la même histoire dans tout l’Arctique où la dégradation du pergélisol endommage les routes, les voies ferrées, les canalisations et les bâtiments où vivent 4 millions de personnes dans la région. Dans l’Arctique russe, les populations autochtones sont déplacées vers les villes au lieu de voir leurs villages relocalisés comme cela se fait en Alaska. Dans toute la Scandinavie, les éleveurs de rennes constatent que le territoire se modifie constamment, avec l’apparition de plus en plus fréquente de nouvelles zones humides.
Environ 85 % de la superficie de l’Alaska repose sur du pergélisol. Lorsque celui-ci dégèle ou que des eaux côtières plus chaudes viennent le frapper, son dégel provoque une érosion supplémentaire. C’est ce qui s’est produit à Newtok en s’ajoutant à la disparition de la glace de mer.
Selon un rapport du Alaska Native Health Tribal Consortium, 114 communautés autochtones d’Alaska sont confrontées à des dégâts plus ou moins importants aux infrastructures dus à l’érosion, aux inondations ou au dégel du pergélisol. Six d’entre elles ont été jugées menacées de façon imminente dans un rapport gouvernemental il y a plus de deux décennies.
Après cinq ans de séparation et de vies séparées, les habitants de Newtok et Mertarvik ne feront plus qu’un. L’école de Newtok a fermée et les cours ont commencé en août pour la première fois dans un local temporaire à Mertarvik. Un nouveau bâtiment scolaire devrait être prêt en 2026. L’épicerie de Newtok a récemment déménagé à Mertarvik, et il existe des projets pour une deuxième épicerie et une église.
Le nouveau site du village présente d’énormes avantages, notamment au niveau sanitaire. Les nouvelles maisons de Mertarvik n’ont plus la moisissure noire qui envahissait certaines maisons de Newtok. On parle de renommer un jour la ville relocalisée Newtok. Quel que soit le nom, le déménagement offre l’assurance que la culture et les traditions de l’ancien lieu perdureront. Un groupe de bélugas passe chaque automne au large de Mertarvik et devrait bientôt arriver; cette chasse aidera les habitants à remplir leurs congélateurs pour l’hiver à venir.
Source : Associated Press via Yahoo Actualités.

 

Source ; city-data.com

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Because of global warming that causes the melting of sea ice in the Arctic, especially in Alaska, the coasts are no longer protected angainst the waves during the storms. In winter, instead of being stopped by the ice, they come crashing on the seashore, accelarating erosion and becoming a threat to coastal villages.

This is what happened to Newtok, an Alaskan coastal village whose residents have no other solution than going away and starting over on a new site. Erosion and melting permafrost have just about destroyed the village, eating about 21 meters of land every year. The last 71 residents have packed their belongings and will load them onto boats to move to Mertarvik, on the stable volcanic underpinnings of Nelson Island in the Bering Strait. They will rejoin 230 residents who began moving away in 2019. Newtok will become one of the first Alaska Native villages to complete a large-scale relocation because of global warming.

Newtok village leaders began searching for a new townsite more than twenty years ago, ultimately swapping land with the federal government for a place about 15 kilometers away on Nelson Island.

However, the move has been slow, leaving Newtok a split village. Even after most residents shifted to Mertarvik, the grocery store and school remained in Newtok, leaving some teachers and students separated from their families for the school year.

Recent storms have caused more damage to the village and the remaining residents need to leave rapidly. Erosion has tilted power poles precariously, and a single good storm might knock out power for good. For now, the rush is on to get 18 temporary homes that arrived in Mertarvik on a barge set up before winter sets in.

Like all the Arctic, Alaska is warming two to three times faster than the global average. Some villages of North Slope, Alaska’s major oil field, had their warmest temperatures on record in August, prompting some people living there to don swimsuits and head to Arctic Ocean beaches.

It’s the same story across the Arctic, with permafrost degradation damaging roads, railroad tracks, pipes and buildings for 4 million people living in the region. In the Russian Arctic, Indigenous people are being moved to cities instead of having their eroding villages relocated and across Scandinavia, reindeer herders are finding the land constantly shifting and new bodies of water appearing.

About 85% of Alaska’s land area lies atop permafrost. When it thaws or when warmer coastal water hits it, its melting causes further erosion. This is what happened at Newtok together with the melting of the sea ice.

