Câbles à fibre optique et vêlage des glaciers // Fiber optic cables and glacier calving

Pour le grand public, les câbles à fibre optique représentent avant tout la technologie qui achemine Internet au domicile. En réalité, ces câbles ont bien d’autres applications. Ils sont notamment capables de détecter les signaux du milieu environnant. Une technologie, la détection acoustique distribuée (DAS), est si sensible qu’elle pourrait même, dans les années à venir, avertir de l’imminence d’un séisme. La DAS permet de détecter des signaux de contrainte de fréquence acoustique, tout au long d’un tronçon de fibre (d’où le qualificatif de « distribuée »), par opposition à un sismomètre classique qui donne une mesure ponctuelle.
Des chercheurs ont récemment posé un câble à fibre optique sur le plancher océanique près d’un glacier du Groenland. La technique a révélé avec une précision inédite ce qui se passe lors d’un vêlage, lorsque des blocs de glace s’effondrent dans l’océan. Cela pourrait permettre de mieux comprendre les processus à l’origine de la détérioration rapide de la calotte glaciaire du Groenland.
Avant même que l’homme ne commence à modifier le climat, les glaciers du Groenland vêlaient naturellement. Lorsque les températures étaient plus basses, la calotte glaciaire se régénérait rapidement grâce aux chutes de neige.

Photo : C. Grandpey

Aujourd’hui, avec la hausse des températures, la fonte des glaces augmente la quantité d’eau de fonte qui s’écoule sous les glaciers, les lubrifie et accélère leur vitesse de progression. En conséquence, le Groenland perd désormais beaucoup plus de glace qu’il n’en régénère.
Le problème est que la plupart des modèles scientifiques sous-estiment la quantité de glace qui fond à l’endroit où les glaciers groenlandais sont en contact avec les fonds marins. Cela n’est pas dû à un manque d’efforts de la part des glaciologues ; il est surtout trop dangereux de s’approcher d’un vêlage pour recueillir des données.
C’est pour cela que les chercheurs ont tendu 10 kilomètres de câble à fibre optique parallèlement au front de vêlage d’un glacier dans un fjord du sud du Groenland . Chaque fois que le glacier se fracture et laisse tomber de la glace dans l’eau, il « pince » le câble, un peu comme un guitariste qui pince une corde. Ces vibrations diffusent la lumière à l’intérieur de la fibre optique vers deux « récepteurs » sur terre, alimentés par des panneaux solaires et des batteries. L’un d’eux traite les données DAS, là où l’acoustique se propage dans l’eau, tandis que l’autre détermine les variations de température dans le fjord.
Lors d’un vêlage, un mur d’eau s’éloigne du front du glacier, mais le système DAS est également en mesure de détecter le mouvement de l’eau sous la surface. Des vagues, parfois gigantesques, s’agitent le long du câble sous-marin, soulevant et abaissant l’interface entre les eaux froides de surface et les eaux chaudes profondes.

Vêlage du glacier Sawyer en Alaska (Vidéo : C. Grandpey) :

https://www.youtube.com/watch?v=jZtvNMxoxdY

En général, l’eau plus chaude et plus salée plonge vers le fond car elle est plus dense, tandis que l’eau plus froide et plus douce issue de la fonte du glacier reste à la surface. Cette eau froide forme également une sorte de couche isolante au bord du glacier, empêchant la fonte de se poursuivre. Or, le câble à fibre optique montre que lorsqu’un pan de glace tombe dans le fjord, il fait remonter les eaux plus chaudes à la surface et perturbe la couche isolante, ce qui favorise la fonte du glacier. De plus, à mesure que l’iceberg s’éloigne du glacier, il brasse encore plus d’eau, un peu comme un bateau qui crée son propre sillage, phénomène invisible sous la surface.
Contrairement aux scientifiques qui naviguent autour d’un front de vêlage, les câbles à fibre optique collectent de nombreuses données, sans danger pour l’homme. Les chercheurs n’ont pu exploiter leur câble que pendant trois semaines, mais ils prévoient de mener d’autres études en utilisant des relevés à des échelles de temps beaucoup plus longues, afin de surveiller l’évolution du vêlage tout au long de l’année. S’ils parviennent à déployer davantage de câbles près des zones habitées le long des côtes du Groenland, ils pourraient même concevoir un système d’alerte précoce pour les tsunamis provoqués par le vêlage des glaciers.
Source : Grist via Yahoo News.

