Pas de feu rouge clignotant sur le vélo !

Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’un poisson d’avril en décembre, mais une vérification approfondie semble confirmer qu’il ne s’agit pas d’une blague. En tout cas, elle me conforte dans l’idée que nos décideurs sont vraiment à côté de leurs pompes !

Le 29 novembre 2024, le décret n° 2024-1074 a modifié plusieurs articles du Code de la route dont un qui n’a pas manqué de faire bondir les cyclos dont je fais partie : il est désormais interdit de faire clignoter, de jour comme de nuit, son feu rouge à l’arrière de sa bicyclette ! (amende de 11 euros si infraction).

Nombreux sont les cyclos dont les montures sont équipées de ces feux – non obligatoires au vu de la loi – qu’ils font clignoter pour être mieux vus dans la circulation. Le législateur, toujours aussi intelligent dans son appartement parisien, estime que ces loupiotes, mises en mode clignotant, peuvent éblouir les autres usagers de la route. Un raisonnement stupide qui confirme que nos politiques n’ont rien compris à la vie de leurs chers compatriotes.

En tant qu’automobiliste, j’apprécie ces feux rouges clignotants à l’arrière des vélos. Ils attirent immédiatement l’attention. Le clignotement évite la confusion avec les deux roues motorisées. Il permet également, en cas de brouillard ou temps de pluie, de rendre les cyclistes plus visibles.

Nos décideurs politiques chipotent sur un feu rouge qui clignote, mais il ne disent rien concernant le port du casque qui, il faut le rappeler, n’est obligatoire sur un vélo que jusqu’à douze ans. Il est bien évident qu’à partir de cet âge on ne risque pas se fracasser le crâne au cours d’une chute ! Il y a probablement des décideurs dont les épouses refusent de porter un casque de peur qu’il soit un obstacle à leur chignon…

Il serait souhaitable que le gouvernement rappelle un peu plus souvent (en fait, il ne le fait jamais) que le port d’un gilet rétro-réfléchissant certifié est obligatoire pour tout cycliste circulant hors agglomération (pourquoi cette restriction?) la nuit, ou lorsque la visibilité est insuffisante. Je peste en permanence contre les cyclos qui portent des vêtement sombres, voire carrément noirs, difficilement discernables quand le temps s’assombrit, à l’approche du soir en particulier. J’ai toujours plaidé pour le port obligatoire d’une chasuble de couleur jaune sur le vélo. Il en existe de très légères, à manches courtes, facilement ajustables à la tenue cycliste, y compris en hiver. J’en porte une et j’en suis ravi.

Alors, chers décideurs politiques, mettez vous un peu de plomb dans la cervelle. Prenez les mesures qui s’imposent et retirez celles qui relèvent de la stupidité.

Alpes françaises : la mort d’une station de ski // French Alps : the death of a ski resort

Les médias nationaux n’en ont pas beaucoup parlé, mais un événement montre à nouveau l’impact du réchauffement climatique sur les activités en montagne, notamment les stations de ski de basse et moyenne altitude.
Les habitants de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ont voté à une écrasante majorité (71 %) la fermeture d’une station de ski en difficulté, en raison de la diminution des chutes de neige, de la baisse de la fréquentation et de l’augmentation de la dette. Le référendum qui a eu lieu le 6 octobre 2024 est considéré comme le premier du genre en France à avoir décrété l’arrêt des activités dans une station de ski.
Le Grand Puy, une station de ski familiale de 13 pistes située entre 1 300 et 1 800 mètres d’altitude, éprouve des difficultés depuis plusieurs années à attirer les visiteurs qui préfèrent se ruer vers les grandes stations alpines situées en haute altitude. Le Grand Puy a débuté ses activités en 1959 et proposait un forfait journalier de 20 €. C’était la troisième station la moins chère d’Europe.
Au fil des ans, le manque de neige a entraîné des pertes annuelles de près de 350 000 euros et trois fois moins de fréquentation au cours de la dernière décennie, selon le maire de Seyne-les-Alpes.
Lors du référendum avec un taux de participation de 58 %, 71 % des votants se sont prononcés en faveur de la fermeture de la station. Les remontées mécaniques cesseront de fonctionner en novembre 2024.
La fermeture du Grand Puy est loin d’être un cas isolé. Plusieurs autres stations de ski ont dû fermer en France cet automne dans des circonstances similaires. L’Alpe du Grand Serre près de Grenoble, dont la fermeture avait également été annoncée, est en sursis grâce notamment aux aides de l’État, mais pour combien de temps ? (voir na note du 5 novembre 2024) Les stations de ski italiennes ont été confrontées à des problèmes identiques.
Le réchauffement climatique a de sévères conséquences pour l’enneigement, et donc pour les sports de montagne. De nombreuses destinations de ski parmi les plus importantes d’Europe risquent de ne plus être viables d’ici 2060.
Les dangers qui pèsent sur l’avenir des sports de montagne affectent également les États-Unis, où le manque de neige frappe durement l’économie des stations de montagne.
En Europe, de nombreuses destinations de montagne suivent l’exemple de Grand Puy en fermant leurs portes ou en se reconvertissant dans d’autres activités comme la randonnée.
Source : Yahoo News et presse régionale.

