Dernier rapport du GIEC : mesures insuffisantes contre le réchauffement climatique // IPCC’s latest report : insufficient measures to fight global warming

Le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) a publié le 20 mars 2023 la synthèse de son sixième rapport. Sans surprise, il ressort que « les tendances actuelles ne sont pas du tout compatibles avec la stabilisation du réchauffement climatique. […] Des efforts ont été faits, mais ils n’atteignent pas l’échelle suffisante pour une baisse suffisamment rapide des émissions de gaz à effet de serre. « 

Comme je le fais régulièrement, le GIEC rappelle lui aussi que la concentration du CO2 dans l’atmosphère est « la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années ». Cela a provoqué un réchauffement de la température moyenne sur Terre de +1,1°C par rapport à la période 1850-1900, ainsi qu’une hausse du niveau de la mer de 20 centimètres entre 1901 et 2018. Il n’est donc pas étonnant que l’on assiste à de plus en plus d’événements météorologiques extrêmes, avec des effets de plus en plus dangereux sur la nature et les populations dans toutes les régions du monde..

Pour faire face à ce réchauffement, les plans d’adaptation et les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre se sont multipliés dans tous les secteurs et toutes les régions du monde. Toutefois, selon le GIEC, « le rythme et l’ampleur des mesures prises jusqu’à présent, ainsi que les projets actuels, sont insuffisants. » Alors que les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser dès maintenant pour maintenir le réchauffement à +1,5°C, elles ont continué d’augmenter.

De nombreux pays ont déclaré leur intention d’atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, mais peu de politiques sont en place actuellement pour tenir cette promesse. Si cette situation devait persister, elle nous ferait franchir la barre des +1,5°C au cours du siècle et nous conduirait vers un réchauffement de 3,2°C en 2100.

Le rapport du GIEC explique que certains effets du réchauffement climatique se manifesteront sur le très long terme. On peut lire que l’élévation du niveau de la mer « est inévitable pendant des siècles, voire des millénaires, en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, et le niveau de la mer restera élevé pendant des milliers d’années. La hausse pourrait atteindre 2 à 3 mètres dans les 2000 prochaines années si le réchauffement est maintenu en-dessous de 1,5°C, et 2 à 6 mètres pour un réchauffement limité à 2°C. Avec une température moyenne globale à +2°C, « les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires. »

Le rapport du GIEC fait également état du déséquilibre dans la responsabilité et l’exposition aux conséquences du réchauffement climatique. En effet, ce sont les communautés vulnérables, qui ont historiquement le moins contribué au changement climatique actuel, qui sont touchées de manière disproportionnée. On ne peut que regretter la réticence des Etats industrialisés à accorder des compensations à ces populations (elles représentent 3,3 à 3,6 milliards de personnes) lors des dernières COP.. Le rapport précise qu' »au cours de la dernière décennie, les décès dus aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables. »

Dans son rapport, le GIEC répète que la décennie en cours est « essentielle » pour lutter contre le réchauffement climatique. Si l’on veut le limiter à +1,5°C, il faudrait avoir réduit de 48% nos émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Sans cela, le réchauffement climatique menacera de plus en plus les écosystèmes, la biodiversité, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être des actuelles et futures générations.

Parmi les solutions pour améliorer la situation, le GIEC cite en premier lieu la transition « des énergies fossiles vers des sources non ou peu émettrices en gaz à effet de serre », mettant en avant l’énergie solaire et l’éolien. Il évoque également – entre autres – une transition vers une alimentation plus végétale, la reforestation, mais aussi la mise en place d’outils financiers, comme « supprimer les subventions aux énergies fossiles ».

L’intégralité du rapport (en anglais) peut être lue en cliquant sur ce lien :

https://www.ipcc.ch/

Confirmant le rapport du GIEC, on apprend que la température moyenne sur les 12 premiers jours de mars 2023 a atteint les niveaux les plus élevés sur cette période depuis mars 2016, année où un épisode El Niño exceptionnel avait conduit la température globale à des niveaux record.

On peut d’ores et déjà dire que mars 2023 sera l’un des mois de mars les plus chauds des annales.

