Conséquences du réchauffement climatique dans la région du Taal (Philippines) // Consequences of global warming in the Taal area (Philippines)

Jusqu’à présent, aux Philippines, la région autour du Taal était surtout sous la menace des éruptions. Aujourd’hui, les habitants redoutent les typhons et les glissements de terrain liés au réchauffement climatique.
Au bord du lac Taal, les 40 000 habitants de Talisay n’avaient jamais connu de glissement de terrain, mais le 24 octobre 2024, un déluge de pluie, de boue, de rochers et d’arbres déracinés a dévalé une colline aux pentes abruptes et enseveli une douzaine de maisons.
Talisay, à environ 70 kilomètres au sud de Manille, a été l’une des nombreuses localités ravagées par la tempête tropicale Trami. C’est le plus meurtrier des 11 typhons qui ont frappé les Philippines cette année. La tempête s’est ensuite dirigée vers le Vietnam après avoir traversé la mer de Chine méridionale, et laissé derrière elle au moins 126 morts et disparus. Plus de 5,7 millions de personnes se trouvaient sur la trajectoire du typhon dans les provinces du nord et du centre.

Image satellite de Trami sur les Philippines

Le glissement de terrain est une nouvelle source d’inquiétude à Talisay et vient rappeler la dure réalité aux Philippines, pays considéré comme l’un des plus exposés aux catastrophes naturelles extrêmes avec le réchauffement climatique. Situé entre l’océan Pacifique et la mer de Chine méridionale, l’archipel philippin est la porte d’entrée d’une vingtaine de typhons et tempêtes qui s’abattent sur ses 7 600 îles chaque année, certains avec une force dévastatrice. Le pays, qui compte plus de 110 millions d’habitants, se trouve également sur la Ceinture de Feu du Pacifique où se produisent de nombreuses éruptions et la plupart des séismes dans le monde.
Des conditions météorologiques de plus en plus destructrices imputées au réchauffement climatique viennent s’ajouter aux difficultés économique qui ont forcé les gens à vivre et à travailler dans des zones auparavant interdites car jugées trop dangereuses. Une telle situation expose aux catastrophes de plus en plus de communautés à travers l’Asie du Sud-Est. C’est ainsi que des villages ont surgi sur des flancs de montagnes sujets aux glissements de terrain, sur des pentes de volcans actifs, sur des lignes de faille sismiques, ou encore sur des côtes souvent inondées par des raz-de-marée.
Lors d’une récente conférence aux Philippines, le sous-secrétaire général des Nations Unies a averti que les catastrophes, notamment celles causées par des tempêtes de plus en plus féroces, menacent davantage de personnes. Elles risquent d’entraver le progrès économique de la région si les autorités n’investissent pas davantage dans la prévention des catastrophes.
Talisay se trouve au nord du Taal, l’un des 24 volcans les plus actifs du pays. Des milliers de gens pauvres sont venus à Talisay au fil des décennies et de nouveaux villages sont apparus à l’intérieur des terres, loin du lac, en direction d’une colline de forme allongée, de 32 kilomètres de long et d’une hauteur moyenne de 600 mètres. Cette colline n’avait jamais posé de risque majeur jusqu’à présent. La principale préoccupation a toujours été le Taal, qui entre en éruption de façon intermittente depuis les années 1500. En 2020, l’une d’elles a déplacé des centaines de milliers de personnes et envoyé des nuages de cendres jusqu’à Manille, obligeant la fermeture de l’aéroport international.

Carte de la région du Taal avec Talisay au nord du lac

Aujourd’hui, avec les précipitations plus intenses provoquées par les nouvelles conditions météorologiques, la zone proche de la colline n’est plus sûre.
Source : The Manila Bulletin.

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Up to now in the Philippines, the area around Taal Volcano was under the threat of eruptions. Today, people fear the typhoons and the landslides linked to global warming.

In the lakeside town of Talisay, the 40,000 inhabitants had never experienced landslides in their lifetime, but on October 24th, 2024, an avalanche of rainwater, mud, boulders and toppled trees cascaded down a steep ridge and buried about a dozen houses.

