1918, une année noire en Islande // 1918 : a dark year in Iceland

Le 23 janvier 2022, le petit village côtier de Bakkagerði, dans le nord-est de l’Islande, a connu des températures dignes des mois d’été. Le thermomètre a indiqué 17,6°C juste après minuit. Seize heures auparavant, vers 8 heures du matin le 22 janvier, la température le long du fjord oscillait juste en dessous de 0°C. Les températures ont également atteint des sommets tout à fait inhabituels ailleurs dans les Fjords de l’Est. Seyðisfjörður a enregistré la deuxième température la plus élevée du pays. Ce coup de chaud a été bref. Pendant environ six heures, des températures avoisinant les 15°C ont été relevées dans la région avant de chuter en dessous de 10°C dans l’après-midi. Les météorologues expliquent que ces fluctuations soudaines des températures sont typiques du changement climatique.

104 ans avant le 23 janvier 2022, on avait enregistré les températures les plus froides de l’histoire de l’Islande. L’hiver 1917-18 est connu dans le pays sous le nom de Frostaveturinn mikla, le grand hiver glacial. Au cours de ce terrible hiver, les températures ont chuté et la glace s’est formée sur la mer autour de l’Islande, paralysant des voies maritimes vitales et accentuant les pénuries de biens essentiels. Le mois de janvier 1918 fut particulièrement catastrophique. Le 21 janvier, les températures ont chuté à des niveaux jamais vus auparavant, ni depuis. Un minimum de -24,5°C a été enregistré à Reykjavík et, dans le nord-est de l’Islande, le thermomètre indiquait -36°C à Grímsstaðir et -38°C à Möðrudalur.

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L’année 1918 a également été marquée par l’arrivée de la grippe espagnole en Islande. L’épidémie a débarqué le 19 octobre 1918, avant de se propager dans le pays. Elle a coûté la vie à 540 personnes, dont plus de la moitié à Reykjavík. Les deux tiers des habitants de la ville ont été infectés; la plupart sont restés au lit pendant des jours. La pandémie a transformé Reykjavík en une ville fantôme car les entreprises ont fermé, les navires n’ont pas été chargés, les journaux n’ont pas été publiés et le bureau des télégrammes a fermé.
L’infection est arrivée en Islande par le biais de navires en provenance des Etats Unis et de Copenhague le 19 octobre. Un chalutier en provenance du Royaume-Uni a, lui aussi, apporté la maladie à Hafnarfjörður, qui était à l’époque un petit village de pêcheurs.
Un ensemble de facteurs a contribué à la propagation extrêmement rapide de l’infection à Reykjavík. La plupart des gens vivaient dans des logements exigus et mal entretenus. Reykjavík faisait face à une grave pénurie de logements à l’époque, un problème qui a persisté au cours des décennies suivantes. 1918 était aussi avant que les Islandais n’exploitent l’énergie géothermique pour le chauffage et les chutes d’eau pour produire de l’électricité. Les habitants de Reykjavík, en particulier la classe ouvrière, vivaient dans des bâtiments en bois mal construits et mal isolés. Des familles entières s’entassaient dans une ou deux petites pièces, ce qui a favorisé la propagation de la grippe.
L’infection s’est propagée rapidement, submergeant les deux hôpitaux de la ville. Les autorités ont transformé en hôpital une école maternelle du centre-ville. Les premiers décès sont survenus le 1er novembre. Les habitants ont parlé de l' »ange de la mort » qui planait au-dessus de la ville. Début décembre, près de 300 personnes étaient mortes à Reykjavík, qui ne comptait à l’époque que 15 000 habitants. Au moins 10 000 personnes auraient été infectées dans la ville.
La pandémie s’est propagée aux villages de pêcheurs de l’ouest et du sud de l’Islande. Les plus touchés ont été ceux en plein essor qui avaient connu l’expansion rapide du chalutage au cours de la première décennie du siècle. Akranes, Keflavík et Vestmannaeyjar ont été particulièrement touchés. De grandes parties du pays ont cependant été épargnées grâce à une quarantaine sévère.
Le 20 novembre, la maladie a atteint son apogée dans la capitale. La ville était à court de cercueils pour les morts qui étaient enterrés dans des fosses communes. Les célébrations de la signature du traité faisant de l’Islande une nation souveraine, ont été annulées.