There are 114 Alaska Native communities that face some degree of infrastructure damage from erosion, flooding or permafrost thawing, according to a report from the Alaska Native Health Tribal Consortium. Six of them were deemed imminently threatened in a governmeny report more than two decades ago.

After five years of separation and split lives, the residents of Newtok and Mertarvik will be one again. The school in Newtok closed and classes started in August for the first time in a temporary location in Mertarvik. A new school building should be ready in 2026. The Newtok grocery recently moved to Mertarvik, and there are plans for a second grocery and a church.

The new village site has huge benefits, including better health. The new homes in Mertarvik are free of black mold that crept into some Newtok homes. There’s talk of someday renaming the relocated town Newtok. Whatever the name, the relocation offers assurance that culture and traditions from the old place will continue. A pod of belugas that comes by every fall should arrive soon, and that hunt will help residents fill their freezers for the winter ahead.

Source : Associated Press via Yahoo News.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Dans sa mise à jour du 24 septembre 2024, le Met Office islandais donne quelques informations sur la dernière éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkur. Les données GPS montrent que le soulèvement du sol à Svartsengi se poursuit à un rythme soutenu. Les modélisations basées sur ces données montrent également que l’accumulation de magma sous Svarstengi s’est poursuivie de manière constante au cours des dernières semaines.
Les données obtenues lors d’un survol du site de l’éruption à l’aide d’un drone le 11 septembre 2024 montrent que le champ de lave formé par la dernière éruption (22 août – 5 septembre 2024) représente un volume de 61,2 millions de mètres cubes et couvre une superficie de 15,8 kilomètres carrés. Cela fait de cette dernière éruption la plus importante dans la région de Sundhnúkur depuis décembre 2023. La partie la plus épaisse du champ de lave se situe autour du cratère qui est resté actif le plus longtemps.
L’activité sismique est restée faible au cours des deux dernières semaines le long de la chaîne de cratères de Sundhnúkur. Cependant, on a enregistré une certaine activité dans la partie occidentale de Fagradalsfjall, à une profondeur de 6 à 8 km, depuis la fin de l’éruption le 5 septembre. On a également observé une activité sismique significative à Trölladyngja au cours des derniers jours. La plupart des événements présentent une intensité faible. Le plus important avait une magnitude de M 3,0 le 22 septembre, à l’est de Trölladyngja. Aucune déformation n’a été détectée dans la zone autour de Trölladyngja.
Source : IMO.

Carte montrant l’étendue et l’épaisseur de la lave sur le site de la dernière éruption. Une carte avec une plus haute résolution est disponible à cette adresse :                                                                                                              https://en.vedur.is/media/uncategorized/thykktarkort24092024.png

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Dans une mise à jour publiée le 23 septembre 2024, le HVO indique que « l’éruption dans la Middle East Rift Zone du Kīlauea (Hawaï) qui a débuté le 15 septembre est terminée et il est peu probable qu’elle reprenne. Le niveau d’alerte volcanique a été abaissé de WATCH à ADVISORY (surveillance conseillée) et la couleur de l’alerte aérienne est passée d’ORANGE à JAUNE.
Source : HVO.

Image webcam de ce qui restera une petite éruption du Kilauea

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Dans un message diffusé le 23 septembre 2024, l’INGV indique qu’une activité explosive continue est observée à l’intérieur du cratère Nord-Est de l’Etna (Sicile). . Cette activité s’accompagne d’un dégazage permanent. D’un point de vue sismique, cette activité explosive qui a entraîné une hausse du tremor volcanique qui a atteint des valeurs élevées. Aucune variation significative n’est enregistrée au niveau de la déformation du sol.

Image webcam de l’Etna le  25 septembre au matin

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Le PHIVOLCS indique que l’activité éruptive continue sur le Kanlaon (Philippines), avec une forte sismicité et des émissions de SO2 atteignant en moyenne 5 362 à 10 449 tonnes par jour. Des nuages ​​de gaz et de vapeur s’élèvent de 300 à 800 m au-dessus du sommet. 3 905 personnes se trouvaient toujours dans des centres d’évacuation le 22 septembre 2024. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5). Le PHIVOLCS rappelle au public de rester en dehors de la zone de danger permanent d’un rayon de 4 km et conseille aux pilotes de ne pas voler à proximité du volcan.

