Un bateau en fibre de lave ! // A boat made of lava fiber!

Je savais que certains bijoux étaient faits de roche volcanique comme l’obsidienne, et que certains boîtiers de montres étaient ornés de poudre de lave. Même les radiateurs de ma maison possèdent des barres de stéatite pour garder la chaleur plus longtemps. En lisant la presse américaine, je viens d’apprendre que les volcans participent aujourd’hui à la construction des bateaux !

Cet été, Norbert Sedlacek, un navigateur autrichien – un pays sans volcans – fera le tour du monde seul et sans assistance extérieure. L’aventure, prévue pour durer sept mois, lui fera parcourir les cinq océans du monde et le tristement célèbre passage du Nord-Ouest. Il effectuera le périple à bord d’un bateau qu’il a lui-même construit en fibre volcanique, avec une ossature en balsa.

Avec le départ en juillet, Sedlacek s’attend à rencontrer des tempêtes, voire des ouragans, des vagues monstrueuses, des icebergs et des températures extrêmes, sans parler de la solitude et de l’épuisement qui accompagnent un tel voyage. Cependant, il a confiance dans les performances et la durabilité de son bateau en fibre volcanique, l’Open60AAL Innovation.

Conçu par le chantier naval du marin, Innovation Yachts, le matériau volcanique utilisé a pour nom Filava. Sedlacek explique que Filava est un matériau intéressant car il améliore les performances de la fibre de carbone. Certaines de ses propriétés sont semblables à celles du carbone, mais il a une densité plus élevée. De plus, il est beaucoup moins cher et très résistant aux éléments naturels comme les attaques du soleil et l’humidité. Filava se présente sous forme de mèches fabriquées à partir de filaments de roche volcanique améliorés formés via un bain de fusion, auxquels de la lave chaude est ensuite ajoutée et vitrifiée par refroidissement. Il se présente sous forme de feuilles, comme la fibre de verre.

Avec ce matériau, l’Open60AAL Innovation sera plus léger qu’un voilier en fibre de carbone de taille similaire. Le bateau de 60 pieds, fabriqué depuis 2016, est suffisamment stable, léger et rapide pour aborder le passage du Nord-Ouest, même avec peu de vent.

Sedlacek n’est pas un débutant. Il a effectué son premier tour du monde en 1998, suivi d’un tour de l’Antarctique en 2000. Il a ensuite participé au célèbre Vendée Globe.

Le marin naviguera sans assistance, mais sa confiance en l’Open60 est une affaire de précision mathématique. Lui et son équipe ont calculé que le bateau devait résister à quelque 40 millions de vibrations au cours des sept mois en mer. Cela signifie qu’ils ont dû identifier les faiblesses avant qu’elles deviennent des défauts.

La qualité de construction du bateau est tout aussi impressionnante car l’Open60 est 100% recyclable, ce qui le distingue des bateaux traditionnels en composite de fibre de verre qui ne sont pas recyclables et se retrouvent dans des décharges. La roche volcanique est transformée en fibres. Ces fibres sont transformées en tapis de  Filava qui sont ensuite utilisés pour donner sa forme au  bateau. À la fin du cycle de vie du bateau, les panneaux de fibre sont broyés et peuvent servir à fabriquer des produits comme des receveurs de douches.

L’Open60AAL Innovation est également entièrement électrique. L’énergie est générée par des panneaux solaires de sorte que le bateau sera parfaitement autonome. L’Open60AAL Innovation est peut-être le seul bateau construit à partir de fibre volcanique, mais il y en a d’autres en fabrication. Ainsi, la compagnie Amer Yachts espère construire la première coque d’un yacht de luxe en Filava. Selon le directeur général de la société, «Filava est plus facile à utiliser et a un impact environnemental moindre que la fibre de verre.»

Source: Yahoo News.

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 I knew that some jewels were made out of volcanic rock such as obsidian, and that some watch cases were adorned with lava powder. Even the radiators in my home have bars of steatite to keep the heat longer. Reading the U.S. press, I have just learned that volcanoes are now helping to build ships!