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The Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) published the summary of its sixth report on March 20th, 2023. Unsurprisingly, it emerges that « current trends are not at all compatible with the stabilization of global warming. […] Efforts have been made, but they do not reach the sufficient scale for a sufficiently rapid decline in greenhouse gas emissions.”
As I do regularly, the IPCC also recalls that the concentration of CO2 in the atmosphere is « the highest for at least 2 million years ». This caused an average temperature rise on Earth of +1.1°C compared to the period 1850-1900, as well as a rise in sea level of 20 centimeters between 1901 and 2018. It is therefore not no wonder we are witnessing more and more extreme weather events, with increasingly dangerous effects on nature and people in all parts of the world.
To cope with this warming, adaptation plans and policies for mitigating greenhouse gas emissions have multiplied in all sectors and all regions of the world. However, according to the IPCC, « the pace and scale of action taken so far, as well as current plans, are insufficient. » While greenhouse gas emissions were expected to drop now to keep warming to +1.5°C, they have continued to rise.
Many countries have declared their intention to achieve carbon neutrality by mid-century, but few policies are currently in place to deliver on this promise. If this situation were to persist, it would take us beyond the +1.5°C mark during the century and lead us to a warming of 3.2°C in 2100.
The IPCC report explains that some effects of global warming will be seen in the very long term. Sea level rise « is inevitable for centuries, if not millennia, due to continued warming of deep oceans and melting ice caps, and sea levels will remain high for thousands of years. The rise could reach 2 to 3 meters in the next 2000 years if the warming is kept below 1.5°C, and 2 to 6 meters for a warming limited to 2°C. global average temperature at +2°C, « the ice sheets of Greenland and West Antarctica will disappear almost completely and irreversibly over several millennia. »
The IPCC report also mentions the imbalance in responsibility and exposure to the consequences of global warming. Indeed, it is vulnerable communities, which have historically contributed the least to current climate change, that are disproportionately affected. We can only regret the reluctance of industrialized States to grant compensation to these populations (they represent 3.3 to 3.6 billion people) during the last COPs. The report specifies that « over the last decade, deaths from floods, droughts and storms were 15 times higher in highly vulnerable regions. »
In its report, the IPCC repeats that the current decade is « essential » in the fight against global warming. If we want to limit it to +1.5°C, we should reduce our CO2 emissions by 48% by 2030 compared to 2019 levels. Without this, global warming will increasingly threaten ecosystems. , biodiversity, livelihoods, health and well-being of current and future generations.
Among the solutions to improve the situation, the IPCC cites in the first place the transition « from fossil fuels to sources with little or no greenhouse gas emissions », highlighting solar and wind energy. He also mentions – among other things – a transition to a more plant-based diet, reforestation, but also the implementation of financial tools, such as “removing fossil fuel subsidies”.
The full report can be read by clicking this link:
https://www.ipcc.ch/

Confirming the IPCC report, we learn that the average temperature over the first 12 days of March 2023 has reached the highest levels over this period since March 2016, when an exceptional El Niño episode drove global temperature to record highs. .
We can already say that March 2023 will be one of the hottest months of March on record.

De toute évidence, les glaciers et la banquise vont continuer à fondre… (Photo: C. Grandpey)

Stromboli : une île à l’abandon? // Stromboli: an abandoned island?

La double catastrophe – incendie en mai et coulées de boue en août – dont a été victime l’ile de Stromboli continue à faire des vagues. Comme je l’ai écrit précédemment, la population de l’île est furieuse contre l’inaction des autorités siciliennes. Elle vient d’être soutenue par section d’Agrigente de l’association Mareamico. Tout le monde s’accorde pour dire que la catastrophe environnementale aurait pu être évitée. Comme l’a dit son président, « une fois encore on a tendance à souligner le caractère exceptionnel de l’événement climatique alors que le vrai problème est l’abandon de Stromboli. »

L’incendie de fin mai qui a détruit la végétation sur l’île a mis la terre à nu et, avec la pluie diluvienne, elle est descendue de la montagne et la boue a envahi les zones habitées. Selon Mareamico, « après l’incendie il y a eu trois mois pour intervenir et sécuriser l’île. Rien n’a été fait et aujourd’hui on assiste passivement une catastrophe environnementale sans précédent. »
La boue qui a envahi Stromboli a également mis au jour des erreurs du passé. Ainsi, une décharge à ciel ouvert jamais contrôlée, au-dessus d’une plage, est descendue avec la boue jusqu’à la mer, emportant avec elle plastique, déchets et débris de toutes sortes. C’est inacceptable pour Stromboli, une île inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec les autres îles éoliennes. L’association Mareamico va s’attaquer à tous les choix stratégiques et environnementaux, à commencer par l’usine de compactage des déchets urbains sur la plage près du port de Scari, un scandale qu’il faut régler au plus vite en trouvant une solution plus adéquate.