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En effet, le jour même où la pandémie a atteint Reykjavík, le peuple islandais a approuvé lors d’un référendum la ratification du traité d’union avec le Danemark, un accord qui faisait de l’Islande une nation souveraine. Le roi danois restait à la tête de l’État, mais Reykjavík était désormais la capitale d’une nation nouvellement indépendante.

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Le 12 octobre 1918, le Katla est entré en éruption sous le glacier Myrdaljökull dans le sud de l’Islande. Le dimanche 13 octobre a été baptisé Dimanche Sombre à Reykjavík : le ciel était noir à cause des cendres produites par le volcan. L’éruption de 1918 se caractérise par une activité explosive avec de volumineux nuages de cendres et des glissements de terrain. Elle a provoqué une très importante crue glaciaire et produit d’énormes quantités de cendres qui se sont répandues sur 60 000 km2 autour de l’Islande. La côte sud a avancé de 5 km avec les dépôts laissés par les lahars.
Sur les 32 volcans actifs d’Islande, Katla est considéré comme l’un des plus dangereux. C’est le quatrième système volcanique le plus actif d’Islande. Il s’est manifesté au moins 21 fois depuis la colonisation de l’Islande par les Vikings au 9ème siècle.
L’éruption de 934 est considérée comme la plus grande éruption volcanique en Islande au cours des derniers millénaires. Elle a produit un champ de lave qui couvre environ 800 kilomètres carrés, 18 à 20 kilomètres cubes de lave et 5 à 7 kilomètres cubes de tephra et de cendres. L’impact de l’éruption sur le climat de la planète a été catastrophique, avec de mauvaises récoltes et la famine en Europe. Les températures dans tout l’hémisphère nord ont chuté, provoquant le gel des rivières jusqu’à l’Iran actuel.
Source : médias d’information islandais et internationaux.

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On January 23rd, 2022, the remote seaside village of Bakkagerði in Northeast Iceland experienced temperatures that would be notable in the summer months. A high of 17.6°C was recorded in the village just after midnight. Only sixteen hours before, around 8:00 am on January 22nd, temperatures along the fjord had hovered just below 0°C. Temperatures also reached unusual highs elsewhere in the East Fjords. Seyðisfjörður had the second highest temperature in the country. The heatwave only lasted briefly. For about six hours, temperatures of around 15°C were measured in the region before falling to under 10°C in the afternoon. Meteorologists say that these sudden fluctuations in temperatures are typical of climate change.

January 23rd 2022 also marked 104 years since the coldest temperatures ever recorded in Iceland. The winter of 1917-18 is known in Iceland as Frostaveturinn mikla, the Great Frost Winter. During this terrible winter, temperatures plummeted and sea ice formed around Iceland, closing off vital shipping routes and exacerbating existing shortages of vital goods. The month of January 1918 was particularly devastating, and on January 21st, temperatures plummeted lower than they ever had or have done since. A low of -24.5°C was recorded in Reykjavík, and, in Northeast Iceland, -36°C at Grímsstaðir and -38°C at Möðrudalur.

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On October 19th, 1918 the Spanish Flu spread to Iceland. The pandemic claimed the lives of as many as 540 people, more than half in Reykjavík. Two thirds of the townsfolk caught the infection, most becoming bedridden for days. The pandemic turned Reykjavík into a ghost town as businesses shut down, ships were not loaded, newspapers were not published and the telegram office closed.

The infection arrived in Iceland on three separate vessels all of which arrived in harbour on October 19th. The ships were coming from the U.S. and from Copenhagen. A trawler arriving from the UK brought the disease to Hafnarfjörður, which was a small fishing village at the time.

A combination of factors contributed to the extremely rapid spread of the infection in Reykjavík. Most people lived in extremely cramped and poor conditions. Reykjavík was facing an intense housing shortage at the time, a problem which persisted throughout the coming decades. This was also before Icelanders had harnessed geothermal energy for central heating or the waterfalls to produce electricity. The inhabitants of Reykjavík, especially the working class, lived in poorly constructed and poorly insulated wooden buildings, entire families packed into one or two small rooms.

The infection spread rapidly, overwhelming the two private hospitals in town. The authorities converted the downtown children’s school into a hospital. The first deaths came on November 1st. Locals talked about the Angel of Death having swept over the town. By early December nearly 300 people had died in Reykjavík, which had a population of just 15,000 people at the time.