Talisay, about 70 kilometers south of Manila, was one of several towns ravaged by Tropical Storm Trami, the deadliest of 11 typhoons to hit the Philippines this year. The storm veered toward Vietnam across the South China Sea after leaving at least 126 people dead and missing. More than 5.7 million people stood in the storm’s path in northern and central provinces.

https://youtu.be/PxcxEvN5JXw

Such a landslide is a new cause of worry in Talisay and the latest reality check in the Philippines, long regarded as one of the world’s most disaster-prone countries, in the era of global warming extremes. Located between the Pacific Ocean and the South China Sea, the Philippine archipelago is regarded as the doorway for about 20 typhoons and storms that barrel through its 7,600 islands each year, some with devastating force. The nation of more than 110 million people also lies in the Pacific “Ring of Fire,” where many volcanic eruptions and most of the world’s earthquakes occur.

A deadly mix of increasingly destructive weather blamed on global warming and economic desperation that has forced people to live and work in previously off-limits disaster zones has exposed to disasters many communities across Southeast Asia. Villages have sprouted in landslide-prone mountainsides, on active volcano slopes, on earthquake fault lines and coast lines often inundated by tidal surges.

A United Nations Assistant Secretary-General warned during a recent conference in the Philippines that disasters, including those caused by increasingly ferocious storms, were threatening more people and could derail the region’s economic progress if governments don’t invest more in disaster prevention.

Talisay lies north of Taal, one of the country’s 24 most-active volcanoes. Thousands of poor settlers have descended on Talisay over the decades and new villages had expanded inland away from the lake toward a 32-kilometer long ridge with an average height of 600 meters. The ridge had never posed any major risks up to now. The key worry has always been the volcano, which has been erupting on and off since the 1500s. In 2020, Taal’s eruption displaced hundreds of thousands and sent clouds of ash all the way to Manila, shutting the main international airport.

Today, with the heavier rains triggered by the new weather conditions, the area close to the ridge is no longer safe.

Source : The Manila Bulletin.

Signes d’un océan sur la planète Mars ? // Signs of an ocean on Mars ?

Depuis la nuit des temps, les hommes espèrent découvrir de l’eau sur la planète Mars, ce qui leur permettrait d’y poser le pied et même d’y vivre. Aujourd’hui, une nouvelle étude laisse supposer qu’Olympus Mons, le plus haut volcans de l’univers, était autrefois bordé par un océan, ce qui expliquerait les stries que l’on peut observer à la surface de la planète. Les chercheurs pensent qu’une portion de sol ridée située à proximité de la région nord d’Olympus Mons s’est formée lorsque de la lave à très haute température s’est échappée du sommet du volcan il y a des millions d’années. Ils pensent que cette lave s’est répandue sur la glace et l’eau au pied de la montagne, provoquant des glissements de terrain. Certains de ces glissements de terrain se sont probablement étendus jusqu’à environ 1 000 km du volcan et se sont plissés en durcissant avec le temps.
Même si les stries à la surface de la planète sont connues depuis longtemps, le rôle de l’eau dans leur formation n’a jamais été vraiment prouvé. La nouvelle étude conforte la théorie la plus répandue selon laquelle l’eau liquide coulait autrefois sur la planète rouge. Cette dernière est devenue un monde désertique,sans rien à sa surface, à l’exception des calottes de glace à ses pôles.
La parcelle de sol froissé visible dans les nouvelles images est connue sous le nom de Lycus Sulci (sulci est un mot latin signifiant rainures parallèles). Elle a été photographiée en janvier 2023 par l’orbiteur Mars Express de l’Agence spatiale européenne qui recherchait des traces d’eau dans le sous-sol de la planète.
Ces nouvelles informations arrivent quelques semaines après la découverte au mois de juillet (voir ma note du 3 août 2023) de gigantesques falaises ou escarpements autour d’Olympus Mons. Les chercheurs pensent que ces falaises marquent un ancien rivage à l’intérieur duquel se trouvait autrefois une grande dépression où s’agitait l’eau liquide. Les dernières études soutiennent cette idée en expliquant que la partie inférieure de la montagne s’est effondrée lorsque la glace et l’eau à sa base sont devenues instables suite à la rencontre de la lave en provenance de l’intérieur du volcan.
Lycus Sulci, la parcelle de sol froissé observée dans les nouvelles images, s’étend sur plus de 1 000 km depuis Olympus Mons et s’arrête juste avant le cratère Yelwa, une dépression de 8 km nommée d’après une ville du Nigeria.
Les chercheurs affirment que les rainures dans le sol montrent « jusqu’où les glissements de terrain se sont éloignés des flancs du volcan avant de se stabiliser ».
Bien que ce soit une possibilité, les nouvelles observations ne permettent pas de déterminer si la région de Lycus Sulci a rendu la vie possible sur Mars.
Bien que la présence d’eau liquide dans le passé de Mars soit une bonne nouvelle pour espérer trouver des signes vie, les scientifiques pensent que tous les organismes vivants qui auraient pu se développer sur une planète Mars où l’eau était présente ont péri avec la disparition des océans. D’autres chercheurs pensent que des organismes unicellulaires pourraient avoir réussi à hiberner au plus profond des calottes glaciaires de la planète, bien qu’il n’existe aujourd’hui aucune preuve de cette hypothèse.
Source : space.com.

