Donald Trump retire officiellement le changement climatique de la Stratégie de Sécurité Nationale // Donald Trump officially removes climate change from the National Security Strategy

Depuis l’élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, son Administration rejette tout ce qui se rapporte à la science. Elle vient d’interdire aux Centers for Disease Control (CDC) d’utiliser des mots et expressions tels que «vulnérable», «diversité», «transgenre», «fœtus», «fondé sur des preuves» et «scientifique». La censure intervient presque un an après l’interdiction faite à l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) de partager des informations avec le public et l’obligation de supprimer toutes les références au changement climatique sur son site internet.

Aujourd’hui, malgré les montagnes de preuves démontrant les dangers du changement climatique, l’Administration Trump retire ce dernier de la Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis (NSS) en affirmant que ce n’est pas une menace.

Selon un haut responsable de la Maison Blanche, «le changement climatique n’est pas identifié comme une menace à la sécurité nationale, mais le climat et l’importance de l’environnement restent des sujets de discussions». Le nouveau document donne la priorité à l’impact de la sécurité économique, ce qui représente un revirement par rapport à la NSS sous l’Administration Obama qui mettait l’accent sur la menace du changement climatique pour le pays.
La nouvelle mouture de la NSS confirme la décision de Trump de sortir les Etats-Unis de l’Accord de Paris. Il a déclaré qu’il « avait été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas ceux de Paris », et que l’accord « pénalisait les Etats-Unis tout en donnant plus de puissance aux principaux pays pollueurs du monde. »
Source: Journaux américains.

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Since the election of Donald Trump as President of the United States, his Administration has had a sceptical view of all things which are science-based. It has just prohibited the Centers for Disease Control (CDC) from using « vulnerable, » « diversity, » « transgender, » « fetus, » « evidence-based » and « science-based. » The censorship comes almost a year after barring the Environment Protection Agency (EPA) from sharing info with the public and having it remove all references to climate change on its website.

Now, in the face of mountains of evidence to the contrary, it has taken climate change out of the US National Security Strategy (NSS) claiming it’s not a threat.

According to a senior White House official: « Climate change is not identified as a national security threat but climate and the importance of the environment are discussed. » The revised document instead focuses on the impact of economic security, a marked change from the NSS under the Obama administration, which emphasised the national threat of climate change.

The new NSS follows Trump’s decision in June to take the US out of the Paris Agreement, when he declared that he « was elected to represent the citizens of Pittsburgh, not Paris », and that the agreement « hamstrings the United States while empowering some of the world’s top polluting countries ».

Source: U.S. newspapers.

Le Mont Agung et les combats de coqs // Mt Agung and cockfighting

Dans une note précédente, j’ai expliqué que l’un des fermiers qui était retourné vivre dans la zone dangereuse autour du Mont Agung élevait des coqs malgré les avertissements des autorités selon lesquelles le volcan pouvait entrer en éruption à tout moment.
Les combats de coqs sont très populaires en Indonésie mais les paris sont illégaux. Les propriétaires des volatiles encourent jusqu’à dix ans de prison s’ils se font prendre. Dans la province très conservatrice d’Aceh, les joueurs peuvent recevoir une flagellation en public en vertu de la loi islamique. Les combats de coqs sont souvent la seule source de revenus de certains Balinais et ils vont de pair avec les traditions séculaires de l’hindouisme dans l’archipel indonésien qui est majoritairement musulman. Les combats de coqs sont aussi étroitement liés à un rituel connu sous le nom de tabuh rah pratiqué dans les temples. Il est nécessaire que le sang se répande sur la terre pour expulser les démons – le buta – parce qu’il est censé les apaiser. Ainsi, les démons ne dérangent pas les gens et la cérémonie peut être tenue dans de bonnes conditions et en toute sécurité.
Les combats de coqs sont à la fois violents et sanglants. Une lame d’environ 10 centimètres de long est attachée à l’ergot gauche de chaque coq. Une odeur capiteuse d’encens flotte sur l’arène tandis que la foule rugit de plaisir et d’excitation. Les paris varient généralement entre 20 000 roupies (1,50 $ US) et 100 000 roupies. Il y a habituellement 15 combats de coqs lors de ces événements. Les lames attachées aux ergots des coqs entraînent en général la mort d’un des combattants en quelques minutes, avec des traînées de sang qui s’infiltrent dans la terre. Le propriétaire du gagnant peut être fier ; il reçoit une partie du produit des paris – habituellement 10% des mises qui peuvent atteindre l’équivalent de 2 000 dollars et il peut également emporter la carcasse du coq de son adversaire.
Source: South China Morning Post.