This summer, Norbert Sedlacek, a sailor from Austria – a country with no volcanoes – will circumnavigate the world alone without outside support. The seven-month challenge will include the five world’s oceans and the notorious Northwest Passage. He will perform the trip on a boat he built himself out of volcanic fiber, with a balsa-wood core.

Setting out in July, Sedlacek expects to encounter storms of hurricane strength, monstrous waves, icebergs and extreme temperatures, not to mention persistent loneliness and exhaustion. However, he is confident in the performance and durability of his volcanic-fiber boat, the Open60AAL Innovation.

Designed by the sailor’s own ship building company, Innovation Yachts, the volcanic material being used is called Filava. Sedlacek explains that Filava is an interesting material because it is an upgrade from carbon fiber. Some of its properties are similar to carbon but it has a higher density, is much cheaper and highly resistant to natural elements like sun damage and humidity. Filava is a roving made from enhanced volcanic rock filaments formed via a batch melt, which hot lava is then added to and vitrified by cooling. It is manufactured in sheets like fiberglass.

With this material, the Open60AAL Innovation will also be lighter than a similar-sized carbon-fiber sailing vessel. The 60-footer, which has been in production since 2016, is stable, light and fast enough to sail through the Northwest Passage, even with little wind.

Sedlacek is no novice to open-ocean sailing. He completed his first sail around the world in 1998, followed by a circumnavigation of Antarctica in 2000. He then sailed the famous Vendée Globe.

The man will be sailing unsupported, but his confidence in the Open60 is comes down to mathematical precision. He and his staff calculated the ship has to withstand around 40 million vibrations in the seven months at sea. That means they had to identify weaknesses before they lead to defects.

The build quality of the ship is equally impressive because the Open60 is 100-percent recyclable, which makes it different from traditional fiberglass-composite boats which are not recyclable and end up in landfills. The volcanic rock is processed into fibers. These fibers are converted into Filava mats which are then used to form the shape of the boat. At the end of the boat’s lifecycle, it’s shredded and converted into industrial panels to manufacture products like shower trays.

The Open60AAL Innovation is also fully electric. Energy is also generated by solar panels, so the boat will be self-sufficient.

The Open60AAL Innovation may be the only boat on the water built from volcanic fiber, but there are others on the way. Amer Yachts hopes to build the first superyacht hull made from Filava. According to the company’s managing director, “Filava is so much easier to use and has a lower environmental impact than fibreglass.”

Source: Yahoo News.

L’Open60AAL Innovation de Norbert Sedlacek

Le flanc sud du Kilauea // Kilauea Volcano’s south flank

La partie visible du Kilauea, du sommet à la Lower East Rift Zone (LERZ), ne représente qu’une petite partie de l’édifice volcanique dans son ensemble. Une grande partie du Kilauea se trouve sous la mer, y compris la dorsale de Puna à l’est et le flanc sud qui s’étire au large de la côte.
Au fur et à mesure que le volcan se développe au rythme de son activité, cette région sous-marine du flanc sud glisse lentement vers le sud. Ce déplacement est ponctué de séismes qui durent quelques secondes – comme celui de magnitude M 6,9 enregistré le 4 mai 2018 – et de glissements de terrain qui s’étalent sur plusieurs jours ou semaines.