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Since the dawn of time, men have hoped there might be some water on Mars, which would allow them to set foot and live on the planet. Today, new evidence suggests Olympus Mons was once bordered by a Martian oceanwhich would account for the streaks on the planet’s surface. Researchers say a wrinkled patch of land near Olympus Mons’ northern region likely formed when hot lava oozed out of the volcano’s summit millions of years ago. That lava is thought to have run into ice and water at the mountain’s base, resulting in landslides. Some of these landslides probably stretched about 1000 km from the volcano and wrinkled as they hardened across eons.

While the streaks on the planet’s surface have been long-studied, the role of water in their formation has remained an open question. A new study adds evidence to the prevailing theory that liquid water once flowed freely on the Red Planet, which is now a frigid desert world except for remnant ice locked within its poles.

The crumpled patch of land featured in the new images is known as Lycus Sulci (sulci is a Latin word for parallel grooves). It was snapped in January 2023 by the European Space Agency’s Mars Express orbiter while searching for signs of underground water.

These new insights arrive a few weeks after similar geological evidence was found in July regarding gigantic cliffs surrounding Olympus Mons (see my post of August 3rd, 2023). Researchers believe those cliffs, or escarpments as they’re called, mark an ancient shoreline inside of which lies a large depression where liquid water once swirled. The latest results support that idea, suggesting the lower part of the mountain crumbled when ice and water at its base became unstable upon encountering lava extruded from its insides.

Lycus Sulci, featured in the new images, stretches over 1,000 km from Olympus Mons and stops just short of reaching the Yelwa Crater, an 8-km Martian bowl named after a town in Nigeria.

The researchers say that the grooves that mark lava flows near the Yelwa Crater show « just how far the destructive landslides traveled from the volcano’s flanks before settling. »

Although it is a possibility, the new results do not conclude whether the Lycus Sulci region made life possible on Mars.

While the presence of liquid water in Mars’ past is good news for life in general, scientists think any living organisms that may have thrived on a once watery Mars perished along with the oceans. Other researchers suggest single-celled organisms may have managed to hibernate deep inside the planet’s ice caps, although no proof of this exists today.

Source : space.com.

Source: NASA

Le Parc National de Yellowstone fermé à cause des intempéries // Yellowstone National Park closed because of very bad weather

Si vous aviez l’intention de visiter Yellowstone dans les prochains jours, vous avez tout intérêt à vérifier l’état des routes sur le site Web du parc.
Pour le moment, toutes les entrées sont temporairement fermées en raison de conditions dangereuses causées par des inondations après « des précipitations sans précédent » qui ont provoqué des inondations de chaussées et des glissements de terrain. Aucun trafic entrant ne sera autorisé dans le parc jusqu’à ce que les conditions se stabilisent et que le parc puisse évaluer les dégâts subis par les routes, les ponts et les autres infrastructures.
Le 13 juin 2022, l’électricité était coupée à plusieurs endroits à l’intérieur du parc. Les inondations sont si importantes que les routes endommagées pourraient ne pas être ouvertes avant des semaines ou plus. En effet, plusieurs tronçons de routes à travers le parc ont été emportés ou recouverts de boue ou de roches, et plusieurs ponts semblent avoir été endommagés.
De nouvelles pluies sont prévues en milieu de semaine et la fonte rapide de la neige fait gonfler les rivières, aggravant la situation. Le parc a déclaré que les inondations sur la rivière Yellowstone « battent tous les records ».
Source : médias d’information américains.