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For the general public, fiber optic cables are above all known as the technology that brings the Internet to their homes. Actually, the cables have many more applications. In particular, they are able to detect signals from the surrounding environment: Known as distributed acoustic sensing, or DAS, the technology is so sensitive that it may one day in the coming years even warn you of an impending earthquake.

Today, researchers have laid a fiber optic cable on the seafloor near a glacier in Greenland, revealing in unprecedented detail what happens during a calving event, when chunks of ice drop into the ocean. That, in turn, could help better understand the hidden processes driving the rapid deterioration of the island’s ice sheet.

Even before humans started changing the climate, Greenland’s glaciers were calving naturally. When temperatures were lower, the ice sheet was also readily regenerating as snow fell.

As temperatures have climbed, more melting is creating more meltwater, which flows underneath glaciers, lubricating them and accelerating their speed. Accordingly, Greenland now sheds much more ice than it regenerates.

The challenge is that most models underestimate the amount of ice melting where Greenland’s glaciers touch the sea. This is not due to a lack of effort from glaciologists ; it’s just extremely dangerous to get up close to massive chunks of falling ice to collect data.

Taking a different aproach in a fjord in south Greenland, researchers strung 10 kilometers of cable parallel to a glacier’s “calving front.” Whenever the glacier fractured, or dropped ice into the water, it “plucked” the cable, like a guitarist plucking a string. These vibrations scattered light in the fiber optics back to two “interrogator” devices, powered by solar panels and batteries, on land. One of these handled the DAS data, or the acoustics propagating through the water, while the other determined temperature changes in the fjord.

During a calving event, a wall of water rushes away from the ice. But the DAS system also picked up a hidden movement of water beneath the surface, as the waves, which can be huge, pulsed across the seafloor cable, raising and lowering the interface between cold surface waters and warm deep waters.

Typically, warmer, saltier water sinks to the bottom because it is denser, while colder, fresher water from glacial melt sits at the surface. The latter also forms a sort of insulating layer at the edge of the glacier, preventing more melting. But the fiber optic cable shows that as an iceberg drop into the fjord, it stirs those warmer waters to the surface and disturbs the insulating layer, thus encouraging more melting of the glacier. And as the iceberg drift away from the glacier, it stirs still more water, like a boat creating its own wake, but invisible under the surface.

In contrast to scientists boating around a calving front, fiber optic cables cheaply, safely, and passively collect a lot of of data. The researchers were only able to operate their cable for three weeks, but they plan to do further studies that use readings from much longer timescales, monitoring how calving changes throughout the year. If they’re able to deploy more cables near Greenland’s coastal cities, they might even be able to design an early-warning system for ice-induced tsunamis.

Source : Grist via Yahoo News.

La mer d’Irminger, une partie cruciale de l’AMOC // The Irminger Sea, a crucial part of the AMOC