Mareamico prévient le prochain président de la région de Sicile, quelle que soit sa couleur politique, que la bataille de l’association pour sauver Stromboli de la négligence et de l’abandon sera implacable jusqu’à ce que soit mis en place un plan stratégique environnemental et de sécurité adapté à son caractère exceptionnel. Cela passe avant la recherche de responsabilités, même s’il faudra rembourser les habitants de Stromboli pour les dommages matériels et immatériels subis lors des coulées de boue du 12 août, au plus fort de la saison touristique. Le président de Mareamico a déclaré: « L’amour de Mareamico pour la Sicile nous oblige à être une vigie attentive au délicat équilibre environnemental de sa mer, une ressource infinie à protéger.»

Source: La Sicilia.

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The double disaster – a wildfire in May and mudslides in August – suffered by the island of Stromboli continues to make waves. As I have put it before, the population of the island is furious at the inaction of the Sicilian authorities. It has just been supported by the Agrigento section of the Mareamico Association. Everyone agrees that the environmental disaster could have been avoided. As its president said, « once again we tend to emphasize the exceptional nature of the climatic event when the real problem is the abandonment of Stromboli.  »
The wildfire at the end of May which destroyed the vegetation on the island left the land bare and, together with the torrential rain, it descended from the mountain and the mud invaded the inhabited areas. According to Mareamico, « after the fire there were three months to intervene and secure the island. Nothing was done and today we are passively witnessing an unprecedented environmental disaster. »
The mud that invaded Stromboli also exposed past mistakes. Thus, an uncontrolled open dump, above a beach, descended with the mud to the sea, carrying with it plastic, waste and debris of all kinds. This is unacceptable for Stromboli, an island listed as a UNESCO World Heritage Site along with the other Aeolian Islands. The Mareamico association will tackle all the strategic and environmental choices, starting with the urban waste compaction plant on the beach near the port of Scari, a scandal that must be resolved as quickly as possible by finding a more adequate solution.
Mareamico warns the next president of the region of Sicily, whatever his political color, that the association’s battle to save Stromboli from neglect and abandonment will be relentless until a strategic plan of environment and safety is put in place, adapted to its exceptional character. This goes before the search for responsibilities, even if it will be necessary to reimburse the inhabitants of Stromboli for the material and immaterial damage suffered during the mudslides of August 12th, at the height of the tourist season. The President of Mareamico said: « Mareamico’s love for Sicily compels us to be an attentive watchtower of the delicate environmental balance of its sea, an infinite resource to be protected. »
Source: La Sicilia.

Stromboli après l’incendie (Source: presse italienne)

Au cas où le Mont Fuji (Japon) entrerait en éruption… // In case Mt Fuji (Japan) should erupt…