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Selon l’Agence météorologique japonaise (JMA), une décoloration de l’eau de mer autour de Sumisujima a été observée le 18 septembre 2024 lors d’un survol effectué par les garde-côtes japonais. La zone d’eau décolorée s’étendait sur environ 1,8 km au nord-ouest de la côte nord de l’île. Le 19 septembre, le JMA a averti qu’une éruption pourrait affecter les eaux autour de l’île.
Par ailleurs, un séisme de magnitude M 5,9 a été enregistré à faible profondeur (10 km) près de l’île Torishima le 23 septembre 2024. Il a déclenché un tsunami de 50 cm. Selon la JMA, l’événement pourrait être lié à l’activité volcanique sous-marine du volcan Sumisujima. La dernière éruption de ce dernier a eu lieu le 21 juin 1916.

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Une image satellite du 14 septembre 2024 de l’Erta Ale (Éthiopie) a montré une anomalie thermique de forme ovale juste au nord du pit cratère N, peut-être le signe d’une coulée de lave active. L’anomalie était absente sur une image du 19 septembre. De petites anomalies thermiques étaient visibles au-dessus des cratères N et S sur les images des 14, 19 et 24 septembre.
Source : Copernicus.

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L’Indonésie reste la région la plus active du monde ces jours-ci.
L’activité éruptive se poursuit sur le Lewotobi à partir d’une bouche sur le flanc supérieur nord-ouest. Des panaches de vapeur et de cendres s’élèvent jusqu’à 1,2 km au-dessus du sommet. Le niveau d’alerte reste à 3 sur une échelle de 1 à 4. Le public est prié de rester en dehors de la zone d’exclusion de 3 à 4 km autour des cratères Laki-laki et Perempuan.

L’activité éruptive se poursuit sur le Semeru avec plusieurs événements éruptifs quotidiens enregistrés par le réseau sismique. Des panaches de vapeur et de cendres s’élèvent à 150-500 m au-dessus du sommet. Le niveau d’alerte reste à 2 sur une échelle de 1 à 4. Il est demandé au public de rester à au moins 5 km du sommet dans toutes les directions, à 13 km du sommet vers le SE, à 500 m de la ravine Kobokan jusqu’à 17 km du sommet, et d’éviter les autres ravines en raison des risques de lahars, d’avalanches de matériaux et de coulées pyroclastiques.

L’éruption du Merapi se poursuit sur l’île de Java. Le dôme de lave sud-ouest génère de nombreuses avalanches de lave qui parcourent jusqu’à 1,9 km le long de la ravine Bebeng sur le flanc sud-ouest. Des coulées pyroclastiques sont également observées dans cette ravine. Les changements morphologiques du dôme de lave sud-ouest sont dus aux effondrements continus de matériaux. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4), et il est demandé au public de rester entre 3 et 7 km du sommet, selon les endroits.
Source : PVMBG.

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L’activité explosive se poursuit sur le Sabancaya (Pérou) avec une moyenne de 19 événements quotidiens qui produisent des panaches de cendres s’élevant jusqu’à 2 000 mètres au-dessus du sommet. Le niveau d’alerte est maintenu à l’Orange.
Source : IGP.

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ». .
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity in the world:

In its update of September 24th, 2024, the Icelandic Met Office gives some information about the last eruption at the Sundhnúkur crater row. Data from GPS instruments suggest that the land uplift in Svartsengi continues at a steady rate. Model calculations based on this data also suggest that magma accumulation beneath Svarstengi has continued at a similar rate for the last weeks.

The data collected during a drone flight over the eruption site on 11 September 2024 shows that the lava flow field formed in the last eruption (22 August – 5 September 2024) has a volume of 61.2 million cubic meters and covers an area of 15.8 square kilometers. This makes this last eruption the largest in the Sundhnúkur area since December 2023. The thickest part of the lava flow field is located around the crater that was active the longest.

Seismic activity has been minimal during the past two weeks in the Sundhnúkur crater row. However, there has been some activity in the western part of Fagradalsfjall at a depth of about 6-8 km since the eruption ended on 5 September. There has also been considerable seismic activity in Trölladyngja in the last few days. Most of the earthquakes in the area are small. The largest one had a magnitude M 3.0 on 22 September, east of Trölladyngja. No deformation has been detected in the area around Trölladyngja.

Source : IMO.