J’ai insisté à plusieurs reprises sur l’importance de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) pour réguler le climat et sur ce qui se passerait si cet énorme tapis roulant cessait de fonctionner. Dans une étude récente publiée dans Science Advances, des scientifiques ont identifié le moteur océanique qui joue le plus grand rôle dans la gestion des principaux courants atlantiques qui régulent le climat de la Terre.
La mer d’Irminger, au sud-est du Groenland, est l’endroit où arrivent les eaux chaudes qui transportent la chaleur vers le nord depuis l’hémisphère sud, puis retournent vers le sud en s’enfonçant le long du fond de l’océan. En tant que telle, cette région joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’AMOC. L’étude explique qu’il est urgent de mieux surveiller cette zone particulière.
L’AMOC, qui comprend le Gulf Stream, maintient un climat tempéré dans l’hémisphère nord et régule les conditions météorologiques à travers le monde. Toutefois, en raison du réchauffement climatique, l’AMOC pourrait ne pas maintenir les températures stables très longtemps. Les recherches montrent qu’en se déversant dans l’Atlantique Nord, l’eau de fonte de l’Arctique réduit la densité des eaux de surface et les empêche de s’enfoncer pour former des courants de fond. Cette situation ralentit le processus qui alimente l’AMOC.
La mer d’Irminger est particulièrement importante pour maintenir ces courants de fond. On peut lire dans l’étude que « l’arrivée d’eau douce dans cette région non seulement inhibe directement la formation d’eau profonde – essentielle pour maintenir la force de l’AMOC – mais cela modifie également les schémas de circulation atmosphérique. » Une réduction de la quantité d’eau qui s’enfonce dans la mer d’Irminger a probablement des impacts plus importants sur le climat de la planète que des réductions du même type dans d’autres mers du nord.
La mer d’Irminger a une influence très forte sur la force de l’AMOC car elle régule la quantité d’eau qui s’enfonce pour former des courants profonds dans les mers voisines par le biais de processus atmosphériques. L’apport d’eau douce dans la mer d’Irminger améliore le flux d’eau douce dans la Mer du Labrador entre le sud-ouest du Groenland et la côte du Canada, par exemple. Une réduction importante de la formation de courants profonds dans la mer d’Irminger aura des effets en cascade sur la formation de courants profonds dans tout l’Atlantique Nord.
Les auteurs de l’étude ont examiné l’impact de l’eau de fonte sur l’AMOC à l’aide d’un modèle climatique qui simulait une augmentation de l’apport d’eau douce dans quatre régions : la mer d’Irminger, la Mer du Labrador, les mers nordiques et l’Atlantique Nord-Est. Les chercheurs ont pu détecter la sensibilité de l’AMOC à l’eau de fonte dans chaque région, puis ils ont identifié des changements spécifiques du climat de la planète liés à chaque scénario. Le rôle de la mer d’Irminger pour l’AMOC a dépassé celui des trois autres régions du modèle et a déclenché des réactions climatiques plus fortes. La réduction de la formation d’eau profonde a entraîné un refroidissement généralisé dans l’hémisphère nord, ainsi qu’une expansion de la glace de mer arctique, car l’eau chaude n’arrivait plus en provenance du sud.
La simulation a également montré un léger réchauffement dans l’hémisphère sud et a confirmé les conclusions précédentes selon lesquelles un AMOC plus faible perturbait très fortement les systèmes de mousson tropicale.
Source : Live Science via Yahoo News.

Vue des courants océaniques dans la mer d’Irminger (Source : Oceanography)

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I have insisted several times on the importance of the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC) to regulate the climate and what would happen if this huge conveyor belt stopped working. In a recent study published in Science Advances, scientists have pinpointed the ocean engine with the biggest role in driving key Atlantic currents that regulate Earth’s climate.

The Irminger Sea off southeastern Greenland is where warm waters that transport heat northwards from the Southern Hemisphere sink and then return south along the bottom of the ocean. As such, this region plays a critical role in powering the AMOC. The study highlights the urgent need for better monitoring in this particular location.

The AMOC, which includes the Gulf Stream, maintains a temperate climate in the Northern Hemisphere and regulates weather patterns across the globe. But due to climate change, the AMOC may not keep temperatures stable for much longer. Research shows that Arctic meltwater gushing into the North Atlantic is reducing the density of surface waters and preventing them from sinking to form bottom currents, thus slowing the machine that powers the AMOC.