Le mont Fuji (3776 m) sur l’île de Honshū, est le volcan le plus connu et le plus populaire du Japon. Il s’agit d’un stratovolcan actif dont la dernière éruption s’est déroulée de 1707 à 1708. L’événement a déposé quelques centimètres de cendres sur Edo (aujourd’hui Tokyo) et a formé un grand cratère sur le flanc est. Le mont Fuji a été ajouté à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que site culturel le 22 juin 2013. Selon l’Organisation, le mont Fuji a « inspiré des artistes et des poètes et fait l’objet de pèlerinages depuis des siècles »
Le volcan se trouve à la triple jonction entre la plaque de l’Amour, la plaque d’Okhotsk et la plaque des Philippines qui forment respectivement la partie occidentale du Japon, la partie orientale du Japon et la péninsule d’Izu.
Aucune activité éruptive n’a été observée sur le mont Fuji depuis 1708. Les Japonais craignent que le volcan se réveille soudainement, entraînant des problèmes pour les régions environnantes, jusqu’à Tokyo qui se trouve à une centaine de kilomètres au nord-est du volcan. C’est la raison pour laquelle l’Agence de Police Nationale japonaise (NPA) a commencé à lancer une campagne de préparatifs pour le cas où le mont Fuji se réveillerait.
Une simulation réalisée par le Conseil de gestion des catastrophes en avril 2020 a montré que si une éruption semblable à celle de 1707-1708 (avec un VEI 5) devait se produire aujourd’hui, la ville de Tokyo pourrait se retrouver complètement paralysée en seulement trois heures, avec d’importantes perturbations de l’électricité, de l’eau potable et de la circulation.
En juin 2021, la Commission nationale de la sécurité publique et la NPA ont révisé les mesures à prendre en cas de catastrophe, en ajoutant pour la première fois l’achat d’équipements nécessaires au traitement des cendres volcaniques. En conséquence, la NPA a l’intention d’acheter environ 95 000 masques anti-poussière et environ 6 000 lunettes de protection destinés aux services de police lors des opérations de secours. La NPA a estimé que quelque 36 000 policiers seraient mobilisés.
La police de la préfecture de Kanagawa a prévu deux chargeuses sur pneus pour éliminer les cendres volcaniques des routes, tandis que les services de police métropolitaine de Tokyo ont prévu d’augmenter le nombre de groupes électrogènes à utiliser pendant les pannes d’électricité. Les services de police préfectoraux de Kanagawa, Yamanashi et Shizuoka ont également prévu des exercices en vue d’une éventuelle éruption du mont Fuji.
L’éruption du mont Fuji de 1707-1708 a commencé 49 jours après un séisme de M 8,6 le 28 octobre, le plus puissant événement au Japon avant le séisme de Tohoku de 2011. Bien qu’il n’y ait eu aucun décès associé directement à l’éruption, de nombreuses personnes sont mortes (certaines estimations indiquent 20 000 décès) en raison de la quantité de cendres (environ 800 millions de mètres cubes) vomie par le volcan. Le secteur agricole a été décimé, ce qui a provoqué de la famine. Les cendres se sont également retrouvées dans les ruisseaux et les rivières, jusqu’à les obstruer et former des barrages. En août 1708, certains de ces barrages se sont rompus, provoquant des inondations de boue et de cendres volcaniques qui ont recouvert les régions en aval.
Il convient de noter qu’à la suite du séisme et du tsunami destructeurs de Tohoku en 2011, plusieurs volcanologues japonais craignaient que l’événement n’augmente la pression sur le mont Fuji et ne déclenche une éruption. Aucun événement de ce type ne s’est produit jusqu’à présent…
Source : The Watchers.

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Mount Fuji (3776 m) on the island of Honshū, is Japan’s best known and most popular volcano. It is an active stratovolcano that last erupted from 1707 to 1708. The event deposited a few centimeters of ash on Edo (today’s Tokyo) and formed a large new crater on the east flank. Mount Fuji was added to the World Heritage List as a Cultural Site on June 22, 2013. According to UNESCO, Mount Fuji has « inspired artists and poets and been the object of pilgrimage for centuries »

The volcano is located at the triple junction where the Amurian Plate, the Okhotsk Plate, and the Philippine Sea Plate meet. Those plates form the western part of Japan, the eastern part of Japan, and the Izu Peninsula, respectively.

No eruptive activity has been observed since 1708. Japanese fear the volcano might wake up suddenly and cause problems to surrounding areas, as far as Tokyo which is located 100 km to the north-east. This is the reason why Japan’s National Police Agency (NPA) has started making comprehensive preparations for a possible eruption of Mount Fuji.

A simulation made by the government’s Central Disaster Management Council in April 2020 showed that if an eruption similar to the one that occurred in 1707/08 (with a VEI 5) were to happen today, Tokyo could end up completely paralyzed within just three hours, with major power, drinking water, and traffic disruptions.

In June 2021, the National Public Safety Commission and the NPA revised their disaster countermeasures, adding for the first time the procurement of equipment needed for dealing with volcanic ash. As a result, NPA is now looking to purchase about 95 000 dust masks and roughly 6 000 goggles for distribution to local police departments for rescue and relief activities. NPA estimated that some 36 000 police officers would be mobilized.

The Kanagawa Prefectural Police have secured two wheel loaders for removing volcanic ash from roads, while Tokyo’s Metropolitan Police Department has increased the number of power generators for use during outages. The Kanagawa, Yamanashi and Shizuoka prefectural police departments have also conducted drills in preparation for a possible eruption of Mount Fuji.