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In an update released on September 23rd, HVO indicates that « the Middle East Rift Zone eruption of Kīlauea (Hawaii) that began on September 15th has ended and is unlikely to restart. The Volcano Alert Level has been lowered from WATCH to ADVISORY and the Aviation Color Code from ORANGE to YELLOW.

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In a message released on September 23rd, 2024, INGV indicates that continuous explosive activity is observed inside Mt Etna‘s North-East Crater (Sicily). This activity is accompanied by permanent degassing. From a seismic point of view, this explosive activity has led to an increase in the volcanic tremor that has reached high values. No significant variation is recorded in the deformation data.

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PHIVOLCS indicates that unrest continues at Kanlaon (Philippines), characterized by increased seismicity and SO2 emissions averaging 5,362-10,449 tonnes per day . Gas-and-steam clouds rise 300-800 m above the summit. 3,905 people were still in evacuation centers as of 22 September 2024. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 0-5). PHIVOLCS reminds the public to remain outside the 4-km-radius Permanent Danger Zone and warns pilots not to fly close to the volcano.

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According to the Japan Meteorological Agency (JMA) discolored water around Sumisujima was observed on 18 September 2024 during an overflight conducted by the Japan Coast Guard. The area of discolored water extended about 1.8 km NW of the N coast of the island. On 19 September, JMA issued an “eruption warning” noting that an eruption could affect the surrounding waters of the island.

A strong and shallow M 5.9 earthquake, registered by the Japan Meteorological Agency struck near Torishima Island on September 23, 2024 at a depth of 10 km. It triggered a 50-centimeter tsunami which is believed to be related to the undersea volcanic activity of the Sumisujima volcano. The last eruption of this volcano took place on June 21, 1916.

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A 14 September 2024 satellite image of Erta Ale (Ethiopie) showed an oval-shaped thermal anomaly just N of the N pit crater, possibly indicative of an active lava flow. The anomaly was absent in a 19 September image. Small thermal anomalies were visible over both the N and S pit craters in 14, 19, and 24 September images.

Source: Copernicus.

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Indonesia remains the most active region of the world these days.

Eruptive activity continues at Lewotobi from a vent on the upper NW flank. Steam and ash plumes rise as high as 1.2 km above the summit. The Alert Level remains at 3 on a scale of 1-4). The public is asked to stay outside the 3 to 4 km exclusion zone around the Laki-laki and Perempuan craters.

Eruptive activity continues at Semeru with multiple daily eruptive events recorded by the seismic network. Steam and ash plumes rise 150-500 m above the summit. The Alert Level remains at 2 on a scale of 1-4. The public is asked to stay at least 5 km away from the summit in all directions, 13 km from the summit to the SE, 500 m from the banks of the Kobokan drainage as far as 17 km from the summit, and to avoid other drainages due to lahar, avalanche, and pyroclastic flow hazards.

The eruption of Merapi continues on Java. The SW lava dome produces numerous lava avalanches that travel as far as 1.9 km down the Bebeng drainage on the SW flank. Pyroclastic flows are also observed in this drainage. Morphological changes to the SW lava dome are due to the continuing collapses of material. The Alert Level remains at 3 (on a scale of 1-4), and the public is asked to stay 3-7 km away from the summit, based on location.

Source : PVMBG.

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Explosive activity continues at Sabancaya (Peru) with an average of 19 daily events generating ash plumes that rise up to 2,000 metrers above the summit. The alert level is kept at Orange.

Source : IGP.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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L’effondrement des Alpes (suite)

J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog que le réchauffement climatique provoque le dégel (on ne parle pas de fonte) du pergélisol dans l’Arctique, mais aussi dans nos montagnes où le permafrost (autre nom du pergélisol) de roche ne joue plus son rôle de ciment, ce qui génère des effondrements de plus en plus fréquents.

Les réseaux sociaux ont été inondés de vidéos spectaculaires le 10 septembre 2024 lorsqu’entre 30 000 et 40 000 m3 de roches se sont détachés du col de l’Encrenaz, dans le massif des Aiguilles Rouges, dans les Alpes françaises, avant de s’écraser 300 mètres plus bas, dans un nuage de poussière.

https://www.youtube.com/watch?v=i1swuZdbbFs

Cet éboulement est l’un des plus importants jamais enregistrés dans ce secteur, mais ce n’est pas le seul dans le massif alpin. Durant tout le mois d’août, les pages d’alpinisme sur les réseaux sociaux ont regorgé de vidéos d’éboulements dans les Alpes françaises, en particulier dans le massif du Mont-Blanc.

