Glaciers en péril en Papouasie-Nouvelle-Guinée // Glaciers at risk in Papua-New-Guinea

La série noire glaciaire continue. C’est au tour de deux glaciers de Papouasie de se diriger vers une mort certaine sous les coups de boutoir du réchauffement climatique. Les deux glaciers, situés au sommet du Puncak Jaya – ou Mont Carstensz – (4884 m) sont en train de vivre leurs dernières années d’existence. En effet, ces glaciers ont continué à reculer considérablement depuis des observations effectuées entre 2002 et 2018, et les glaciologues estiment qu’ils disparaîtront dans les prochaines années, en 2023 ou 2026 au plus tard.

La superficie couverte par la glace qui recouvre le Puncak Jaya a perdu 1,45 km2 entre 2002 et 2015. En 2018, les glaciers ne recouvraient plus qu’une surface de 0,46 km2. Les glaciers ne font pas que reculer ; ils s’amincissent aussi. Leur épaisseur  diminue de 1,05 m par an depuis 2010.

Les glaciers sont victimes de deux phénomènes qui vont de pair : d’une part l’augmentation de la température de l’air qui provoque, d’autre part, l’augmentation de la température de la roche. En effet, les roches exposées par la fonte de la glace sont noires et absorbent le rayonnement solaire, ce qui, in fine, accélère la disparition du glacier. Ce double réchauffement par le haut et par le bas entraîne la contraction progressive de la surface du glacier, ce qui se traduit par sa division en deux masses de glace.

Source : Courrier International.

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The glacial black series continues. Two glaciers in Papua are going to a certain death under the blows of global warming. The two glaciers, located at the top of Puncak Jaya – or Mount Carstensz – (4884 m) are living their last years of existence. Indeed, these glaciers have never stopped retreating since the observations made between 2002 and 2018, and glaciologists believe that they will disappear in the next few years, in 2023 or 2026 at the latest.

The area of ice ice covering Puncak Jaya lost 1.45 km2 between 2002 and 2015. In 2018, glaciers covered an area of obly ​​0.46 km2. Glaciers aren’t just retreating; they’re thinning too. Their thickness has been decreasing by 1.05 m per year since 2010.

Glaciers are victims of two phenomena that go hand in hand: on the one hand, an increase in air temperature which causes, on the other hand, an increase in the temperature of the rock. Indeed, the rocks exposed by the melting ice are black and absorb solar radiation, which, in turn, accelerates the disappearance of the glacier. This double warming from above and below leads to the progressive contraction of the glacier’s surface, which results in its division into two masses of ice.

Source: Courrier International.

Cette photo prise en 2005 montre le glacier Carstensz  en bas à droite. La dépression circulaire sur la gauche est la mine d’or de Grasberg, la plus grande du monde (Source : NASA)

L’agonie des petits glaciers tropicaux // The rapid death of small tropical glaciers

Selon une nouvelle étude publiée dans les Proceedings de l’Académie Nationale des Sciences, les glaciers peu connus d’Indonésie fondent si vite qu’ils pourraient disparaître dans les dix prochaines années. Cela confirme la menace que fait peser le réchauffement climatique sur la couverture glaciaire dans les pays tropicaux.
L’été dernier, l’Islande a pleuré la mort de l’Okjokull, disparu à cause du changement climatique, en sachant que 400 autres glaciers de l’île risquent de connaître le même sort. Dans le même temps, une équipe de chercheurs suisse a averti que les émissions de gaz à effet de serre pourraient entraîner la disparition de plus de 90% des glaciers alpins d’ici la fin du siècle. L’accélération de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique entraînera une élévation du niveau de la mer qui menacera les mégapoles côtières et les petites nations insulaires. Il ne faudrait pas oublier, non plus, que les glaciers sont une source d’eau essentielle pour des dizaines de millions de personnes sur la planète.
Bien qu’ils soient généralement associés aux pays froids, les glaciers sont aussi présents en Papouasie, province de Nouvelle-Guinée occidentale (Indonésie), où ils sont des marqueurs clés de l’impact de la hausse des températures. Ces glaciers tropicaux sont pour la plupart de petite taille et leur temps de réaction aux variations de température est donc plus rapide que celui des grands glaciers et des calottes glaciaires. Des estimations antérieures indiquaient que les glaciers de Papouasie avaient diminué d’environ 85% au cours des dernières décennies.
Les auteurs de la dernière étude expliquent que les glaciers – qui couvraient autrefois une vingtaine de kilomètres carrés – ont tellement rétréci qu’ils occupent actuellement moins de cinq cents mètres carrés. La vitesse d’amincissement de la glace a également été multipliée par cinq au cours des dernières années. La situation est inquiétante car la glace ne se forme plus et on ne peut qu’observer la diminution de ces glaciers.
La fonte a été accélérée par le phénomène El Nino qui provoque un réchauffement des températures et réduit les précipitations. Selon les chercheurs, réduire les émissions de gaz à effet de serre et planter plus d’arbres pourrait probablement ralentir la disparition des glaciers en Papouasie, bien que la tâche soit très difficile.
Indépendamment de tout impact environnemental, la disparition de ces glaciers tropicaux serait également une perte culturelle car certains Papous indigènes les considèrent comme sacrés.
Source: Yahoo News.

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According to a new study published in the Proceedings of the National Academy of Sciences, Indonesia’s little-known glaciers are melting so fast they could disappear in a decade. This underscores the imminent threat posed by climate change to ice sheets in tropical countries.