At least 10,000 are believed to have been infected in Reykjavík, paralyzing the town.
The pandemic spread to fishing towns and villages in West and South Iceland. Worst hit were the boomtowns which had seen the rapid expansion of trawling in the first decade of the century. Akranes, Keflavík and Vestmannaeyjar were particularly hard hit. Large parts of the country were spared, however, thanks to an aggressive quarantine.
By November 20th the disease had peaked in the capital. The town had run out of coffins for the dead who were being buried in mass graves. Celebrations which had been planned on December 1st, when the newly signed Union Treaty went into effect, making Iceland a sovereign nation, were canceled or scaled down.

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On the very same day as the pandemic reached Reykjavík the Icelandic people approved in a referendum to ratify the Union Treaty with Denmark, an agreement which made Iceland a sovereign nation. The Danish King would still be the head of state, but Reykjavík now became the capital of a newly independent nation.

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On October 12th, 1918 the volcano Katla erupted beneath Myrdaljökull in South Iceland. Sunday October 13th was called Dark Sunday in Reykjavík: The sky was dark from ash produced by the volcano. The 1918 eruption was characterized by explosive activity that produced voluminous ash clouds and landslides.It caused a massive glacial outburst flood and produced huge amounts of ash that spread over 60.000 km2 around Iceland. The Southern coast was extended by 5 km by the laharic flood deposits.

Out of the 32 active volcanoes in Iceland, Katla is considered to be one of the most dangerous. It is the fourth most active volcanic system in Iceland, having erupted at least 21 times since the Viking settlement of Iceland in the 9th century.

The 934 eruption is believed to be the largest volcanic eruption to take place in Iceland in the past millennia. It produced a lava field which covers approximately 800 square kilometers, 18-20 cubic kilometers of lava and 5-7 cubic kilometers of tephra and ash. The impact of the eruption on global weather systems was catastrophic, causing crop failures and hunger in Europe. Temperatures all over the Northern Hemisphere dropped, causing rivers as far as present day Iran to have frozen over.

Source: Icelandic and international news media.

Eruption du Katla en 1918 (Photo: Katjarn Gudmundsson)

Vue du Katla aujourd’hui (Photo: C. Grandpey)

Le volcan de Las Vegas va-t-il s’éteindre? // Will the Las Vegas volcano become extinct?

Tout volcanophile qui se rend à Las Vegas – une honte d’un point de vue environnemental – se rend sur le Strip pour assister à l’éruption d’un volcan devant la façade de l’hôtel Mirage Las Vegas. Le pseudo volcan se donne en spectacle toutes les heures de 17 heures à 23 heures. Le divertissement a toutefois du plomb dans l’aile. En effet, la société MGM Resorts International qui gère le site a annoncé la semaine dernière son intention de vendre The Mirage Las Vegas à Hard Rock International, et l’acheteur potentiel a annoncé dans le Las Vegas Review-Journal son intention de « démolir » toute la façade de The Mirage, y compris l’emblématique Volcano Show qui existe depuis 30 ans et qui attire des centaines de personnes cinq fois par nuit le long du Las Vegas Boulevard.
La population de ce quartier de Las Vegas n’est pas d’accord avec ce projet et surtout l’idée de détruire le volcan. Une pétition a été lancée par des habitants pour que MGM Resorts International, Hard Rock International et le gouvernement reviennent sur leur décision de détruire le Mirage Las Vegas et surtout son volcan. Il est toutefois à craindre que ce soit le pot de terre contre le pot de fer. .

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MGM Resorts International announced last week its intention to sell The Mirage Las Vegas to Hard Rock International, and the prospective buyer announced in the Las Vegas Review-Journal its intention to « demolish » the entire front of The Mirage property, including the iconic 30-year-old Volcano show which attract hundreds of people five times every night along Las Vegas Blvd.

The local reaction has been negative toward the idea of destroying The Volcano, and a few locals (plus more to come) have teamed up to petition MGM Resorts International, Hard Rock International, and local government to cancel the plans to destroy The Volcano or The Mirage Las Vegas.