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Aux premières heures du 22 décembre (heure locale), on a enregistré un épisode d’activité sismique correspondant à une libération des gaz dans le cratère. Cet événement s’est accompagné d’un panache de vapeur et de cendre visible sur la webcam.

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Pendant ce temps, le tourisme à Bali souffre énormément de l’éruption du Mont Agung. Environ 25% des chambres d’hôtels à Bali sont actuellement occupées, contre 80% en décembre de l’année dernière. L’industrie touristique de l’île perd environ 18 millions de dollars par jour en raison des annulations de chambres et d’autres activités.
Le transporteur indonésien Garuda Indonesia a perdu environ un million de dollars par jour lorsque les aéroports ont été fermés. Lion Mentari Airlines, la plus grande compagnie aérienne d’Indonésie, a perdu environ 500 000 dollars par jour.
Près d’un million de personnes devaient se rendre à Bali en décembre et janvier. Maintenant, on en attend seulement la moitié.
L’aéroport international Ngurah Rai de Denpasar à Bali, a reçu des demandes pour 477 vols domestiques supplémentaires en prévision des fêtes de Noël et du Nouvel An. Toutefois, le nombre de demandes concernant les vols intérieurs supplémentaires a chuté d’environ 22% par rapport à l’an dernier où il atteignait 613. Cette diminution est probablement due à l’incertitude entourant l’activité du Mont Agung.
Les vols internationaux sont également affectés. Il n’y a pas encore eu de demandes de vols supplémentaires de compagnies aériennes étrangères.

Source: Office du tourisme de Bali.

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In a previous note, I explained that one of the farmers who had returned to live in Mt Agung’s danger zone was breeding cocks despite the authorities’ warnings that the volcano could erupt at any moment.

Cockfighting is very popular in Indonesia but gambling is illegal. The cockfights could land their owners in jail for as long as a decade. In the conservative Aceh province, gamblers can face a public whipping under Islamic law. Cockfighting is the sole source of income for some Balinese men and it dovetails with centuries-old traditions of Balinese Hinduism in the mostly Muslim archipelago. It is closely related to a ritual known as tabuh rah held at temples. The spilling of blood to the earth is needed to expel buta, or demons, because the blood is believed to appease demons, so they don’t disturb people and the ceremony can be held successfully and safely.

Cockfights are both violent and bloody. A small dagger about 10 centimetres long is tied to each rooster’s left ankle. The heady smell of incense wafts over the ring as a roar erupts from the crowd. Bets are placed, usually between 20,000 (US$1.50) and 100,000 rupiah each. There are usually 15 cockfights at these events. The ankle blades usually make it a fight to the death in a matter of minutes, punctuated by trails of blood seeping into the dirt. The winner’s owner not only gets bragging rights and some of the betting proceeds – usually 10 per cent of the purse which can reach the equivalent of US$2,000, but they also get the carcass of their opponent’s rooster, for eating.

Source: South China Morning Post.

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In the early hours of December 22nd, an episode of seismic activity was registered by the instruments. It corresponded with a release of the gases in the crater. The event was accompanied by the emission of a plume of steam and ash that could be seen on the webcam.

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Meantime, tourism in Bali is suffering a lot from the eruption of Mt Agung. About 25 percent of hotel rooms in Bali are currently occupied, compared with as much as 80 percent in December last year. The island’s tourism industry loses about 18 million dollars a day as a result of hotel room and other cancellations.

