Un incendie sur l’île Amsterdam stoppe les mesures des gaz à effet de serre

Peu de gens connaissent l’île Amsterdam, territoire français perdu au bout du monde, dans le sud de l’océan Indien, à 1 368 km au nord-nord-est des îles Kerguelen, à 2 713 km au sud-est de l’île Maurice et à près de 3 000 km au sud-est de La Réunion. Elle forme avec l’île Saint-Paul, le district des îles Saint-Paul et Amsterdam, l’un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises

L’île Amsterdam et sa base scientifique (Source: Wikipedia)

Depuis le 15 janvier 2025, l’île Amsterdam est ravagée par un gigantesque incendie qui a déjà touché près de 50% de son territoire de 58 km². Alors que les flammes s’approchaient de la base scientifique, tout le personnel a été évacué.

Depuis le départ des 31 membres de la mission scientifique, plus personne ne se trouve sur l’île qui abrite une base scientifique mondialement reconnue pour son suivi des concentrations de gaz à effet de serre. Si la base devait disparaître, ce serait une grosse perte d’un point de vue climatique car l’île Amsterdam est l’équivalent dans l’hémisphère sud du volcan Mauna Kea à Hawaï où sont effectuées les mesures des concentrations de CO2 dans l’atmosphère, visibles grâce à la Courbe de Keeling à laquelle je fais souvent référence sur ce blog. Les mesures sur l’île Amsterdam se sont arrêtées mi-janvier et personne ne sait si ou quand elles reprendront. .

Depuis 1981, l’observatoire de l’île Amsterdam effectue un suivi continu des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre comme le méthane (CH4) ou l’oxyde nitreux (N2O).

En 2024, les mesures des concentrations de CO2 sur l’île Amsterdam ont franchi le palier des 420 parties par million (ppm), soit 24 % au-dessus des premières mesures réalisées en 1981. Ce palier de 420 ppm est symbolique puisqu’il représente une augmentation de 50 % des concentrations atmosphériques en CO2 par rapport à celles du début de l’ère préindustrielle (1850) mesurées à 280 ppm dans les archives glaciaires. Le rythme de croissance annuel a également franchi un niveau jamais atteint avec une augmentation de +3,7 ppm entre avril 2023 et avril 2024. Il est intéressant de constater que les résultats des mesures effectuées sur l’île Amsterdam confirment parfaitement celles réalisées sur le Mauna Loa.

L’île Amsterdam est particulièrement importante sur le plan climatique car on y effectue également les mesures des concentration de méthane (CH4) depuis 20 ans. Comme le CO2, elles sont en hausse et dépassent désormais 1850 parties par milliard (ppb). Le rythme de croissance présente des variations d’une année sur l’autre, qui se superposent à une tendance à la hausse sur le long terme. Toutefois, contrairement au CO2, la croissance du CH4 a été modérée en 2024 (inférieure à 5 ppb/an), alors qu’elle avait atteint des taux records entre 2020 et 2022 (supérieurs à 15 ppb/an).

Source : CEA, France Info.

Il est intéressant de comparer les courbes montrant des concentrations de CO2 et de méthane sur l’île Amsterdam (hémisphère sud).

En adjoignant la Courbe de Keeling (hémisphère nord), on se rend vite compte que la hausse des gaz à effet de serre concerne l’ensemble de notre planète. A noter le niveau très élevé des concentrations de CO2 en février 2025.

Mesure des concentrations de CO2 sur 2 ans sur le Mauna Loa

Protection Civile et Champs Phlégréens (Campanie / Italie) // Civil Protection and Campi Flegrei (Italy)

Il y a quelques jours, j’indiquais sur ce blog qu’en ce moment la situation n’avait rien d’alarmant dans les Champs Phlégréens.

