Tolbachik (Kamchatka / Russie)

drapeau francais.jpgMême si la sismicité reste relativement élevée, les images de la webcam montrent qu’après une douzaine de jours d’activité l’éruption est en train de s’essouffler sur le Tolbachinsky Dol. On peut voir sur les dernières photos deux coulées de lave bien canalisées qui s’échappent du cratère égueulé du cône de scories qui s’est édifié sur la fracture sud, siège de l’éruption actuelle. La taille des fronts de coulées (une dizaine de mètres de hauteur) est impressionnante. Une activité strombolienne avec des petites fontaines de lave est toujours présente à l’intérieur du cratère. Le KVERT indique que le panache éruptif monte jusqu’à 3 km d’altitude avant de s’étirer sur 70 km en direction de l’ouest. Une grande anomalie thermique est visible sur les images satellites dans la partie nord du Tolbachinsky Dol.

drapeau anglais.jpgEven though seismicity is still high, the webcam images tend to show that after 12 days of activity eruptive intensity is declining on Tolbachinsky Dol. The latest photos show two channelized lava flows coming out of the open crater of the cinder cone on the southern fissure where the eruption is currently taken place. The size of the lava fronts (about 10 metres high) is quite impressive. The crater is still the seat of strombolian activity with lava fountains. KVERT indicates that a gas-steam plume rises up to 3 km a.s.l. before extending 70 km W of the volcano. A gigantic thermal anomaly is observed on satellite images in the northern area of Tolbachinsky Dol.

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Front de coulée du Tolbachik (Crédit: O. Girina)

Les volcans ont-ils tué les dinosaures? Did volcanoes kill the dinosaurs?

L’éternel débat sur la cause de la disparition des dinosaures vient de ressurgir avec les résultats d’une étude présentée le 5 décembre 2012 au congrès annuel de l’American Geophysical Union.

D’après des chercheurs de plusieurs universités, dont celle de Princeton (USA), il ne fait aucun doute que ce sont les coulées de lave des Trapps du Deccan (région volcanique pas très loin de Mumbai – anciennement Bombay) qui, en rejetant des quantités importantes de SO2 et de CO2 dans l’atmosphère, ont provoqué un réchauffement de la planète et une acidification des océans, entraînant une extinction de masse à la surface de notre planète il y a quelque 65 millions d’années.

Cette hypothèse va à l’encontre de celle de la météorite qui aurait frappé la Terre à Chicxulub (Mexique) en projetant de formidables quantités de gaz et de poussière dans l’atmosphère. Les rayons du soleil étant bloqués, le cataclysme aurait entraîné un refroidissement de l’atmosphère auquel n’aurait pas survécu la vie à la surface de notre planète. L’impact de cette météorite aurait également pu contribuer à déclencher des éruptions volcaniques, provoquer des séismes et des tsunamis.

La nouvelle étude s’appuie essentiellement sur l’analyse de sédiments récupérés lors d’un forage pétrolier effectué en 2009 au large de la côte orientale de l’Inde. Les trépans ont fait remonter des sédiments enfouis à plus de 3 km de profondeur auxquels les chercheurs ont eu l’autorisation d’avoir accès. Ces sédiments contenaient des quantités importantes de fossiles datant d’une période intermédiaire entre le Crétacé et le Tertiaire, époque où les dinosaures sont censés avoir disparu. Les sédiments portaient la trace de couches de lava qui avaient parcouru 1600 km depuis les Trapps du Deccan. Les chercheurs rappellent que les volcans cette région étaient actifs au Crétacé sur une zone de la taille de l’Europe.  En étudiant les fossiles, les scientifiques se sont rendus compte que certaines espèces de plancton – Guembilitria – avaient réussi à survivre, alors que leur entourage avait péri. Ces observations confirment celles faites ailleurs dans le monde, en Egypte, Israël,  Italie ou Texas, par exemple. Ils donnent l’explication suivante : quand de grosses quantités de soufre (sous forme de pluies acides) sont tombées dans l’océan pendant l’éruption des Trapps du Deccan, ce soufre s’est mêlé au calcium, rendant ce dernier inutilisable pour les créatures qui en avaient besoin pour construire leurs coquilles ou leurs squelettes. A la même époque, les traces de fossiles d’animaux et de plantes terrestres ont disparu en Inde, ce qui laisse supposer que les volcans des Trapps ont provoqué une extinction de masse à la fois sur terre et dans l’océan.

Dans une étude précédente, la même équipe scientifique avait émis des doutes sur l’hypothèse de la destruction des dinosaures par la météorite mexicaine. En effet, les sédiments contenant de l’iridium – signature chimique d’un astéroïde – apparaissent APRES l’extinction de masse, ce qui va à l’encontre de la théorie d’une extinction massive soudaine. De plus, l’impact d’une météorite n’aurait pas généré suffisamment de SO2 et de CO2 pour correspondre aux quantités trouvées dans les roches. La météorite aurait donc contribué à accentuer la disparition des espèces mais ne l’aurait pas provoqué.

L’histoire n’est bien sûr pas terminée car chaque groupe de chercheurs continuera à défendre sa propre théorie, mais c’est aussi cette rivalité qui fait avancer la science !

drapeau francais.jpgVous pourrez lire l’intégralité de l’article (en anglais) sur le site LiveScience à cette adresse :

drapeau anglais.jpgThe whole article can be read on the LiveScience website at this address:

http://www.livescience.com/25324-volcanoes-killed-dinosaurs.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Livesciencecom+%28LiveScience.com+Science+Headline+Feed%29

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(Os de dinosaures – Dinosaur National Monument (Utah / Etats Unis)

(Photo: C. Grandpey)