The 1707-1708 Mount Fuji eruption started 49 days after an M8.6 earthquake on October 28th, Japan’s largest earthquake before the 2011 Tohoku earthquake. While there were no direct deaths associated with the eruption, many people died (some estimates suggest 20 000) as a consequence of the massive amount of ash (an estimated 800 million cubic meters) released by the volcano.The agricultural sector was decimated, causing many people to starve to death. Ash also ended up in streams and rivers, filling them up and even damming them. In August 1708, these dams broke, causing a flood of mud and volcanic ash, which blanketed the downstream regions.

It should be noted that in the wake of the destructive 2011 Tohoku earthquake and tsunami, several Japanese volcanologists feared that the event might raise pressure on Mt Fuji and trigger an deruption. No such event has occurred so far.

Source : The Watchers.

Le mont Fuji a inspiré les artistes japonais comme Katsuhika Hokusai et ses Trente-six vues du Mont Fuji (Source: Wikipedia)

Paroles, paroles… // These are only words!

Selon un nouveau rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), si nous voulons trouver une solution à la crise climatique actuelle, nous devons cesser d’utiliser des voitures à essence dans les 14 prochaines années, ne pas ouvrir de nouvelles mines de charbon, mettre fin à l’exploration pétrolière et se lancer dans «une transformation totale des systèmes énergétiques qui sous-tendent nos économies».

Intitulé «Zéro net d’ici 2050», le rapport, publié le 18 mai 2021, examine les promesses faites par les gouvernements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et conclut que l’objectif de maintenir l’augmentation des températures globales à 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels sera « extrêmement difficile » et exigera des efforts importants.

Le rapport confirme ce que j’ai écrit à plusieurs reprises : «Le nombre de pays qui se sont engagés à atteindre des émissions nulles d’ici le milieu du siècle continue d’augmenter, mais il en va de même pour les émissions de gaz à effet de serre et leur concentration dans l’atmosphère. Cet écart entre la rhétorique et l’action doit se combler si nous voulons avoir une chance d’atteindre le ‘zéro net’ d’ici 2050 et de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C. »

Dans son rapport, l’AIE présente 400 mesures qui, si elles étaient prises immédiatement, permettraient de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de les ramener à presque zéro en 2050. Si de telles mesures étaient prises avec succès, les températures de la planète pourraient être maintenues en dessous du niveau qui provoquera inévitablement une extinction massive, une élévation désastreuse du niveau de la mer, une hécatombe avec la multiplication des vagues de chaleur, et d’autres conséquences que l’Agence de Protection de l’Environnement a déjà constatées.

Les conclusions du rapport de l’AIE rejoignent celles d’une étude publiée en avril par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) qui rappelait qu’il est grand temps d’enrayer la hausse des températures de la planète.

En 2018, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a publié son rapport sur la nécessité d’ « empêcher les températures de dépasser 1,5°C pour éviter les pires conséquences du changement climatique.»

Lors d’un sommet sur le climat réunissant des chefs de gouvernements en avril, le président Biden a annoncé un nouvel objectif des Etats Unis visant à réduire d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% par rapport aux niveaux de 2005. La Chine, qui représentait 27% des émissions mondiales en 2019, s’est engagée à devenir neutre en carbone d’ici 2060.

Selon l’AIE, même si les engagements pris par les deux pays qui ont les émissions les plus élevées, ainsi que par d’autres pays industrialisés dans le cadre de l’Accord de Paris, sont pour la plupart des objectifs ambitieux et non contraignants, « il existe encore une marge de manoeuvre pour atteindre le ‘zéro net’ d’ici 2050, même si « cette marge reste étroite et extrêmement difficile. Elle oblige toutes les parties prenantes – gouvernements, entreprises, investisseurs et citoyens – à agir dès cette année et chaque année suivante pour que l’objectif ne devienne pas hors de portée. »

Selon le rapport, les actions nécessaires pour transformer la consommation et la production d’énergie à l’échelle de la planète sont les suivantes :

– Augmentation de l’utilisation des sources d’énergie renouvelables de 29% en 2020 à 90% en 2050

– Arrêt de la construction de nouvelles centrales au charbon dès cette année, sauf si elles sont construites avec une technologie de captage du carbone

– Interdiction, dès 2025, de la vente de nouvelles chaudières au mazout et au gaz pour chauffer les bâtiments

– Élimination progressive de la vente d’automobiles à essence d’ici 2035

– Transformation des flottes de véhicules actuels en véhicules électriques ou à hydrogène d’ici 2050

– Orientation des centrales électriques vers des sources d’énergie renouvelables d’ici 2035

– Fermeture de toutes les centrales au charbon non équipées de technologie de captage du carbone d’ici 2040

– Transition de la moitié du transport aérien vers l’hydrogène ou les biocarburants d’ici 2040

Le rapport de l’AIE reconnaît qu’il sera extrêmement difficile d’atteindre ces objectifs. Les émissions et les concentrations de dioxyde de carbone rebondissent fortement en ce moment avec la reprise économique suite à la pandémie de Covid-19.

