Réchauffement climatique : vers une hausse de 4°C des températures d’ici 2100 ?

S’agissant du réchauffement climatique, il y a le langage officiel et celui, plus discret, que l’on entend à l’occasion d’interviews dans les médias. Alors que la politique gouvernementale s’attache à respecter une hausse des températures de 1,5°C – 2°C telle qu’elle a été souhaitée par l’accord de Paris en 2015, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique estime que la stratégie d’adaptation de la France doit aussi prendre en compte un scénario « pessimiste » à +4°C.

On le sait depuis longtemps : l’objectif de 1,5°C de la COP 21 est désormais hors de portée. Le ministre va beaucoup plus loin et juge qu’il faut anticiper en « modélisant » une trajectoire à +4°C de réchauffement d’ici à 2100. Selon lui – il rejoint en cela la position du GIEC – il faut prendre en compte deux scénarios. L’un retient une hausse des températures de 2°C en 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, l’autre une hausse de 4°C.

Alors que les politiques menées actuellement à l’échelle de la planète nous conduisent vers un réchauffement global de +2,8°C, selon l’ONU, la situation risque d’être bien pire pour la France. Des scientifiques de Météo France et du CNRS ont fait savoir, en octobre, que le réchauffement climatique pourrait conduire à une hausse de la température moyenne dans l’Hexagone de 3,8°C en 2100. On se trouve donc avec une hausse de presque 50% par rapport aux estimations précédentes. Cela confirme, comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, l’accélération fulgurante du réchauffement climatique actuellement.

L’article paru sur le site de la radio France Info conclut en nous rappelant à demi-mots ce que l’on savait déjà : la COP 27 qui s’est réunie fin 2022 en Egypte n’a servi à rien car aucun nouveau moyen n’a été mentionné pour renforcer la tenue de l’engagement de la COP 21 à maintenir la hausse des températures à 15°C – 2°C.

Source : France Info.

Une hausse de 4°C serait catastrophique pour les glaciers

(Photo: C. Grandpey)

Ours parfaitement conservé dans le permafrost // Perfectly preserved bear in the permafrost

Le dégel du permafrost en Sibérie permet de faire des découvertes très intéressantes. Des animaux tels que des mammouths ou des lions ont déjà été déterrés. Aujourd’hui, des scientifiques sont en train de disséquer à l’Université de Iakoutsk une ourse parfaitement conservée qui vivait en Sibérie il y a 3 460 ans.
L’ours brun a été découvert en 2020 par des éleveurs de rennes alors que son corps dépassait du pergélisol. C’est la première fois qu’un ours brun entier et fossilisé est découvert. C’est aussi la première fois que les scientifiques ont à leur disposition la carcasse d’un tel animal avec des tissus mous, ce qui donne la possibilité d’analyser les organes internes et d’examiner le cerveau.
La vidéo ci-dessous montre l’ours sur le dos sur une table de laboratoire, sa fourrure brune encore recouverte d’années de saleté. Ses pattes postérieures étaient figées en mouvement, l’une devant l’autre, au moment de la découverte. Elles sont en parfait état, avec les griffes intactes. L’animal pèse environ 76 kilogrammes pour une taille d’environ 1,50 mètre.
Avant la découverte de cet ours, seuls des squelettes ou des crânes d’ours avaient été trouvés. Cette fois, les températures très basses de la Sibérie ont permis de préserver l’ours avec les restes de ses derniers repas – oiseaux et plantes – toujours présents dans son estomac.
Le fossile a été baptisé « ours brun éthérique »par référence à la rivière Bolchoï Éthérique où il a été trouvé, sur l’île Bolchoï Lyakhovsky, à environ 5 100 kilomètres à l’est de Moscou.
Les chercheurs effectuent maintenant des tests sur l’ours pour déterminer son âge biologique exact, l’heure et la cause de sa mort.
Source : médias d’information internationaux.

https://youtu.be/tJ_4kOoZXOU

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The thawing of permafrost in Siberia allows to make very interesting discoveries. Animals such as mammoths or lions have already been unearthed. Today, scientists are dissecting at the North-Eastern Federal University in Yakutsk, a perfectly conserved female bear that lived in Siberia 3,460 years ago.

The carcass of the brown bear was found in 2020 by reindeer herders who spotted it jutting out of the permafrost. This is the first time a full, fossilized brown bear has been unearthed. It is also the first time scientists have got a carcass of such an animal with soft tissues, which gives them the opportunity to study the internal organs and examine the brain.

The video here below shows the bear on its back on a laboratory table, its brown fur coated in years of dirt. Its hind legs were seen frozen in motion, with one ahead of the other. The bear’s paws were in perfect condition, complete with toenails intact. The bear fossil weighs around 76 kilograms and stands at a height of about 1,50 meters.

Before the bear’s discovery, only skeletons or skulls of bears had been found. This time, the frigid Siberian temperatures helped preserve the bear complete with the remnants of its final meals – birds and plants – still in its stomach.

The fossil was named the « Etherican brown bear, » after the Bolshoy Etherican River where it was found on the Bolshoy Lyakhovsky Island, about 5,100 kilometers east of  Moscow.

Researchers are now carrying out tests on the bear to determine its exact biological age, the time it died, and its cause of death.

Source : international news media.

