Épisode 35 : Quand le Kilauea (Hawaï) se donne en spectacle // Episode 35 : When Kilauea (Hawaii) puts on a show

Dans ses dernières mises à jour, le HVO prévoyait le démarrage de l’Épisode 35 de l’éruption du Kilauea entre le 17 et le 22 octobre 2025. Les premiers signes précurseurs de l’événement sont apparus dans la journée du 16 octobre 2025 avec des coulées et reflux de lave au niveau de la bouche sud et une activité de spattering dans la bouche nord. Une centaine de tels débordements de lave avaient déjà été observés avant l’apparition des fontaines de lave de l’Épisode 34.

Il semble quasiment certain que lors des débordements de la bouche sud la lave ainsi émise dégaze par le biais de son homologue nord où les panaches deviennent beaucoup plus denses et intenses. Le reste du temps, les deux bouches dégazent de manière identique.

Dans le soirée du 17 octobre, la bouche nord a pris le relais de la bouche sud avec des fontaines en dôme et des débordements de lave très spectaculaires.

 Les fontaines de la bouche nord ont ensuite pris de la hauteur vers 20 heures (heure locale) pour jaillir à 150 mètres de haut.

 La bouche sud a repris du service peu de temps après et le spectacle a atteint son apogée, comme lors de l’Épisode 34. Vers 21h30, les fontaines dépassaient les 300 mètres de hauteur.

Vers 22 heures, la fontaine de la bouche sud atteignait environ 460 mètres de hauteur et celle de la bouche nord environ 330 mètres. Il s’agirait de la plus haute fontaine individuelle et du plus haut duo de fontaines observés lors de cette éruption.

L’intensité de l’Épisode éruptif 35 a commencé à diminuer vers 23 heures (heure locale) et il a pris fin à 3h32, après environ 7h30 d’activité de fontaines de lave. Selon le HVO, l’épisode a produit 10 millions de mètres cubes de lave. Le débit éruptif moyen est estimé à 400 mètres cubes par seconde.

La fin de l’éruption a été marquée par une transition rapide de la déflation à l’inflation au sommet du Kilauea. Un 36ème épisode éruptif est donc probable dans quelques jours.

Source : HVO.

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In its latest updates, the HVO predicted the start of Episode 35 of the Kilauea eruption between October 17 and 22, 2025. The first precursors of the event appeared during the day of October 16, 2025, with episodes of lava flows and lava drainages at the south vent and spattering activity at the north vent. About a hundred such lava overflows had been observed before the lava fountains of Episode 34.
Looking at these overflows, it seems almost certain that during the overflows from the south vent, the lava thus emitted degasses through the north vent, where the plumes become much denser and more intense. The rest of the time, both vents degas in an identical manner. On the evening of October 17, the north vent took over with dome-shaped fountains and very spectacular lava overflows.
The fountains then increased in height around 8:00 PM (local time), shooting 150 meters high from the north vent.
The south vent resumed its activity shortly afterward, and the dhow reached its peak, as in Episode 34. Around 9:30 PM, the fountains exceeded 300 meters in height.
Around 10:00 PM, the fountain at the south vent reached a height of just under 500 meters, and that at the north vent reached about 330 meters. This is believed to be the tallest individual fountain and the tallest pair of fountains observed during this eruption.

The intensity of Episode 35 began to decrease around 11 p.m. (local time) and the episode ended at 3:32 a.m.on October 18th after approximately 7.5 hours of lava fountaining activity. According to the HVO, the episode produced 10 million cubic meters of lava. The average eruptive flow rate is estimated at 400 cubic meters per second.

The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit. A 36th eruptive episode is then likely in a few days.
Source : HVO.

Ils sont fous ces Russes! // Russians can be crazy !

L’éruption du cône adventif sur le Klyuchevskoy (Kamtchatka) se poursuit avec de plus en plus de touristes qui viennent assister le spectacle. Les photos publiées dans le Siberian Times montrent à quel point certains d’entre eux peuvent être inconscients. Sur les photos, on voit des personnes escalader le cône et se tenir sur le bord du cratère, au milieu des bombes envoyées par l’éruption. Il est évident que certaines personnes risquent leur vie en agissant ainsi.