Sur son site web, la Protection Civile de Pouzzoles donne, dans deux opuscules, une foule d’explications sur les zones à risques et sur les procédures à suivre en cas d’éruption.

https://www.halleyweb.com/c063060/zf/index.php/servizi-aggiuntivi/index/index/idtesto/318

Un chapitre est consacré au scénario éruptif dans les Champs Phlégréens. On peut lire que, compte tenu de la complexité du système volcanique dans la région, caractérisé par la présence de nombreux cratères et en l’absence d’éruptions récentes, il n’est pas possible de prédire avec certitude quand, comment et où aura lieu la prochaine éruption, ni prédire la durée de l’activité.
Une étude a montré qu’en cas de réactivation du volcan, il y aurait environ 95% de probabilité qu’une éruption inférieure ou égale à un événement de taille moyenne se produise. La probabilité d’une éruption plus importante (grande ou très grande). est inférieur à 5 %.
Les phénomènes possibles suivants sont attendus en cas d’éruption :
• formation d’une colonne éruptive composée de gaz et de lambeaux de lave incandescents, jusqu’à des dizaines de kilomètres de hauteur ;
• chute de matériaux volcaniques importante dans la zone la plus proche de la bouche éruptive, et même à plusieurs dizaines de kilomètres, en fonction de la direction du vent;
• coulées pyroclastiques générées par l’effondrement de la colonne éruptive. Ces phénomènes ont des vitesses et des températures élevées et peuvent atteindre plusieurs kilomètres.
En outre, des explosions phréatiques, peuvent survenir dans les Campi Flegrei à cause de l’implication de sources d’eau externe (zone Solfatara/Pisciarelli), ou là où il existe actuellement une disponibilité importante en eau, tels que les milieux lacustres (Agnano), les lacs de cratères (Averno) et marins (Golfe de Pouzzoles).

La Solfatara est une zone très sensible des Champs Phlégréens (Photo: C. Grandpey)

Vue du lac d’Averno (Photo: C. Grandpey)

Sur la base de l’ampleur de l’événement éruptif de référence et des scénarios associés, des zones rouge et jaune sont envisagées.

La zone rouge comprend la zone exposée au danger d’invasion de coulées pyroclastiques qui, en raison de leurs températures élevées et de leur vitesse représentent le phénomène le plus dangereux pour la vie humaine.

La zone jaune concerne les zones exposées aux retombées de lapilli et de cendres volcaniques. Seront également pris en compte les effets liés aux phénomènes d’invasion par des coulées de boue rapides (lahar).

Par ailleurs, on peut lire dans les opuscules rédigés par la Protection Civile que toute personne qui habite ou se trouve dans une zone volcanique doit s’informer sur le plan d’urgence pour pouvoir adopter, en cas d’éruption, les comportements indiqués par la Protection Civile et mettre en œuvre correctement les opérations d’évacuation, si elles sont prévues.
Le plan pour le risque volcanique de la zone des Champs Phlégrées implique l’évacuation d’un tel nombre de personnes et d’un si vaste territoire (la zone rouge) qu’il doit nécessairement être coordonné par un organisme supérieur, en l’occurrence le Département de la Protection Civile.
Ce qu’il est important de savoir, c’est que le plan comprend deux méthodes d’évacuation, Les deux doivent être activées pendant la phase d’alerte, bien avant le début d’une éventuelle éruption :
• une évacuation avec ses propres moyens, contrôlée et régulée par le plan et les structures territoriales ;
• une évacuation assistée, pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas s’éloigner en utilisant leur propre voiture

La Protection Civile a effectué un énorme travail pour définir les procédures à suivre en cas d’éruption. Au terme de leur lecture, je me pose plusieurs questions :

– La population très dense qui vit dans la zone des Champs Phlégérens est elle au courant de toutes les mesures et procédures prévues par la Protection Civile ?

– Les habitants de la zone menacée sauront-ils adopter le comportement adéquat pour se mettre hors de danger ? À ma connaissance, la Protection Civile n’a procédé à aucune simulation d’évacuation de la zone autour de Pouzzoles. Les mesures prises suite à la dernière activité sismique se ont limitées à une vérification de la solidité des bâtiments.

Au cours de séjours à Pouzzoles et dans sa région, je me suis demandé quelle serait la meilleure procédure d’évacuation. Au vu de l’urbanisme dans la région, avec des bourgades aux rues étroites et très vite encombrées, je ne suis pas certain qu’une évacuation terrestre sera la plus facile. L’indiscipline de la population risque également d’être un obstacle majeur. Au final, je me demande s’il ne faudrait pas prévoir également une évacuation par le mer.

