Tolbachik (Kamchatka / Russie)

drapeau francais.jpg8 heures: Le site web du KVERT n’est pas accessible actuellement. On ne sait pas si c’est à cause de l’éruption du Tolbachik. En effet, comme je l’indiquais précédemment, une coulée de lave d’une longueur de 10 km a détruit une station de surveillance de l’Institut de Volcanologie et de Sismologie le long de la rivière Vodopadny, ainsi que la station Leningradskaya de l’institut. Une base du Parc des Volcans du Kamchatka a également fait les frais de l’éruption dans le même secteur.

Les dernières nouvelles de l’éruption sont fournies par le volcanologue australien John Seach sur son site Internet (http://www.volcanolive.com/volcanolive.html). Les sources ne sont pas indiquées.

John indique que l’activité sismique a décliné mais que l’éruption se poursuit. Lorsque l’activité était à son maximum les 28 et 29 novembre, les fractures s’étiraient sur plusieurs kilomètres et le bruit de l’éruption était perçu jusqu’à 60 km de distance. L’éruption actuelle est semblable à celle de 1975-76 mais elle est moins intense, surtout au niveau des fontaines de lave. Une fracture de 5 km s’est ouverte sur le versant sud du Tolbachik , comme il y a 36 ans, mais à une altitude plus élevée (vers 2000 m). Les coulées de lave proviennent de deux centres actifs. Des retombées de cendre – jusqu’à 4 cm d’épaisseur – ont été observées jusqu’à 65 km du volcan. L’éruption a cessé sur la fracture la plus haute, mais la fracture inférieure reste active, ce que confirmaient les dernières images du KVERT.

20 heures: On peut à nouveau accéder au site web du KVERT. Il n’y a pas de nouvelles photos de l’éruption du Tobachik mais on ne perçoit pas d’incandescence sur la webcam. Il fait encore nuit au Kamchatka et il se peut que les nuages empêchent de faire de bonnes observations. Les prochaines heures permettront probablement d’obtenir davantage d’informations.

drapeau anglais.jpg8:00: The KVERT website is currently no longer available. We don’t know if it is because of the eruption of Tolbachik volcano. Indeed, a 10-kilometre lava flow destroyed a monitoring station of the Institute of Volcanology and Seismology on Vodopadny creek, as well as the Leningradskaya station of the institute. As I put it before, a base of the Volcanoes of Kamchatka Natural Park has also been destroyed in the same area.

The latest news of the eruption is provided by Australian volcano adventurer John Seach on his website (http://www.volcanolive.com/volcanolive.html). The sources are not mentioned.

John indicates that seismic activity has declined but the eruption continues. When activity was at its peak on November 28th and 29th, the fissures spread over several kilometres, and the eruption was heard 60 kilometres away. The current eruption is similar to the eruption in 1975-76, but lower in intensity, especially as far as the lava fountains are concerned. A 5-kilometre-long fissure has opened on the southern slope of the Tolbachik, in the same area as 36 years ago, but at a higher elevation – about 2,000 metres a.s.l. Two active centres are producing lava flows. Ashfall was reported 65 kilometres from the volcano with a layer up to 4 cm thick. Eruptions at the upper fissure have stopped, but the lower fissure continues to be active, which was confirmed by KVERT’s last images.

20:00: The KVERT website is again operational. There are no new photos of Tolbachik. No incandescence can be seen on the webcam images. It is still night in Kamchatka and the clouds may dissimulate the site of the eruption. We’ll probably get more news during the next hours.

Si le volcan d’Auckland se réveille…

Dans une note publiée le 26 août dernier, je faisais état de la menace que représenterait une éruption volcanique pour la ville d’Auckland, dans l’Ile du Nord de la Nouvelle Zélande. Une étude réalisée par cinq chercheurs italiens et néo-zélandais, publiée dans le Volume 74 du Bulletin of Volcanology, dresse un état des lieux et analyse les risques qu’induirait inévitablement une éruption volcanique pour cette ville qui compte quelque 1 300 000 habitants.

Les scientifiques partent de l’hypothèse d’une éruption phréato-magmatiques et ses déferlantes basales observées dans le passé sur l’Auckland Volcano Field. La difficulté de la prévention repose sur l’incertitude de l’emplacement des bouches éruptives et la distance que parcourraient ces déferlantes. Pour trouver une solution, les chercheurs se sont appuyés sur les dépôts laissés par les éruptions néo-zélandaises et ceux laissés par des phénomènes analogues sur d’autres volcans. L’étape suivante en cas de menace d’éruption consisterait à trouver un point d’équilibre entre les volcanologues et les décideurs à propos de l’évacuation de la population qui, selon les chercheurs, devrait se faire dès les premiers signes d’agitation du volcan ; à ce sujet, ils prévoient une zone d’évacuation initiale plus vaste que celle prévue actuellement. Une fois l’éruption déclarée, la zone d’évacuation serait susceptible d’être modifiée en fonction de l’emplacement des bouches éruptives

On peut lire (en anglais, langue scientifique de référence) l’intégralité de cette étude fort intéressante à l’adresse suivante. Il suffit de cliquer sur l’image du Bulletin of Volcanology en haut, à droite de la page.

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00445-011-0556-y#page-1

En lisant cette étude, je ne peux m’empêcher de penser à d’autres grandes métropoles qui, à travers le monde, se trouvent sous la menace de catastrophes naturelles : San Francisco (800 000 habitants) qui redoute en permanence le « Big One », séisme qui provoquerait des dégâts considérables. Même chose pour Istanbul et ses 13 millions d’habitants qui est livrée aux caprices de la faille nord-anatolienne. Naples, dont l’agglomération compte plus de 4 millions d’habitants, subira un jour ou l’autre la colère du Vésuve. Seattle (630 000 habitants) et ses pôles industriels se trouve à peu de distance du Mont Rainier où le feu couve sous la glace. Ce ne sont que quelques exemples auxquels il faudrait ajouter les villes côtières (la Nouvelle Orléans par exemple) de plus en plus à la merci des tempêtes et qui devront, dans un avenir très proche, faire face à la montée des eaux des océans.