De nombreuses questions se posent à propos de la stabilité du flanc sud car d’autres parties des côtes de l’île de Hawaii montrent des traces de glissements de terrain survenus dans le passé.
Bien que la partie sous-marine du flanc sud du Kilauea soit une partie importante du volcan, son mouvement est beaucoup plus difficile à contrôler que la partie qui se trouve au-dessus du niveau de la mer. Bien que l’on soit en mesure d’enregistrer des séismes se produisant sous le flanc sud, seuls les plus significatifs et les plus proches du littoral sont bien captés par le réseau sismique. En général, seuls quelques séismes au large sont enregistrés. Cependant, à la suite du séisme de M6.9 et de l’éruption du Kilauea dans la LERZ, un nombre important de séismes se sont produits sous le flanc sud, certains dans des régions habituellement peu actives sur le plan sismique.
Pour mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur du flanc sud du Kilauea et déterminer son impact sur l’éruption, un groupe de scientifiques de différentes universités a déployé au mois de juillet 12 sismomètres sur le plancher océanique du flanc sud du Kilauea. Les instruments ont été installés à partir d’un navire de recherche exploité par l’Université d’Hawaï, au cours d’une mission d’une semaine financée par la National Science Foundation.
Les sismomètres ont été positionnés sur tout le flanc sud afin que les séismes en bordure de ce versant puissent être enregistrés eux aussi, afin de voir si le champ de contrainte au large s’est modifié. Ils ont également été positionnés sur la zone de répliques du séisme de M6.9 pour mieux comprendre cet événement, et près de l’entrée en mer de l’éruption dans la LERZ pour étudier la progression de la lave et sa pénétration dans l’eau.
Ces données devraient permettre à l’équipe scientifique de déterminer plus précisément les secteurs où les séismes se sont produits au large et sur quelle (s) faille (s) le séisme de M 6.9 s’est déclenché. Les enregistrements au niveau de l’entrée dans l’océan permettront de mieux comprendre pourquoi certaines interactions entre la lave et l’eau sont explosives alors que d’autres sont relativement calmes. En collectant des données au large des côtes, les scientifiques espèrent pouvoir mieux comprendre certaines zones du Kilauea qui ne peuvent pas être facilement observées.
Les sismomètres au fond de l’océan enregistrent les données en interne, de sorte qu’on ne saura pas ce qu’ils ont enregistré avant leur récupération courant septembre.
Source: USGS.

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The visible part of Kilauea from the summit to the Lower East Rift Zone makes up only a small portion of the total volcano. Much of Kilauea lies beneath the sea, including the Puna ridge to the east and the south flank extending offshore beyond the southern coastline.

As the volcano grows, this underwater region of the south flank creeps slowly to the south, moving in fits and starts with earthquakes that last seconds (such as the May 4th M 6.9 event) and in slow slip events, which last for days or weeks.

Many questions have been raised about the stability of the south flank, since other portions of Hawaii Island’s coasts show evidence of past landslides.

Although Kilauea’s submarine south flank is a major part of the volcano, its motion is much harder to monitor than the part above sea level. While we can record earthquakes occurring beneath the flank, only the largest, and those closest to shore, are well-captured by the seismic network. In general, only a few offshore earthquakes are recorded. However, following the M6.9 earthquake and Kilauea’s LERZ eruption, a significant number of earthquakes took place beneath the south flank, some of which were in regions that have not typically been very seismically active.

To better understand what is going on within Kilauea’s south flank and help determine how it has been affected by the eruption, a group of scientists from different universities deployed 12 ocean bottom seismometers in July on the submarine Kilauea south flank. The instruments were deployed from a research vessel operated by the University of Hawaii, during a weeklong cruise funded by the National Science Foundation.

Seismometers were positioned over the whole south flank so earthquakes associated with the edges of the flank could be recorded to see if the offshore stress field has changed. They also were positioned on the M6.9 aftershock zone to try to better understand that earthquake, and near the LERZ eruption ocean entry to study how lava enters the water and progresses downslope.

These data should allow the scientific team to determine more precisely where the offshore earthquakes occurred and on what fault(s) the M6.9 earthquake took place. Recordings of the ocean entry activity might help us learn more about why some lava-water interactions are explosive while others are relatively calm. In general, scientists hope that by collecting data offshore they will be able to better understand parts of Kilauea that cannot be easily observed.

The ocean bottom seismometers record data internally, so they won’t know what they recorded until they are recovered in September.

Source: USGS.

Le glissement du flanc sud du Kilauea (Source: USGS / HVO)