It turns out the Irminger Sea is particularly important for keeping these bottom currents flowing. One can read in the study that « freshwater release in this region not only directly inhibits deep-water formation — essential for maintaining the strength of the AMOC — but also alters atmospheric circulation patterns. » A reduction in the amount of water sinking in the Irminger Sea likely has greater impacts on the global climate than reductions of the same kind in other northern seas.

The Irminger Sea has a disproportionate influence on the strength of the AMOC because it regulates the amount of water sinking to form deep currents in nearby seas through atmospheric processes. Freshwater input into the Irminger Sea enhances freshwater flow into the Labrador Sea between southwestern Greenland and the coast of Canada, for example, so a reduction in deep-current formation in the Irminger Sea has knock-on effects for deep-current formation across the entire North Atlantic.

The authors of the study examined the impact of meltwater on the AMOC using a climate model that simulated an increase in freshwater input in four regions : the Irminger Sea, the Labrador Sea, the Nordic Seas and the Northeast Atlantic. The researchers were able to detect the sensitivity of the AMOC to meltwater in each region, then identified specific changes in the global climate linked to each scenario. The role of the Irminger Sea for the AMOC outweighed that of the three other regions in the model and triggered stronger climate responses. Reduced deep-water formation led to widespread cooling in the Northern Hemisphere, as well as Arctic sea ice expansion, because warm water was not being brought up from the south.

The simulation also showed slight warming in the Southern Hemisphere and bolstered previous findings that a weaker AMOC would throw tropical monsoon systems into chaos.

Source : Live Science via Yahoo News.

Islande : éruption et géothermie // Iceland : eruption and geothermal energy

Le Met Office islandais indique qu’aucune activité éruptive n’a été observée lors d’un survol du site éruptif à l’aide d’un drone le 9 février 2024 à midi. Cela laisse supposer que l’éruption est en phase terminale. Les séismes d’origine volcanique ne sont plus détectés par les capteurs sismiques. Les données publiées par le Met Office islandais montrent qu’environ 15 millions de mètres cubes de lave ont été émis au cours des sept premières heures de l’éruption du 8 février 2024. C’est supérieur au volume de magma estimé sous le secteur de Svartsengi quelques jours avant le début de l’événement. Cela signifie que le débit moyen de lave au cours des sept premières heures de l’éruption était d’environ 600 m3 par seconde. Une image radar satellite obtenue le 8 février a montré un affaissement de surface de 10 cm dans la région de Svartsengi,

L’éruption du 8 février a montré la dépendance de l’Islande à l’énergie géothermique pour l’eau chaude et l’électricité. Si le réseau électrique a été épargné, la lave a recouvert la canalisation de Njarðvíkur qui achemine l’eau chaude de la centrale géothermique de Svartsengi vers les villes du Suðurnes : Vogar, Reykjanesbær, Garður, Sandgerði et Grindavík. L’événement a provoqué une panne d’eau chaude dans tout le Suðurnes. Des travaux ont immédiatement débuté pour installer une conduite d’eau auxiliaire afin de rétablir l’eau chaude. En attendant la fin des travaux, les habitants de cette région et les structures essentielles comme les maisons de retraite ont reçu en urgence d’autres moyens de chauffage.
Pour faire face à la panne d’eau chaude, de nombreux habitants ont fait la queue pour acheter des radiateurs électriques, des réservoirs de gaz et d’autres appareils de chauffage. Plusieurs écoles de la ont été fermées et l’aéroport international de Keflavík a également été privé d’eau chaude. Toutefois, les vols n’ont pas été affectés.
Il était prévu que la distribution d’eau chaude soit rétablie en cours ou en fin de journée le 9 février. ​

Source : Met Office, Iceland Review.

