En 2017, la plate-forme glaciaire Larsen C en Antarctique s’est désintégrée et a libéré un énorme iceberg plus grand que le département français de la Lozère dont la superficie est de 5167 kilomètres carrés. Les scientifiques ont calculé la hausse du niveau de l’océan qui résulterait de l’effondrement de deux des plates-formes les plus vulnérables de l’Antarctique.
On a beaucoup parlé de la plate-forme Larsen, mais les dernières recherches dont les résultats ont été publiés dans la revue The Cryosphere révèlent que la désintégration totale de Larsen C ne contribuerait que pour quelques millimètres à l’élévation du niveau des mers.
Les scientifiques expliquent que la désintégration de la plus petite plate-forme glaciaire George VI provoquerait environ cinq fois plus d’élévation, soit environ 22 millimètres. Ces chiffres semblent très faibles, mais ils ne représentent qu’une partie de la hausse du niveau global qui est également favorisée par la fonte des glaciers ailleurs dans le monde, ainsi que celle des calottes glaciaires du Groenland, de l’Est et de l’Ouest de l’Antarctique. La fonte cumulée des glaciers et des calottes glaciaires pourrait causer de graves problèmes aux nations insulaires et aux populations côtières.
Comme je l’ai écrit dans les articles précédents, les plates-formes glaciaires comme Larsen C et George VI jouent un rôle de barrage et ralentissent l’écoulement de la glace qui se trouve en amont. C’est pourquoi la compréhension de leur morphologie et de leur comportement est essentielle pour prévoir la perte de glace en Antarctique.
En 2002, la plate-forme Larsen B, voisine de Larsen C, s’était déjà désintégrée en quelques semaines après la rupture et le détachement d’un très gros iceberg. L’iceberg qui s’est détaché de Larsen C en 2017 mesurait 5 800 kilomètres carrés.
Bien qu’une désintégration totale de Larsen C soit inquiétante, la dernière étude montre que la désintégration de la plate-forme George VI aurait un impact beaucoup plus important sur l’écoulement de la glace intérieure vers la mer. L’effondrement de George VI déclencherait une élévation du niveau de la mer plus importante car les glaciers retenus par cette plate-forme sont nettement plus volumineux que ceux qui se trouvent derrière Larsen C.
Les prochaines analyses des plates-formes glaciaires en Antarctique permettront aux scientifiques d’estimer avec plus de précision les impacts du réchauffement climatique sur la perte de glace et leurs conséquences sur le niveau des mers à l’échelle de la planète. Au vu de la hausse des températures prévue pour le siècle à venir, la péninsule antarctique constituera un laboratoire idéal pour étudier les changements que subiront les plates-formes glaciaires.
Les bouleversements qui se produisent actuellement dans la péninsule antarctique constituent un signal d’alarme. Il faudra étudier le comportement des plates-formes glaciaires et de la banquise ailleurs sur le continent austral. De taille beaucoup plus importante, elles ont le potentiel de faire s’élever encore davantage le niveau de la mer dans le monde.
Sources: The Cryosphere, AntarcticGlaciers.org, British Antarctic Survey.
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In 2017, the Larsen C ice shelf in Antarctica disintegrated and released a huge iceberg larger than the French department Lozère whose area is 5167 square kilometres. Now, scientists have calculated the rise in seas that would result from the collapse of two of Antarctica’s most vulnerable ice shelves.
Much attention has been paid to the Larsen C ice shelf breakdown, but the latest research, published in the journal The Cryosphere, suggests the collapse of Larsen C will contribute just a few millimetres to global sea level rise.
Scientists determined the collapse of the smaller George VI ice shelf would trigger approximately five times the amount of sea level rise, about 22 millimetres. These numberslook very small but they are only one part of a larger sea-level rise including loss from other glaciers around the world and from the Greenland, East and West Antarctic ice sheets. Taken together, all the sources of glacier and ice sheet melting could be significant to island nations and coastal populations.
As I put it in previous posts, ice shelves like Larsen C and George VI act like dams and slow the flow of inland ice toward the coast. That’s why understanding their structural integrity is essential to forecasting the loss of Antarctic ice.
In 2002, Larsen C’s neighbour, the Larsen B ice shelf, disintegrated in a matter of weeks after a massive iceberg broke away. The iceberg that broke away from Larsen C in 2017 measured 5,800 square kilometres.
Though the breakdown of Larsen C is likely to be dramatic, the latest analysis shows the disintegration of George VI would have a greater impact on the flow of inland ice toward the sea. Indeed, the collapse of George VI would trigger greater sea level rise because the glaciers it backstops are significantly larger than those behind Larsen C.
Future analysis of Antarctica’s ice shelves can help scientists more accurately estimate the impacts of global warming on ice loss and the impacts of ice loss of global sea levels. In light of the increasing temperatures projected for the coming century, the Antarctic Peninsula provides an ideal laboratory to research changes in the integrity of floating ice shelves.
The dramatic changes taking place in the Antarctic Peninsula as a warning signal for the much larger ice sheet and ice shelf systems elsewhere in Antarctica with even greater potential for global sea-level rise.
Sources: The Cryosphere, AntarcticGlaciers.org, British Antarctic Survey.

Vue de la plate-forme George VI (Crédit photo: British Antarctic Survey)