Ce genre de comportement a de quoi inquiéter et la Protection Civile russe demande en permanence aux agences de voyage de cesser de conduire les touristes aussi près de l’éruption. De plus en plus de photos montrant ces comportements stupides sont diffusées sur les réseaux sociaux, avec le risque d’inciter d’autres touristes à faire de même. Des dépliants ont été distribués dans le village de Klyuchi, principal point d’accès au volcan, mais cela n’a rien changé.

Outre les explosions et les bombes lancées par le cône, les volcanologues locaux craignent que la lave qui s’écoule sous le glacier Erman provoque l’apparition de fractures en profondeur et entraîne l’effondrement de certaines parties du glacier. De plus, les coulées de boue déclenchées par la fonte du glacier et des champs de neige sont également extrêmement dangereuses. Elles présentent des risques extrêmes pour les motoneigistes qui peuvent pénétrer dans des zones instables et se retrouver prisonniers de la boue.

En une seule journée, 50 personnes sont arrivées en hélicoptère, en motoneige et à pied. L’un des guides touristiques, faisant fi des mises en garde, a escaladé le cône et a déclaré: «Mes rêves sont devenus réalité.» Cette personne devrait savoir que les rêves peuvent se transformer en cauchemars.

Source: The Siberian Times.

Voici une galerie de photos montrant ce qu’il ne faut PAS faire sur un volcan actif! https://siberiantimes.com/other/others/news/emergency-officials-plead-with-tourists-to-stop-rush-to-take-selfies-at-eurasias-highest-active-volcano/

NDLR : Ce texte ne concerne bien sûr pas les Français qui sont des gens responsables. Les reportages télévisés montrant les comportements – en particulier le port du masque – pendant la pandémie de Covid-19 sont là pour le prouver….

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The eruption of the flank cone on Klyuchevskoy (Kamchatka) continues with more and more people coming to see the show. Photos release on the Siberian Times show how unconscious some visitors can le. Some of them can be seen climbing the cone and standing on the crater rim, despite the bombs sent flying by the eruption. It is obvious some persons are risking their lives doing so.

This kind of behaviour is alarming the Russian Emergencies Ministry which warns travel companies should stop taking tourists so close to the eruption. More and more photos of tourists in front of the erupting volcano have begun to appear on social networks, which might incite other reckless tourists to do the same. Leaflets have been distributed in Klyuchi village, a key access point, but this did not stop the tourists from climbing the volcano.

Beside the explosions and the bombs thrown by the cone, local volcanologists  fear that lava flowing under the Erman glacier can lead to cracks at depth causing parts of the glacier to collapse. Mud flows triggered by the melting of the glacier and snowfields are also extremely dangerous. They pose extreme risks to snowmobilers: you can get into quick-moving unstable areas, and fall into the slime of mud streams.

One day 50 people arrived by helicopter, snowmobile and on foot. One of the tour guides who defied the warnings and climbed the volcano, said: “My dreams came true.” She should know that dreams can turn into nightmares.

Source: The Siberian Times.

Here is a photo gallery of what should NOT be done on an active volcano!

https://siberiantimes.com/other/others/news/emergency-officials-plead-with-tourists-to-stop-rush-to-take-selfies-at-eurasias-highest-active-volcano/