Vue de Pouzzoles, zone à forte densité de population (Photo: C. Grandpey)

Quoi qu’il en soit, la tâche de la Protection Civile sera compliquée en cas d’éruption, d’autant plus qu’il faudra probablement agir vite. J’ai toujours en tête ce que me disait un jour Franco Barberi, alors en charge de la Protection Civile italienne, à propos de l’évacuation de Naples en cas d’éruption du Vésuve : « Si j’évacue et qu’il ne se passe rien, je passe pour un imbécile ; si je n’évacue pas et qu’une catastrophe se produit, je vais en prison. »

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A few days ago I indicated on this blog that at the moment the situation in the Phlegraean Fields was not alarming.
On its website, the Civil Protection of Pozzuoli provides, in two pamphlets, a wealth of explanations on the risk areas and the procedures to follow in the event of an eruption.

https://www.halleyweb.com/c063060/zf/index.php/servizi-aggiuntivi/index/index/idtesto/318

A chapter is dedicated to the eruptive scenario in the Phlegraean Fields. We can read that, given the complexity of the volcanic system in the area, characterized by the presence of numerous craters and in the absence of recent eruptions, it is not possible to predict with certainty when, how and where the next eruption will take place, nor to predict the duration of the activity.
A study has shown that in the event of a reactivation of the volcano, there would be about a 95% probability of an eruption less than or equal to a medium-sized event. The probability of a larger eruption (large or very large) is less than 5%.
The following possible phenomena are expected in the event of an eruption:
• formation of an eruptive column composed of gases and incandescent lava fragments, up to tens of kilometers high;
• significant fall of volcanic material in the area closest to the eruptive vent, and even several tens of kilometers, depending on the wind direction;
• pyroclastic flows generated by the collapse of the eruptive column. These phenomena have high speeds and temperatures and can reach several kilometers.
Furthermore, phreatic explosions may occur in the Campi Flegrei due to the involvement of external water sources (Solfatara/Pisciarelli area), or where there is currently significant water availability, such as lacustrine (Agnano), crater lakes (Averno) and marine (Gulf of Pozzuoli) environments.
Based on the magnitude of the reference eruptive event and the associated scenarios, red and yellow zones are considered (see images above) :

The red zone includes the area exposed to the danger of invasion by pyroclastic flows which, due to their high temperatures and speed, represent the most dangerous phenomenon for human life.
The yellow zone concerns the areas exposed to the fallout of lapilli and volcanic ash. The effects related to the phenomena of invasion by rapid mudflows (lahar) will also be taken into account.
Furthermore, we can read in the pamphlets written by the Civil Protection that anyone who lives or is in a volcanic area must find out about the emergency plan in order to be able to adopt, in the event of an eruption, the behaviors indicated by the Civil Protection and to correctly implement the evacuation operations, if they are planned.
The volcanic risk plan for the Phlegrian Fields area involves the evacuation of such a number of people and such a vast territory (the red zone) that it must necessarily be coordinated by a higher body, in this case the Civil Protection Department.
What is important to know is that the plan includes two evacuation methods. Both must be activated during the alert phase, well before the start of a possible eruption:
• an evacuation with its own means, controlled and regulated by the plan and the territorial structures;
• an assisted evacuation, for those who cannot or do not want to move away using their own car
The Civil Protection has done a huge amount of work to define the procedures to follow in the event of an eruption. After reading them, I ask myself several questions:
– Is the very dense population living in the Phlegerian Fields area aware of all the measures and procedures planned by the Civil Protection?
– Will the inhabitants of the threatened area be able to adopt the appropriate behavior to get out of danger? To my knowledge, the Civil Protection has not carried out any simulation of evacuation of the area around Pozzuoli. The measures taken following the last seismic activity were limited to a check of the solidity of the buildings.
During several stays in Pozzuoli and its region, I wondered what the best evacuation procedure would be. Given the urban planning in the region, with small towns with narrow streets that quickly become congested, I am not sure that a land evacuation would be the easiest. The indiscipline of the population could also be a major obstacle. In the end, I wonder if the authorities should not also plan for an evacuation by sea. In any case, the task of the Civil Protection will be complicated in the event of an eruption, especially since it will probably be necessary to act quickly. I always remember what Franco Barberi, then in charge of the Italian Civil Protection, once told me about the evacuation of Naples in the event of an eruption of Vesuvius: « If I evacuate and nothing happens, I look like an idiot; if I don’t evacuate and a disaster occurs, I go to prison. »