Le 8 février au soir, l’éruption montrait déjà des signes de déclin (Image webcam)

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The Icelandic Met Office says that no eruptive activity was observed in a drone-flight over the eruptive site carried out at noonon February 9th, 2024. This suggests that the eruption is ending. Volcanic tremor is no longer being detected on seismic sensors. Data released by the Icelandic Met Office shows that about 15 million cubic meters  of lava flowed in the first seven hours of the eruption on February 8th, 2024. This is higher than the estimated volume of magma beneath the Svartsengi region a few days before the start of the event. This means that the average magma flow during the first seven hours of the eruption was about 600 m3 per second. A satellite radar image released on February 8th  showed surface subsidence of 10 cm in the Svartsengi area,

The February 8th eruption has shown Iceland’s dependence on geothermal energy for hot water and electricity. If the electric network was spared, lava flowed over and breached the Njarðvíkur conduit, a pipeline that transports hot water from the Svartsengi geothermal power plant to the towns in Suðurnes: Vogar, Reykjanesbær, Garður, Sandgerði, and Grindavík. The event caused a hot water outage across Suðurnes. Efforts have been made to establish an auxiliary water pipeline to restore hot water, with residents and critical facilities like nursing homes that received emergency heaters in the meantime.

In response to the hot-water outage, many residents waited in long lines to buy electric radiators, gas tanks, and heater fans. Several schools in the area were closed, and the Keflavík International Airport was likewise without hot water. However, flights were not affected.

There was optimism that the pipeline would be able to start supplying hot water later today or this evening.

Source : Met Office, Iceland Review.

Islande : construction d’un pipeline souterrain pour alimenter la péninsule de Reykjanes // Iceland : construction of an underground pipeline to supply the Reykjanes peninsula

Alors que l’éruption qui avait débuté le 18 décembre 2023 vient de prendre fin, les scientifiques islandais expliquent que tout laisse croire qu’il existe une chambre magmatique sous la région de Svartsengi.
Selon les scientifiques, la dernière éruption fait partie d’une chaîne d’événements qui se poursuit depuis au moins 2020. Cette chaîne d’événements s’étend sur la péninsule de Reykjanes et ses multiples systèmes volcaniques. Le magma de la dernière éruption provenait probablement d’une chambre magmatique sous Svartsengi, ou peut-être d’une chambre située entre Eldvörp et la région de Sundhnúkar. La chambre se trouve probablement à une profondeur de 5 à 7 km. La géochimie, les données sismiques et les éruptions dans la région depuis 2021 confirment son existence.
La centrale électrique de Svartsengi approvisionne en eau et en électricité la majeure partie de la péninsule de Reykjanes. Pour le moment, cette eau est acheminée en surface par le pipeline de Narjðvík qui serait menacé par la lave provenant d’éventuelles éruptions. La construction d’un nouveau pipeline souterrain a commencé, mais sa réalisation prendra un certain temps. La construction de digues de terre pour protéger la centrale électrique d’éventuelles coulées de lave est, quant à elle,  presque terminée.
Source  : Iceland Review.

La centrale électrique de Svartsengi (prairie noire en islandais) est très importante pour la péninsule de Reykjanes car elle fournit de l’électricité et de l’eau chaude à 21 000 foyers, soit environ 30 000 personnes. C’est l’une des centrales thermiques les plus importantes d’Islande. Elle est connectée au reste du réseau électrique islandais jusqu’à Reykjavík.
La centrale utilise l’énergie géothermique haute température de la région avec de profonds forages permettant de puiser dans des réservoirs où l’eau et la vapeur atteignent des températures élevées. Elle a été construite en six phases entre 1974 et 2008 et a été l’une des premières centrales géothermiques d’Islande. La centrale de Svartsengi est divisée en six unités et une septième est d’ores et déjà prévue. Aujourd’hui, elle se compose de 13 forages de production reliés aux six unités. Huit de ces puits produisent un mélange de vapeur et de saumure. L’énergie produite par la centrale électrique de Svartsengi atteint 76,5 MW pour l’électricité et 150 MW d’énergie thermique pour le chauffage, avec environ 475 litres/seconde d’eau chaude à 90 °C.