Crédit photo : The Siberian Times

La géodésie en volcanologie // Geodesy in volcanology

L’analyse du comportement d’un volcan met en oeuvre plusieurs paramètres, et donc plusieurs types d’instruments. Un article récemment mis en ligne par l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) explique le rôle joué par la géodésie pour mesurer les déformations du sol provoquées par les mouvements du magma dans les profondeurs de la Terre.
Les résultats des levés effectués après le séisme de magnitude M 7,9 à San Francisco en 1906, avec les bouleversements subis par les clôtures et les limites de propriété, ont fait comprendre l’importance de la géodésie pour interpréter les mouvements des failles, et favorisé son entrée dans les sciences de la terre.
Aujourd’hui, un géodésiste s’appuie essentiellement sur le système GPS, sans oublier pour autant les inclinomètres de forage et l’interférométrie radar (InSAR).
La géodésie sur un volcan consiste à effectuer plusieurs levés pour détecter les déplacements éventuels de points de repère. Lors de l’ascension du magma à l’intérieur d’un édifice volcanique, la roche environnante est logiquement poussée vers le haut. Toutefois, lorsque les scientifiques mesurent la position des points de repère, ils se rendent également compte que ces points s’écartent de la source magmatique. Aujourd’hui, les instruments installés en permanence sur un volcan contrôlent en permanence les points de repère afin de pouvoir détecter le moindre  mouvement du sol en quelques minutes.
Le développement et la maintenance du réseau permanent est l’un des travaux les plus importants de l’équipe géodésique du HVO. Ce réseau permanent comprend plus de 60 stations GPS et 16 inclinomètres. Les données fournies sont essentielles pour l’évaluation des risques. En particulier, les inclinomètres, qui sont ides instruments extrêmement sensibles, sont souvent les premiers à indiquer l’inflation de l’édifice volcanique lors de sa mise sous pression par le magma.
L’équipe géodésique du HVO est responsable de l’analyse et de l’interprétation des données fournies par les instruments qui fonctionnent parfaitement grâce à d’autres membres du personnel de l’Observatoire. Les ingénieurs construisent, installent et entretiennent les instruments utilisés sur le terrain. Les informaticiens s’assurent que les ordinateurs communiquent correctement avec les sites éloignés à partir desquels les données sont transmises et que tout fonctionne normalement pour analyser les données.
Outre le réseau géodésique permanent, des campagnes sont organisées chaque année pour collecter des données de référence supplémentaires à l’aide de stations GPS temporaires. Quelque 80 repères sont contrôlés chaque année pendant 2 ou 3 jours pour déterminer leurs variations annuelles de position. Dans certaines zones, ces levés permettent au HVO de déterminer plus précisément les variations de déformation sur plusieurs années.
Pour mieux interpréter les données, les géodésistes utilisent des modèles informatiques qui prévoient de manière simplifiée – avec des sphères ou des ellipsoïdes – le mouvement de la surface de la terre en fonction de l’expansion ou de la contraction des corps magmatiques. On utilise ces formes simples car elles correspondent convenablement aux données et sont moins longues à calculer que les corps de forme irrégulière. Le temps est important car plusieurs milliers de calculs sont utilisés pour tester différents modèles.

Le modèle le mieux adapté montre aux scientifiques la zone la plus probable où se déplace le magma, l’endroit où il s’accumule et donc le lieu où  il est proche de la surface et susceptible de déclencher une éruption. Cependant, les seules données géodésiques ne suffisent pas à donner une image complète d’un volcan. Elles doivent être interprétées conjointement avec des données géologiques, sismiques et gazières. C’est pour cela que les différentes équipes du HVO se réunissent pour élaborer des hypothèses sur l’activité du moment, le niveau de danger et les scénarios futurs.
Source: USGS / HVO.

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Analysing the behaviour of a volcano involves several parameters, and so several types of instruments. A recent article released by the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) explains the part played by geodesy to measure ground movements and deformation caused by magma in the depths on the Earth.

Results from surveys after the 1906 M 7.9 San Francisco earthquake, which offset fence lines and property boundaries, had a profound impact on researchers’ understanding of how faults move and favoured the entrance of geodesy into the earth sciences.

Today, a geodesist relies essentially on Global Positioning System (GPS) instruments, without forgetting borehole tiltmeters and satellite radar (InSAR).

Geodesy on a volcano consists in performing multiple surveys to determine how benchmark positions have changed. As magma moves into a volcano, the surrounding rock is pushed outward. When scienntists measure positions of benchmarks on the surface of the volcano, they also realise that they have also been pushed away from the magma source. Today, permanently installed instruments constantly monitor benchmark positions so that ground motion can be detected within minutes.

Growing and maintaining HVO’s permanent geodetic instrument network is one of the deformation group’s most important jobs. This permanent network consists of over 60 GPS stations and 16 tiltmeters, and data from it are critical for hazard assessment. In particular, tiltmeters, which are incredibly sensitive to changes in ground slope, are often the first indicator of inflation as a volcano pressurizes.