Il est grand temps que les gouvernements agissent de manière décisive pour accélérer la transition vers des énergies propres. Comme je l’ai écrit précédemment, il appartient aux Conférences des Parties (les COP) d’imposer des mesures réelles et obligatoires, au lieu de mesures non contraignantes.

Source: Yahoo News.

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According to a new report by the International Energy Agency (IEA), if human beings want to solve the climate change crisis, they must stop using gasoline-powered cars within 14 years, abandon the pursuit of new coal mines, end oil exploration and set about « a total transformation of the energy systems that underpin our economies. »

Titled « Net Zero by 2050, » the report, released on May 18th, 2021, examines the pledges made by world governments to dramatically reduce greenhouse gas emissions and concludes that the goal of keeping global temperatures from rising 1.5 degrees Celsius above preindustrial levels will prove « extremely challenging » and demand significant efforts.

The report confirs wha I have indicated in previous posts: « The number of countries that have pledged to reach net-zero emissions by mid-century or soon after continues to grow, but so do global greenhouse gas emissions and their concentration in the atmosphere.This gap between rhetoric and action needs to close if we want to have a chance of reaching net zero by 2050 and limiting the rise in global temperatures to 1.5 °C. »

In its report, the IEA lays out 400 steps that, if taken immediately, would meet the goal of cutting current greenhouse gas emissions in half by 2030 and down to nearly zero in 2050. In the event that such a massive, united global undertaking were successful, global temperatures could be kept below a level that would cause mass extinction, devastating sea level rise, unprecedented death from worsening heat waves, and other consequences that the Environmental Protection Agency has found are already occurring.

The findings in the report by the IEA are nearly the same as those of a study released in April by the United Nations World Meteorological Organization (WMO) warning that “time is fast running out” to keep global temperatures in check.

In 2018, the U.N.’s Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) issued its landmark report on the need to keep global temperatures from rising above 1.5°C to avert the worst consequences of climate change.

At an April climate summit of world leaders, President Biden announced a new U.S. target to cut greenhouse gas emissions by 50 to 52 percent over 2005 levels by the year 2030. China, which accounted for 27 percent of global emissions in 2019, has pledged this year to become carbon-neutral by 2060.

According to IEA, even though the pledges made by the two countries with the highest emissions, as well as those of other industrialized nations in the Paris Agreement, are mostly nonbinding, aspirational goals, « there are still pathways to reach net zero by 2050, even though « that pathway remains narrow and extremely challenging, requiring all stakeholders – governments, businesses, investors and citizens – to take action this year and every year after so that the goal does not slip out of reach. »

According to the report, the actions required to transform global energy consumption and production include:

 – Increasing the use of renewable sources of energy from 29 percent in 2020 to 90 percent in 2050

– Halting construction of all new coal plants this year, unless they are built with carbon-capture technology

– Implementing a ban in 2025 on the sale of new oil and gas furnaces to heat buildings

– Phasing out the sale of automobiles that use gasoline by 2035

– Conversion of vehicle fleets to either electric or hydrogen fuel sources by 2050

– Shifting power plants away from carbon emissions to renewable sources of energy by 2035

– Closing all coal-fired power plants not fitted with carbon-capture technology by 2040

– Transitioning half of all plane-travel energy sources to hydrogen or biofuels by 2040.

The report, however, is quick to acknowledge that meeting the goals it lays out will be enormously difficult. Global carbon dioxide emissions and concentrations are already rebounding sharply as economies recover from the Covid-19 pandemic. It is high time for governments to act, and act decisively to accelerate the clean energy transformation.

As I put it previously, it is up to the Conferences of Parties (COPs) to impose real, compulsory measures, instead of nonbinding ones.

Source: Yahoo News.

L’évolution des concentrations de CO2 dans l’atmosphère n’incite guère à l’optimisme. Il y a vraiment du pain su la planche!