Indonesian flag carrier Garuda Indonesia lost about one million dollars a day when the airports were shut. Lion Mentari Airlines, Indonesia’s biggest airline, lost about 500,000 dollars a day.

Almost a million people had been expected to visit Bali in December and January combined. Now, expectations are for no less than half the earlier projection.

The Ngurah Rai International airport in Denpasar, Bali has received requests for 477 additional flights from domestic airlines to accommodate the high demand for domestic routes in the lead-up to the Christmas and New Year holiday season. However, the number of additional domestic flights requested has fallen by about 22 percent from last year’s 613. The decrease was likely due to the uncertainty around Mount Agung’s volcanic activity.

International routes have also been affected. There have yet to be any requests for additional international flights from foreign airlines.

Source: Bali’s Tourist Board.

Tracé sismique et capture d’image de webcam montrant l’activité de l’Agung le 22 décembre 2017 en tout début de journée.

Quand l’image traduit l’émotion….

Au mois de décembre 2017, le magazine Chasseur d’Images a sorti son n°400, événement tout à fait remarquable au moment où la presse et l’édition connaissent pas mal de difficultés. La rédaction avait décidé de consacrer dans ce numéro un chapitre aux photos qui avaient marqué ses lecteurs photographes. J’avais proposé l’une des miennes montrant un porteur de soufre sur le volcan Kawah Ijen sur l’île de Java en Indonésie. J’ai eu le plaisir de constater qu’elle a été retenue pour publication, même si mon nom a été écorché !

Le cliché remonte aux années 1990, époque où le volcan n’était pas encore assailli par des hordes de touristes. Il a été réalisé avec un film argentique Fuji Velvia 50. C’est une diapositive que j’ai scannée par la suite afin de la sauvegarder et la conserver plus longtemps. Le regard du porteur de soufre a séduit plusieurs organisateurs de concours et j’ai raconté l’histoire de cette photo dans mon livre Volcanecdotes (Ed. Un Autre Regard) aujourd’hui épuisé. Je vous en livre ici un extrait…

     Une fois les mesures [de températures des évents de soufre] terminées et prélevé un échantillon d’eau du lac, je décidai de commencer à gravir seul le sentier qui permet de rejoindre la lèvre du cratère. En procédant de la sorte, je pourrais choisir des endroits adéquats pour fixer sur la pellicule quelques uns des « forçats du soufre ».  C’est ainsi que j’emboîtai le pas à un porteur dont les pieds étaient enrubannés de chiffons en guise de chaussures. Au bout de quelques dizaines de mètres d’ascension, je perçus le souffle rauque de sa respiration. Il n’était point besoin de stéthoscope pour se rendre compte que ses poumons étaient brûlés par les gaz où se mélangent acides chlorhydrique et sulfurique. Lui aussi allait disparaître jeune, comme la plupart de ces ouvriers dont le confortable salaire a pour  contrepartie une mort précoce.

      Je laissai cet homme poursuivre l’ascension qu’il ponctuait de pauses fréquentes afin de reprendre son souffle. Je choisis un premier poste de prises de vue dans l’un des nombreux lacets du sentier. J’avais le cratère et le lac d’acide couleur turquoise en arrière-plan. Avec le bleu du ciel et une bonne lumière, je pus réaliser plusieurs clichés intéressants. Au bout de quelques minutes de prises de vues, je décidai de continuer à grimper et j’optai pour un endroit où la lumière était plus douce et l’arrière-plan plus neutre, avec en prime des volutes de nuages de gaz ; un endroit idéal pour faire des portraits. Je fixai deux ou trois porteurs sur la pellicule, leur tendant ensuite la kretek (cigarette locale) qu’ils m’avaient demandée. Comment des hommes qui travaillent dans un univers aussi nocif peuvent-ils éprouver du plaisir à s’encrasser davantage les poumons avec des cigarettes, aussi parfumées soient-elles ? 

