Hausse d’activité du Nevado del Huila et du Mayon // Increase in activity at Nevado del Huila and Mayon

On peut lire sur le site The Watchers que l’activité a augmenté sur le Mayon (Philippines) et le Nevado del Huila (Colombie). Ces informations sont confirmées par les observatoires des deux volcans.

Le 21 octobre 2023, un important séisme d’une magnitude M 3,6 a été enregistré dans le Nevado del Huila, à une profondeur de 1 km sous le sommet. L’événement a été suivi de 320 secousses liées à la fracturation des roches à l’intérieur du volcan.
Selon le Service géologique colombien, ces événements sont en phase avec le niveau d’alerte Jaune en cours sur le Nevado del Huila. On a affaire à un volcan actif avec des changements dans les paramètres de base, y compris l’activité sismique.
La dernière éruption du Nevado del Huila s’est produite entre octobre 2008 et janvier 2012, avec un Indice d’explosivité volcanique (VEI) de 3.

Crédit photo: Martin Roca / Wikipedia

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Le PHIVOLCS a signalé une hausse significative de l’activité sismique et des émissions de lave sur le Mayon le 21 octobre 2023. Sur une période de 24 heures, les instruments ont enregistré 70 séismes volcaniques, dont 65 épisodes de tremor d’une durée de 2 minutes à 4 heures et 31 minutes. Une coulée pyroclastique et 51 événements de chutes de pierres ont également été observés.
Les coulées de lave ont avancé jusqu’à 3,4 km dans plusieurs ravines. Des matériaux provenant de chutes de blocs sur les fronts de coulées et de coulées pyroclastiques générées par l’effondrement du dôme sommital se sont déposés jusqu’à 4 km du cratère.
Le niveau d’alerte du Mayon reste inchangé à 3, ainsi que la zone de danger permanent (PDZ) d’un rayon de 6 km. Il est déconseillé aux pilotes de voler à proximité du sommet du volcan, car les cendres provenant d’une éruption soudaine pourraient endommager les avions.

Crédit photo: Phivolcs

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One can read on the website The Watchers that activity has increased on Mayon (Philippines) and Nevado del Huila (Colombia). The news is confirmed by observatories on both volcanoes.

On October 21st, 2023,a significant earthquake with a magnitude M 3.6 was recorded at Nevado del Huila, at a depth of 1 km below its Central Peak. The event was followed by 320 earthquakes associated with rock fracturing inside the volcano.

According to the Colombian Geological Service, these events are consistent with the current Yellow alert status for the Nevado del Huila. It indicates an active volcano with changes in the base level of monitored parameters, including seismic activity.

The last eruption of Nevado del Huila occurred between October 2008 and January 2012, with a Volcanic Explosivity Index (VEI) of 3.

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PHIVOLCS reported a significant increase in both seismic activity and lava effusion at Mayon Volcano on October 21st, 2023. Within a 24-hour period, 70 volcanic earthquakes, including 65 tremor events with durations ranging from 2 minutes to 4 hours and 31 minutes were recorded at the volcano. One pyroclastic flow and 51 rockfall events were also observed.

The lava flows advanced as far as 3.4 km in several gullies. Debris from rockfalls and pyroclastic flows generated by the collapse of the summit dome were deposited as far as 4 km from the crater.

The Alert Level for Mayon remains at 3, as well as the 6-km radius Permanent Danger Zone (PDZ).

Civil aviation authorities are advised against flying close to the volcano’s summit as ash from any sudden eruption could be hazardous to aircraft.

La fonte de l’Antarctique impacte l’ensemble de la planète // Antarctica’s melting is impacting the whole planet