 

Le Grand Puy : souvenir d’une station de ski familiale (document station)

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Not much has been said in the media about an event that shows the impact of global warming on activities in the mountains, especially the ski resorts in low ansd medium altitude.

The residents of Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) overwhelmingly (71%) voted to close down a struggling ski resort in the wake of dwindling snowfall, fewer visitors, and rising debts.

The referendum which took place on October 6th, 2024 is believed to be the first of its kind in France to shutter ski operations of a mountain.

Grand Puy, a 13-run ski resort between 1,300 and 1,800 meters above sea level, tailored to families, has been struggling for years to attract visitors flocking to bigger high altitude mountains in the Alps. Built in 1959, the mountain’s €20 day pass cost makes it the third-cheapest resort in all of Europe.

Still, a consistent lack of snow has led to annual losses of almost €350,000 and a nearly threefold drop in visitors over the last decade, according to the mayor of Seyne-les-Alpes.

In the referendum, 71% of the vote was to shut down the resort, with a 58% turnout which was expected to be higher. With that, the 65-year-old ski mountain is done. The skilifts will stop working in November 2024.

The Grand Puy’s closure is far from an isolated incident. Several other ski resorts were forced to shut down in France this autumn alone under similar circumstances.The Alpe du Grand Serre near Grenoble, whose closure had also been announced, is on a reprieve thanks to state aid in particular, but for how long? Ski mountains in Italy have battled similar problems.

The warming of the planet is affecting snowfall, with alarming impact on mountain sports. Many of Europe’s biggest skiing destinations are in peril of not being viable by 2060.

The dangers to the future of mountain sports extend to the United States as well, with limited snowfall hitting the economies of mountain resort towns particularly hard.

Lots of mountain destinations are following Grand Puy’s example in either shutting down or rebranding to other activities like hiking.

Source : Yahoo News and regional news media.

La flamme olympique 2024 : de l’astre solaire à la fée électricité…!

Quand on réfléchit un peu, l’histoire ne manque pas de comique. Pour commencer, l’allumage de la flamme olympique ne s’est pas fait selon la tradition le jour où elle a quitté Olympie. En raison du vent sur le site d’Olympie, la flamme a été allumée quelques heures auparavant, certes en respectant le rite du feu sacré dans le temple de Héra, mais personne n’a assisté à l’allumage au cours de la cérémonie officielle organisée pour son départ vers la France.

Une fois arrivée à Marseille à bord du Bélem, la flamme a traversé les communes qui avaient bien voulu payer 180.000 euros au comité d’organisation des JO. (Merci au maire de Limoges de ne pas avoir participé à cette cavalcade).

Le voyage de la flamme olympique s’est terminé à Paris, dans le Jardin des Tuileries, à proximité du musée du Louvre, où Marie-Jo Pérec et Teddy Riner tenaient chacun un échantillon de ladite flamme….mais ils n’ont pas allumé la vasque olympique !!!

En effet, si les deux athlètes ont effectué le geste symbolique d’allumage, c’est la technique qui a fait le reste et il n’y a pas eu de flammes générées par du feu. L’anneau, surmonté d’un ballon monumental, clin d’œil au premier vol en ballon à gaz gonflé à l’hydrogène, va rester allumé au sein de la vasque, entre le coucher du soleil et 2 heures du matin, à 60 mètres de hauteur, mais ce n’est pas un anneau de feu ! L’illusion est produite par un procédé inédit conçu par EDF, qui ne se prive d’ailleurs pas de faire de la publicité pour son enseigne. On a affaire à un savant mélange d’eau et de lumière. Un rayon lumineux est projeté sur un nuage d’eau, ce qui offre l’illusion d’une flamme. Le procédé, 100% électrique, permet de ne pas utiliser de combustible fossile, et correspond à la philosophie des organisateurs de ces Jeux de Paris 2024 qui désirent une compétition sobre en énergie.

Cette belle vasque olympique sans flammes réelles sera accessible au public pendant toute la durée des Jeux Olympiques. Le Comité d’organisation affirme que « 10 000 personnes pourront venir au plus proche de la vasque, au rythme de 300 entrées par quart d’heure, de 11h à 19h, avec une jauge fixée à 3 000 personnes présentes simultanément ». Il est nécessaire de s’inscrire, mais il n’y a plus aucune place pendant toute la durée des Jeux !