Photo: C. Grandpey

Les effets du réchauffement climatique sur la végétation de Yellowstone // The impact of global warming on vegetation in Yellowstone

Selon une nouvelle étude publiée dans les Geophisical Research Letters de l’American Geophysical Union, les étés dans le Parc national de Yellowstone deviennent de plus en plus torrides. En particulier, août 2016 a été l’un des mois d’été les plus chauds des 1250 dernières années.
La nouvelle étude s’appuie sur des échantillons vivants et morts d’épinettes d’Engelmann collectés à haute altitude dans et autour du Parc national de Yellowstone. Ces échantillons ont permis d’étendre la connaissance des températures estivales maximales à des siècles au-delà des données déjà fournies par les instruments.
Les auteurs de l’étude, originaires de l’Université de l’Idaho, ont découvert que les 20ème et 21ème siècles, et en particulier les 20 dernières années, ont été les plus chauds des 1250 dernières années. Auparavant, les relevés de température pour la région de Yellowstone n’étaient disponibles que depuis 1905.
Les données climatiques recueillies à partir des échantillons de cernes des arbres correspondent aux données fournies par les instruments au cours des 100 dernières années. Les chercheurs ont également pu identifier plusieurs périodes de réchauffement connues enregistrées par les cernes des arbres, comme l’anomalie climatique médiévale entre 950 et 1250, ainsi que plusieurs périodes de refroidissement décennales qui se sont produites avant 1500. Les cernes des épinettes montrent que les années 1080 étaient extrêmement chaudes et qu’au 16ème siècle, il y a eu une période de chaleur qui s’est étalée sur environ 130 ans.
Les périodes chaudes du passé se sont caractérisées par une importante variabilité de la température sur plusieurs décennies, ce qui est très différent des tendances prolongées et intenses de réchauffement observées au cours des 20 dernières années. Le réchauffement sans précédent d’aujourd’hui est susceptible de causer des dégâts à l’écosystème du Grand Yellowstone en exacerbant les sécheresses, les incendies de forêt et d’autres types de stress écosystémique.
La nouvelle étude fournit des données particulièrement importantes pour mieux comprendre la relation entre la hausse des températures et les facteurs environnementaux tels que les régimes d’incendie, le manteau neigeux saisonnier et les changements intervenus dans la végétation. Un chercheur a déclaré que « la tendance au réchauffement que nous observons depuis l’an 2000 est la plus intense jamais enregistrée. La concentration de chaleur sur une période de temps relativement courte est inquiétante et a des conséquences importantes pour la santé et la fonctionnalité de l’écosystème. »
L’étude a identifié les tendances de la température de surface en été à l’aide d’une nouvelle technique d’étude des cerne des arbres appelée Blue Intensity. Contrairement aux méthodes traditionnelles d’observation des cernes où les biologistes ne mesurent que les cernes de croissance annuels ou infra-annuels, la technique Blue Intensity met en évidence la densité des cernes. Il a été démontré que la densité de la partie la plus externe des cernes de croissance chaque année est étroitement liée aux températures estivales maximales. Développée en Europe au début des années 2000, la technique Blue Intensity s’avère moins coûteuse que les autres méthodes d’évaluation de la densité des cernes des arbres .
Les épinettes d’Engelmann, que l’on trouve dans toute l’Amérique du Nord, du Canada au Mexique, sont parfaites pour mettre en application la technique Blue Intensity en raison de leur bois de couleur uniformément claire. De plus, l’épinette d’Engelmann vit entre 600 et 800 ans et pourrit relativement lentement. L’entretien parfait du Parc national de Yellowstone a permis de se procurer des échantillons d’arbres vivants et abattus datant d’il y a 1250 ans. Les chercheurs travaillent à l’application de la technique Blue Intensity à d’autres régions d »Amérique du Nord, en particulier dans les États du sud, où il peut être difficile d’obtenir des données de température fiables à partir des méthodes traditionnelles d’observation des cernes des arbres.
Source : American Geophysical Union.

Dans le même temps, il est bon de signaler que le Parc National de Yellowstone ne montre pas de signe d’éruption à court terme. La sismicité et la déformation du sol restent à des niveaux normaux, ainsi que la température des sources chaudes.

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According to a newstudy published in the American Geophysical Union‘s Geophysical Research Letters, summers inYellowstone National Park are getting harsher. In particular, August 2016 was one of the hottest summers in the last 1,250 years.

The new study relies on samples of living and dead Engelmann spruce trees collected at high elevations in and around Yellowstone National Park in order to extend the record of maximum summer temperatures back centuries beyond instrumental records.