Nouvel essaim sismique dans les Champs Phlégréens (Italie) // New seismic swarm in the Phlegrean Fields (Italy)

Lorsque des séismes sont enregistrés dans les Champs Phlégréens, la caldeira de 13 km de diamètre à proximité de Naples et le long du Golfe de Pouzzoles, c’est toute l’Italie qui se met à trembler, par crainte d’une catastrophe majeure. La zone des Campi Flegrei est fortement peuplée avec plus de 500 000 habitants répartis dans les villes et villages autour du site.

Un essaim sismique comprenant 64 événements a secoué les Champs Phlégréens en début de matinée le 26 septembre 2023. Certaines secousses avaient des magnitudes allant jusqu’à M 4,2. Les épicentres ont été localisés dans la région de l’Académie-Solfatare (Pouzzoles) et dans le Golfe de Pouzzoles. (Voir ma note du 28 septembre 2023 à propos de cet événement.)
Un nouvel essaim sismique a été enregistré dans la zone des Campi Flegrei à 04h06 (UTC) le 18 mai 2024. Entre 04h06 et 05h30, l’INGV a enregistré 16 événements d’une magnitude allant jusqu’à M 2,8, à des profondeurs comprises entre 2,3 et 2,8 km.
En octobre 2023, dans les jours qui ont suivi le précédent essaim sismique, le gouvernement italien a décidé de prendre une série de nouvelles mesures destinées à assurer la sécurité de la population dans les villes et villages entourant les Campi Flegrei, avec en particulier des évaluations de la solidité des bâtiments.
En 2023, les scientifiques ont attribué la hausse de l’activité sismique au bradyséisme. Ce phénomène se caractérise par une hausse ou une baisse cyclique de la surface de la Terre due au remplissage ou à la vidange des chambres magmatiques sous la région. Actuellement, le sol autour des Champs Phlégréens s’élève de 1,5 cm par mois, ce qui génère des inquiétudes quant à l’intégrité structurelle des bâtiments. Des preuves de l’activité bradysismique sont visibles sur le temple de Sérapis à Pouzzoles. Les coquillages incrustés sur les colonnes montrent que dans le passé la mer recouvrait le site.

(Photo: C. Grandpey)

La dernière éruption des Champs Phlégréens a eu lieu en 1538 et a donné naissance au cône de scories du Monte Nuovo.

Vue du cratère du Monte Nuona (Photo : C. Grandpey)

La caldeira est surveillée en permanence par un système performant qui évalue de nombreux paramètres. À l’heure actuelle, toutes les données fournies par ce système ne montrent aucune éruption volcanique imminente.

La Solfatara reste la zone la plus surveillée des Champs Phlégréens (Photos : C. Grandpey)

Depuis 2012, des études tentent de définir les scénarios éruptifs les plus probables. Le plus souvent évoqué est une petite éruption, semblable à celle du Monte Nuovo en 1538, qui a tué 24 personnes qui escaladaient le volcan. Toutefois, pour évaluer les zones potentiellement exposées à divers phénomènes lors d’une éruption, le scénario de référence se base sur la phase la plus intense d’une éruption de moyenne intensité. Il identifie les zones exposées à différents types d’aléas, tels que les coulées pyroclastiques pour la zone Rouge et les retombées de cendres pour la zone Jaune.
Le problème des Champs Phlégréens est que personne n’est capable de prévoir le lieu et l’amplitude du prochain événement éruptif. Les scientifiques de l’INGV pensent qu’il est peu probable que la prochaine éruption ressemble à un événement comme l’éruption ignimbritique de Campanie. En effet, ce type d’éruption cataclysmale nécessite un énorme apport de magma qui générerait forcément des signaux significatifs détectables par le système de surveillance et par la population locale. De plus, l’INGV explique que lors de l’éruption ignimbritique de Campanie, des dizaines à des centaines de kilomètres cubes de magma ont été mobilisés. De tels phénomènes ne se produisent pas sans précurseurs significatifs détectables.
Même avec la détection de ces précurseurs, un problème majeur sera l’évacuation de la population. L’infrastructure des zones habitées autour des Champs Phlégréens, avec leurs rues étroites, ne facilitera pas les évacuations. La meilleure solution sera peut-être d’utiliser la mer comme échappatoire.

