Le risque sismique en France

Quand une catastrophe naturelle se produit quelque part dans le monde, la population – les médias en tête – se pose la traditionnelle question : Est-ce que ça peut nous arriver ? Le dernier séisme catastrophique en Turquie et en Syrie n’y a pas échappé et beaucoup se sont demandé si des bâtiments pourraient s’effondrer en France métropolitaine sous l’effet de secousses sismiques.

Notre pays ne possède pas de zones sismiques sensibles comme la faille anatolienne en Turquie ou la Faille de San Andreas aux Etats Unis. L’histoire montre que ces profondes fractures de l’écorce terrestre peuvent entraîner des catastrophes quand elles se réactivent.

Même si on sait que la Turquie et la Californie sont exposées aux séismes, personne n’est capable de prévoir ces événements majeurs. Par contre, on pourrait les prévenir en évitant de construire des bâtiments multi-étages susceptibles de s’effondrer comme des châteaux de cartes le jour où ils se font secouer !

Même si la menace d’un puissant séisme n’est pas très forte en France métropolitaine, on sait que certaines régions présentent des fragilités, comme les Pyrénées, le pourtour méditerranéen, ou encore le fossés rhénan. Les séismes du passé sont là pour nous le rappeler. Malheureusement, un très grave défaut de l’être humain est sa faculté d’oublier et on pleure quand la catastrophe se produit.

Selon ne page Wikipedia, les derniers séismes mortels en France sont les suivants

  • 11 juin 1909 : séisme de M 6,2 en Provence. C’est le plus meurtrier en France au 20ème siècle avec 46 victimes. Des destructions ont été observées dans les villes de Salon-de-Provence, Vernègues, Lambesc, Saint-Cannat et Rognes.
  • 13 août 1967 : séisme d’Arette (Pyrénées-Atlantiques) d’une magnitude de M 5,3 qui détruisit le village à 80 % et tua une personne.
  • 15 juillet 1996 : séisme d’Epagny-Annecy (Haute-Savoie): d’une magnitude entre M 5,2 et M 5,3, il a occasionné des dégâts estimés à l’époque à 60 millions d’euros. C’est le  dernier séisme en France métropolitaine à avoir occasionné autant de dégâts.
  • 11 novembre 2019: séisme d’une magnitude de M 5.4 dans la Drôme et l’Ardèche, avec un épicentre à 9 km de Montélimar. Plusieurs blessés graves notamment dans la ville de Le Teil.

Il faudrait ajouter les événements enregistrés dans les départements d’outre-mer, en particulier la Martinique (séisme de M 7,4, le 29 novembre 2007) et la Guadeloupe (séisme de M 6,3 le 21 novembre 2004).

Voici une liste complète des événements sismiques historiques dans notre pays :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_s%C3%A9ismes_historiques_en_France

Les dégâts humains générés par un séisme dépendent, outre son intensité, de deux facteurs majeurs : 1) le moment de la journée où la secousse se déclenche ; en Turquie, le séisme a eu lieu à 4 heures du matin alors que la majorité de la population était encore à l’intérieur des maisons ; 2) la profondeur du séisme, autrement dit son hypocentre. En Turquie, il a été localisé à une vingtaine de kilomètres de profondeur, ce qui est très peu. Si la profondeur avait été de plusieurs centaines de kilomètres, le bilan n’aurait pas été aussi lourd.

Pour plus d’informations sur les séismes, je vous conseille de consulter le site Azurséisme de mon ami André Laurenti: https://www.azurseisme.com/

Arette après le séisme de 1967 (Source : Archives Mairie d’Arette, avec mes amitiés à Pierre Casabonne, le maire actuel de la localité)

A voir absolument !

La chaîne France 2 a diffusé le 7 février 2023 un excellent documentaire intitulé « Royaumes de glace : L’Arctique. » Il est disponible sur le site de France Télévisions jusqu’au 14 février.

https://www.france.tv/france-2/royaumes-de-glace/4531480-l-arctique.html

Avec la voix off de Lambert Wilson, le film nous montre l’Arctique au fil des saisons et la lutte des animaux pour faire face au réchauffement climatique.