The authors of the study from the University of Idaho, found that the 20th and 21st centuries, and especially the past 20 years, are the hottest in the new 1,250-year record. Previously, temperature records for the Yellowstone region were only available going back to 1905.

The climate data collected from the tree ring samples fits closely with the instrumental record over the past 100 years. The researchers were also able to identify several known periods of warming in the tree ring record, including the Medieval Climate Anomaly that occurred between 950 and 1250, as well as several multidecadal periods of cooling that occurred prior to 1500. The records show that the 1080s were extremely warm and in the 16th century, there was a period of prolonged warmth for about 130 years.

The warm periods of the past were characterized by substantial multidecadal temperature variability, markedly different from the prolonged, intense warming trends seen over the past 20 years. Today’s unprecedented warming may spell trouble for the Greater Yellowstone Ecosystem by exacerbating droughts, wildfires, and other types of ecosystem stress

The new study provides crucial data to better understand the relationships between increasing temperatures and environmental factors like fire regimes, seasonal snowpack, and vegetation changes. One researcher daid that « the warming trend we see beginning around 2000 is the most intense in the record. The rate of warmth over a relatively short period of time is alarming and has important implications for ecosystem health and function. »

The study identified summer surface temperature trends using a new tree ring technique called Blue Intensity. Unlike traditional tree ring methods where biologists just measure annual or sub-annual growth rings, Blue Intensity gives a representation of ring density. Density of the outermost part of annual growth rings has been shown to correlate closely with maximum summer temperatures. Developed in Europe in the early 2000s, Blue Intensity has been shown to be a more cost effective method of assessing tree ring density than other methods.

Engelmann spruce trees, found throughout North America from Canada to Mexico, are the “perfect species for BI methods due to their uniformly light-colored wood. Engelmann spruce also live between 600 and 800 years and rot relatively slowly. The pristine setting of Yellowstone National Park provided an opportunity to source samples from living and downed trees dating back 1,250 years The researchers are also working on applying Blue Intensity methods to more locations across North America, particularly in southern states, where obtaining a strong temperature signal from traditional tree ring data can be difficult.

Source : American Geophysical Union.

At the same time, it is worth reporting that Yellowstone National Park does not show any signs of an impending eruption. Seismicity and ground deformation remain at normal levels, as does the temperature of hot springs.

Epinettes sous la neige en Alaska (Photo: C. Grandpey)

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde:

Selon le Vanuatu Meteorology and Geo-hazards Department (VMGD), l’activité à Ambrym (Vanuatu) a considérablement augmenté le 25 janvier 2022. En conséquence, le niveau d’alerte volcanique a été relevé de 1 à 2.
Alors que des émissions de vapeur avaient déjà été observées au niveau du cratère du Marum, une intensification des émissions de vapeur, de cendres et de gaz est actuellement observée sur le Benbow. Le système de surveillance du volcan confirme que l’activité à Ambrym a augmenté et a atteint un niveau majeur.
Les lacs de lave qui bouillonnaient au fond des cratères du Benbow et du Marum ont disparuau moment de l’éruption de décembre 2018. Depuis cette époque, l’activité à l’intérieur des cratères se limite à des émissions de vapeur.
Il est rappelé à toutes les agences de voyage, aux autorités locales, aux habitants d’Ambrym et au grand public qu’en raison de l’activité volcanique actuelle et de la présence de zones de fractures dans la caldeira, une zone d’exclusion permanente demeure sur le Benbow et la zone de danger A est maintenue sur le Marum. Ces zones de sécurité ont un rayon de 1 km par rapport au Benbow et de 2 km par rapport au Marum.
La dernière éruption majeure à Ambrym s’est produite en 1913. 21 personnes ont été tuées. L’événement est décrit dans mon livre Killer Volcanoes, éruptions meurtrières des temps modernes.