Here is a video of the bear being dissected in a Russian laboratory :

https://youtu.be/tJ_4kOoZXOU

Photo: C. Grandpey

El Niño, La Niña et le climat sur Terre // El Niño, La Niña and Earth’s climate

Au cours de ma conférence « Glaciers en péril, les effets du réchauffement climatique », j’explique l’influence qu’El Niño et La Niña peuvent avoir sur le climat de notre planète. Le phénomène El Niño se produit lorsque les eaux de surface du Pacifique équatorial deviennent plus chaudes que la moyenne et que les vents d’est (alizés) sont plus faibles que la normale. Le phénomène contraire a été baptisé La Niña. Pendant cette phase, l’eau est plus froide que la normale et les vents d’est sont plus forts. Les épisodes El Niño se produisent généralement tous les 3 à 5 ans.

 

El Niño, La Niña et la condition neutre entre ces deux phénomènes ont des conséquences importantes pour les populations et les écosystèmes dans le monde entier. Les interactions entre l’océan et l’atmosphère modifient les conditions météorologiques et peuvent entraîner de violentes tempêtes ou un temps doux, des sécheresses ou des inondations. Ces changements peuvent également avoir des effets secondaires qui influencent l’approvisionnement et les prix des denrées alimentaires, les incendies de forêt et peuvent avoir des conséquences économiques et politiques.
Même si El Niño se produit dans l’océan Pacifique, il réduit souvent le nombre d’ouragans qui se forment dans l’océan Atlantique. À l’inverse, les événements La Niña sont généralement liés à une augmentation du nombre d’ouragans dans l’Atlantique.
Depuis que les avancées technologiques ont commencé à suivre l’évolution des températures dans le monde dans les années 1950, l’année la plus chaude de chaque décennie a été dominée par un événement El Niño, tandis que les années plus froides étaient en relation avec La Niña.
Le dernier épisode El Niño dans le monde s’est terminé il y a près de quatre ans. La période 2015-2016 détient des records, non seulement parce qu’elle a correspondu à l’un des phénomènes El Niño les plus forts jamais enregistrés, mais aussi parce qu’on a enregistré les températures les plus chaudes au monde. L’année 2016 s’est terminée avec des températures d’environ 1 degré Celsius au-dessus de la normale. Ce fut la période la plus chaude jamais enregistrée.
Notre planète est actuellement dans une phase La Niña en cours d’affaiblissement. On est en phase neutre et l’épisode La Niña devrait se terminer dans les prochains mois. Bien que La Niña soit censée refroidir l’atmosphère avec des eaux plus froides dans l’est de l’océan Pacifique, le monde a connu certaines températures parmi les plus chaudes jamais enregistrées. Certains climatologues craignent qu’une fois qu’El Niño se sera débarrassé des effets de La Niña, les températures atteindront des niveaux encore jamais enregistrés.
L’épisode La Niña en cours empêchera peut-être la température moyenne de la planète de battre des records en 2023, mais le réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre ne cesse de progresser, comme le montre la courbe de Keeling. Il ne faudrait pas oublier que 2020, une année sous l’influence de La Niña, a égalé le record absolu de 2016, une année sous influence El Niño !
Les modèles informatiques montrent une tendance vers El Niño, en particulier dans la seconde moitié de l’année 2023 et peut-être jusqu’en 2024. Si l’histoire se répète, un épisode prolongé d’El Niño verra probablement apparaître des températures chaudes, voire record.
Source : Fox Weather, Yahoo Actualités.

Anomalies mensuelles de la température globale depuis janvier 1950 (Source : NOAA)

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During my conference « Glaciers at risk, the consequences of climate change », I explain the influence El Niño and La Niña might have on the world’s climate. An El Niño condition occurs when surface water in the equatorial Pacific becomes warmer than average and east winds blow weaker than normal. The opposite condition is called La Niña. During this phase, the water is cooler than normal and the east winds are stronger. El Niños typically occur every 3 to 5 years.

El Niño, La Niña, and the neutral condition all produce important consequences for people and ecosystems across the globe. The interactions between the ocean and atmosphere alters weather around the world and can result in severe storms or mild weather, drought or flooding. These changes can also produce secondary results that influence food supplies and prices, forest fires, and create additional economic and political consequences.

Even though El Niño occurs in the Pacific Ocean, it often reduces the number of hurricanes that form in the Atlantic Ocean. Conversely, La Niña events tend to be related to an increase in the number of Atlantic hurricanes.

Since reliable technology started keeping track of world temperatures in the 1950s, the warmest year of any decade were periods dominated by an El Niño event, and the coldest were from La Niñas.

The world’s last El Niño ended nearly four years ago. The event of 2015-16 holds records for not only being one of the strongest El Niños on record but also causing the world’s warmest temperatures. The year 2016 ended with temperatures around 1 degree Celsius above normal, making it the warmest period on record.

The globe is currently still in a La Niña, which is weakening, becoming neutral and is expected to end in the coming months. Although La Niña is supposed to cool the atmosphere with colder waters in the eastern Pacific Ocean, the world experienced some of its warmest temperatures ever. Some climatologists are worried that once El Niño shakes off the effects of La Niña, temperatures might reach levels never seen before.

The ongoing La Niña may prevent global average temperature from breaking records in 2023, but greenhouse gas-induced global warming grows steadily in magnitude. One should keep in mind that 2020, a year of La Niña, tied the all-time high of 2016, a year following a major El Niño.

Computer models show a trend towards the El Niño state, especially in the second half of 2023 and possibly continuing into 2024. If history repeats itself, a protracted El Niño episode could result in warm, if not record-breaking, temperatures.

Source : Fox Weather, Yahoo News