      C’est alors qu’il apparut. Il avançait d’un pas lent, fatigué par la lourde charge qu’il tenait en équilibre sur son épaule. Il fit quelques pas sur le sentier, parallèlement au lac, puis aborda la boucle qui le ferait se diriger vers moi. A ce moment-là, il s’arrêta et me regarda, surpris semble-t-il de trouver quelqu’un à cet endroit, de surcroît un photographe. J’avais préparé l’angle et les paramètres de prise de vue depuis plusieurs secondes et je n’eus qu’à appuyer sur le déclencheur lorsqu’il cessa d’avancer. J’avais choisi un cadrage assez serré qui laisserait apparaître le buste et, cela va de soi, les paniers remplis de soufre.  La seule vue de son regard à travers le viseur m’indiqua que la photo ne serait pas banale. En appuyant sur le déclencheur, j’ai senti la richesse des sentiments qui émanaient de ses yeux : à la fois la fatigue, voire la douleur, engendrée par le travail, et l’obligation d’effectuer ce rude labeur probablement pour nourrir plusieurs bouches à la maison. J’avais l’impression que cet homme avait envie de me faire comprendre qu’il portait toute la misère du monde sur ses épaules. Une communication sans paroles, mais bien réelle… 

 Le porteur de soufre se trouve à la page 93 de la revue…

Episode éruptif majeur sur le Bezymianny (Kamchatka / Russie) // Major eruptive episode on Bezymianny Volcano

Un épisode éruptif majeur s’est produit le 20 décembre 2017 sur le Bezymianny. Il a commencé à 03h41 (TU) avec un panache de cendre qui a atteint 15,2 km d’altitude et s’est étiré jusqu’à 85 km au NE du cratère, selon le VAAC de Tokyo. C’est la plus forte éruption observée sur Terre cette année.
L’activité sur le Bezymianny a commencé à augmenter progressivement le lundi 18 décembre. Des coulées pyroclastiques ont été observés sur le flanc SE du dôme de lave pendant plusieurs heures, probablement à la suite de l’éruption extrusive.
Cette activité, accompagnée de fortes émissions de gaz et de vapeur, s’est poursuivie jusqu’au début de la journée du 20 décembre, avec de fortes explosions accompagnées de panaches de cendre qui sont montés jusqu’à environ 8 km d’altitude et plus tard jusqu’à 15 km. Les autorités ont alors fait passer d’Orange à Rouge la couleur de l’alerte aérienne.
La dernière éruption majeure du Bezymianny a eu lieu le 16 juin 2017 avec un panache de cendre qui a atteint une altitude de 12,2 km et une distance de 40 km.
Sources: KVERT & The Watchers.

Si vous visitez le site The Watchers, vous trouverez deux vidéos de l’événement:

https://youtu.be/Pop8J5OZ_EE

https://youtu.be/K4Jg4kmlfLM

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A major eruptive episode occurred on December 20th 2017 at Bezymianni Volcano. It started at 03:41 (UTC) with an ash plume that reached 15.2 km above sea level and extended as far as 85 km NE of the crater, according to the Tokyo VAAC. It was the strongest eruption anywhere on the planet this year.

Activity at the volcano started gradually increasing on Monday, December 18th. Pyroclastic flows were observed on the SE flank of the lava dome for several hours, probably as a result of the extrusive eruption.

This activity, accompanied by strong gas-steam emissions, continued through early December 20th with strong explosions accompanied by ash plumes up to about 8 km and later up to 15 km a.s.l. Authorities then raised the Aviation Colour Code from Orange to Red.

The last major eruption at Bezymianny occurred on June 16th, 2017 with an ash plume that reached an altitude of 12.2 km above sea level and a distance of 40 km.

Sources : KVERT & The Watchers.

If you visit the website The Watchers, you will find two videos of the event :

https://youtu.be/Pop8J5OZ_EE

https://youtu.be/K4Jg4kmlfLM

Vue du panache émis par le Bezymianny le 20 décembre 2017 (Crédit photo: Y. Demyanchuk / KVERT)