Les statistiques montrent que le record d’éboulements a été atteint en 2022, avec près de 300 événements de plus de 100 m3. En 2024, il y a eu moins d’effondrements. Le très fort enneigement de l’hiver a stabilisé les terrains. De plus, il n’y a pas eu pendant l’été 2024 d’épisodes caniculaires semblables à ceux de 2022 ou 2023.

Au mois d’août 2024, au moins quatre éboulements ont été filmés au niveau de la célèbre Aiguille du Midi, dont le téléphérique permet chaque jour à plus de 3 000 touristes de monter à 3 842 m d’altitude. J’ai emprunté le téléphérique en septembre 2018, alors qu’un effondrement s’était produit quelques semaines auparavant sur l’Arête des Cosmiques. Comme beaucoup, je me suis inquiété de l’avenir du téléphérique. Ludovic Ravanel, géomorphologue au CNRS, m’a rassuré et m’a fait remarquer que le site d’implantation des pylônes qui soutiennent les câbles n’était pas, au moins pour un temps, impacté par le réchauffement climatique. Les soubassements sont sous haute surveillance et équipés de capteurs qui alerteraient à la moindre anomalie. Ludovic Ravanel explique que la zone sous l’Aiguille du Midi est relativement active. Elle est aussi très visible, donc il est normal d’avoir beaucoup d’informations sur ce secteur. Sur la partie médiane, la roche est très fracturée, et se situe dans une tranche altitudinale qui est favorable au dégel du permafrost. Ce dernier se dégrade et les étés sont de plus en plus secs et chauds, donc il y a un retrait des masses de glace qui maintiennent la roche. La construction du téléphérique de l’Aiguille du Midi date des années 1950. C’était une bonne idée d’un point de vue de la sécurité car au sommet la température du permafrost est très basse et l’ensemble est stable.

 

Photo: C. Grandpey

A cause du réchauffement climatique et des effondrements, les guides de haute montagne ont été contraints d’adapter leurs pratiques et de modifier leurs courses. Les statistiques du PGHM montrent que les opérations de secours en haute montagne n’ont pas augmenté. Elles représentent environ 2 % des interventions depuis des années. Cela signifie que l’ensemble des alpinistes ont su s’adapter à cette nouvelle situation. En particulier, les guides ont modifié les saisonnalités, en privilégiant certaines courses au printemps. Il y a également une adaptation géographique qui a obligé à suspendre certains grands itinéraires à certaines périodes, comme sur l’Arête des Cosmiques ou dans le couloir du Goûter, pour l’accès au Mont-Blanc. Faute de courses en haute montagne, beaucoup de guides reviennent aux origines du métier, où le guide avait très souvent une deuxième activité, ce qui est de plus en plus le cas aujourd’hui.

À côté des éboulements à haute altitude, des phénomènes semblables peuvent produire des risques jusque dans les vallées. Ils sont d’origine glaciaire et périglaciaire. En 2017, dans le canton des Grisons (Suisse), 3,1 millions de mètres cubes se sont détachés du Piz Cengalo et sont tombés sur un glacier. Pulvérisé, ce dernier s’est transformé en eau qui, mélangée à la roche, a provoqué une lave torrentielle qui a atteint le village de Bondeau, à 6 km de là. Une centaine de bâtiments ont été détruits, et huit randonneurs ont été tués. J’ai décrit cet événement dans plusieurs notes comme celle publiée le 25 septembre 2018.

Effondrement sur le Piz Cengalo en 2011 (extrait d’une vidéo diffusée sur YouTube)

Source : France 24.

Olympus Mons (planète Mars) bientôt en éruption ? // Olympus Mons (Mars) soon erupting ?

Un énorme panache de magma de plus de 1 600 kilomètres de diamètre serait en train de s’élever lentement mais sûrement sous le volcan Tharsis de la planète Mars et pourrait un jour provoquer une puissante éruption d’Olympus Mons, la plus haute montagne du système solaire.