  On peut lire ces jours-ci dans la presse, scientifique et populaire, de nombreux articles sur la fonte incroyable de l’Antarctique. Le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a récemment annoncé.que la glace de mer antarctique avait atteint un niveau hivernal encore jamais observé. Selon le Centre, le record a été « pulvérisé », avec une quantité de glace « bien en-deçà de ce qui a été observé au cours des 45 années de mesures satellitaires qui ont débuté en 1979 ». La quantité de glace de mer « manquant à l’appel » est d’environ un million de kilomètres carrés par rapport au précédent record de 2022 ; c’est plus que la taille de l’Égypte.
Le chef du service climatique auprès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a déclaré : « Ce qui se passe en Antarctique et dans l’Arctique affecte le globe tout entier. »
Il est important de rappeler que la glace de mer est de l’eau de mer gelée qui fond chaque été, puis recongèle chaque hiver. La glace de mer antarctique est généralement à son minimum fin février ou début mars, vers la fin de l’été dans l’hémisphère sud. Elle atteint son maximum en septembre, à la fin de l’hiver. Le comportement de la glace de mer arctique est à l’opposé, avec le maximum en février/mars et le minimum en septembre.
Dans l’Arctique, la glace de mer joue un rôle essentiel dans la vie et les coutumes des peuples autochtones qui l’utilisent pour chasser et se déplacer. La glace de mer arctique affecte également la faune comme les ours polaires, les phoques et les morses.
En Antarctique, ce sont les manchots qui dépendent de la glace de mer. J’ai expliqué dans une note précédente qu’en raison de la fonte spectaculaire de la banquise, plusieurs colonies de manchots empereurs seront menacées de « quasi-extinction » dans les décennies à venir.
En outre, la glace de mer protège les zones côtières de l’érosion en atténuant les assauts des vagues. Dans les zones où il y a moins de glace de mer, les tempêtes sur l’océan Arctique peuvent générer des vagues beaucoup plus grosses qui endommagent les rivages et les zones habitées. C’est ce qui se passe en particulier le long des côtes de l’Alaska.
Contrairement à ce que pensent certains, ce qui se passe en Antarctique ne se limite pas à l’Antarctique. La glace de mer contribue également à la régulation de la température de la planète en influençant la circulation de l’atmosphère et des océans. Les scientifiques insistent sur le fait que le déficit de glace de mer en Antarctique en 2023 aura un effet direct sur le climat et les écosystèmes, à la fois proches et lointains, y compris dans les basses latitudes où vit la majorité de la population humaine et ses intérêts économiques.
L’immense calotte glaciaire antarctique et la banquise qui entoure le continent sont essentielles à la régulation du climat, car elles réfléchissent la lumière du soleil vers l’atmosphère et l’espace. En revanche, la surface sombre de l’océan absorbe la majeure partie de cette énergie. Ainsi, le manque de glace de mer favorise la hausse des températures, accélérant ce que les scientifiques appellent une boucle de rétroaction, autrement dit un cercle vicieux.
La NOAA a déclaré que les variations dans la quantité de glace de mer peuvent perturber la circulation océanique, avec à la clé des changements dans le climat de la planète. « Même une légère augmentation de la température peut conduire à un réchauffement plus important au fil du temps, faisant des régions polaires les zones les plus sensibles au changement climatique sur Terre. » .
Il est encore trop tôt pour énumérer tous les facteurs responsables de la fonte de l’Antarctique, mais l’arrivée d’eaux océaniques plus chaudes est un facteur déterminant du ralentissement de la glace de mer pendant l’hiver antarctique. La chaleur observée dans l’Océan Austral fait partie du réchauffement global des océans, mais on ne sait pas très bien dans quelle mesure la chaleur océanique (et son impact sur l’Antarctique) est due aux eaux extrêmement chaudes d’autres parties du globe.
Le NSIDC affirme que « la glace de mer antarctique est très probablement entrée dans un nouveau régime provoqué par une influence beaucoup plus forte des eaux océaniques chaudes, ce qui limite la croissance de la glace ». On craint que ce soit le début d’une tendance à long terme au déclin de la glace de mer antarctique, étant donné que les océans se réchauffent à l’échelle mondiale ; le mélange des eaux chaudes dans la couche polaire de l’Océan Austral va probablement se poursuivre.
Sources, Yahoo Actualités, USA Today.

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One can read these days in the press, scientific or popular, a lot of articles about Antarctica which is melting at an incredible speed. The National Snow and Ice Data Center (NSIDC) recently announced that Antarctic sea ice reached an all-time record wintertime low. According to the Center, the record was broken « by a wide margin, » adding that the amount of ice was « far outside anything observed in the 45-year modern satellite record that began in 1979. » The amount of « missing » sea ice was some one million square kilometers below the previous record low in 2022 ; this ismore than the size of Egypt.

The chief of climate monitoring at the World Meteorological Organization declared : « What happens in Antarctica and the Arctic affects the entire globe.”

It is ismportant to remind that sea ice is frozen ocean water that melts each summer, then refreezes each winter. Antarctic sea ice is typically at its smallest in late February or early March, toward the end of summer in the Southern Hemisphere. It’s at its largest in September as winter comes to an end. The Arctic’s sea ice schedule is the opposite: largest in February/March, and smallest in September.

In the Arctic, sea ice fills a central role in the lives and customs of native people, as indigenous people use it for hunting and traveling. Sea ice in the Arctic also affects wildlife such as polar bears, seals and walruses.

In Antarctica, it’s the penguins that rely on sea ice. I explained in a previous post that, due to the dramatic loss of sea ice there, several colonies of emperor penguins face « quasi-extinction » in the decades to come.

In addition, sea ice also protects coastal areas from erosion by damping ocean waves. In areas with less sea ice, storms on the Arctic Ocean can generate much larger waves, damaging shorelines and Arctic communities. This is what happens along the Alaskan coastline.

Contrary to what some people think, what happens in Antarctica does not stay in Antarctica. Sea ice also helps regulate the planet’s temperature by influencing the circulation of the planet’s atmosphere and oceans. Scientists insist that the 2023 Antarctic sea-ice deficit has direct impacts on the climate and ecosystems, both nearby as well as far field, including at lower latitudes, which are home to the majority of human population and their economic interests.

Antarctica’s huge glacial ice expanse and the surrounding sea ice cover are critical to regulating the climate, because it reflects the sun’s energy back to the atmosphere and space. In contrast, the dark ocean surface absorbs most of the sun’s incoming energy. So, less sea ice contributes to increasing temperatures, thus accelerating whqt scientists call a feedback loop, in other words a vicious cycle.

NOAA said that changes in the amount of sea ice can disrupt normal ocean circulation, thereby leading to changes in global climate. « Even a small increase in temperature can lead to greater warming over time, making the polar regions the most sensitive areas to climate change on Earth. » .

It is still too early to cite all of the factors that might be involved in the melting of Antarctica, but warmer ocean waters reaching the Antarctic are a key factor in slowing the ice growth through the Antarctic winter. The Antarctic ocean warmth is a part of the overall globally warm oceans, but it is not clear how much of the ocean heat that impacted the Antarctic is due to the extreme warm waters in other parts of the globe.

Overall, the NSIDC says « there is growing evidence that the Antarctic sea ice system has entered a new regime, featuring a much stronger influence of warm ocean waters, limiting ice growth. » There is concern that this may be the beginning of a long-term trend of decline for Antarctic sea ice, since oceans are warming globally, and warm water mixing in the Southern Ocean polar layer could continue.

Sources, Yahoo News, USA Today.

 

Etendue de la glace de mer antarctique le 10 septembre 2023 (Source : NSIDC)