L’entrelacs de rues dans des villes comme Pouzzoles ne facilitera pas une évacuation. La mer pourrait être la meilleure solution (Photo : C. Grandpey)
Source : INGV.

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When earthquakes are recorded in the Phlerean Fields, the 13 km wide caldera that encompasses part of Naples and extends to the south beneath the Gulf of Pozzuoli, all of Italy is shaking, for fear of a major disaster. The area of the Campi Flegrei is heavily populated with more than 500 000 residents in towns and villages around the site.

A seismic swarm including 64 events shook the Phlegrean Fields on the early morning of September 26th, 2023. Some of the tremors had magnitudes up to M 4.2. The earthquakes were located in the Accademia-Solfatara area (Pozzuoli) and in the Gulf of Pozzuoli. See my post of September 28th, 2023 about this event.

A new earthquake swarm began in the Campi Flegrei area at 04:06 (UTC) on May 18th, 2024. Between 04:06 and 05:30, INGV registered 16 earthquakes with magnitudes up to M 2.8. They occurred at depths between 2.3 and 2.8 km.

In October 2023, in the days that followed the previous swarm, the Italian cabinet discussed a series of new measures designed to ensure the safety of the population in towns and villages surrounding Campi Flegrei. The measures included building assessments.

In 2023, experts attributed the increase in seismic activity to bradyseism. This phenomenon is characterized by a cyclical rise or fall in the Earth’s surface due to the filling or emptying of underground magma chambers. Currently, the ground around Campi Flegrei is rising by 1.5 cm per month, sparking concerns about the structural integrity of local buildings. Proof of the bradyseismic activity can be seen at the Temple of Serapis in Pozzuoli. The shells incrusted on the columns show that some time ago, the sea hasd risen up there.

The latest eruption at the Phlegrean Fields was in 1538 CE and formed the Monte Nuovo cinder cone.

The caldera is monitored by a continuous multi-parameter system. At the moment, all the data provided by this system do not show evidence of the imminence of a volcanic eruption. Since 2012, studies have tried to define the most probable eruptive scenarios in the area. The scenario with the highest probability is a small eruption, similar to the Monte Nuovo eruption of 1538 that killed 24 people who were climbing the volcano. .

However, for evaluating areas potentially exposed to various phenomena during a future eruption, the reference scenario is based on the most intense phase of a medium-scale eruption. It identifies areas exposed to different types of hazards, such as pyroclastic flows for the red zone and ash fall for the yellow zone.

The problem with the Campi Flegrei is that nobody is able to predict the location and the amplitude of an eruptive vent. INGV scientists think that the next eruption is unlikely to look like the Campanian Ignimbrite event. Indeed, these large-scale eruptions require an enormous influx of magma into the system. This would generate significant signals detectable by the monitoring system and the local population. Moreover, INGV explains that during the Campanian Ignimbrite event, tens to hundreds of cubic kilometers of magma were erupted in a single event. Such phenomena could not occur without notable and detectable precursors.

Even with these precursors, a major problem would be the evacuation of the population. The infrastructure of the populated areas around the Phlegrean Fields with their narrow streets would not make evacuations easy. The best solution might be to use the sea as an escape.

Source : INGV.