While HVO’s deformation group is responsible for analyzing and interpreting the data, it takes many others to keep the network running. HVO’s field engineers build, install, and maintain the field instruments. Information Technology staff ensure that computers can communicate with remote sites from which data are transmitted and that everything is OK to analyze the data.

Beside the permanent geodetic network, annual campaigns are organised to collect additional benchmark data using temporary GPS stations. Around 80 benchmarks are surveyed each year for 2-3 days to determine yearly changes in position. These surveys provide a higher density of measurements in certain areas, enabling HVO to more precisely determine deformation patterns over many years.

To help interpret the data, geodesists use computer models that calculate the expected motion at the earth’s surface due to expansion or contraction of magma bodies with simplified shapes, such as spheres or ellipsoids. Simple shapes are used because they adequately match the data and are less time-consuming to calculate than irregularly shaped bodies. Time is important because many thousands of calculations are used to test different models.

The best-fitting model shows scientists the most likely place that magma is moving into or out of the volcano, as well as where magma is accumulating and how close it is to the surface. However, no single type of data gives the whole picture of a volcano, so geodetic data needto be interpreted along with geologic, seismic and gas data. HVO’s different teams come together as a whole to develop sound hypotheses for current activity, hazard levels, and future scenarios.

Source : USGS / HVO.

Exemple d’utilisation d’une station GPS temporaire pour mesurer les déformations du Kilauea (Source : USGS / HVO)

Un centre d’étude volcanique et archéologique bientôt à Yogyakarta (Indonésie) // A volcano archaeology study centre soon in Yogyakarta (Indonesia)

drapeau francaisLe gouvernement indonésien envisage de construire un centre d’étude volcanique et archéologique où les gens pourront obtenir des informations sur l’histoire des temples enfouis dans la région de Yogyakarta par les éruptions du Merapi. Le centre d’étude sera édifié sur le complexe du temple de Kedulan, dans la régence de Sleman.
Le Temple de Kedulan est un temple hindou construit vers l’an 9 de notre ère. Il mesure environ 7 mètres de haut et couvre une superficie de 144 mètres carrés. Il est situé à 25 kilomètres au sud du Merapi. Il était enfoui sous 15 couches de matériaux volcaniques à 5,50 mètres de profondeur quand un mineur qui extrayait du sable l’a découvert en 1993. Des morceaux de lave durcie ont été trouvés sur le site lorsque le temple a été mis à jour.
Grâce à ce nouveau centre d’étude volcanique et archéologique, les visiteurs pourront mieux connaître l’impact des éruptions du Merapi. Par exemple, ils verront une voiture et une moto détruites par les coulées ​​pyroclastiques qui ont englouti Kinahrejo, le village où vivait Mbah Maridjan, le gardien spirituel du  Merapi, victime de l’éruption de 2010.

La construction du centre volcanique et archéologique devrait commencer en 2019.
Source: The Jakarta Post

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drapeau anglaisThe Indonesian government is planning to build a volcano archaeology study centre from where people will get information about the history of temples buried by Mount Merapi in the Yogyakarta area. The study centre will be built on the Kedulan Temple complex in Kedulan village, Tirtomartani, Sleman.

The Kedulan Temple is a Hindu temple built around 9 AD. It is about 7 metres high and covers an area of 144 square metres. It is located 25 kilometres south of Mt.Merapi. It was buried under 15 layers of volcanic materials around 5.5 metres deep when a sand miner discovered it in 1993. Chunks of hardened lava were found in the site after the temple was excavated.

Thanks to the new volcano archaeology study centre, visitors will learn about the impacts of Mt. Merapi’s eruptions. For example, they will see a car and motorcycle that were destroyed by pyroclastic clouds which engulfed Kinahrejo, the village where Mbah Maridjan, the spiritual guardian of Mt.Merapi, used to live until 2010 when he was killed by the last eruption.

Construction of the volcano archaeology centre is expected to start in 2019.

Source : The Jakarta Post

Borobodur

Temple de Borobodur  (Photo:  C. Grandpey)