Contrairement à certains, j’étais d’accord avec les messages d’alerte que lançait Nicolas Hulot dans les émissions Ushuaia Nature, même si on pouvait critiquer le bilan carbone de telles expéditions. Mais tout le monde le sait, on n’a rien sans rien. Juste avant sa démission du poste de ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot a fait une déclaration très forte à l’Assemblée nationale en réclamant un « sursaut d’indignation » pour défendre la faune et la flore de la planète, et de conclure avec ces mots : « Tout le monde s’en fiche ».
Aujourd’hui, le poste de ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires est occupé par Christophe Béchu qui me donne l’impression d’avoir compris, lui aussi, l’urgence climatique. Lors d’une conférence organisée par France Stratégie et intitulée « Adaptation au changement climatique dans les territoires : comment avancer ? » , il a demandé de « se préparer au pire ». Et d’ajouter : « On est déjà à 1,7°C d’augmentation des températures en France et les experts du GIEC nous disent qu’on n’est pas dans la bonne trajectoire […] Se préparer à ça, ce n’est pas le souhaiter, c’est au contraire sortir du déni, ».
Le ministre défend la prise en compte de deux scénarios. L’un retient une hausse des températures de 2 °C en 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, scénario qui correspond à l’accord de Paris ; l’autre prévoit une hausse de 4 °C. Des scientifiques de Météo France et du CNRS vont dans ce sens et ont fait savoir, en octobre, que le réchauffement climatique s’annonce pire que prévu, et pourrait conduire à une hausse de la température moyenne en France de 3,8 °C en 2100. Selon Christophe Béchu, ce dernier scénario nécessite que l’on « modélise cette trajectoire ». Il a ensuite déclaré : « À quatre degrés, les deux tiers des stations de ski manqueront de neige dans les Alpes. On aura cinq fois plus de sécheresse et des jours de canicule beaucoup plus intenses. »
Reste à savoir quelles décisions et quelles mesures feront suite aux propos du ministre. Ce serait une très grave erreur de les laisser lettre morte. Les événements extrêmes se multiplient. Nous sommes à la veille d’une sécheresse dévastatrice qui risque de s’accentuer avec le retour d’El Niño dans le Pacifique. L’été 2022 nous a donné un aperçu de ce qui nous attend. Il est urgent d’agir, faute de quoi notre société sera confrontée à de graves problèmes.
Cette action ne doit pas se limiter à la France ; c’est une affaire planétaire. C’est le rôle des COP de prendre les décisions qui s’imposent. Or, jusqu’à présent, ces Conferences of the Parties se sont soldées par des échecs lamentables et aucune mesure ou décision digne de ce nom n’a été prise, avec à la clé un bilan carbone désastreux !
Comme les précédentes, la COP 27 a été un fiasco climatique. Le texte final n’a pas marqué d’avancées significatives, même s’il a souligné pour la première fois la nécessité d’accélérer le développement des énergies renouvelables. Les glaciers et la banquise remercient les participants.