9 800 personnes évacuées définitivement suite à l’éruption du Ruang (Nord Sulawesi / Indonésie) // 9,800 persons permanently evacuated after the eruption of Ruang Volcano (North Sulawesi / Indonesia)

Suite aux deux puissantes éruptions du Ruang les 16 et 29 avril 2024, le gouvernement indonésien a décidé de reloger définitivement 9 800 personnes vivant à moins de 7 km du volcan.
L’activité du Ruang s’est rapidement intensifiée le 16 avril, avec une série d’événements explosifs qui ont généré des nuages de cendres jusqu’à 16,7 km d’altitude. Le niveau d’alerte a d’abord été relevé à 3, puis à 4 sur une échelle de 4 niveaux. Dans un premier temps, l’éruption a entraîné l’évacuation d’environ 800 personnes vivant sur l’île de Ruang, mais ce nombre est passé à au moins 11 000 le 17 avril car certaines parties de l’île voisine de Tagulandang ont également été évacuées. . Une alerte a également été émise concernant un éventuel tsunami, mais aucune vague significative n’a été observée.
Au moins 501 maisons et bâtiments ont été endommagés et l’aéroport de Manado, situé à environ 100 km au SSE du volcan, a été temporairement fermé.
Une nouvelle très puissante éruption a eu lieu le 29 avril, avec un nuage de cendres qui s’est élevé jusqu’à 19,2 km au-dessus du niveau de la mer, selon le VAAC de Darwin. Cette deuxième éruption a été nettement plus intense que la précédente, avec d’importantes retombées de cendres qui ont recouvert les routes et les bâtiments des îles de Ruang et de Tagulandang. La cendre était si dense et si lourde qu’elle a provoqué l’effondrement des toits de plusieurs maisons. Elle a également forcé la fermeture des aéroports de Manado et d’autres villes jusqu’à la province de Gorontalo.
Une réunion du cabinet gouvernemental le 2 mai a permis de discuter de l’évacuation en cours de 9 083 habitants de l’île de Tagulandang. Les évacuations ont lieu dans un rayon de 7 km autour du centre du Ruang. Le 2 mai, 3 364 personnes avaient été évacuées en toute sécurité, et 5 719 autres attendaient de l’être. Le processus devait être achevé dans un délai de 3 jours. Il a été annoncé le 3 mai que les habitants seront relogés dans la région de Bolaang Mongondow, à environ 200 km de Ruang, où des centaines de maisons simples mais permanentes, construites pour répondre aux besoins en cas de catastrophe, seront construites à l’attention de ces personnes. Entre temps, des lieux d’évacuation temporaires ont été mis en place par le gouvernement dans plusieurs endroits.
Sources  : The Watchers, The Jakarta Post, The Jakarta Globe, ANTARA News.

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Following the two powerful eruptions of Ruang Volcano (North Sulawesi) on April 16th and 29th, 2024, the Indonesian government has decided to permanently relocate 9 800 people living within 7 km from the volcano.

The activity at Ruang volcano had intensified rapidly on April 16th, with a series of explosive events generating ash clouds up to 16.7 km above sea level. The Alert Level was raised first to 3 and then to 4 out of 4. The eruption forced the initial evacuation of about 800 people living on Ruang Island but this number increased on April 17th to at least 11 000 as parts of nearby Tagulandang were also evacuated. A warning was also issued about a possible tsunami, but no significant wave was observed.

At least 501 houses and buildings were damaged and Manado Airport, located about 100 km SSE of the volcano, was temporarily closed.

Another high-level eruption took place on April 29th, with an ash cloud that rose up to 19.2 km above sea leval, according to the Darwin VAAC. This second eruption was significantly more intense, leading to substantial ashfall that coated roads and buildings on both Ruang and Tagulandang islands. The ash accumulation was so dense and heavy that it caused the roofs of several homes to collapse. It also forced the closure of airports in Manado and other towns as far as Gorontalo Province.

A government cabinet meeting held on May 2nd met to discuss on the ongoing evacuation efforts for 9 083 residents of Tagulandang Island. The evacuations are being conducted within a 7 km radius from the center of the Ruang Volcano. By May 2nd, 3 364 individuals had been safely evacuated, with another 5 719 still waiting to be relocated. The process was expected to be completed within 3 days. It was announced on Friday, May 3 that residents would be relocated to the Bolaang Mongondow area, approximately 200 km from Ruang, where hundreds of simple yet permanent homes, constructed to meet disaster-resilience standards, will be built for them. Meanwhile, temporary evacuation locations have been prepared by the government at several places.

Sources : The Watchers, The Jakarta Post, The Jakarta Globe, ANTARA News.