Reste à savoir comment procéderont les autorités une fois les Jeux terminés. La vasque olympique sera-t-elle une attraction touristique comme la Tour Eiffel à Paris ou l’Atomium à Bruxelles ? Rien ne semble avoir été décidé pour le moment….

Ce qui me fait rire, c’est de voir que l’on a trimbalé à travers la France une flamme réelle qui, au bout du compte, n’a rien allumé ! La chanson de Johnny Hallyday « Allumer le feu » a du plomb dans l’aile !

L’anneau-flamme intègre 40 projecteurs pour illuminer l’eau (Crédit photo : EDF)

Le tourisme menacé par le réchauffement climatique // Tourism threatened by global warming

J’ai attiré l’attention à plusieurs reprises sur ce blog sur les conséquences de la fonte des calottes polaires et des glaciers qui, s’ajoutant à la dilatation thermique des mers plus chaudes, contribuent à l’élévation du niveau des océans dans le monde.
Un article paru récemment dans la presse américaine met en garde les vacanciers contre les conséquences du réchauffement climatique sur des destinations touristiques populaires. Plusieurs exemples sont évoqués dans l’article.

L’une des attractions touristiques les plus connues de Californie, la route côtière de Big Sur – Big Sur Coast Highway – est de plus en plus inaccessible en raison de glissements de terrain, d’effondrements de falaises et de chutes de rochers provoqués par des phénomènes météorologiques extrêmes liés au réchauffement climatique. La route est confrontée à de tels problèmes depuis sa construction dans les années 1930, mais aujourd’hui, des dégâts beaucoup plus importants sont causés par des tempêtes hivernales de plus en plus violentes et des incendies de végétation exacerbés par le réchauffement climatique, et qui entraînent une accélération de l’érosion des sols.
Une violente tempête le 30 mars 2024 a fait basculer dans l’océan toute une portion de la route située à 20 kilomètres au sud de Carmel. Le 23 juin, un autre tronçon de la route à Paul’s Slide a été de nouveau ouvert à la circulation après avoir été fermé pendant un an et demi en raison d’un glissement de terrain majeur. De telles fermetures se produisaient autrefois toutes les quelques années. Maintenant, c’est presque tous les ans.

Vue d’un effondrement sur la route côtière de Big Sur (Crédit photo : presse californienne)

Certains des sites touristiques les plus emblématiques de Washington, D.C., sont en train de s’enfoncer dans les eaux Le célèbre Tidal Basin – Bassin de Marée – flanqué de monuments tels que le mémorial Thomas Jefferson et le mémorial Martin Luther King Jr., avec les cerisiers symboles de l’amitié entre les peuples, sont menacés. Les scientifiques expliquent que la montée des eaux, l’urbanisation et l’affaissement des terres contribuent au problème. Au cours du siècle dernier, le niveau de la mer dans la région est monté de plus de 32 centimètres, avec des signes d’accélération. On sait déjà que dans 70 ans l’intégralité des passerelles du Tidal Basin sera sous l’eau si rien n’est fait.

Vue du Tidal Basin avec le Jesfferson Memorial et les cerisiers en fleurs (Crédit photo : Wikipedia)

Il y a quelques années, j’ai roulé au-dessus de la mer sur la route extraordinaire qui mène à Key West (Floride) où je voulais visiter la maison d’Ernest Hemingway. Les climatologues américains affirment que, s’agissant de l’élévation du niveau de la mer, Key West est « l’un des endroits les plus vulnérables des Etats Unis. » Comme de nombreuses régions du sud de la Floride, celle de Key West est assez plate, avec de nombreux secteurs à peine à plus de 90 centimètres au-dessus du niveau de la mer. La NASA prévient que Key West pourrait connaître jusqu’à 2,10 mètres d’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Une augmentation aussi spectaculaire ferait disparaître une grande partie des Keys sous l’eau.
Ce n’est pas seulement la lente élévation du niveau de la mer qui inquiète les habitants des Keys ; ce sont aussi les journées d’été extrêmement chaudes et les ouragans de plus en plus violents. Alors que Key West a toujours dû faire face à la chaleur et aux ouragans, le réchauffement climatique amplifie ces menaces. Cette nouvelle situation risque d’avoir de graves conséquences sur le tourisme.