Last summer, Iceland mourned the death of Okjokull, its first glacier lost to climate change, amid warnings that some 400 others on the island risk the same fate. Meanwhile, a team of researchers in Switzerland warned that greenhouse gas emissions could cause the disappearance of more than 90 percent of glaciers in the Alps by the end of the century. Accelerating melt-off from glaciers and especially ice sheets in Greenland and Antarctica are driving sea level rises, threatening coastal megacities and small island nations. Glaciers are also a key water source for tens of millions of people.

While they are usually associated with cold-weather countries, the glaciers in Papua, an Indonesian region on the western half of New Guinea island, are a key marker of the impact of rising global temperatures. Such tropical glaciers are mostly smaller and so their response time to variations in climate change is faster compared to larger glaciers and ice sheets. Earlier estimates suggested that Papua’s glaciers have shrunk by some 85 percent in the past few decades.

The authors of the last study explain that glaciers that once covered some 20 square kilometres have shrunk to less than half of one square kilometre. There has also been a more than five-fold increase in the rate of ice thinning over the past few years. The situation has reached worrying levels because ice formation is no longer happening; one can only observe glacier recession.

The melting has been exacerbated by the El Nino phenomenon, which causes warmer temperatures and reduced rainfall. According to the researchers, reducing greenhouse gas emissions and planting more trees could probably slow down the ice recession in Papua, although the task will be very difficult.

Aside from any environmental impact, the glaciers’ disappearance would also be a cultural loss for some indigenous Papuans who consider them sacred.

Source : Yahoo News.

Image satellite des glaciers du Puncak Jaya en 2005 (Crédit photo : NASA).

Puissante éruption de l’Ulawun (Papouasie-Nouvelle-Guinée) // Powerful eruption of Ulawun (Papua-New-Guinea)

Selon le VAAC de Darwin, les images satellitaires montrent qu’une puissante éruption a débuté à 3h50 (GMT) le 3 août 2019 sur l’Ulawun, avec un premier panache de cendre qui est monté jusqu’à 15 km au-dessus du niveau de la mer. Qquelques heures plus tard, les images satellitaires ont révélé qu’une nouvelle séquence éruptive avait propulsé la cendre à travers la tropopause, jusque dans la stratosphère avec un panache d’une hauteur de 19,2 km au dessus du niveau de la mer.
L’événement d’aujourd’hui fait suite à une autre éruption stratosphérique qui s’est produite le 26 juin 2019. Comme je l’ai écrit à l’époque, au moins 15 000 personnes ont dû être évacuées.
La couleur de l’alerte aérienne a été portée au Rouge.
Sources: RVO, Darwin VAAC, The Watchers.

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According to the Darwin VAAC, satellite imagery shows that a powerful eruption started at 01:50 (UTC) on August 3rd, 2019 at Ulawun volcano (Papua New Guinea) with a first ash plume rising up to 15 km above sea level a few hours after the beginning of the event. The follwing imagery indicated that another eruption had sent ash through the tropopause and had become stratospheric with a height of19.2 km above sea level.

Today’s event follows another stratospheric eruption that occurred on June 26th, 2019. As I put it by that time, at least 15 000 people were forced to evacuate.

The aviation colour code was raised to Red.

Sources: RVO, Darwin VAAC, The Watchers.

Crédit photo: Wikipedia

Manam (Papouasie-Nouvelle-Guinée / Papua-New-Guinea)

Selon le site web The Watchers, une violente éruption a eu lieu sur le Manam (sur l’île du même nom) le 25 août 2018 à 06h00 (heure locale). L’événement a propulsé des nuages de cendre jusqu’à 15 km d’altitude et généré des coulées de lave qui ont provoqué la fuite de 2 000 villageois. Selon la population locale, les nuages de cendre étaient si épais que la lumière du soleil est restée totalement bloquée pendant quelques heures. Le directeur du Centre National de Gestion des Catastrophes de Papousie-Nouvelle-Guinée a déclaré que trois villages avaient été directement touchés par les coulées de lave et que les habitants avaient dû être évacués. Les zones les plus touchées sont Baliau et Kuluguma. A cause de la très mauvaise visibilité à cause de la cendre, les gens devaient utiliser des lampes pour se déplacer
Il n’y a pas de blessés, mais il est demandé aux gens de se tenir loin des vallées pour éviter les coulées de boue. Il y a une épaisse couche de cendre sur les flancs du volcan et s’il y a de fortes pluies, il y aura une forte menace de lahars.
Selon l’Observatoire Volcanologique de Rabaul, la phase initiale de l’éruption est maintenant terminée mais une nouvelle bouche s’est ouverte, ide sorte que l’on peut s’attendre à une poursuite de l’activité.
Source: The Watchers.

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According to the website The Watchers, a powerful eruption took place at Manam volcano (on the island with the same name) on August 25th, 2018 at 06:00 (local time). The event sent volcanic ash up to 15 km above sea level and produced lava flows that forced 2 000 villagers to flee. According to the local population, the ash was so thick that sunlight was totally blocked for a few hours. The director of the PNG National Disaster Center said three villages were directly impacted by the lava flows and residents had to be evacuated.The most affected areas were Baliau and Kuluguma and due to the very poor visibility caused by the ash fall, people were using torchlight to move around.
There are no casualties but people are told to keep away from valleys for risk of mudflows. There is a heavy thick blanket of ash on the flanks of the volcano and if there is heavy rainfall, there will be a high threat of lahars..
According the the Rabaul Volcano Observatory, the initial phase of the eruption is now over but a new vent had opened, indicating more activity could be expected.
Source: The Watchers.

Activité éruptive à Manam (Crédit photo/ Wikipedia)