Voici une petite vidéo montrant les dégâts causés à l’une des routes du Parc :

https://live.staticflickr.com/video/52144418361/79ce0b907a/720p.mp4?s=eyJpIjo1MjE0NDQxODM2MSwiZSI6MTY1NTE4ODc3NiwicyI6IjRkOGFkNDkzMDgwYmUzMzJkNGJlM2YyOTY3NzBhMDZmMGMzYWI0ZDciLCJ2IjoxfQ

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If you intended to visit Yellowstone in the coming days, you’d better be careful and check road conditions on the Park’s website.

At the moment, all entrances are temporarily closed because of hazardous conditions caused by flooding after“unprecedented amounts of rainfall”causing flooding of roadways, mudslides and rockslides. No inbound visitor traffic will be allowed into the park until conditions stabilize and the park can assess damage to roads and bridges and other facilities;

On June 13th, 2022 , power was out at multiple locations inside a park.Flooding is so extensive that damaged roads might take weeks or longer to reopen. Indeed, multiple sections of roads throughout the park have been either washed out or covered in mud or rocks, and multiple bridges may be affected.

More rain is expected through midweek, and rapid snowmelt is causing rivers to swell, exacerbating the situation. The park stated that flooding on the Yellowstone River is “beyond record levels.”

Source: US news media.

Here is a short video showing the damage caused to one of the roads :

https://live.staticflickr.com/video/52144418361/79ce0b907a/720p.mp4?s=eyJpIjo1MjE0NDQxODM2MSwiZSI6MTY1NTE4ODc3NiwicyI6IjRkOGFkNDkzMDgwYmUzMzJkNGJlM2YyOTY3NzBhMDZmMGMzYWI0ZDciLCJ2IjoxfQ

Photo: National Park Service

Etna (Sicile) : éclairs et glissement de terrain // Lightning and landslide

Lors de l’intense éruption du 10 février 2022, de superbes fontaines de lave accompagnées de panaches de cendre ont jailli du Cratère Sud-Est de l4etna. Comme souvent dans de telles circonstances, on aperçoit des éclairs dans le panache éruptif. Ils sont le résultat de l’électricité statique provoquée par le frottement des particules de cendre. Les éclairs volcaniques sont un flux d’électricité très intense entre deux zones dans lesquelles il y a des charges électriques de signe opposé. Deux conditions doivent exister pour que le phénomène se produise : la présence d’un mécanisme qui génère la séparation des charges entre deux masses considérables de matière et un processus qui relie les deux masses afin de permettre la circulation de l’électricité. Dans le cadre de la foudre volcanique, il y a une différence dans le potentiel des lapilli à l’intérieur du nuage éruptif.

En cliquant sur ce lien, vous verrez les belles fontaines de lave émises par le Cratère SE ainsi que, très brièvement – vers 50 secondes – un éclair volcanique:

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Le 11 février 2022 au matin, quelques heures après la fin de l’épisode éruptif sus-mentionné, un impressionnant glissement de terrain a affecté le cratère Sud-Est de l’Etna. Dans la vidéo ci-dessous, on peut voir le moment où la masse de matériaux se détache du volcan. L’épisode éruptif s’était terminé vers 23h00 la veille.

Source: La Sicilia.

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During the intense eruption of February 10th, 2022, nice lava fountains accompanied by ash plumes erupted from Mt Etna’s Southeast Crater. As often in such circumstances, we could see flashes of lightning in the eruptive plume. They are the result of static electricity caused by the friction of ash particles. Volcanic lightning is a very intense flow of electricity between two areas in which there are electric charges of opposite signs. Two conditions should exist for the phenomenon to occur: the presence of a mechanism that generates the separation of charges between two considerable masses of matter and a process that connects the two masses in order to allow the flow of electricity. As part of volcanic lightning, there is a difference in the lapilli potential inside the eruptive plume.
In the video above, you will see the nice lava fountains emitted by the SE Crater as well as, very briefly – around 50 seconds – a volcanic flash of lightning.

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On February 11th, 2022 in the morning, a few hours after the end of the above-mentioned eruptive episode, an impressive landslide affected tMT Etna’s SE Crater. In the video above, one can see the moment when the mass of material broke away from the volcano. The eruptive episode had ended around 11:00 p.m. the day before.

Source : La Sicilia.