Comme on peut le lire dans la présentation du documentaire, « des forêts enneigées aux déserts de l’Arctique, une variété extraordinaire d’animaux peuple ces terres d’une beauté immaculée. Tous sont confrontés aux mêmes défis. La neige, la glace, et l’alternance de saisons extrêmes. Mais aujourd’hui, ces royaumes de glace disparaissent sous nos yeux, et avec eux, un équilibre subtil, bâti au fil des millénaires. Certaines espèces et certains écosystèmes sont parfois filmés pour la dernière fois. »

Les conséquences du réchauffement climatique sont terribles. Avec la fonte trop rapide de la glace de mer, les ours polaires doivent parcourir des distances considérables pour se nourrir. Le permafrost dégèle à vue d’oeil, avec l’ouverture soudaine de cratères géants en Sibérie. En fondant, la calotte glaciaire du Groenland laisse échapper des quantités colossales d’eau douce qui contribuent à la hausse du niveau des océans et à l’accélération des glaciers. Un peu plus au sud, la toundra devient un marécage…

Les images sont superbes, mais ce n’est pas surprenant car le documentaire est réalisé par la BBC.

A noter qu’un autre documentaire conduit le téléspectateur vers les régions les plus froides et les plus inaccessibles de notre planète : l’Arctique, l’Antarctique et les plus hauts sommets. Il était diffusé, lui aussi, le 7 février mais …. à l’heure où je vais me coucher. Rien n’est perdu ; il est accessible jusqu’au 14 février.

Les glaciers fondent au Groenland et la glace de mer disparaît… (Photos : C. Grandpey)

Confirmation du manque d’eau en Europe

Un article paru sur le site de la chaîne de radio France Info confirme ce que l’on savait depuis plusieurs années : L’Europe manque durablement de pluie, avec une accentuation depuis l’été 2018. Cet état des lieux n’est guère surprenant si l’on prend en compte la sécheresse de l’été 2022 qui a touché 75% du continent européen.

Ce déficit des eaux souterraines est confirmé depuis l’espace, grâce aux observations effectuées par deux satellites situés à 490 km de notre planète. Ces satellites sont capables une fois par mois, d’évaluer les changements de masse d’eau à la surface de la terre. Ils procèdent tout d’abord à une évaluation globale de l’eau contenue dans les mers, les lacs ou les eaux souterraines. Ensuite, de savants calculs évaluent les changements de masse d’eau dans les rivières, dans les océans, l’évolution de la masse de neige ou de glace, avant d’effectuer une soustraction pour évaluer la masse d’eau souterraine.

La dernière carte établie par des chercheurs autrichiens de l’université de Graz montre un déficit persistant des eaux souterraines dans toute l’Europe depuis quatre ans, à l’exception de la Grande-Bretagne, et en France, de la façade atlantique et des Pyrénées.

Ce déficit en eau a deux causes majeures. La principale est la hausse des températures et la rareté des précipitations durant plusieurs étés, à cause du réchauffement climatique. Toutefois, au-delà du manque de pluie, cet état des nappes souterraines témoigne aussi de prélèvements trop importants par rapport à leur capacité de recharge.
En France métropolitaine, les eaux souterraines représentent près des deux tiers de la consommation d’eau potable, plus du tiers de celle du monde agricole, en sachant quelles sont aussi exploitées par le secteur industriel.

La situation est d’autant plus préoccupante que le réchauffement climatique et le manque de précipitations va sans aucun doute se poursuivre. Les climatologues annoncent le retour prochain d’El Niño dans l’océan Pacifique oriental, ce qui n’arrangera pas la situation. Selon le bureau géologique national, en janvier 2023 les trois-quarts des nappes d’eaux souterraines se situaient en dessous des normales mensuelles dans notre pays.

Source : France Info.

Il faudrait ajouter que la situation des glaciers – eux aussi source d’eau potable pour les population – n’est pas brillante, elle non plus. Les chutes de neige ont été très tardives sur les Alpes et les Pyrénées. Cela signifie que la durée de l’enneigement hivernal sera brève et que les glaciers n’auront guère le temps de nourrir leur zone d’accumulation. Il faut espérer qu’une vague de chaleur printanière ne viendra pas accélérer la fonte du manteau neigeux.

Dans le même temps, en dépit des dernières précipitations, la Californie continue de manquer d’eau et s’inquiète des prochains mois (Photo : C. Grandpey)