Zones d’exclusion autour du Benbow et du Marum (Source: GeoHazards)

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Rien de très nouveau à Vulcano (Iles Eoliennes). Une nouvelle ordonnance promulguée par la mairie de Lipari est entrée en vigueur le 24 janvier 2022. Elle est en fait la prorogation de la précédente. Les restrictions en cours devraient donc continuer encore quelque temps, en attendant la mise en place de la commission qui nommera le commissaire Musumeci, même si les délais pourraient être longs, en raison de l’élection à venir du président de la République. Selon la presse sicilienne, « les autorités travaillent dans un premier temps sur le protocole relatif aux contrôles liés aux émissions de gaz du volcan, avant de procéder à une évaluation des actions à entreprendre. » En attendant, « les quatre postes de travail des laboratoires ARPA et ISPRA sont en cours d’identification pour la transmission immédiate des données en ligne. » Ils seront positionnés près des cottages d’Altavilla, face au cratère afin d’enregistrer « l’activité » du volcan, mais aussi dans le secteur des bains de boue, et dans deux autres zones de l’île.
Pendant ce temps, une nouvelle réunion publique du Comité pour la défense de l’île de Vulcano s’est tenue au port. Les participants ont demandé une rencontre avec le maire de Lipari car ils insistent que «l’île devra reprendre vie, et la première étape devra être de la rouvrir aux touristes».

Source: La Sicilia.

  Autour de 113°C, le soufre devient parfois liquide dans le cratère de La Fossa (Photo: C.Grandpey)

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Si vous aviez envie d’aller à Hawaï pour voir un lac de lave et des coulées de lave, vous serez probablement très déçu. L’activité éruptive est actuellement très faible et le HVO est contraint d’admettre que « l’éruption sommitale du Kīlauea a considérablement diminué. L’activité se limite ponctuellement à une petite émission de lave dans la partie ouest du cratère ». Les images de la webcam des derniers jours montraient que la lave avait disparu (voir image de la caméra thermique ci-dessous). Elle a fait sa réapparition le 25 janvier, mais pour combien de temps? De plus, aucune activité n’est actuellement observée le long de l’East Rift Zone.

 

Image thermique du cratère de l’Halema’uma’u ces derniers jours (Source: HVO)

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Aucune nouvelle activité majeure n’a été observée sur le volcan Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai (Tonga) ces derniers jours. Je vous renvoie à ma note du 24 janvier 2022 sur les conséquences de l’éruption.

Les conséquences de l’éruption du volcan Hunga Tonga Hunga Ha’apai (Tonga)

Source: Tonga Services

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La sismicité reste élevée sur le Pavlof (Alaska), ainsi que les températures de surfacequi correspondent à l’épanchement de lave identifié sur les images satellites près de la bouche active et sur le flanc SE.
Le niveau d’alerte volcanique reste à Vigilance et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à Orange.
Source : AVO.

Crédit photo: AVO

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Toujours en Alaska, la lente émission de lave se poursuit sur le Great Sitkin. La sismicité est faible. Des émissions de vapeur ont été observées sur les images de la webcam.
La couleur de l’alerte aérienne et le niveau d’alerte volcanique restent respectivement à l’Orange et à Vigilance.
Source : AVO.

Crédit photo: AVO

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L’éruption du Lewotolok (Indonésie) se poursuit. Les panaches de cendres s’élèvent jusqu’à 700 m au-dessus du sommet. Des matériaux incandescents sont éjectés jusqu’à 300-700 m de la bouche active, avec de forts grondements.
Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est invité à rester à 3 km du cratère sommital.
Source : CVGHM.

Image satellite du panache du Lewotolok (Source: NASA)

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Toujours en Indonésie, l’éruption du Semeru se poursuit. Des panaches blancs et gris s’élèvent jusqu’à 1 km au-dessus du sommet, et l’incandescence du cratère est visible la nuit. Des avalanches incandescentes parcourent jusqu’à 500 m dans la ravine Kobokan sur le flanc SE. Le 16 janvier, un effondrement d’un front de coulée dans la ravine Kobokan a généré une coulée pyroclastique et un panache de cendres qui s’est élevé à 1,5 km de hauteur.
Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4). Le public est prié de rester à l’écart des ravines sur les flancs du Semeru, en particulier la ravine Kobokan.
Source : CVGHM.

Photo: C. Grandpey

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La situation reste inchangée sur le Fuego (Guatemala) avec les habituelles explosions quotidiennes qui éjectent des matériaux incandescents à 100-300 m de hauteur et génèrent des panaches de cendres à environ 1 km au-dessus du sommet. Des retombées de cendres sont observées dans les zones sous le vent. Des ondes de choc périodiques secouent les structures dans les localités autour du volcan. Les avalanches de blocs dévalent plusieurs ravines, atteignant souvent la végétation.
Source : INSIVUMEH.

