Imposture volcanique?

Alors que l’éruption de l’Eyjafjöll se poursuit de manière stable, une question me vient à l’esprit : Claude Allègre a-t-il été sollicité par les radios et les télévisions lorsque le nuage de cendre perturbait le trafic aérien en Europe? Personnellement, je n’ai pas eu l’occasion (je n’irai pas jusqu’à dire le plaisir !) de l’entendre. J’ai essentiellement entendu les interventions de mon ami Jacques-Marie Bardintzeff, professeur au Laboratoire de Pétrographie-Volcanologie de l’Université d’Orsay.

Du « dégraisseur de mammouth », rien ! Il semblerait que la presse s’intéresse à Claude Allègre quand il s’agit d’aborder des sujets à polémique qui font de l’audience et divertissent le public. Quand il s’agit de choses sérieuses, on s’adresse ailleurs ! Il est vrai que la piètre prestation de l’intéressé lors de la crise de la Soufrière en 1976 n’était pas la meilleure des publicités…

Toujours plus fou! (suite)

Ma note « Toujours plus fou ! » sur la commercialisation d’une montre « Spéciale Eyjafjallajökull » a fait naître un certain nombre de commentaires, dont celui de mon ami sicilien Pippo Scarpinati, spécialiste de l’Etna. Ses remarques montrent que, quel que soit le pays, il existe une exploitation commerciale quasi permanente de ce qui se passe autour de nous. En particulier, une éruption volcanique est un terrain idéal pour gagner de l’argent ! Les moyens sont nombreux. Il y a la visite des sites éruptifs avec guides obligatoires comme à Stromboli. L’accès à certains cratères – comme celui du Vésuve – est  payant. Des boutiques ont été construites au pied de certains volcans pour vendre des babioles qui permettront de montrer aux amis que l’on a vraiment fréquenté ces monstres de feu.

Comme le fait remarquer Pippo, l’Etna est un exemple parfait de l’exploitation commerciale d’un volcan. Il suffit de se rendre à Sapienza, sur le parking au pied du téléphérique pour s’en rendre compte. On y trouve une foule de boutiques de souvenirs qui vont des statuettes enrobées de cendre censée provenir du volcan jusqu’au Fuoco dell’Etna, breuvage soi-disant confectionné à partir de baies ramassées sur les flancs du Mongibello. Sans oublier les cailloux aux couleurs vives, voire fluorescentes, dont le droit de fabrication n’appartient sûrement pas au volcan ! Haroun Tazieff, qui n’avait pas sa langue dans sa poche, rêvait de voir une coulée détruire ce complexe commercial qui, à ses yeux, entamait la beauté de ce versant de l’Etna.

Si la vente de bouteilles remplies de cendre de l’Etna n’est pas loin de l’escroquerie, je pense que les cendriers de lave dont parle mon ami sont des souvenirs intéressants, surtout si les guides les ont fabriqués devant vous. Quand une éruption donne naissance à des coulées éphémères, il n’est pas rare de voir les guides plonger une fourche dans la lave et en récolter un échantillon qu’ils pressent fermement dans un moule. C’est ainsi que sont confectionnés des cendriers encore tout chauds que l’on peut acheter pour quelques euros. Cela permet de rapporter un souvenir authentique d’un voyage en Sicile ! Je n’ai aucune honte à dire que je me suis laissé aller à cette fabrication de cendriers il y a quelques années, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous où je récolte un morceau de lave à cet effet…

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