Prévisions islandaises

drapeau francaisLes volcans islandais ont intérêt à bien se tenir ! En gardant en tête l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010 et les perturbations causées au trafic aérien en Europe, une coalition de 100 scientifiques européens et américains baptisée FutureVolc a travaillé pour anticiper le problème. Ils ont couvert le pays de dispositifs de surveillance afin de détecter les signes d’une éruption imminente. Les nouveaux composants du système comprennent :

– Des récepteurs GPS géodésiques pour contrôler en centimètres les mouvements du sol sous la poussée du magma juste avant une éruption.
– Un réseau sismique national qui montrera comment les ondes se déplacent à travers la croûte terrestre avant, pendant et après une éruption.
– des contrôleurs de contraintes  qui peuvent déterminer si la croûte terrestre se contracte ou se dilate à un moment donné.
– Un système radar: Des mesures micro-ondes radar permanentes de particules en suspension pourraient aider à prédire la quantité de cendre et autres matériaux émise par un volcan.

Pour moi, tout cela s’appelle prendre le problème à l’envers. S’agissant de l’éruption de l’Eyjafjöll en 2010, le vrai problème n’a jamais été la prévision de l’éruption qui ne menaçait pas vraiment des zones habitées. Le véritable problème de cette éruption a été le nuage de cendre émis par le volcan et ses effets désastreux sur le trafic aérien en Europe. C’est très bien de vouloir couvrir d’Islande de capteurs capables d’annoncer la prochaine éruption, mais tous ces instruments ne serviront à rien en matière de prévision des risques provoqués par la cendre sur les avions !!

Ces derniers temps, les éruptions de l’Etna et du Sinabung ont entraîné des perturbations dans le trafic aérien régional, voire la fermeture d’aéroports. C’était l’occasion d’effectuer de véritables tests du système AVOID in situ ! Ceux effectués dans le Golfe de Gascogne étaient beaucoup trop théoriques. Je suis prêt à parier que l’éruption d’un volcan islandais dans les 12 prochains mois causera la même pagaille dans le ciel européen qu’en 2010. Il se faut pas se faire d’illusions : les compagnies aériennes ne laisseront pas mettre en danger la vie de milliers de passagers !

 

drapeau anglaisRemembering the eruption of Eyjafjallajökull in 2010 and the disruption it caused to air traffic in Europe, a coalition of 100 European and US scientists calling itself Future­Volc has been working to get ahead of the problem. They’ve been covering the country with monitoring devices in an effort to detect signs of an impending eruption. The new system includes :

– Geodetic GPS receivers to monitor how the ground swells by centimetres under the push of magma just prior to eruption.

– A national seismic network that will show how waves move through Earth’s crust before, during, and after an eruption.

– Strain monitors which can determine whether Earth’s crust is being crushed or dilated at any given moment.

– Radar: Constant micro­wave radar measurements of airborne particulates could help predict the rate at which a volcano will release ash and other material.

In my opinion, this is called taking the problem backwards. With regard to the eruption of Eyjafjallajökull in 2010 , the real problem was never the forecast of the eruption that did not really threaten populated areas. The real problem of this eruption was the ash cloud emitted by the volcano and its disastrous effects on air traffic in Europe. It is a good idea to cover Iceland with sensors able to announce the next eruption, but all these instruments are useless in predicting the risk caused by the ash on aircraft !
Lately, the eruptions of Mount Etna and Sinabung led to disturbances in the regional air traffic or airport closures. It seems that the tests using the AVOID system in the Bay of Biscay were done for nothing ! I ‘m willing to bet that the next eruption of an Icelandic volcano in the next 12 months will cause the same havoc in European skies as in 2010. We must not delude ourselves : the airlines will never endanger the lives of thousands of passengers!

Islande blog 08

Une nouvelle éruption sous-glaciaire en Islande causera de nouveaux tracas dans le ciel européen!

(Photo:  C. Grandpey)

Une réflexion au sujet de « Prévisions islandaises »

    1. Le but de mes remarques « impertinentes » n’était pas de critiquer le travail des scientifiques qui essayent de mettre au point un « renifleur » de cendre EFFICACE. C’est bien ce dernier mot qui est important et à l’heure actuelle, AVOID n’a pas fait montre d’une efficacité suffisante pour être adopté à l’unanimité par les compagnies aériennes. Il devra être testé plus longuement et dans des conditions « hard » pour faire ses preuves. Je comprends la réaction de Robin (dont je connais l’enthousiasme et que je salue au passage) mais la mienne est celle d’un citoyen qui prend l’avion relativement souvent et qui demande aux compagnies d’assurer une sécurité maximale lors de ses déplacements.

      J’aime

      1. Je suis à cent pour cent en accord avec votre point de vue : le système AVOID devrait être testé et RE-RE-testé dans des conditions réelles, loin du …confort du Golfe de Gascogne ou de la Méditerranée…
        C’est l’ACCUMULATION d’un nombre important d’essais démontrant sa fiabilité, dans des conditions météorologiques très différentes (température, nébulosité, etc.) qui pourra convaincre les compagnies aériennes de se lancer dans l’acquisition d’un équipement coûteux et actuellement pour le moins incertain…
        Quant au terme « impertinent », qui aurait pu être remplacé par « dérangeantes », il était en fait ironique : je me plaisais à imaginer l’embarras des personnes visées par vos remarques …pertinentes !

        J’aime

  1. Et c’est moi qui aie été « traitée » d’impertinente et j’en suis fière.
    C’est dire tout haut ce tout le monde pense tout bas.! !

    J’aime

  2. Claude et Phil vous devriez mieux argumenter quand vous critiquez l’AVOID. Avez vous eu connaissance du protocole expérimental des tests du golfe de Gascogne? Le critiquer sur base d’un reportage d’une demi-minute diffusé sur internet est un peu léger. La taille du panache que l’AVOID a détecté avec succès lors de ce test est de très loin inférieure à celle d’un panache de cendre « réel ». De même, la concentration détectée est nettement inférieure à celle qui cause des dommages aux avions.
    Le système AVOID ne prétend en aucun cas remplacer les cartes du VAAC ou les analyses d’images satellites. Le concepteur d’AVOID, Fred Prata, est d’ailleurs aussi le père des techniques de détections des panaches de cendres par images satellite. Il entend les complémenter. Les méthodes satellites peinent à donner un paramètre clé: l’altitude du panache. Or toutes les observations disponibles démontrent que les panaches de cendres distaux (c’est a dire après quelques centaines de Km de transport par les vents) ont une extension verticale limitée (de quelques centaines de mètres à 2 Km), qui ne justifie pas la fermeture de la totalité de l’espace aérien. Et c’est là que l’AVOID prend tout son intéret.
    L’AVOID est effectivement inopérant si le nuage de cendre est pris dans des nuages météorologiques, tout comme le sont les satellites. C’est une limitation bien connue. Mais toi qui voyage régulièrement, tu sauras que les nuages météorologiques sont pratiquement inexistants à l’altitude de croisière des vols commerciaux.

    J’aime

    1. Salut Robin, merci pour ces précisions. Attendons maintenant la prochaine éruption accompagnée de nuages de cendre à grande échelle pour voir comment réagiront les compagnies aériennes…!

      J’aime

Répondre à robin Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.