Le Lagon Bleu ou Blue Lagoon, l’une des principales attractions touristiques d’Islande, est étroitement lié à la centrale de Svartsengi, car l’eau d’un bleu laiteux est le rejet de la centrale électrique. Le Blue Lagoon est apparu en 1976 lorsque les eaux rejetées par la centrale électrique de Svartsengi ont commencé à s’accumuler et ont formé un vaste bassin. Au fil du temps, le bassin s’est agrandi et est devenu une destination prisée pour se baigner et se détendre.

L’eau riche en silice sort de la centrale entre 30 et 39 °C et alimente le lac artificiel. Cette eau est naturellement riche en sels minéraux, silicates et algues d’une belle couleur bleu-vert. Ce sont ces algues qui donnent au lagon sa couleur bleu turquoise laiteuse et expliquent le nom donné au site. Sa salinité est de 2,5 % alors que celle de l’eau de mer en Islande est d’environ 3,4 %.

Cette eau a des propriétés curatives et est recommandée pour certaines maladies de la peau telles que le psoriasis et l’eczéma. Un centre médical pour traiter ces dermatoses a ouvert en juin 2005. La structure comprend également un sauna, un jacuzzi, une chute d’eau, un centre de massage, etc.

Photos: C. Grandpey

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As the eruption that began on December 18th, 2023 has been coming to an end, scientists say there are indications of a magma chamber underneath the nearby Svartsengi area.

Icelandic scientists explain that the latest eruption is part of a chain of events that has been ongoing since at least 2020. This chain of events stretches across the Reykjanes peninsula and its multiple volcanic systems. The magma in the last eruption probably came from some kind of magma chamber under Svartsengi, or possibly from a chamber that lies from Eldvörp to the Sundhnúkar area.The chamber is likely located at a depth of 5-7 km. Geochemistry, earthquake data, and the eruptions in the area since 2021 all point to its existence.

The power plant in Svartsengi supplies most of the Reykjanes peninsula with water and electricity. For the time being, this water is provided through the Narjðvík pipeline which is above ground, and is vulnerable to lava from potential eruptions. Construction on an alternative underground pipeline has begun, but will take some time to complete. In the meantime, construction of above-ground barriers to protect the power plant from lava flow is nearly complete.

Source : Iceland Review.

The Svartsengi (black meadow in Icelandic)power station is very important for the Reykjanes peninsule because it provides electricity and hot water to about 30,000 people. It is therefore considered one of the most important heating plants in Iceland. It is connected to the wider Icelandic electrical grid to Reykjavík.

The power station utilizes the high-temperature geothermal system in the area by drilling deep into the earth to tap into the geothermal reservoirs where water and steam reach high temperatures. It was built in six phases between the years 1974 to 2008 and was one of the first geothermal power plants in Iceland. The station is divided into six plants, and plans have already been made for a seventh one. Today, it consists of 13 production boreholes connected to the six plants, eight of those wells are producing a mixture of steam and brine. The energy at Svartsengi Power Station measures 76.5 MW for the electricity and 150 MW for the heating, with about 475 liters/second of 90 °C hot water.

The Blue Lagoon, one of Iceland’s biggest tourist attractions, has close ties to Svartsengi, as the milky-blue water of the lagoon is actually wastewater from the power station. The Blue Lagoon was formed in 1976 when runoff water from Svartsengi Power Station began to collect in a pool. Over time, the pool grew and became a popular destination for bathing and relaxing.

The silica-rich water comes out of the plant at a temperature between 30 and 39°C and feeds the artificial lake. This water is naturally rich in mineral salts, silicates and blue-green algae. It is these algae that give the lagoon its milky turquoise blue color and explain the name. Its salinity is 2.5% while that of Icelandic sea water is around 3.4%.
This water has healing properties and is recommended for certain skin diseases such as psoriasis and eczema. A clinic to treat some of these dermatoses opened in June 2005. The center also includes a sauna, boiling water bath, waterfall, massage center, etc.