Sur la route des Keys (Photo : C. Grandpey)

Jusqu’à présent, Hawaï était censé être un archipel idyllique, mais le tourisme sur l’île est aujourd’hui confronté à plusieurs nouvelles menaces liées au réchauffement climatique. En 2023, Fodor’s Travel a fait figurer Maui parmi 10 destinations à éviter en raison des menaces environnementales causées par le surtourisme et le réchauffement climatique.
Après les incendies qui ont dévasté Lahaina, de nombreuses personnes ont été déplacées de leurs foyers et contraintes de vivre dans des hôtels ou de quitter l’île. Leur inquiétude est également née du fait que les touristes s’installaient sur l’île et déplacaient les familles qui y avaient élu domicile. Plus de 100 personnes sont mortes dans les incendies.
Les îles de Maui, Oahu et The Big Island sont susceptibles d’être encore durement affectées par les incendies de végétation et d’autres menaces climatiques au cours de l’été 2024. L’archipel hawaiien sera confronté à davantage d’incendies de forêt, à des températures plus chaudes, à une érosion côtière plus importante et à des précipitations plus extrêmes. Les îles sont également confrontées à une élévation du niveau de la mer, à une augmentation de la fréquence des sécheresses et des tempêtes et à un changement dans la configuration et la variabilité des précipitations et du débit des cours d’eau.
Selon un rapport de l’Université d’Hawaï financé par le Département du Tourisme, « au cours des deux prochaines décennies, le réchauffement climatique devrait avoir un impact de plus en plus négatif sur le secteur touristique qui est le principal moteur économique de l’État ».
Source : USA Today via Yahoo Actualités.

 

Hawaii : des îles de plus en plus exposées à des événements extrêmes (Photo : C. Grandpey)

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I have drawn attention many times on this blog to the consequences of polar sheet and glacier melting which, together with the thermal dilatation of the seas with the hot temperatures, contribute to ocean rise around the world.

A recent article in the U.S. News media warns vacationers against the consequences of global warming for popular tourist destinations. Several examples are mentioned in the article.

One of California’s most scenic and best-known attractions, the Big Sur Coast Highway, is increasingly inaccessible due to landslides, cliff collapses and rockfalls caused by global-warming- related extreme weather events. The road has been ifacing such problems since it was first built in the 1930s, but now, a new level of damage is coming from increasingly furious winter storms and climate change-exacerbated wildfires that lead to soil erosion.

A massive storm on March 30th, 2024 caused a section of the roadway 20 kilometers south of Carmel to fall into the ocean. On June 23rd, a section of the highway at Paul’s Slide only opened after being closed for a year-and-a-half due to a major slide. Such closures used to happen once every few years. Now it’s almost every year.

Some of the most iconic tourist sights in Washington, D.C., are sinking. The Tidal Basin, flanked by monuments including the Thomas Jefferson Memorial and the Martin Luther King, Jr. Memorial, and the cherry trees that are a symbol of international friendship, are under threat. Experts say rising water levels, urbanization and the sinking of the land are contributing to the problem.Over the last century, sea levels in the area have risen over 32 centimeters, with signs of acceleration. In 70 years, the entirety of the Tidal Basin walkways will be under water if nothing is done.

Some years ago, I drove above the sea along the extraordinary road that goes to Key West (Florida) where I wanted to visit Ernest Hemingway’s house. U.S. Climatologists say that, when it comes to sea-level rise, Key West is « one of the most vulnerable places in the United States. » Like many parts of South Florida, Key West is quite flat, with many sections reaching no more than 90 centimeters above sea level. NASA warns that Key West could experience up to 2,10 metrers of sea level rise by 2100. Such a dramatic rise would put much of the Keys underwater.

Moreover, it is not just the slow march of sea-level rise that worries locals: It is also the extremely hot summer days and ferocious hurricanes, While Key West has always had to deal with heat and hurricanes, global warming is supercharging these threats. This new situation is likely to have a serious impact on tourism..

Up to now, Hawaii was supposed to be an idyllic island getaway, but tourism on the island faces several new threats linked to global warming. In 2023, Fodor’s Travel named Maui among 10 destinations on its “No List” that tourists should reconsider visiting because of the threat of environmental damage caused by over-tourism and climate change.

After fires devastated the town of Lahaina, many people were displaced from their homes and forced to live in hotels or leave the island, bringing to light their own concerns about tourists taking up housing accommodations on the island and displacing local families. More than 100 people died in the fires.

The islands of Maui, Oahu and The Big Island are susceptible to more devastation from wildfires and other climate threats during the summer 2024. Hawaii will face more wildfires, hotter sea surface and air temperatures, more coastal erosion and more extreme rain. The islands also face sea level rise, an increase in drought and storm frequency and a change in rainfall and stream flow pattern and variability.

According to a report from the University of Hawaii, funded by the Hawaii Tourism Authority, “over the next couple of decades climate change is expected to have an increasingly negative impact on Hawaii’s tourism sector, the state’s primary economic engine.”

Source : USA Today via Yahoo News.