Olympus Mons n’est pas seul dans la région de Tharsis ; il cohabite avec trois autres grands volcans : Ascraeus Mons, Arsia Mons et Pavonis Mons. Tous sont en sommeil depuis des millions d’années, mais une nouvelle étude nous apprend que la situation pourrait changer. En effet, un professeur de l’Université de technologie de Delft (Pays-Bas) a présenté à Berlin, en septembre 2024. à l’occasion du congrès scientifique Europlanet, les derniers travaux effectués par son équipe sur la Planète rouge.
En observant attentivement les variations infimes d’orbite de plusieurs sondes spatiales autour de Mars, tels que Mars Express, Mars Reconnaissance Orbiter et ExoMars Trace Gas Orbiter, les chercheurs ont pu cartographier le champ gravitationnel de la planète. Ils ont détecté des régions où la gravité est forte et des régions où elle est plus faible.
En associant ces résultats aux mesures sismiques de l’épaisseur et de la flexibilité de la croûte, du manteau et de l’intérieur profond de la planète réalisées par la mission Mars InSight de la NASA, les chercheurs ont découvert une complexité dans la distribution des masses au sein de la planète Mars. Plutôt que d’être divisé en couches superposées bien nettes, l’intérieur de Mars présente plusieurs anomalies de densité.
Les auteurs de la nouvelle étude ont en particulier découvert que sous Tharsis se trouve une vaste région de gravité plus faible, de 1 750 kilomètres de large, de densité plus faible, à une profondeur de 1 100 km. Les scientifiques pensent qu’il s’agit d’un énorme panache de magma qui est en train de se frayer lentement un chemin vers la surface de la planète et qui, un jour, pourrait alimenter les éruptions des volcans de Tharsis.
Ce panache mantellique n’est pas la seule anomalie détectée par l’équipe scientifique à partir de la carte de gravité de la planète Mars. Ils ont également découvert plus de 20 mystérieuses structures de différentes tailles sous l’hémisphère nord de Mars, là où un ancien océan remplissait autrefois les basses terres. Contrairement au panache mantellique sous Tharsis, ces structures sont plus denses que leur environnement et présentent une forte attraction gravitationnelle. Elles ne sont pas visibles à la surface de Mars ; elles sont enfouies profondément sous les sédiments déposés autrefois par l’océan.
Une nouvelle mission sera nécessaire pour obtenir plus d’informations sur ces structures mystérieuses et aider à mieux explorer le sous-sol de la planète Mars.
Source : space.com.

Source: NASA

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An enormous plume of magma over 1,600 kilometers across is slowly but steadily rising underneath Mars’ Tharsis volcanic region and could one day provoke a mighty eruption of Olympus Mons, the solar system’s tallest mountain. Olympus Mons is joined by three other large volcanoes in the Tharsis region: Ascraeus Mons, Arsia Mons and Pavonis Mons. All of these volcanoes have been dormant for millions of years, but a new research suggests that the situation could be changing. A professor from the Delft University of Technology in the Netherlands presented his team’s discovery at the Europlanet Science Congress in Berlin in September 2024. .

By carefully studying minute variations in the orbits of several satellites around Mars, such as Mars Express, the Mars Reconnaissance Orbiter and the ExoMars Trace Gas Orbiter, the researchers were able to map the Red Planet’s gravitational field. They found regions where the gravity was stronger and regions where the gravity was weaker.

Combined with seismic measurements of the thickness and flexibility of the planet’s crust, mantle and deep interior made by NASA’s Mars InSight mission, the new findings reveal the complexities of the distribution of mass within Mars. Rather than being divided into neat layers, Mars’ interior shows various density anomalies.

The authors of the new research found that beneath Tharsis is a vast region of weaker gravity, caused by a 1,750- kilometer-wide region of lower density at a depth of 1,100 km. They interpreted it as a huge plume of magma that is slowly working its way up from the planet’s interior, to perhaps one day power the Tharsis volcanoes again.

This mantle plume is not the only oddity that the scientific team found from the gravity map. They also discovered more than 20 mysterious subsurface structures of various sizes beneath Mars’ northern hemisphere, where an ancient ocean once filled the lowlands. Unlike the mantle plume underneath Tharsis, these northern features are denser than their surroundings and have a strong gravitational pull. These structures are not visible from Mars’ surface; they are buried deep beneath the sediments laid down by the ocean.

A new mission would be required to learn more about these mysterious features and help to better explore the subsurface of Mars.

Source : space.com.