Escapade aux Etats Unis (suite..et fin!)

Mon escapade américaine vit ses derniers jours. L’avant-dernière étape a pour site Natchez, dans l’état du Mississippi, l’une des régions où le travail des esclaves dans les plantations était le plus répandu et le plus dur. Dimanche matin, je me suis rendu dans l’une des églises de la ville afin d’assister à une messe « gospel ». Moment magique qui n’a rien à voir avec les vomisseurs de décibels de la Nouvelle Orléans!
Après une halte à Selma (Alabama) – point de départ de la célèbre marche pour le droit de vote des Noirs le 21 mars 1965 – mon périple se terminera à Atlanta, là où il avait commencé, et où je vais reprendre l’avion à destination de la France, la tête pleine d’images. See you!

TVB.

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Coucher de soleil sur le Mississippi à Natchez (Photo: C. Grandpey)

Laki (Islande) & Tambora (Indonésie)

J’ai lu il y a quelques jours dans la presse américaine un article à propos de l’éruption cataclysmale du Tambora (Indonésie) en 1815 et les perturbations climatiques considérables qu’elle entraîna en 1816 dans l’hémisphère nord, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Suite à cette éruption qui a atteint le niveau 7 sur le VEI (Index d’Explosivité Volcanique), de nombreux pays connurent « une année sans été » avec, par exemple, 50 centimètres de neige le 6 juin à Wilton dans le Connecticut. Dans toute la Nouvelle Angleterre, l’année 1816 a été surnommée « Eighteen-hundred-and-froze-to-death », autrement dit « L’année-1800-où-il- a-gelé-à-en-mourir». On ne connaît pas le nombre de victimes dans le Connecticut, mais on sait que les récoltes ont été réduites à néant et que le bétail a été durement affecté par cette météo hors du commun. Le phénomène a probablement contribué à accélérer l’émigration en Nouvelle Angleterre. On estime à 71 000 le nombre de personnes tuées par l’éruption sur les îles indonésiennes de Sumbawa où se trouve le Tambora, et sur l’île voisine de Lombok. Les cendres présentes dans l’atmosphère ont provoqué de spectaculaires couchers de soleil qui, dit-on, ont inspiré des peintres comme J.M.W. Turner.

L’éruption du Tambora n’est pas la seule à avoir entraîné des perturbations climatiques de grande ampleur. En 1783, celle du Laki (Islande) avait, elle aussi, profondément affecté les pays de l’hémisphère nord et la France a connu son lot de problèmes.
Quelques jours avant que je découvre l’article de presse sur le Tambora, une amie avait attiré mon attention sur une publication du Groupe d’Etudes Historiques de Verdun faisant allusion à des événements observés le 6 juillet 1783 dans la commune de Verjux en Bourgogne. Dans le registre des baptêmes de 1783, une note du curé de la paroisse, datée du 6 juillet 1783, relatait un tremblement de terre « précédé par des brouillards extraordinaires en plein été qui ont tenu durant plus de trois semaines, à voiler chaque jour le soleil le plus ardent, dans tout le cours de ces 3 semaines ; à persévérer chaque nuit, où la lune et toutes étoiles etoient pleinement voilées […] Il n’en est plus mention, quoiqu’ils aient continué, mais moindres, durant quelque tems ce qui a été suivi par des fièvres qui se sont déclarées dès le mois d’aoust, qui nont pas été mortelles pour le plus grand nombre, mais qui abbatoient touttes les forces et pour longtems »

Un témoignage provenant de Saint-Symphorien-sur-Saône (Côte d’Or), à une quarantaine de kilomètres de Verjux, corrobore nettement celui du curé de cette localité : « On vit depuis le 17 juin jusqu’au mois de juillet une brume dans l’air qui obscurcissait beaucoup les matins et les soirs. Le soleil, dans ce temps-là, paraissait en feu, on le regardait fixement sans éblouir les yeux comme à l’ordinaire. »

Il ne fait guère de doute que ces brumes épaisses voilant le soleil depuis juin, dont parlent le curé de Verjux et le témoin de Saint-Symphorien, sont dues à l’éruption du Laki plus qu’à une éruption de l’Etna comme le prétendent certains.
Commencée en 1783, l’éruption du Laki a duré 8 mois et elle constitue la plus grande catastrophe de l’Islande. Les dégâts matériels sont considérables. Les effets les plus néfastes sont dus à la cendre riche en fluor qui pollue les eaux et les pâturages. Les récoltes et le bétail sont lourdement touchés, entraînant épidémies et famines parmi la population. Entre 1783 et 1786, la mortalité islandaise atteint 22 %.
En France, les famines qui suivent l’éruption du Laki favorisent le mécontentement général, et la multiplication d’émeutes. Certains vont jusqu’à prétendre que l’éruption du laki est à mettre parmi les causes de la Révolution française de 1789.

 

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La région du Laki (Islande)  [Photo: C. Grandpey]

Cleveland (Iles Aléoutiennes / Alaska / Etats Unis)

drapeaufrancais.jpgSuite à l’absence d’activité au cours des 10 derniers jours, le niveau d’alerte du Cleveland a été abaissé. Il a été ramené à la couleur Jaune pour l’aviation et à « Advisory » (simple vigilance) pour le volcan proprement dit. L’AVO indique qu’aucune explosion n’a été détectée depuis le 13 mars et tout laisse supposer que le dôme de lave a cessé sa croissance depuis cette époque.

drapeau anglais.jpgThe alert level for Cleveland volcano has been lowered for lack of activity in the past 10 days. The Aviation Color Code was reduced to YELLOW and the Volcano Alert Level to ADVISORY. AVO indicates there have been no explosions detected since March 13th, and there’s no evidence the lava dome has grown in that time.

Escapade aux Etats Unis! (suite)

Plus que la Nouvelle Orléans, ville un peu trop touristique à mon goût, c’était l’univers des plantations du Sud qui m’avait fait choisir la Louisiane comme étape de ce voyage. Ces plantations restent liées à l’esclavage et à la Guerre de Sécession que les Nordistes appelaient « The Civil War » et que les Sudistes nommaient « The War between the States ». Cette période ô combien importante de l’histoire des Etats Unis fait partie de mes années universitaires à la Faculté des Lettres de Poitiers. Depuis cette époque, j’ai toujours eu envie de venir voir de mes propres yeux les plantations de canne à sucre et de coton où trimaient les esclaves, ainsi que les demeures où habitaient les riches propriétaires terriens du Sud. Beaucoup d’entre elles ont servi de cadres à des réalisations cinématographiques, mais c’est anecdotique. La vérité se trouve ailleurs…
Mes professeurs ont su me faire passionner pour cette période de l’histoire américaine. Je suis venu ici avec un certain nombre de questions concernant les conditions de vie dans les plantations. Je suis conscient que certaines sont dérangeantes et elles sont peu appréciées des personnes qui guident les visites. Je n’ai jamais pratiqué la langue de bois et je ne pense pas être offensant ni provocateur en évoquant certains faits et gestes très répandus au 19ème siècle dans les plantations!

A noter que la route des plantations – qui longe le Mississippi – est aussi celle des raffineries! Au détour de chaque méande du fleuve, on se trouve nez à nez avec un gigantesque amas de ferraille et des tuyaux qui acheminent le pétrole depuis les tankers ancrés sur les berges.  Triste spectacle! On se console en se disant que l’essence coûte ici un peu moins d’un dollar (environ 75 centimes d’euro) le litre, mais c’est vraiment une maigre consolation!

TVB.

 

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Houmas House, sur la route des plantations…qui est aussi la route des raffineries!

(Photo: C. Grandpey)