Crédit photo: Wikipedia

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Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news of volcanic activity around the world :

According to the Vanuatu Meteorology and Geo-hazards Department (VMGD), activity at Ambrym (Vanuatu) increased significantly on January 25th, 2022. As a consequence, the Volcanic Alert Level has been raised from 1 to 2.

While steam emissions were already observed at the Marum crater, more steam, ash and gas emissions were emitted by Benbow. The volcano monitoring system confirms that the Ambrym volcano activity has increased and is continuing in the Major unrest Level.

The lava lakes that used to appear in Benbow and Marum craters have disappeared since the December 2018 eruption. The remaining activity inside the craters consists of steam emissions.

All tourism agencies, local authorities, people of Ambrym and the general public are reminded that due to the current volcano activity and presence of cracked areas at the caldera, a Permanent Exclusion Zone remains at Benbow and Danger Zone A is kept at Marum. these safety areas have a radius of 1 km from Benbow and 2 km from Marum.

Ambrym’s last major eruption occurred in 1913. 21 persons were killed. The evnt is described in my book Killer Volcanoes, éruptions meurtrières des temps modernes.

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Nothing really new at Vulcano (Aeolian Islands). A new ordinance promulgated by the mayor of Lipari started on January 24th, 2022. It is in fact the extension of the previous one. The current restrictions should therefore continue for some time, pending the establishment of the commission that will appoint Commissioner Musumeci, even if the delays could be long, due to the upcoming election of the President of the Republic. According to the Sicilian press, « the authorities are working initially on the protocol relating to controls related to gas emissions from the volcano, before proceeding to an assessment of the actions to be taken. » In the meantime, « the four workstations of the ARPA and ISPRA laboratories are being identified for the immediate transmission of data online. » They will be positioned near the cottages of Altavilla, facing the crater in order to record the « activity » of the volcano, but also in the area of ​​the mud baths, and in two other areas of the island.

Meanwhile, a new public meeting of the Committee for the defense of the island of Vulcano was held at the port. The participants requested a meeting with the mayor of Lipari because they insist that “the island will have to come back to life, and the first step will have to be to reopen it to tourists”.

Source: La Sicilia.

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If you felt like going to Hawaii to see a lava lake and lava flows, you will probably be very disappointed. Eruptive activity has been very low in the past weeks and HVO can only say that « the summit eruption of Kīlauea is greatly diminished. Activity has been confined to a small pond north of the west vent cone. » Webcam images in the past days showed that the lava pond had disappeared. Lava reappeared on January 25th, but for how long? Moreover, no unusual activity is currently observed in thed East Rift Zone.

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No major activity has benn observed at Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai volcano (Tonga) during the past days. The consequences of the eruption were described in a post released on January 24th, 2022. (see above)

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Seismicity remains elevated at Pavlof (Alaska), as well as surface temperatures consistent with lava effusion identified in satellite imagery near the vent and on the SE flank.

The Volcano Alert Level remains at Watch and the Aviation Color Code is kept at Orange.

Source: AVO.

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Still in Alaska, slow lava effusion continues at Great Sitkin. Seismicity is low. Steam emissions were observed in webcam views.

The Aviation Color Code and the Volcano Alert Level remain at Orange and Watch, respectively.

Source: AVO.

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The eruption at Lewotolok (Indonesia) continues. Ash plumes rise as high as 700 m above the summit. Incandescent material is ejected up to 300-700 m from the vent, accompanied by loud rumblings.

The Alert Level remains at 3 (on a scale of 1-4) and the public is asked to stay 3 km away from the summit crater.

Source: CVGHM.

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Still in Indonedia, the eruption at Semeru continues. White and grey plumes rise as high as 1 km above the summit, and crater incandescence can be seen at night. Incandescent avalanches travel as far as 500 m down the Kobokan drainage on the SE flank. On January 16th, a collapse from the end of the active lava flow in the Kobokan drainage produced a pyroclastic flow, and an ash plume that rose 1.5 km.

The Alert Level remains at 3 (on a scale of 1-4). The public is asked to stay away from drainages originating on Semeru, especially the Kobokan drainage.

Source: CVGHM.

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The situation remains unchanged at Fuego (Guatemala) with the usual daily explosions that eject incandescent material 100-300 m high and generate ash plumes about 1 km above the summit. Ashfall is observed in downwind areas. Periodic shock waves rattle structures in communities around the volcano. Block avalanches descend several drainages, often reaching the vegetation.

Source: INSIVUMEH.

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This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm